C’est toujours très insolite et quelque peu désarmant de se trouver sur les lieux d’un meurtre sous le soleil éclatant de Miami. Les crimes les plus monstrueux en deviennent aseptisés. Comme mis en scène. On se croirait dans une nouvelle section audacieuse de Disneyworld. Bienvenue à Horror Land. Venez chevaucher le réfrigérateur. Prière de régurgiter dans les récipients prévus à cet effet.
Ce n’est pas que la vision de corps mutilés m’ait jamais incommodé dans d’autres contextes, oh non, loin de là. Il est vrai que je ne raffole pas des cadavres négligents qui ne contrôlent pas leurs excrétions : pas beau à voir du tout. Autrement, c’est un peu comme regarder des côtelettes dans une boucherie. Mais les novices et les visiteurs qui se rendent sur la scène d’un crime ont tendance à vomir ; et, bizarrement, ils vomissent beaucoup moins ici que dans le Nord. Le soleil atténue le choc. Il nettoie les choses, les rend plus propres. Voilà peut-être pourquoi j’aime tant Miami. C’est une ville tellement propre.
Et la journée s’annonçait une fois de plus belle et chaude. Tous ceux qui portaient une veste de costume cherchaient à présent un endroit où l’accrocher. Hélas, c’était peine perdue sur ce petit parking miteux qui ne comptait que cinq ou six voitures et le bac à ordures dans un coin, tout près du bar, contre un mur en stuc rose surmonté de fil barbelé. La porte de derrière du Tito’s Cafe Cubano s’ouvrait juste là. Une jeune femme maussade multipliait les allées et venues, affairée à servir des cafés et des pasteles aux policiers et à l’équipe du labo. La clique des policiers en costard qui traînent toujours sur les scènes de crime, que ce soit pour se faire remarquer, exercer des pressions ou encore se tenir informés de la tournure des événements, devaient maintenant jongler avec un objet supplémentaire. Leur veste, leur café, leur gâteau.
Les experts, eux, ne portent pas de costume. Ils optent plutôt pour des chemisettes en rayonne. J’en portais une moi-même, dont le motif reproduisait des batteurs de tambour vaudous et des palmiers, sur un fond vert pâle. À la fois élégant et pratique.
Je m’avançai vers la chemise en rayonne la plus proche parmi les gens qui étaient attroupés autour du corps. Elle appartenait à Angel Batista - aucun-rapport, comme il se présentait habituellement lui-même : « Salut, moi c’est Angel Batista, aucun rapport avec l’autre[1] » Il travaillait dans le service du médecin légiste. A ce moment précis, il était assis sur ses talons devant un des sacs-poubelle et en examinait l’intérieur.
J’allai le rejoindre. J’étais impatient de voir l’intérieur du sac. Tout ce qui suscitait une réaction de la part de Deborah valait nécessairement le coup d’œil.
« Angel, dis-je en me postant à ses côtés, qu’est-ce qu’on a là ?
— Comment ça, ‘‘on’’, le Ricain ? répliqua-t-il. Y a pas de sang, cette fois. T’es pas dans le coup.
— À ce qu’il paraît, dis-je en m’accroupissant. Ça s’est produit ici ou ça a juste été déposé là ? »
Il secoua la tête.
« Difficile à dire. Ils vident le bac deux fois par semaine. C’est peut-être là depuis deux jours. »
Je jetai un regard circulaire sur le parking, puis sur la façade moisie du motel El Cacique.
« Et dans l’hôtel ? »
Angel haussa les épaules.
« Ils sont en train de vérifier, mais ça m’étonnerait qu’ils trouvent quoi que ce soit. Les autres fois, il les a balancés dans des bennes à ordures publiques. Oh oh ! fit-il tout à coup.
— Qu’est-ce qu’il y a ? »
Il se servit d’un crayon pour entrouvrir le sac plastique.
