CHAPITRE II

À 4 h 30 du matin, j’avais fini de nettoyer le prêtre. Je me sentais beaucoup mieux. Comme toujours, après. Tuer me fait le plus grand bien. Tous les nœuds des sombres schémas mentaux de ce cher Dexter s’en trouvent dénoués. C’est une douce délivrance, le relâchement nécessaire de toutes les petites valves hydrauliques à l’intérieur. Oui, mon travail me plaît ; désolé de vous contrarier. Vraiment tout à fait désolé. Mais c’est ainsi. Et ce n’est pas juste le plaisir de tuer en soi, bien sûr. Non, ce doit être fait dans les règles, au moment où il faut et avec le partenaire qu’il faut. Une procédure très compliquée mais absolument nécessaire.

Et toujours passablement épuisante. J’étais donc fatigué, mais la tension des derniers jours avait disparu, la voix froide du Passager Noir s’était tue, et je pouvais être moi-même à nouveau. Farfelu, drôle, l’insouciant, l’insensible Dexter. Oublié, le Dexter au couteau, Dexter le Justicier. Jusqu’à la prochaine fois.

Je replaçai les corps dans le jardin en compagnie de leur nouveau voisin, puis rangeai la petite maison décrépite du mieux que je pus. Je mis toutes mes affaires dans la voiture du prêtre avant de prendre la direction du sud jusqu’à l’étroit canal où était garé mon bateau, un Boston Whaler de dix-sept pieds au faible tirant d’eau, équipé d’un gros moteur. Je poussai la voiture dans le canal, derrière mon bateau, et montai à bord. Je la regardai s’enfoncer dans l’eau puis disparaître. Je démarrai alors le hors-bord d’un coup de manivelle et guidai prudemment le bateau vers le nord, de l’autre côté de la baie. Le soleil se levait juste et se réverbérait sur toutes les surfaces brillantes. J’affichais un grand sourire béat, simple pêcheur matinal qui rentre chez lui. Qui veut de la dorade ?

À 6 h 30, j’avais regagné mon appartement de Coconut Grove. Je retirai de ma poche la plaquette de verre, une fine lame lisse sur laquelle j’avais soigneusement déposé, au centre, une seule et unique goutte du sang du prêtre. Bien propre, et sèche à présent, prête à être insérée sous mon microscope dès que je voudrais me souvenir. Je la classai parmi les autres : trente-six jolies gouttes de sang parfaitement sèches.

Je me douchai longuement, laissant l’eau très très chaude emporter les dernières tensions et finir de dénouer mes muscles, tout en frottant les ultimes traces de l’odeur tenace du prêtre et du jardin attenant à la petite maison, près du marécage.

Des enfants. J’aurais dû le tuer deux fois.

Ce qui m’a fait tel que je suis m’a rendu creux, vide à l’intérieur, étranger aux émotions. Cela n’a rien d’exceptionnel en soi. Je suis à peu près sûr que la plupart des gens simulent une grande partie des relations humaines au quotidien. Pour moi, il s’agit simplement de tout simuler. Je m’y prends très bien, et les sentiments n’interviennent jamais. Mais j’aime les enfants. Je ne pourrai jamais en avoir, car l’éventualité d’un rapport sexuel est totalement exclue. Rien que l’idée de faire ces choses… Comment peut-on ? Un peu de dignité, voyons ! Mais les enfants… c’est différent. Le père Donovan méritait de mourir. Le code Harry avait été respecté et le Passager Noir comblé.

À 7 h 15, je me sentais propre à nouveau. Je pris du café et des céréales puis me mis en route pour le boulot.

