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Œuf

On peut déterminer si un œuf est cru ou s'il est cuit en le faisant tourner. On l'arrête avec le doigt, puis on relâche. L'œuf cuit demeurera l'immobile, l'œuf cru continuera de tourner. Parce pque le fluide à l'intérieur de sa coquille poursuit son mouvement rotatif.

Offensive

Les fourmis sont les seuls insectes sociaux à entretenir une armée offensive.

Les termites et les abeilles, espèces royalistes et loyalistes moins raffinées, n'utilisent leurs soldats que pour la défense de la cité ou la protection des ouvrières sorties loin du nid. Il est relativement rare de voir une termitière ou une ruche meneri une campagne de conquête de territoire. Maisi cela s'est quand même vu.

Offrande

Chez les mouches vertes, la femelle mange le mâle durant l'accouplement. Aussi celui-ci apporte-t-il par précaution, avant; chaque accouplement, un morceau d'aliment en cadeau. Pendant que la dame s'empiffre, il peut s'accoupler sans danger.

Dans une autre espèce encore plus évoluée, le mâle apporte de la viande d'insecte empaquetée dans un cocon transparent. Il gagne ainsi du temps, car la femelle met un long moment avant d'arriver à dégager son cadeau de l'emballage de soie.

Une troisième espèce de mouche, ayant compris que c'est le temps d'ouverture du paquet qui' importe plus que la qualité de l'offrande elle-même, a trouvé une astuce. Les mâles offrent un gros cocon épais mais vide. Le temps que la dame s'aperçoive de la supercherie, Monsieur mouche a terminé son affaire. Cependant, Mesdames mouches ne sont pas si bêtes. Certaines secouent les cocons pour s'assurer qu'il y a quelque chose dedans.

Là encore, les mâles ont adapté leur comportement. Chez les fourmis de type Empis, les mâles garnissent les paquets cadeaux de leurs excréments. Ainsi, lorsque les femelles agitent les.cocons, elles perçoivent qu'il y a une masse à l'intérieur et les ouvrent en espérant un morceau de viande cadeau.

Omnivore

Les maîtres de la Terre ne peuvent être qu'omnivores. L'aptitude à pouvoir ringurgiter un régime alimentaire varié est une qualité nécessaire pour étendre son espèce dans le temps et dans l'espace. Pour se prétendre maître de la planète, on doit être capable d'ingurgiter toutes les formes d'aliments que cette planète produit.

Un animal qui dépend d'une seule source de (nourriture voit son existence remise en cause dès la disparition de cette nourriture. Combien d'espèces d'oiseaux ont disparu tout simplement parce qu'ils ne se nourrissaient que d'une seule sorte d'insectes et que ces insectes ont migré sans s qu'ils puissent les suivre? Les marsupiaux qui ne tee nourrissent que de feuilles d'eucalyptus ne peuvent ainsi ni voyager ni survivre dans les zones déboisées.

L'homme, tout comme la fourmi, la blatte et le rat, semble avoir compris cet impératif. Ces quatre espèces goûtent, mangent et sont capables de digérer pratiquement tous les aliments et même tous les déchets d'aliments. Deuxième point commun entre elles: ces quatre espèces modifient en permanence leur bol alimentaire pour s'adapter au mieux à leur milieu. Ce qui les conduit tout naturellement à inventer des «protocoles» de test des aliments nouveaux afin d'éviter les empoisonnements.

Onde

Tout, objet, idée, personne, peut se ramener à une onde. Onde de forme, onde de son, onde d'image, onde d'odeur. Ces ondes entrent forcément en interférence avec d'autres ondes lorsqu'elles ne sont pas dans le vide infini.

C'est l'étude des interférences entre les ondes objet, idée, personne qui est passionnante. Que se passe-t-il lorsqu'on mélange le rock'n'roll et la musique classique? Que se passe-t-il lorsqu'on mélange la philosophie et l'informatique? Que se passe-t-il lorsqu'on mélange l'art asiatique et la technologie occidentale?