« Regarde un peu comme il a découpé ça. »
L’extrémité d’un segment de jambe dépassait, très pâle, paraissant extraordinairement mort sous le soleil éblouissant. Ce fragment-là s’arrêtait à la cheville, le pied ayant été soigneusement tranché. Un petit tatouage de papillon s’y trouvait encore, une de ses ailes partie avec le pied.
Je sifflai. C’était un travail presque chirurgical. Ce type faisait du très bon boulot, en tout conforme à mes exigences.
« Très propre », dis-je.
Et ça l’était effectivement, même sans parler de la précision du geste. Je n’avais jamais vu une chair morte aussi propre, sèche et nette. Une merveille.
« Me cago en diez que c’est bien propre ! s’exclama-t-il. Et c’est pas fini. »
Je me penchai en avant, plongeant les yeux au fond du sac Rien ne bougeait là-dedans.
« Ça m’a tout l’air définitif, Angel.
— Regarde ! dit-il en ouvrant légèrement un des autres sacs. Cette jambe-là, il la coupe en quatre morceaux. Comme avec une règle ou presque, hein ? Mais l’autre », et il indiqua la cheville que je venais d’admirer, « il la coupe en deux morceaux seulement. Pourquoi ça, hein ?
— Je n’en ai pas la moindre idée, répondis-je. Mais l’inspecteur LaGuerta élucidera peut-être ce mystère pour nous. »
Angel me regarda un instant et nous nous efforçâmes de garder notre sérieux.
« Peut-être bien », dit-il enfin. Et il se retourna vers les sacs. « Tu pourrais aller lui en parler.
— Hasta luego, Angel, lançai-je.
— Très certainement », répliqua-t-il, la tête penchée au-dessus des sacs en plastique.
Selon une rumeur qui avait circulé quelques années auparavant, l’inspecteur Migdia LaGuerta serait entrée dans la brigade criminelle en couchant avec quelqu’un. On n’avait pas de mal à le croire quand on la voyait. C’était une femme qui avait tous les attributs nécessaires pour être attirante physiquement, dans un style arrogant et aristocratique. Une véritable artiste en matière de maquillage, et toujours impeccablement vêtue – le chic Bloomingdale’s. Mais la rumeur ne pouvait pas être vraie. Tout d’abord, bien qu’en apparence elle fût très féminine, je n’avais jamais rencontré une femme aussi masculine de tempérament. Elle était intransigeante, ambitieuse, de la manière la plus intéressée qui soit, et la seule faiblesse qu’elle trahît se manifestait envers les hommes sensiblement plus jeunes qu’elle, dotés d’un physique de mannequin. Voilà pourquoi j’avais la certitude que ce n’était pas en usant de ses charmes qu’elle était entrée à la Criminelle. C’était tout simplement parce qu’elle était cubaine, frayait avec les politiques et savait très bien faire de la lèche. À Miami, cette combinaison marchait beaucoup mieux que le sexe.
LaGuerta s’y connaissait très bien en courbettes : une lèche-cul de première. Elle avait fait de la lèche à toutes les étapes de son ascension dans la hiérarchie, jusqu’à l’éminent grade d’inspecteur à la Criminelle. Malheureusement, c’était un poste pour lequel ses grands talents de lécheuse n’avaient jamais été requis, et elle faisait un très mauvais inspecteur.
Cela arrive ; l’incompétence est plus souvent récompensée qu’on ne croit. Je devais de toute façon travailler avec elle. J’avais donc employé mon charme prodigieux à me faire apprécier d’elle. Plus simple que vous ne pourriez penser. N’importe qui peut être charmeur, du moment qu’il ou elle n’a pas peur de feindre, de proférer les inepties évidentes et écœurantes dont s’abstient toute personne dotée d’une once de conscience. Par chance, je n’ai pas de conscience. Je m’exprime sans vergogne.
Au moment où je m’approchais du petit groupe posté près du bar, LaGuerta était en train d’interroger quelqu’un dans son espagnol de mitraille. Je sais parler espagnol. Je comprends même un peu le cubain. Mais je n’arrivais à saisir qu’un mot sur dix des paroles de LaGuerta. Le dialecte cubain est le désespoir des locuteurs espagnols. Le véritable but de ceux qui le parlent semble être de gagner une course contre la montre et de sortir le plus de mots possible avant le top chrono sans utiliser de consonnes.
