Z

Zéro

Bien qu'on retrouve des traces du zéro dans les calculs chinois du II e siècle après J.-C. (noté par un point) et chez les Mayas encore bien avant (noté par une spirale), notre zéro est originaire de l'Inde. Au VIe siècle, les Perses l'ont copié sur les Indiens. Quelques siècles plus tard, les Arabes l'ont pris aux Perses et lui ont donné le nom que nous connaissons (sifa en arabe signifie: vide). Ce n'est pourtant qu'au XIIIe siècle que le concept de zéro arrive en Europe grâce à l'entremise de Leonardo Fibonacci (probablement une abréviation de Filio di Bonacci), dit Léonard de Pise, qui était, contrairement à ce que son surnom indique, un commerçant vénitien.

Lorsque Fibonacci a essayé d'expliquer à ses contemporains l'intérêt du zéro, il fut mal compris. Tout le monde voyait bien que cela modifiait certains concepts, mais l'Église jugea pour sa part que cela en bouleversait trop. Certains inquisiteurs estimèrent ce «zéro» diabolique. Il faut dire que s'il ajoutait de la puissance à certains chiffres, il ramenait à la nullité tous ceux qui tentaient de se faire multiplier par lui. Satanique! Finalement, les choses se sont quand même arrangées. L'Église avait trop besoin de bons comptables pour ne pas saisir l'intérêt tout «matérialiste» d'utiliser le zéro.

Le zéro était pour l'époque un concept complètement révolutionnaire. Le zéro qui en soi n'était rien permettait de passer d'une dizaine à l'autre. En ajoutant un zéro, on obtenait un coefficient multiplicateur de dix et même de cent, mille, dix mille, sans que cela prenne beaucoup de place pour exprimer ce changement d'unité de mesure. Zéro est un nombre qui ne vaut rien et qui donne une puissance faramineuse à tous ceux qui l'approchent par la droite. Par contre, il laisse intacts ceux qui l'approchent par la gauche.

Zéro est le grand annihilateur ou le grand discret.

Le zéro est carrément magique. Grâce à cette porte, on peut même imaginer un monde parallèle à l'envers: les chiffres négatifs.


FIN

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