Quand on verse une goutte d'encre dans de l'eau, les deux substances ont un niveau d'information très bas, uniforme. La goutte d'encre est noire et le verre d'eau est transparent. L'encre en tombant dans l'eau génère une sorte de crise.

De ce contact, l'instant le plus intéressant est celui où des formes chaotiques apparaissent. L'instant avant la dilution. L'interaction entre deux éléments différents produit des formes très riches. Il se constitue alors ides volutes compliquées, des formes torturées et toutes sortes de filaments étranges qui peu à peu se diluent pour donner de l'eau grise. Dans le monde non vivant, cette construction très riche est très difficile à immobiliser mais, dans le monde du vivant, une rencontre peut s'incruster et rester figée dans la mémoire.

Ordre

L'ordre génère le désordre et le désordre génère l'ordre. En théorie, si l'on fait une omelette en brouillant un œuf, il n'existe qu'une probabilité infime pour que l'omelette reprenne la forme de l'œuf originel. Mais cette probabilité existe. Et plus on mettra de désordre dans l'œuf, plus on multipliera les chances de retrouver l'ordre de l'omelette. L'ordre n'est qu'une combinaison de désordre.

De même, notre univers fait parti d'un ordre. Plus il se répand, plus il entre dans un désordre, etï plus ce désordre se répand, plus il génère de nouveaux ordres. Certains pouvant être d'ailleurs identiques à l'ordre originel.

L'adversaire de la nature, c'est l'ordre artificiel. La nature est diverse et désordonnée. Toute chose qui est en ordre répète un comportement propre, mais figé. Donc mort.

De même, une bonne cervelle doit être parcourue de bons et de mauvais raisonnements, de certitudes et de doutes, de réussites et d'erreurs. Si elle se bloque sur un processus, même un processus de réussite, elle est contrainte d'affronter à un moment donné une remise en question douloureuse.

C'est par son chaos que se caractérise une cervelle de qualité. Exit les routines, les certitudes, le savoir-faire. Les pensées doivent courir partout et fureter, tester, goûter à chaque chose comme des fourmis dans une fourmilière grandiose qu'elles n'auront jamais fini d'explorer. Ensuite, du chaos naissent parfois des ordres, par pur hasard, comme dans les images fractales. Mais ces ordres doivent pouvoir à nouveau se diluer pour renaître. Il n'y a pas de cité myrmécéenne où des ouvrières effectuent tous les jours les mêmes tâches aux mêmes endroits, aux mêmes heures.

Orientation

La plupart des grandes aventures humaines s'accomplissent d'est en ouest. Tout simplement parce que l'homme a de tout temps suivi la course du Soleil let s'est demandé où s'en allait cette boule de feu.

Ulysse, Christophe Colomb, Attila… tous ont cru qu'à l'ouest serait la solution. Aller vers l'ouest, c'est vouloir connaître le futur.

Mais si certains se sont demandé où allait le Soleil, d'autres se sont interrogés: «D'où vient-il?» Aller vers l'est, c'est vouloir comprendre ses origines, en remontant à la source du Soleil. Marco Polo, Bilbo le Hobbit, Napoléon sont des exemples de personnages (réels, ou imaginaire dans le cas de Bilbo, l'un des héros du Seigneur des anneaux de Tolkien) de l'est. Ils pensaient qu'il y avait quelque chose à trouver là-bas, en arrière, là où tout commence, y compris les journées.

Aller vers le nord, c'est affronter la difficulté.

Aller vers le sud, c'est rechercher l'apaisement.

Orteils

Il existe un point commun entre les Amérindiens et les Chinois. Leur système numérique est vicésimal. C'est-à-dire qu'ils comptent de 20 en 20. C 'est parce que, dans leur culture, on a choisi comme référence l'addition des doigts des mains et des doigts des pieds. Alors qu'en Occident on a opté pour le système décimal. On ne compte que sur les doigts des mains. Les orteils sont méprisés.

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