Le bâtiment dans lequel je travaille est une grande structure moderne, blanche et entièrement vitrée, proche de l’aéroport. Mon laboratoire est au deuxième étage, à l’arrière. Je dispose d’une petite pièce à côté du labo. C’est un bureau très modeste, un simple box attenant au laboratoire des prélèvements de sang, mais il m’est réservé. Je n’ai à le partager avec personne ; personne d’autre n’y est autorisé ni ne vient salir mon domaine. Une table et un fauteuil, un autre siège pour d’éventuels visiteurs qui ne doivent pas être trop gros. Ordinateur, étagère, classeur de rangement. Téléphone. Répondeur.

Et le répondeur clignotait ce matin-là. C’est loin d’être un événement quotidien. Curieusement, très peu de gens sur terre cherchent à joindre un expert judiciaire en taches de sang pendant les heures de bureau. L’une des rares personnes qui souhaitent parfois me parler est Deborah Morgan, ma sœur adoptive. Flic, comme son père.

Le message était bien d’elle.

J’enclenchai le répondeur, et la mélodie métallique d’une musique Tejano se fit entendre, suivie par la voix de Deborah. « Dexter, s’il te plaît, dès que tu arrives. Je suis sur la scène d’un crime à Tamiami Trail, devant le motel El Cacique. » Puis une pause. Je l’entendis couvrir le combiné et dire quelque chose à quelqu’un. Puis il y eut à nouveau une explosion de musique mexicaine et Deborah reprit : « Est-ce que tu pourrais venir tout de suite ? S’il te plaît, Dex. » Elle raccrocha.

Je n’ai pas de famille. A ma connaissance, du moins. Il doit bien y avoir quelque part des gens qui ont le même patrimoine génétique que moi – les pauvres… -, mais je ne les ai jamais rencontrés. Je ne les ai pas cherchés, et ils n’ont pas essayé de me trouver non plus. J’ai été adopté et élevé par Harry et Doris Morgan, les parents de Deborah. Et, vu le spécimen que je suis, ils m’ont drôlement bien élevé, vous ne croyez pas ?

Morts tous les deux. Deb est donc la seule personne au monde pour qui mon existence importe plus que les éternuements du chat du voisin. Pour une raison qui m’est obscure, elle préfère me savoir en vie. Je trouve cela gentil de sa part, et, si j’étais capable de sentiments, ils lui seraient réservés.

Je partis donc la rejoindre. Je sortis du parking du département de police de Metro-Dade et empruntai l’autoroute toute proche en direction du nord, pour aboutir à la section de Tamiami Trail où se situent le motel El Cacique ainsi que plusieurs centaines de ses cousins. D’un certain point de vue, c’est le paradis sur terre. Surtout quand on a la chance d’être un cafard. Des rangées et des rangées de bâtiments qui parviennent à scintiller et à s’effriter tout à la fois. D’éclatants néons qui décorent des constructions vétustes, sordides, rongées par la pourriture. Si l’on ne vient pas la nuit, on ne vient jamais. Car voir un tel lieu de jour, c’est entrevoir la vraie nature du fragile contrat passé avec la vie.

Toutes les grandes villes ont un quartier similaire. Si un nain souffrant d’un état de lèpre avancé souhaitait coucher avec un kangourou et une chorale d’adolescents, c’est ici qu’il viendrait louer une chambre. Après, il pourrait très bien emmener toute la troupe au bar d’à côté pour prendre un café cubain et un sandwich medianoche, personne ne s’en soucierait, du moment qu’il laisse un pourboire.

Deborah avait passé bien trop de temps par ici dernièrement – de son propre avis, pas du mien. C’était apparemment un des endroits où il fallait traîner quand on était de la police, si on voulait augmenter ses chances de surprendre des individus en train de commettre des actes inavouables.