Si l’on veut suivre, l’astuce consiste à savoir ce que va dire la personne avant même qu’elle ne le dise. Voilà qui contribue à l’esprit de clan dont se plaignent parfois les non-Cubains.
L’homme qu’interrogeait LaGuerta était petit et large d’épaules, brun de peau, il avait les traits indiens, et il était manifestement intimidé par le dialecte, le ton et le badge. Il essayait de ne pas la regarder lorsqu’il répondait, ce qui la faisait parler encore plus vite.
« No, no hay nadie afuera, dit-il doucement, lentement, en détournant les yeux, todos están en café. (Personne n’était dehors ils étaient tous dans le café.)
— ¿ Donde estabas ? (Où étais-tu ?)», demanda-t-elle.
L’homme jeta un coup d’œil aux morceaux de corps entassés et détourna immédiatement les yeux.
« Cocina. (La cuisine.) Entonces yo saco la basura. (Et puis j’ai sorti la poubelle.)»
LaGuerta poursuivit, le brusquant verbalement, posant toutes les mauvaises questions sur un ton de voix qui le contrariait et le rabaissait, au point qu’il en oublia peu à peu l’horreur ressentie face aux morceaux de corps trouvés dans le bac à ordures et finit par se renfrogner et ne plus être coopératif du tout.
Un véritable coup de maître. Prendre le principal témoin et le retourner contre soi. Si l’on peut bousiller une affaire dès les toutes premières heures de l’enquête, on est sûr de gagner du temps et de s’épargner beaucoup de paperasse plus tard.
Elle termina avec quelques menaces avant de congédier l’homme, qui s’éloigna pesamment.
« Indien de mes deux, siffla-t-elle entre ses dents lorsqu’il se trouva hors de portée de voix.
— Il faut de tout pour faire un monde, inspecteur, dis-je. Même des campesinos. »
Elle leva les yeux et me dévisagea, longuement, tandis que je restais immobile à me demander pourquoi. Avait-elle oublié à quoi je ressemblais ? Mais elle conclut par un grand sourire. C’est qu’elle m’aimait bien, l’idiote…
« ¡ Hola, Dexter ! Quel bon vent vous amène ?
— J’ai su que vous étiez là et j’ai eu une envie impérieuse de vous voir. Inspecteur, quand accepterez-vous de m’épouser ? »
Elle pouffa. Les policiers qui se trouvaient à côté échangèrent des regards puis se détournèrent.
« Je n’achète jamais une chaussure sans l’essayer, rétorqua LaGuerta. Même la plus belle paire. » J’avais beau la croire sur parole, je me demandai néanmoins pourquoi elle passait sa langue entre ses dents tout en me regardant. « Allez-vous-en, maintenant, vous m’empêchez de me concentrer. J’ai vraiment fort à faire.
— Je vois ça. Etes-vous sur le point d’arrêter le tueur, inspecteur ?
— On dirait un journaliste, grogna-t-elle. Ces connards vont me bombarder dans moins d’une heure.
— Que leur direz-vous ? »
Elle regarda les morceaux de corps emballés et fronça les sourcils. Non pas que cette vision l’incommodât. Elle songeait à sa carrière, essayait de formuler sa déclaration à la presse.
« C’est juste une question de jours avant que le tueur ne commette une erreur et que nous l’arrêtions.
— En bref, jusqu’à présent il n’en a commis aucune, vous n’avez aucune piste, et vous devez attendre qu’il tue à nouveau avant de pouvoir agir, c’est bien ça ? »
Elle me lança un regard noir.
« Rappelez-moi : pourquoi je vous aime bien, déjà ? »
Je haussai les épaules. Je n’en avais aucune idée, et visiblement elle non plus.
