— Komm hier[10], cria la voix un peu rauque de la Gräfin Thala von Wisberg.
Malko passa devant le valet de chambre en tenue blanche et pénétra dans la pièce tendue de velours bleu y compris le plafond. Aucun meuble, à part deux grandes tables de nuit de laque assorties au mur, sur lesquelles trônaient d’énormes chandeliers d’argent. Au seuil de la quarantaine, la Gräfin ne supportait plus la lumière électrique avant de s’endormir.
Elle était au téléphone, allongée sur le côté droit, des papiers étalés devant elle. Son corps mince était moulé dans ce qui sembla d’abord à Malko une robe de cocktail noire. En se penchant pour lui baiser la main, il réalisa que Thala von Wisberg avait les jambes nues. Jamais une femme aussi raffinée n’aurait mis une robe ainsi. Ce n’était qu’une chemise de nuit en dentelle noire moulant la petite poitrine courageuse de la Gräfin et s’ouvrant sur sa cuisse bien galbée.
— Küss die Hand, Gräfin[11].
Malko se pencha sur les doigts parfumés et les effleura de ses lèvres. La Gräfin posa l’écouteur sur la couverture de fourrure et lui adressa un sourire chaleureux :
— Tu es en retard ! Assieds-toi là. Je suis en train de parler à mon banquier à New York… Je suis tout de suite à toi.
Malko fit le tour pour s’asseoir de l’autre côté du lit. Admirant les épaules et les bras magnifiques de la jeune femme. Sans le réseau de rides infinitésimales autour de ses yeux et sur sa gorge, on lui aurait donné vingt-cinq ans. Même en train de discuter business, elle conservait son magnétisme.
— Sell. Buy. Keep[12].
Litanie monotone égrenée d’une voix sensuelle. Thala von Wisberg notait des chiffres en face de chaque nom avec un petit stylo-bille en or. Trois minutes, cinq minutes, dix minutes passèrent. Il y avait de longues pauses de silence. Quand le banquier commentait, entre chaque ordre. Malko commençait à s’impatienter. Il jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de la Gräfin. Il y en avait encore plusieurs pages. Décourageant. L’image de Julius Zydowski passa devant ses yeux.
Les mauvaises langues disaient qu’il avait très bien survécu en devenant le fournisseur n°1 de la Wehrmacht pour les bidons de lait…
Certains prétendaient même que Julius Zydowski, du temps où il menait grand train rue Panska, possédait un Ausweis délivré par la Gestapo, lui permettant d’entrer et de sortir du ghetto à sa guise… Lorsqu’on connaissait l’affectueuse sollicitude des SS pour les Juifs, une telle faveur rendait éminemment suspect son bénéficiaire. Mais les témoins étaient partis en fumée dans les fours crématoires de Auschwitz et de Treblinka. Julius Zydowski avait fait surface à Vienne après la guerre, avec assez de diamants cousus dans la doublure de sa houppelande pour survivre.
Pour chasser ces visions d’horreur, il huma les effluves émanant de la Gräfin. A croire qu’elle s’était trempée dans une baignoire de parfum…
La litanie continuait. Elle lui tournait carrément le dos, les reins creusés, appuyée sur un coude.
Par pure espièglerie, Malko posa la main sur sa hanche, effleurant la courbe ferme à travers le nylon noir. Ce qui ne sembla pas troubler la Gräfin. Aussi, laissa-t-il glisser ses doigts de la naissance de la cuisse au genou, puis remonta, entraînant la dentelle noire. S’arrêtant à mi-cuisse. La jambe était superbement galbée, le genou rond, la peau épilée avec soin.
Toujours aucune réaction. Sauf que Thala, d’un seul coup, vendit 300 actions de la Gulf Oil…
Piqué par cette indifférence, Malko écarta délicatement le pan central de la chemise de nuit, découvrant le ventre plat ombré d’un triangle sombre nettement délimité. La Gräfin était une maniaque de l’épilation.
Elle n’interrompit pas sa conversation, se contentant de se tourner un peu, privant Malko de ce qu’il venait de découvrir. Celui-ci était si près qu’il entendait la voix du banquier sortir du téléphone. Il revint au dos nu, le caressa, puis aventura quelques doigts par-dessus l’épaule, jusqu’à effleurer la pointe d’un sein par l’entrebâillement du nylon.
Cette fois, la Gräfin daigna interrompre sa litanie, se retourna, sourit, et Malko sentit la pointe du sein durcir sous ses doigts.
Encouragé, il s’allongea contre la jeune femme dont les reins se creusèrent aussitôt davantage. Une croupe ronde et encore ferme vint s’emboîter contre son ventre. Ils restèrent ainsi plus d’une minute sans bouger, Malko sentant grandir un trouble que la Gräfin ne pouvait ignorer.
