Lettre 154. Fanchon, à Catherine, femme de Georget.

[Ma femme lui rend compte de tout ce qui s’est passé chez nos père et mère à l’arrivée d’Ursule, et à la lecture de la relation.].


29 juin, jour de la Saint-Pierre et Saint-Paul.


Ma très chère et bonne amie sœur,


Je mets la main à la plume, pour vous donner des nouvelles de votre doublement sœur, la chère Edmée, de la sœur Ursule, et de tout ce qui se passe ici, depuis le jour de la Saint-Jean que nous les y possédons, ainsi que l’excellente femme Mme Parangon. Votre chère sœur se porte bien, si ce n’est qu’elle s’ennuie un peu de son mari; ce qui lui va très bien, avec sa mine douce; car ça la rend plus douce encore. Mais il faut vous écrire la réception ici de la sœur Ursule, depuis si longtemps absente, et si vivement désirée. Car encore qu’on l’ait contée au frère Georget, qui veut s’en retourner le même jour de son arrivée, si est-ce que je crois qu’il vous ferait le récit un peu court.


Le cher frère Bertrand, dont c’était le tour à venir ici, nous ayant annoncé que la chère sœur ainsi que Mme Parangon devaient partir en la compagnie de sa femme le samedi suivant, jour de la Saint-Jean, et qu’il ne les pourrait accompagner, à cause de la fenaison de vos luzernes, qu’il fallait faire ces deux jours-là, entre les offices, notre père et notre mère se préparèrent pendant les cinq jours de la semaine à les recevoir. Et on se mit à nettoyer et approprier toute la maison, comme si on eût dû recevoir une princesse: et notre bonne mère nous disait, plus joyeuse qu’elle n’avait encore été depuis longtemps: «Ce n’est pas une princesse; mais c’est votre sœur, et ma fille, qui est saintement pénitente, et qui a passé par de si grandes épreuves, qu’elles sont à faire frémir, comme vous les entendrez, s’il plaît à Dieu.» Et la chère bonne femme se dépêchait toute la première, prenant garde à tout. Le vendredi mon mari partit, pour aller avec la voiture couverte, chercher celles que nous désirions. Et voilà que le samedi, notre bon père qui se lève toujours très matin, ce jour-là le fit encore plus; et on voyait que sous prétexte de Mme Parangon, il mettait aussi la main à l’œuvre. Et à l’heure qu’on sort de la grand-messe, notre père et notre mère, au lieu de s’en revenir à la maison, sont montés la montagne de Vesehaut, pour voir s’ils rencontreraient la voiture. Et comme ils étaient à mi la montagne, vis-à-vis la Cave-aux-loups, ils ont entendu le bruit d’une voiture: «Mes enfants! n’entendez-vous pas une voiture? a dit notre bonne mère. – Oui da, ma mère, a dit Brigitte, et même comme de deux. – Et nos frères les plus jeunes ont couru en montant la montagne, et à deux cents pas qu’on ne les voyait plus, ils ont rencontré la chienne Friquette, qui était allée avec mon mari, laquelle les a aboyés de joie, mais qui sentant son maître plus bas, les a caressés un peu, et les a quittés tout courant. Et voilà qu’elle est venue à notre père, avec ses caresses qu’elle lui fait quand elle a été un jour sans le voir, aboyant, hurlant, et se roulant à ses pieds. Et notre bon père nous a dit: «Les voici; car la chienne ne quitte que du haut de la montagne vers la croix.» Et il voulait faire asseoir notre mère; mais elle l’a prié de la laisser monter, soutenue par Christine et moi. Et nous sommes arrivés aux pieds de la croix, où notre mère s’est assise: car de là on a découvert la charrette couverte, et une chaise; et nos frères, qui les avaient jointes déjà, revenaient à côté de la chaise. Et notre bonne mère a dit: «Qu’est-ce donc qu’il y a dans la charrette, ou dans la chaise? Car la charrette suffisait?» Et elle était inquiète, se forgeant mille craintes; car elle avait comme en idée que c’était peut-être le corps de sa fille qui était dans la charrette: mais la chaise étant bientôt, avancée au double, elle est arrivée auprès de la croix. C’était Mme Parangon qui guidait; et Ursule s’est montrée vitement, et ayant vu notre père qui lui tendait la main pour lui aider à descendre, elle l’a prise, et est descendue, mais pour se laisser aller à ses genoux, qu’elle a embrassés les larmes aux yeux. Et aussitôt notre bonne mère s’est écriée: «Ma fille! c’est ma fille!» Et elle a voulu se lever sans le pouvoir. Ursule l’entendant, s’est