Mais Deborah ne voyait pas les choses ainsi. Peut-être parce qu’elle travaillait aux Mœurs. Toute jeune femme séduisante qui travaille pour les Mœurs sur Tamiami Trail finit généralement par servir d’appât. En se postant à moitié nue dans la rue afin d’attraper les hommes prêts à payer pour un rapport sexuel. Deborah détestait ce rôle. Pas moyen pour elle de s’intéresser à la prostitution, si ce n’est sur un strict plan sociologique. Selon elle, le fait de coffrer X ou Y n’avait pas grand-chose à voir avec la lutte contre la criminalité. Et puis, j’étais le seul à le savoir, elle détestait tout ce qui mettait en valeur sa féminité et ses formes généreuses. Elle voulait être flic ; elle n’y pouvait rien si elle avait un physique de pin-up.

Et comme j’atteignais le parking reliant El Cacique à son voisin, le Tito’s Cafe Cubano, je vis que ce jour-là ses formes étaient sacrément mises en valeur. Elle portait un bustier rose fluo, un short moulant, des bas résille noirs et des talons aiguilles. Un ensemble tout droit sorti de la réserve de costumes pour putains de Hollywood, en 3D.

Quelques années auparavant, le bruit avait couru au sein de la brigade des Mœurs que les souteneurs se moquaient des femmes flics dans la rue. De toute évidence, c’étaient les policiers, en majorité des hommes, qui choisissaient les tenues de leurs collègues pour ces opérations clandestines. Leurs choix vestimentaires en disaient long sur leurs goûts en matière de déshabillés affriolants, mais ils ne cadraient pas vraiment avec le look des prostituées. Si bien que tout le monde reconnaissait d’emblée la Nouvelle Fille qui a rangé son badge et son pistolet au fond du sac à main. Les policiers avaient donc insisté pour que les filles qui participaient à ces opérations choisissent elles-mêmes leur tenue. Après tout, les femmes savent toujours mieux ce qu’il convient de porter, n’est-ce pas ?

Peut-être est-ce vrai pour la plupart d’entre elles. Pas pour Deborah. Elle ne s’est jamais sentie à l’aise dans autre chose qu’un jean. Vous auriez dû voir ce qu’elle voulait porter au bal de fin d’études au lycée. Et à présent… Eh bien, je n’avais jamais vu une femme ravissante vêtue de façon aussi provocante être pourtant aussi peu attirante sexuellement.

Mais elle ne passait certainement pas inaperçue. Elle était chargée d’écarter les badauds, son badge épinglé sur le haut sexy. Elle était plus visible que le kilomètre de ruban jaune qui avait été déroulé pour délimiter la scène du crime, plus visible encore que les trois voitures de patrouille stationnées en travers de la route, toutes lumières clignotantes. Son haut rose fluo ressortait davantage.

Elle se trouvait de l’autre côté du parking et empêchait les curieux de plus en plus nombreux d’approcher les techniciens du labo qui étaient occupés à examiner le bac à ordures appartenant au bar. Je me réjouissais de ne pas avoir été affecté à ce travail. La puanteur qui s’en dégageait me parvenait jusque dans la voiture : une odeur fétide de marc de café humide mélangé à de vieux morceaux de fruits et à des restes de porc ranci.

Je connaissais vaguement le policier posté à l’entrée du parking. Il me fit signe de passer, et je trouvai un emplacement pour me garer.

« Deb, dis-je en m’approchant d’un pas nonchalant. Jolie tenue. Ta silhouette se trouve pleinement mise en valeur.

— Ta gueule ! » répondit-elle en rougissant. Un spectacle à ne pas manquer venant d’un agent de police chevronné. « On a découvert une autre prostituée. Enfin, si c’en est bien une. Difficile à dire d’après ce qu’on a trouvé.

— C’est la troisième en cinq mois, dis-je.

— La cinquième, corrigea-t-elle. Il y en a eu deux autres dans le comté de Broward. » Elle secoua la tête. « Ces abrutis s’obstinent à répéter qu’officiellement il n’y a aucun rapport.

— Ça leur évite pas mal de paperasserie », lui dis-je obligeamment.

Deb me montra les dents.