Pourtant, elle ne semblait pas désireuse d’interrompre sa litanie boursière. Mais, par moments, une sorte de houle agitait ses hanches, les collant plus étroitement à Malko, maintenant carrément couché sur le côté. N’y tenant plus, il repoussa la chemise de nuit le long de la cuisse, dénudant les reins de la Gräfin.
Celle-ci dit « Sell », et poussa ensuite un grognement charmé. Puis elle nota quelques chiffres sur son calepin.
Ce qui l’empêcha probablement d’entendre le glissement d’un zip dans son dos. Cependant, elle sursauta en réalisant ce qui s’appuyait dans le sillon de ses reins découverts. Si fort qu’elle manqua lâcher le combiné. Elle se retourna, repoussant gentiment l’assaut d’une moue de désapprobation muette. Pour plus de sûreté, sa main s’empara de Malko, l’empêchant de pénétrer plus en avant.
La gauche, parce que la droite continuait de noter. Peu à peu, la force de l’habitude aidant, elle imprima un léger mouvement de va-et-vient à son poignet sans interrompre sa conversation. Malko sentit qu’il ne résisterait pas longtemps. Il se pencha en avant et posa sa bouche sur le cou découvert. Un contact dont Thala raffolait. Pour y échapper, elle se cambra encore plus, amenant involontairement Malko là où il voulait aller. Passant aussitôt son bras gauche autour de la taille de la jeune femme, il la maintint solidement contre lui.
Thala von Wisberg voulut se dégager, mais c’était trop tard. Malko s’était planté en elle d’une seule poussée, facilitée par un état qu’elle ne pouvait plus dissimuler. Si profondément, qu’il eut l’impression de la transpercer.
La litanie bancaire en fut coupée net.
La bouche ouverte comme si elle avait reçu un coup de poing, la Gräfin absorbait le choc.
Sa main chercha mollement et vainement à repousser Malko. Celui-ci avait glissé sa main droite sous sa hanche droite, ramené l’autre sur sa hanche gauche et, bien abuté en elle, commençait un lent va-et-vient. Il fit mine de s’échapper et revint d’un coup de reins sec et brutal.
— Allô, allô…
La voix sortait de l’écouteur. La Gräfin reprit son souffle et c’est d’une voix presque normale qu’elle annonça :
— Excusez-moi, Helmut, il y avait un domestique dans la pièce. J’ai horreur de parler devant le personnel.
— Je comprends, approuva la voix à l’autre bout du fil.
La Gräfin se retourna, fixant Malko avec une expression à la fois courroucée et troublée. Il se demanda si son correspondant pouvait s’imaginer qu’il était maintenant enfoui jusqu’à la garde dans la croupe de Thala von Wisberg.
Celle-ci prenait ses notes d’une écriture de plus en plus chaotique. Peu à peu, elle s’anima à son tour, arquant les reins, se mordant les lèvres pour ne pas gémir.
Tout à coup, le porte-mine d’or lui échappa et elle poussa un petit cri.
Aussitôt, la voix dans le téléphone s’inquiéta :
— Thala ! Thala ! Que se passe-t-il ?
Malko était simplement en train de se vider à longs traits dans le ventre de sa partenaire.
Le visage dans les draps, les reins cambrés, la Gräfin Thala von Wisberg laissa s’apaiser un somptueux orgasme, puis reprit le combiné.
Sa voix était encore un peu haletante.
— Oh, excusez-moi, Helmut, j’avais un malaise, des douleurs qui me prennent quelquefois dans le ventre. C’est horrible, mais cela va mieux maintenant.
Malko se remit à bouger lentement. Mais la Gräfin se dégagea doucement et rabattit la dentelle noire sur ses cuisses. Puis elle prit une cigarette. Malko la lui alluma. Elle avait recommencé à noter ses chiffres d’une écriture plus calme.
Cette fois-ci, elle arrivait au bout.
Dès qu’elle eut raccroché, elle éclata de rire.
— Chaque fois que je téléphonerai à mon banquier, je te dirai de venir. À propos, comment va Alexandra ?
— Salope, dit Malko. Très bien. Et ton mari ? Thala von Wisberg eut un geste désinvolte.
— Quelque part dans le Wyoming. En train de chasser l’ours. Tu restes à Vienne ce soir ?
— Ça dépend un peu de toi, dit hypocritement Malko. Thala sourit et s’allongea sur le dos, un genou replié.
— C’est la première fois que je fais l’amour de cette façon. Je me demande s’il s’est douté de quelque chose.
— Quelle importance, dit Malko, ce n’est que ton banquier.
Thala von Wisberg eut un sourire merveilleusement candide.
— C’est aussi mon amant, mon chéri, je ne confie pas mon argent à n’importe qui…
Elle se leva, enfila ses mules et toisa Malko. La chemise de nuit n’arrivait qu’à mi-cuisse. Les mules allongeaient les jambes, elle était superbe.