traînée à genoux à ses pieds. Mais la bonne femme s’est jetée à elle, et la serrant de toutes ses forces contre son cœur, elle lui a dit: «Tu es pourtant dans mes bras, et Dieu le veut! que son saint nom soit béni! J’ai toutes mes filles, et il ne m’en manque aucune! Béni soyez-vous, Seigneur!» Et Ursule n’avait pas encore parlé: mais elle pleurait, le visage pâle, et paraissant prête à se trouver mal. Mme Parangon en a averti notre père, qui a donné la main à cette dame, et à la chère sœur Edmée, pour descendre; et la dernière a été embrasser notre mère, qui tenait toujours Ursule, en l’avertissant qu’il fallait saluer Mme Parangon. Ce qui l’a rappelée à elle-même, et elle a fait des excuses à l’excellente dame. Pour achever de la remettre, la charrette est arrivée, conduite par mon mari, et pleine de vos chers enfants, jolis comme le beau jour, qui sont venus autour de nos père et mère les embrasser et les caresser.»Voyez! ma femme, a dit notre père, la bénédiction du Seigneur! Notre bonne mère s’est inclinée, sans parler, et remerciant Dieu: mais elle a aussitôt reporté les yeux sur sa fille, comme si elle l’eût cherchée, même en la voyant. Et Mme Parangon nous a dit en souriant: «Elle craint qu’elle ne disparaisse!» On a fait remonter les enfants dans la voiture couverte, et Mme Parangon a dit qu’elle serait bien aise de faire à pied le reste du chemin avec notre père, et qu’il fallait qu’Ursule et notre mère montassent dans la chaise. Elle a parlé bas à Edmée, qui a dit: «Je veux aller avec les enfants.» Si bien que notre bonne mère a été seule avec sa fille dans la chaise, où elle l’a tenue dans ses bras, sans lui dire un seul mot presque jusqu’à la maison. Et quand Ursule y est entrée, ç’a été un cri de joie de nous tous, de revoir notre sœur avec nous. C’est là que notre père l’a embrassée, en la nommant sa fille. Et comme elle lui demandait pardon, il lui a répondu: «Si le Père Céleste et parfait a pardonné, comme je le crois, ce n’est pas au père terrestre et imparfait à être sévère et dur, puisque lui-même est pécheur.» Ensuite Ursule a été demander pardon à notre mère, avec des paroles si touchantes et si humbles, que la bonne femme ne pouvait se retenir. «Oui, oui, lui a dit cette pauvre mère, comme le bon Dieu et comme ton père, je te pardonne, ma chère fille. – Ah! ma mère! vous ignorez combien je suis coupable! j’ai été tentée de me livrer au désespoir; et peut-être y serais-je, sans les prières et les bontés de quelques amis pleins de vertu.» (Et elle a regardé Mme Parangon)… «Mais ce qui doit surprendre, c’est que le premier rayon de faveur céleste est tombé sur moi par l’organe d’une… Samaritaine… Aussi espéré-je que mon pauvre et cher frère retournera au bien, et même vous fera honneur un jour; car c’est par lui que je l’ai connue, et il a nourri en elle les bonnes dispositions qu’elle tient de son cœur et de Dieu, sans aucune culture de la part des hommes! Qu’elle doit m’humilier, et me confondre!… Quant à la respectable amie que vous voyez, et qui honore de sa visite votre maison en ce jour, je lui ai toujours dû tout ce que j’ai eu de bonheur, et de bons sentiments…» À ces paroles, notre mère a été baiser les mains de Mme Parangon, et s’allait mettre à ses genoux, si elle n’en eût empêché. Pendant ce temps-là, Ursule, à l’heure qu’on s’y attendait le moins, s’est mise à nos genoux à tous, et nous a suppliés mains jointes, et les yeux baissés, de lui pardonner le déshonneur qu’elle nous avait fait, nous promettant devant Dieu et nos père et mère son image, qu’elle réparerait sa faute, avec l’aide de Dieu. Et nous la voulions relever et empêcher de parler. Notre père nous a fait signe de nous retirer, et de la laisser. Et quand elle a eu fini, comme nous n’osions répondre, à cause du silence qu’il nous avait imposé, il nous a dit de parler à notre sœur, selon nos sentiments. Et chacun de nous tous a protesté qu’il pardonnait et chérissait une sœur toujours aimée. Alors notre père a dit: «Ce dernier pardon demandé à vos frères et sœurs, ma fille, est votre plus belle action: car quant à moi, et à votre mère, cela était naturel, eussiez-vous raison, et nous tort; mais celui demandé à vos frères et sœurs est la marque du vrai repentir; d’autant