« On a nada y nada comme indices. Le Guatémaltèque, commenta-t-elle avec une grimace en direction de l’Indien, a trouvé le corps en sortant les poubelles du restaurant. Il n’a pas reconnu ces sacs et en a ouvert un pour voir s’ils contenaient des aliments. Et c’était la tête.
— Coucou, c’est moi ! dis-je tout bas.
— Hein ?
— Non, rien. »
Elle regarda autour d’elle, les sourcils froncés, attendant peut-être qu’un indice surgisse, prête à lui tirer dessus.
« Ça s’arrête là. Personne n’a rien vu, rien entendu. Nada. Il faut que je poireaute jusqu’à ce que vos crétins de collègues aient fini pour en savoir plus.
— Inspecteur… » dit une voix derrière nous.
Le commissaire Matthews s’avançait, précédé par un nuage d’after-shave Aramis, signe que les journalistes n’allaient pas tarder à arriver.
« Bonjour, commissaire, dit LaGuerta.
— J’ai demandé à l’agent Morgan de participer indirectement à cette affaire », dit-il. LaGuerta tiqua. « En sa qualité d’agent infiltrée dans la communauté de la prostitution, elle dispose de ressources qui pourraient nous assister dans l’activation de la solution. »
Cet homme était un vrai dictionnaire. Trop d’années passées à écrire des rapports.
« Commissaire, je ne pense pas que cela soit vraiment nécessaire », rétorqua LaGuerta.
Il lui fit un clin d’œil et posa la main sur son épaule. La gestion du personnel est tout un art.
« Du calme, inspecteur. Elle ne va pas contester les prérogatives de vos fonctions. Elle vous tiendra simplement au courant si elle a la moindre information à signaler : des témoins, ce genre de choses. Son père était un flic du tonnerre. C’est d’accord ? » Ses yeux se voilèrent et allèrent se fixer sur un point situé à l’extrémité du parking. Je tournai la tête. La camionnette de Channel 7 faisait irruption. « Excusez-moi », dit Matthews.
Il rajusta sa cravate, revêtit un air grave et se dirigea d’un pas mesuré vers la camionnette.
« Puta », souffla LaGuerta.
Je ne savais pas si c’était une observation à caractère général ou si Deb était expressément visée, mais je m’avisai que c’était le bon moment pour m’éclipser, avant que LaGuerta ne se souvienne que l’agent Puta était ma sœur.
Comme je rejoignais Deb, Matthews serrait juste la main de Jerry Gonzalez de Channel 7. Ce reporter était connu dans la région comme étant le grand spécialiste du journalisme qui a pour credo « Plus il y a de sang, plus on vend ». Tout à fait mon style. Il allait être déçu cette fois.
Je sentis un frisson me parcourir. Pas de sang du tout.
« Dexter ! s’écria Deborah, s’efforçant tant bien que mal de garder un ton professionnel, mais je voyais bien qu’elle était surexcitée. J’ai parlé au commissaire Matthews. Il m’associe à l’enquête.
— À ce qu’il paraît, dis-je. Sois prudente.
— De quoi tu parles ? répliqua-t-elle en plissant les yeux.
— LaGuerta.
— Ah, celle-là ! grogna-t-elle.
— Oui, celle-là. Elle ne t’aime pas, et elle ne te veut pas sur son territoire.
— Pas de pot ! Elle a reçu des ordres du commissaire.
— Ouaip. Et elle vient de passer les cinq dernières minutes à chercher un moyen de les contourner. Alors protège tes arrières, Deb. »
Elle se contenta de hausser les épaules.
« Qu’est-ce que tu as découvert ? » me demanda-t-elle.
Je secouai la tête.
« Rien pour l’instant. LaGuerta n’a aucune piste. Mais Vince a dit… »
Je m’interrompis. En parler semblait presque trop intime.
« Vince a dit quoi ?
— C’est presque rien, Deb. Un détail. Qui sait ce que ça veut dire ?
— On n’en saura jamais rien si tu ne le dis pas, Dexter.