« Ils pourraient pas se bouger le cul et faire leur boulot de flics le plus élémentaire, non ? lança-t-elle d’une voix rageuse. N’importe quel crétin peut voir que ces morts sont liées. »

Et elle eut un léger frisson.

Je la dévisageai, stupéfait. Elle était flic, et fille de flic. Elle n’était pas facilement impressionnable. À son arrivée dans la police, les gars plus expérimentés lui avaient joué des tours : ils lui montraient les cadavres découpés en morceaux qu’on retrouve régulièrement à Miami, pensant lui faire dégobiller son repas. Jamais elle n’avait bronché. Elle en avait vu d’autres. En avait vu des vertes et des pas mûres. Elle avait le cœur bien accroché.

Mais aujourd’hui elle frissonnait.

Intéressant.

« C’est différent cette fois, c’est ça ? lui demandai-je.

— C’est dans mon secteur, cette fois, chez les prostituées, dit-elle avant de pointer un doigt vers moi. Et ça, ça veut dire que c’est l’occasion pour moi de participer à l’enquête, de me faire remarquer et d’obtenir une mutation pour la Criminelle. »

Je lui fis ma version du sourire joyeux.

« Ambitieuse, Deborah ?

— Parfaitement. Je veux me tirer des Mœurs et bazarder cette tenue de vamp. Je veux intégrer la Crim, Dexter, et là c’est l’occase de rêve. Avec un tout petit peu de chance… » Elle s’interrompit. Puis elle dit quelque chose d’absolument stupéfiant. « Aide-moi, s’il te plaît, Dexter. Je déteste cette situation.

— ‘‘S’il te plaît’’ ? Deborah, tu m’as bien dit ‘‘s’il te plaît’’ ? Tu sais à quel point ça me rend mal à l’aise…

— Arrête tes conneries, Dex.

— Non mais vraiment, Deborah…

— Arrête, je t’ai dit. Tu acceptes de m’aider, oui ou non ? »

Présenté de cette façon, avec cet inhabituel « s’il te plaît » en suspens, comment pouvais-je répondre autrement que par :

« Bien sûr que oui, Deb. Tu le sais bien. »

Elle me fixa d’un regard froid, effaçant d’un coup son « s’il te plaît ».

« Non, je ne le sais pas, Dexter. Je ne sais jamais rien avec toi.

— Bien sûr que je vais t’aider, Deb », répétai-je en essayant de paraître froissé.

Et dans une parfaite imitation de l’amour-propre blessé je la laissai et me dirigeai vers le bac à ordures pour rejoindre les collègues du labo.

Camilla Figg était accroupie au milieu des ordures, à la recherche d’empreintes digitales. C’était une femme trapue de trente-cinq ans aux cheveux courts qui n’avait jamais semblé réagir à mes plaisanteries aimables et enjouées. Dès qu’elle m’aperçut, elle se redressa sur ses genoux, rougit et me regarda passer sans dire un mot. Elle avait la manie de me regarder fixement et de rougir.

Assis sur des boîtes de lait en plastique à l’autre bout du bac à ordures, occupé à triturer le contenu d’une poignée de déchets, se trouvait Vince Masuoka. Il était à moitié japonais, et il aimait dire en blaguant qu’il avait hérité de la plus petite moitié. Enfin, c’est lui qui appelait ça une blague…

Il y avait quelque chose de légèrement dérangeant dans l’éclatant sourire asiatique de Vince. Comme s’il avait appris à sourire à l’aide d’un livre illustré. Et même quand il se lançait dans les sales blagues rituelles à l’intention des policiers, personne ne s’en offusquait. Personne ne riait non plus, mais ça ne le troublait pas. Il effectuait systématiquement tous les gestes appropriés, mais il avait toujours l’air de simuler. C’est pour cette raison que je l’aimais bien, je crois. Un autre type qui faisait semblant d’être humain, comme moi.

« Tiens, Dexter, dit Vince sans lever les yeux. Quel bon vent t’amène ?