encore, que le pardon accordé par nous ne vous acquitte ni allège à leur égard: ainsi vous avez rempli votre devoir, en leur demandant leur pardon, qu’ils vous ont bénignement accordé. C’est de ce moment, que vous pouvez vous relever, et vous asseoir à votre rang de naissance au milieu d’eux.» Et il lui a présenté la main, ajoutant: «Je vous fais cet honneur, comme encore un peu étrangère, par le grand laps de temps que vous n’êtes plus parmi nous.» Notre bonne mère a tressailli de joie, et il semblait que Mme Parangon, elle-même, fût comme pénétrée de respect pour notre père. Ce que nous remarquions tous avec, admiration. Après tout ceci, on s’est mis à table. La joie est revenue sur le visage de notre père et de notre mère, où il y avait si longtemps que nous ne l’avions vue! Vers le milieu du repas, on a porté les santés; et après celle de Mme Parangon, celle de Mlle Fanchette. À ce nom, d’une si aimable demoiselle, voilà notre bonne mère qui s’est pressée de présenter son gobelet contre celui de Mme Parangon, la regardant comme si elle l’eût voulu interroger. La dame, qui a de l’esprit, et qui avec de simples et bonnes gens comme nous, lit dans nos pensées, sans que nous ouvrions la bouche, lui a dit qu’elle avait écrit trois fois, sans avoir eu de réponse. «Sans avoir eu de réponse! a répondu notre bonne mère. Ah! madame, il ne les a donc pas reçues? Non, ma mère, a dit Ursule, du moins les deux premières, et vous voyez la coupable; je les ai retenues.» Mme Parangon a rougi, en disant à notre sœur: «Tu ne me l’avais pas dit! je n’en aurais pas parlé!… Mais la dernière, il l’a reçue, quand je fus sur le point de t’emmener. – Pour celle-là, je le crois. – J’en suis sûre, car je le vis rentrer chez lui, et on l’a remise à lui-même. – Vous l’avez vu, madame! a dit notre mère. – Oui, lui-même; et ma commissionnaire, la fille qui servait Ursule autrefois, et qui connaît parfaitement Edmond, la lui a remise à lui-même: mais il ne l’a pas reconnue, elle, à cause de l’obscurité, et de la calèche qui la couvrait; et parce qu’elle lui a donné la lettre à la porte entrouverte, sans entrer. S’il avait voulu répondre, il sait où je suis: au lieu que c’est par hasard que j’ai su où il était. – Il faut lui écrire, mon Pierre (a-t-elle dit à mon mari). – Je le ferai moi-même, si vous le désirez, a repris la bonne dame; je ne suis pas fière avec mes amis. J’ai une nouvelle à lui annoncer, qu’il ignore sans doute: et alors, s’il me répond comme il convient, je verrai… Son sort, madame, dépend absolument de lui, dans tout ce qui a quelque rapport à moi. Oh! madame! se pourrait-il! (a repris notre mère). Ah! quand pourrai-je le voir ici! quand mes pauvres enfants seront-ils tous là, sans qu’aucun y manque!… Mon Edmond! le nom de son père et son portrait vivant… Oh! s’il était donc là!» Voilà que comme elle disait ces paroles, nous avons entendu de dehors une voix, comme de bourgeois, et non de paysan, qui a répondu: «Jamais!» Nous en avons tous été troublés, et notre père lui-même a prêté attentivement l’oreille. Charlot, qui rit toujours, a paru pâle et tremblant, et il est sorti pour aller voir qui c’était. Il a couru du côté du village, du côté de la Farge, du côté du Boutpart, et du côté de la Creuse , sans rien voir par aucun de ces quatre chemins, et il est venu nous dire que ce n’était personne. Mme Parangon a souri, et nous a dit que c’était sûrement quelqu’un, et qu’il ne fallait pas s’effrayer superstitieusement. Et, en effet, nous avons su par après que c’était deux hommes de V*** qui passaient, dont l’un avait demandé à l’autre si son fils reviendrait bientôt de l’armée? Celui-ci avait répondu avec force (car il avait appris la mort de son fils la veille): «Jamais!» ajoutant plus bas: «Il est mort.» Et ces deux hommes, qui avaient chaud, et avaient chacun une petite bouteille dans leur poche, voyant notre gros noyer de la Ruellote, s’étaient assis dessous, pour se reposer à l’ombre, et se rafraîchir. C’est pourquoi Charlot ne les vit pas; et ce fut Batiste qui nous conta ça deux heures après, qu’il vit partir ces hommes, et qu’il fut leur demander pourquoi ils avaient dit: «Jamais» sous nos fenêtres? Voilà, très chère sœur, ce qui s’est passé à la réception.