— Il semblerait que… le corps n’ait plus de sang du tout. Pas une goutte. »
Deborah resta silencieuse un instant ; elle réfléchissait. Ce n’était pas un silence respectueux, comme le mien. Juste un temps de réflexion.
« Bon, finit-elle par dire. J’abandonne. Qu’est-ce que ça signifie ?
— Trop tôt pour le dire.
— Mais tu penses que ça signifie quelque chose. »
Cela signifiait une étrange sensation de vertige. Une envie impérieuse d’en savoir plus sur ce tueur. Un rire admiratif de la part du Passager Noir, qui aurait dû se tenir coi si tôt après le prêtre. Mais tout ça était un peu délicat à expliquer à Deborah, n’est-ce pas ? Je lui répondis simplement :
« C’est possible, Deb. Qui peut savoir ? »
Elle me regarda fixement pendant quelques secondes, puis haussa les épaules.
« Bon, d’accord, conclut-elle. Autre chose ?
— Oh oui, plein ! Un sacré coup de scalpel. On dirait un travail de chirurgien. A moins qu’ils ne découvrent quelque chose dans l’hôtel, ce qui est peu probable, le corps a été tué ailleurs puis abandonné ici.
— Mais où ?
— Question très judicieuse. La moitié du travail d’un bon flic consiste à poser les bonnes questions.
— L’autre moitié consiste à obtenir des réponses, rétorqua-t-elle.
— Oui, eh bien, personne ne sait encore où, Deb. Et je n’ai évidemment pas toutes les données médico-légales…
— Mais tu commences à avoir tes petites idées », dit-elle.
Je la regardai. Elle soutint mon regard. J’avais déjà eu des intuitions. J’en avais d’ailleurs acquis une certaine réputation. Mes intuitions étaient souvent bonnes. Quoi d’étonnant ? Je savais la plupart du temps comment fonctionnaient les tueurs. Je fonctionne de la même manière. Bien sûr je me trompais parfois. De temps en temps j’étais même très loin de la vérité. Ç’aurait été un peu louche si j’avais toujours visé juste, non ? Et puis je ne voulais pas que les flics arrêtent absolument tous les tueurs en série. Qu’aurais-je fait de mon loisir après ? Mais là… Comment allais-je procéder dans cette petite affaire fort intéressante ?
« Dis-moi, Dexter, insista Deborah. Tu as des hypothèses cette fois ?
— Peut-être bien. Mais c’est encore un peu tôt.
— Eh bien, Morgan… » intervint LaGuerta, qui arrivait derrière nous. Nous lui fîmes face tous les deux. « Je vois que vous avez la tenue idéale pour vous lancer dans le vrai travail de police. »
Le ton de sa voix était particulièrement cinglant. Deborah se raidit.
« Inspecteur, dit-elle. Vous avez trouvé quelque chose ? »
Son intonation sous-entendait qu’elle connaissait déjà la réponse.
Un coup facile. Mais loupé. LaGuerta agita la main avec désinvolture.
« Il n’y a que des putas, dit-elle en fixant le décolleté de Deborah, plus que suggestif dans ses habits de vamp. Que des putes. Le plus important pour l’instant est d’empêcher les journalistes de devenir hystériques. » Elle secoua la tête lentement, comme incrédule, puis releva les yeux. « Ça ne devrait pas être si difficile, vu votre discrétion manifeste. »
Elle me fit un clin d’œil puis s’éloigna en direction du commissaire Matthews, qui, très digne, s’entretenait avec Jerry Gonzalez, de Channel 7.
« Quelle garce ! lança Deborah.
— Désolé, Deb. Qu’est-ce qu’il faut que je dise ? ‘‘Elle ne perd rien pour attendre’’, ou bien ‘‘Je t’avais prévenue’’ ?
— Bon sang, Dexter ! dit-elle en me lançant un regard furieux. Je dois à tout prix trouver ce type. »
Et comme me revenaient en écho les mots pas de sang du tout… je savais que moi aussi. Moi aussi je devais absolument le trouver.