— Je suis venu voir de vrais experts à l’œuvre dans un environnement 100% professionnel, dis-je. Tu sais où je peux les trouver ?

— Ha, ha ! » fît-il. C’était supposé être un rire, mais c’était encore plus affecté que son sourire. « Tu te crois sans doute à Boston. » Il découvrit quelque chose qu’il porta à la lumière pour y jeter un coup d’œil. « Sans blague, qu’est-ce que tu fais là ?

— Comment ça, qu’est-ce que je fais là, Vince ? rétorquai-je, prenant un ton outré. On est bien sur la scène d’un crime, non ?

— T’es spécialisé dans les éclaboussures de sang, dit-il, comme il se débarrassait du débris qu’il avait scruté un moment, puis en cherchait un autre.

— Merci de me l’apprendre. »

Il me regarda en me décochant son grand sourire artificiel.

« Il n’y a pas de sang ici, Dexter. »

Je fus pris de vertige.

« Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Il n’y a pas de sang, ni dedans ni dessus ni à côté. Pas de sang du tout. Jamais vu un truc aussi bizarre. »

« Pas de sang du tout. » J’entendais ces mots se répercuter dans ma tête, de plus en plus fort. Pas de cet affreux sang sale, visqueux et tiède. Pas d’éclaboussures. Pas de taches. Pas de sang du tout.

Comment n’y avais-je pas pensé ?

J’avais l’impression de découvrir la pièce manquante d’un puzzle que je croyais pourtant complet.

Je ne prétends pas pouvoir expliquer le mystère de la relation de Dexter avec le sang. Sa seule évocation me donne envie de grincer des dents… Et cependant j’en ai fait l’objet de ma carrière, de ma recherche, et d’une partie de mon vrai métier. Manifestement, des choses très profondes sont en jeu, mais j’ai du mal à m’y intéresser sérieusement. Je suis comme je suis et, du reste, quelle nuit magnifique j’avais passée à disséquer un tueur d’enfants…

Mais là…

« Ça va, Dexter ? me demanda Vince.

— Merveilleusement bien, répliquai-je. Comment il fait ça ?

— Ça dépend. »

Je regardai Vince. Il avait au creux de la main une poignée de marc de café qu’il examinait et remuait délicatement de son doigt ganté.

« Ça dépend de quoi, Vince ?

— De quel ‘‘il’’ et de quel ‘‘ça’’ tu parles. Ha ! Ha ! »

Je secouai la tête.

« Parfois tu cherches un peu trop à être énigmatique, lui dis-je. Comment est-ce que le tueur s’y prend pour éliminer le sang ?

— C’est difficile à dire pour l’instant. On n’en a pas trouvé du tout. Et le corps n’est pas franchement en bon état, alors ça va être dur de trouver quoi que ce soit. »

Ce n’était plus aussi intéressant soudain. Moi, j’aime laisser les corps bien nets. Pas de traces, pas de taches, pas de sang qui dégouline. Si ce tueur était une fois de plus comme ces chiens qui s’acharnent sur un os, je n’avais rien à voir avec lui.

Je respirai un peu plus aisément.

« Où est le corps ? » demandai-je à Vince.

Il indiqua de la tête un coin distant de cinq ou six mètres.

« Juste là, près de LaGuerta.

— Ça alors ! C’est LaGuerta qui est chargée de l’affaire ?

— Quel bol il a, ce tueur, hein ? » renchérit Vince en me gratifiant à nouveau d’un de ses sourires forcés.

Je tournai les yeux. Un petit groupe de gens était rassemblé autour d’un tas de sacs-poubelle bien nets.

« Je ne le vois pas, dis-je.

— Si, là. Les sacs. Chacun d’entre eux contient une partie du corps. Il a découpé le corps en morceaux puis les a tous emballés comme des cadeaux de Noël. Tu as déjà vu un tel truc, toi ? »

Bien sûr que oui.

C’est comme ça que je fais.

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