Et depuis ce moment, que nous voyons la conduite d’Ursule, nous en sommes dans l’édification! car c’est la conduite d’une sainte: et notre bonne mère surtout l’admire, et la regarde comme avec respect. Le lendemain de l’arrivée, notre bonne mère, notre père lui-même, et nous tous étions bien curieux d’entendre la relation: Mme Parangon, qui l’avait vue, ne savait qu’en dire, et elle n’y paraissait pas encline. Mais Ursule ayant entendu notre désir, elle a demandé à nos père et mère leur heure, pour qu’elle la lût elle-même. Et ils ont dit: «L’après-midi, en sortant de table.» Et quand on a été hors de table, Ursule s’en est allée dans sa chambre, bien un quart d’heure, et elle est revenue, n’ayant plus rien de son arrangement, mais la tête couverte d’une grosse coiffe noire, avec une robe de deuil, tenant un papier à la main. Et elle s’est mise à genoux devant nos père et mère, la tête baissée, commençant à lire en toute humilité, les yeux humectés de larmes. Cet écrit était composé de plusieurs lettres; la première à notre pauvre Laure, aujourd’hui revenue à elle ( la CXXVI), d’une autre lettre à la même, qui est la suite (la CXXVII); d’une troisième encore à la même (la CXXVIII); de deux autres à Edmond (les CXXIX et CXXXIII); et enfin d’une lettre de l’infortunée à Zéphire (la CXXXVI)…