— Veux-tu que je reste comme ça ? demanda-t-elle ironiquement. Sinon, je peux m’habiller en veuve ou en institutrice. J’ai reçu de Paris de très beaux bas à couture. Pour toi, mon chéri.
— Seulement pour moi ?
Elle rit. Un rire de carnassier, sain et cruel.
— Disons que tu seras le premier à en profiter. Alors ?
— J’ai toujours eu un faible pour les veuves, avoua Malko. Où veux-tu aller ? Au Pataky, il y a un bon orchestre tzigane, mais je crois qu’on mangera mieux au Drei Husaren…
— J’ai faim, dit la Gräfin. Allons au Drei Husaren.
— Bien, dit Malko. Je vais passer réserver. Ils me connaissent. Pendant que tu te prépares.
Impossible de laisser tomber le vieux Julius Zydowski.
— Réserver ?
Les yeux déjà très sombres de la comtesse hongroise devinrent noirs comme du jais. Elle s’approcha de Malko, la poitrine en avant, et se planta à dix centimètres de lui, les traits durcis.
— Salaud ! Tu as deux dîners ! Je te connais. Quand tu arrives à échapper à ta panthère, tu ne veux pas prendre de risques. Alors, maintenant, tu vas la prévenir et lui offrir une petite gâterie. La sauter contre le mur de son entrée, peut-être, comme tu as fait il y a deux mois, avec moi. En me racontant que tu partais à l’autre bout du monde.
— Je partais à l’autre bout du monde, affirma Malko. Thala von Wisberg le toisa, d’un air glacial.
— Qui est-ce ? Cette traînée de Hildegarde ? Ou Romy ? Autant coucher avec ta bonne. Vas-y, mais ne reviens pas. J’ai déjà été trop gentille avec toi…
Malko soupira.
— Écoute, Thala, je n’ai pas rendez-vous avec une femme, mais avec un homme. Pour du travail.
La Hongroise lui jeta un sourire ironique.
— Alors, téléphone-lui ! Dis-lui que tu iras le voir plus tard. Après le dîner.
Malko hésita. Il n’aimait pas mêler son métier et ses plaisirs. Surtout à Vienne, nid d’espions. Mais la volcanique Thala était trop méfiante pour se contenter d’une explication oiseuse, et il n’avait pas envie de dormir seul dans une chambre au Sacher. Au fond, il ne risquait rien en téléphonant au vieux Julius. Il ne prononcerait pas son nom. Il s’approcha du téléphone et composa le numéro de Julius Zydowski, tandis que Thala fourrageait dans ses tiroirs.
Occupé. Il attendit une minute, recommença. Une fois, trois fois, dix fois. Même résultat. Excédé, il appela les réclamations. La réponse arriva en quelques instants. Le numéro était en dérangement.
Il raccrocha, préoccupé. Bizarre. Thala l’observait, en train de tendre un long bas noir sur sa jambe fuselée. Elle l’accrocha à un porte-jarretelles de satin gris.
— Alors ?
— Je ne comprends pas, fit Malko, le numéro est toujours occupé.
Il crut que Thala von Wisberg avait avalé une guêpe.
— Immonde salaud ! explosa-t-elle. Tu te fous de moi ! Tu as fait mon numéro.
— Non, fit Malko, je ne dis pas de bêtises. Je suis obligé d’y aller.
Règle sacrée du monde parallèle. On ne laissait rien passer d’insolite. Cela pouvait être un simple dérangement. Ou autre chose.
Thala von Wisberg acheva de fixer son deuxième bas, fit passer sa chemise de nuit par-dessus sa tête et enfila, après s’être aspergée de parfum, une robe de jersey noir qui semblait retenue uniquement par ses seins. Elle la lissa sur son ventre plat et, les deux mains à plat sur son pubis, fixa Malko.
— Je te plais ?
Croyant que la paix était faite, il s’approcha d’elle. Thala posa alors un pied sur le bord du lit, faisant remonter sa robe à mi-cuisse. Malko déplaça ses doigts sur le nylon noir, à la lisière de la peau.
— Beaucoup, dit-il.
D’un geste sec, Thala von Wisberg chassa soudain la main de sa cuisse et reprit une position normale.
— Eh bien, tu y penseras ce soir pendant que je serai avec mon amant.
Ça recommençait ! Malko maudit la C.I.A. Julius ne représentait qu’un travail de routine mal payé par la station locale, mais qu’il ne pouvait refuser, alors que Thala von Wisberg était la plus somptueuse salope à l’ouest du Danube.
Il la prit par les hanches et la colla contre lui, malgré sa résistance.
