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Gestalt

Une expérience scientifique répétée dans plusieurs pays démontre que les souris avaient en 1901 une note de 6 sur 20 par rapport à tune batterie de tests d'intelligence donnée.

La même expérience reprise en 1965 avec exactement les mêmes tests effectués dans les mêmes pays montra que les souris avaient maintenant une moyenne de 8 sur 20. Cette moyenne n'était pas restreinte géographiquement. Les souris européennes n'étaient pas plus ou moins intelligentes que les souris américaines, africaines, australiennes ou asiatiques. Toutes les souris de 1965 de tous les continents avaient obtenu globalement une meilleure note au test que celles de 1901. Toutj s'était passé comme si les souris terriennes avaient progressé simultanément et partout.

Cette expérience laisse penser qu'il existe une sorte d'intelligence planétaire «souris» qui s'estl améliorée avec le temps.

Chez les humains, on a constaté de même que certaines inventions ont été découvertes simultanément en Chine, aux Indes, en Europe: le feu, la poudre, le tissage. Encore de nos jours, des découvertes sont effectuées dans plusieurs points du globe durant des périodes restreintes. A croire quel certaines idées flottent dans l'air au-dessus de l'atmosphère et que ceux qui ont la capacité de les y pêcher uniformisent l'intelligence planétaire de l'espèce.

Grillon du métro

L'histoire des grillons du métro parisien commence en 1900. Nul ne sait comment ils sont montés à Paris. Sans doute ont-ils voyagé clandestinement dans des cageots de légumes ou d'épices.

Débarqués dans la capitale, voici nos insectes aussi perdus que des provinciaux. La plupart meurent de froid. Les survivants squattent les endroits les plus chauds: fournils de boulangers et cuisinières de grands-mères. Enfin un petit groupe découvre la terre promise: le métro parisien. Au» ras du sol, entre les rails, règne du fait des frottements des roues un climat quasi tropical. Le ballast, formé de roche éruptive, stocke les calories libérées par les rames. La température entre lesy rails est de 27° entre 4 et 5 heures du matin, et de 34° entre 18 et 23 heures.

Les grillons se nourrissent des miettes, des détritus, des papiers gras, brins de laine, et même des mégots qui traînent sur les ballasts. Entre deux rames, les mâles stridulent pour attirer les femelles. Lorsque celles-ci s'approchent, les mâles se réunissent entre les rails pour sel défier au chant. Ceux qui stridulent le plus fortj font fuir les autres. Les grillons en viendront auxi pattes si les mauvais chanteurs refusent de décamper. Puis les mâles et les femelles grillons restent là à attendre le métro. Quand la rame arrivera, ils se placeront sous le rhéostat des voitures, là où Fair est le plus brûlant, pour se livrer à leurs ébats romantiques. C'est à la station Saint-Augustin qu'ils sont actuellement les plus nombreux et les plus faciles à observer. Ils ne craignent que deux choses: les araignées cra-cheuses de glu (scytodes) et les grèves qui font trefroidir les rails…

Guerrero

Le contact entre deux civilisations constitue toujours un instant délicat. L'arrivée des premiers Occidentaux en Amérique centrale a donné lieu à un vaste quiproquo. La religion aztèque enseignait qu'un jour des messagers du dieu serpent à plumes, Quetzalcôatl, arriveraient. Ils auraient la peau claire, trôneraient sur de grands animaux à quatre pattes et cracheraient le tonnerre pour châtier les impies.

Si bien que lorsque, en 1519, on leur signala que des cavaliers espagnols venaient de débarquer sur la côte mexicaine, les Aztèques pensèrent que c'étaient des «Teuls» (divinités en langue nahuatl).

Pourtant, quelques années avant leur apparition, en 1511, un homme, Guerrero, les avait avertis. Ce marin espagnol avait fait naufrage sur la côte du Yucatân, alors que les troupes de Cortez étaient encore cantonnées sur les îles de Saint-Domingue et de Cuba.

Guerrero se fit facilement accepter par la population et épousa une autochtone. Il expliqua que les conquistadors débarqueraient bientôt, il leurl dit que ce n'étaient pas des dieux, ni des envoyés des dieux. Il leur affirma qu'il fallait se méfier d'eux. Il leur apprit à fabriquer des arbalètes (jusqu'alors les Amérindiens n'utilisaient que desl flèches et des haches aux pointes d'obsidienne. Or l'arbalète était la seule arme capable de percer les armures métalliques des hommes de Cortez).

Guerrero leur répéta qu'il ne fallait pas avoir peur des chevaux et surtout qu'il ne fallait pas s'affoler si l'ennemi utilisait des armes à feu. Ce nel sont ni des armes magiques ni des morceaux del foudre. «Les Espagnols sont composés commeI vous de chair et de sang, on peut les vaincre», nel cessait-il de répéter. Et pour le prouver, il se fit une grande blessure d'où s'écoula son propre sang. Guerrero se donna tant de mal pour instruire les Amérindiens du village que, lorsque les conquistadors de Cortez tentèrent de l'attaquer, ilsI tombèrent pour la première fois sur une véritableI armée indienne qui leur résista plusieurs moisi durant.

Mais l'information n'avait pas circulé en dehors de ce village. En septembre 1519, le roi aztèque Moctezuma part à la rencontre de l'armée espagnole avec des chars remplis de bijoux en guisel d'offrande. Le roi Moctezuma sera assassiné lel soir même. Un an plus tard, Cortez détruira la capitale aztèque Tenochtitlân au canon aprèsl avoir affamé la population lors d'un siège de trois mois.

Quant à Guerrero, il mourut alors qu'il organisait l'attaque nocturne d'un fortin espagnol.

Guerrier

On reconnaît le vrai guerrier au fait qu'il s'intéresse plus à ses ennemis qu'à ses tamis.

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