(Fanchon copiait ici toutes ces lettres.).


Pendant qu’Ursule a lu la première lettre, notre, père paraissait enflammé; il ne se pouvait tenir tranquille, et la colère étincelait dans ses regards. Notre pauvre mère, elle, fondait en larmes, levait au ciel ses mains jointes, ou les tenait baissées, comme de honte. Tous nous autres étions dans un état terrible, et le moins méchant d’entre nous, aurait, je crois, tué ces gens-là. Comme la colère et le révoltement de cœur nous changent! Ça m’a fait penser comme les deux infortunés, Edmond surtout, ont tant fait d’actions emportées! je ne le pouvais comprendre auparavant… À l’article du nègre tenant le poignard, et… Oh! oh!… Chacun de nous a poussé un cri; notre père s’est levé: notre mère s’est quasi évanouie, et Mme Parangon a dit qu’il fallait cesser la lecture. «Non, non», a dit rudement notre père. Ursule a continué. Et quand on l’a crue imbécile, logée dans la loge du dogue… nous avons tous frémi!… Pour moi, je sentais un frissonnement d’horreur et de saisissement. J’ai alors jeté les yeux sur mon mari. Il ne pleurait pas. Il était à côté de Mme Parangon, la tête appuyée sur une main, se couvrant les yeux de l’autre. Ursule a continué les horreurs; et elle est bientôt venue à la mort du nègre. Nous avons tous éclaté de joie – notre père s’est encore levé aussi transporté, comme s’il eût frappé lui-même le monstre. Nous avons retremblé quand on l’a eu découvert, et quand on a habillé Ursule; quoique nous l’eussions devant nos yeux, nous croyions qu’on allait la mener à la boucherie. Mais nous avons eu une sombre douleur, quand nous l’avons vue… Le reste nous a navré le cœur… Jusqu’à la lettre: «J’avais jeté mes plumes», qui nous a fait fondre en larmes, comme la lisante. Et celle «petite chère amie!» qui nous a fait aimer cette Zéphire, sans songer à ce qu’elle a été; car elle est la bonté même, ce qui efface tout… Mon Dieu! que la pauvre Ursule a souffert!… Quand elle a eu fini de lire, elle s’est reprosternée, devant Dieu d’abord, ensuite devant nos père et mère, en leur disant: «Vous venez d’entendre la confession de mon infamie et de ma turpitude, dont je demande pardon à Dieu, et à vous, mon cher père, et à vous ma tendre mère, qui m’avez portée dans votre sein, et que j’ai déshonorée autant qu’il a été en moi: vous suppliant tous deux de m’infliger la peine que je mérite, afin que mes crimes soient punis en ce monde, et que je puisse obtenir en l’autre la miséricorde du Seigneur…» «Mes chers frères et sœurs (a-t-elle ajouté, voyant que notre père ne répondait pas), je vous demande aussi à tous pardon, vous suppliant d’intercéder pour moi auprès de vos chers père et mère, que je n’ose nommer miens en ce moment.» Et tous nous sommes tombés à genoux priant pour elle. Et notre père a dit: «Le pardon est dans le repentir, ma fille: levez-vous, et embrassez un chacun de vos frères et sœurs…» Et quand elle nous a eu embrassés, il lui a tendu la main, qu’elle a baisée, et il lui a dit: «Allez à votre mère; car son cœur vous désire.» Et notre bonne mère a reçu la pauvre Ursule dans ses bras, en sanglotant, et l’embrassant, disant: «Dieu te pardonne, ma chère enfant, et t’aime comme je fais! ainsi soit sa sainte volonté!…» Voilà comme s’est passée cette lecture tant souhaitée!


Nous avons aussi eu une confidence, Mme Parangon et moi, au sujet d’une disposition qu’a cette dame, qui nous serait aussi honorable qu’avantageuse; cela regarde Edmond et le mariage. C’est en dire assez pour le présent; vu qu’il y a loin d’ici là, attendu que nous ne savons à présent comme pense Edmond. Ursule repartira avec Mme Parangon, dimanche prochain; mon mari les conduira. Je suis avec la plus forte affection de sœur, etc.


N. Mme Parangon écrivit à Edmond le 15 juillet suivant; Ursule s’y joignit, mais la lettre fut interceptée par Zéphire: c’est la CLVIIème du PAYSAN). Un an après Edmond apprit du P. Gardien que sa cousine lui avait écrit (CLXIème lettre du PAYSAN); mais il prit cela d’une manière fausse, quoique conforme à ce qu’il méritait (CLXIIème lettre du PAYSAN). Mme Parangon écrivit une autre lettre le 6 novembre 1759, qui fut encore retenue par Zéphire. Au mois d’août 1760, je suppliai Mme Parangon de nous avoir des nouvelles de mon pauvre frère: elle me fit réponse qu’elle lui écrivait. Sa lettre fut répondue par Mme Zéphire. Enfin le 24 janvier, Edmond m’écrivit (la CLXXXIXème lettre du PAYSAN). Pendant ce temps-là, il n’arriva rien à Ursule, qui vivait pénitente chez Mme Parangon, avec Mlle Fanchette, Mme Canon étant morte, comme on l’a vu.

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