— Si tu continues, je te viole ici et je vais dîner seul. Mais comme j’ai envie de passer une soirée tranquille, nous allons manger. Je m’arrêterai simplement en route, prévenir la personne que je devais voir.
La lueur noire dans les yeux ne s’effaça qu’à moitié.
— Je veux la voir.
— Tu la verras ! dit Malko, hors de lui.
— Bien, accepta Thala, de nouveau toute douceur. Dignement, elle alla vers son manteau de loup, que Malko l’aida à enfiler. Dehors, la neige tombait toujours autant. La Rolls en était couverte.
Krisantem sortit dans le froid pour ouvrir les portières, détournant les yeux devant les longues jambes gainées de noir. Son cœur saignait : il aimait bien Alexandra.
— Nous allons où nous étions tout à l’heure, dit Malko avant de fermer la glace de séparation.
— Que de mystères, remarqua Thala d’un ton caustique. J’espère que ton histoire est vraie parce que je peux encore changer d’avis…
Malko posa une main sur son genou et voulut remonter. Thala l’arrêta.
— Jamais avant de manger. On dirait que tu ne connais pas encore les Viennoises. Après, pourquoi pas ? Cette voiture est confortable…
La Rolls rappelait à Malko d’autres souvenirs. À Londres[13], Krisantem conduisait doucement dans les chemins enneigés de la colline de Breitensee. Malko avait mis une cassette de musique douce, les flocons de neige semblaient se dissoudre sur les glaces. En débouchant dans Mariahilferstrasse, Krisantem accéléra. Malko se demanda pourquoi le téléphone de Julius Zydowski était en dérangement.
La porte résistait. Il n’y avait aucune lumière à l’intérieur. Malko frappa encore à la porte vitrée, essayant en vain de voir l’intérieur de la boutique, puis revint en courant vers la Rolls.
Les yeux de Thala von Wisberg étincelaient de rage lorsqu’il se réinstalla à côté d’elle.
— Tu te fous de moi ! Une boutique fermée. Ramène-moi.
Malko chassa la neige de ses cheveux. Il l’aurait volontiers fessée, là, dans la neige.
— Ah, je me fous de toi ! fit-il. Eh bien, viens !
Il redescendit, la tira par le poignet et l’arracha de la Rolls. Thala von Wisberg s’enfonça littéralement jusqu’aux chevilles dans la neige.
— Mes chaussures ! hurla-t-elle.
— Enlève-les, dit Malko, si elles te gênent.
Même la galanterie avait des limites. Marchant à grands pas, il tourna dans Grabenstrasse, afin de parvenir à l’autre entrée de la boutique. Il avait déjà essayé l’appartement du premier sans succès. Thala jurait et protestait, accrochée à son bras. Ce n’est que le nez dessus que Malko réalisa que la porte de Julius Zydowski était ouverte. Il s’arrêta net.
Connaissant la méfiance du vieil antiquaire, c’était on ne peut plus bizarre.
En une fraction de seconde, Thala von Wisberg retrouva toute son agressivité.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je ne sais pas, dit Malko, attends-moi ici.
— Ah non !
D’un bond, elle s’arracha de son bras, marcha vers la porte entrouverte et s’y engouffra. Au moment où Malko franchissait le battant à son tour, le cri d’horreur de la jeune femme le fit sursauter.
Il se rua à l’intérieur. Thala von Wisberg était plantée au milieu de la pièce, les yeux exorbités, la bouche ouverte, les traits figés dans une expression d’indicible horreur.
— Mein Gott ! Mein Gott !
Elle ne pouvait que répéter cela.
Malko s’avança à son tour et s’immobilisa, horrifié. La Vierge de Nuremberg leur faisait face, ouverte. À l’intérieur, Julius Zydowski paraissait les attendre, un peu tassé sur lui-même, transformé en une momie sanglante par les centaines de perforations. Son visage n’était plus qu’un masque rouge, presque surréaliste, à force d’être horrible. Une longue traînée de sang partait de l’œil gauche, crevé, jusque dans son cou. Une mare de sang s’agrandissait, par terre, autour de la Vierge. Malko s’approcha et toucha le front tiède du vieil antiquaire. La peau était encore tiède. Tandis qu’il essayait de lui téléphoner, Julius était peut-être vivant…
— La police, murmura Thala. Il faut prévenir la police. Malko la tira par le bras.
— Viens.
La Gräfin se laissa faire sans résister. Au passage, Malko nota les six lettres rouges sur le mur. NEKAMA. Dessous, il y avait une étoile de David maladroitement tracée.
Il repoussa la porte et ils filèrent vers la Rolls. La tempête de neige redoublait. À peine dans la voiture, Thala von Wisberg fut prise d’un tremblement nerveux. Malko ouvrit la glace de séparation et dit à Elko Krisantem :
— Julius Zydowski a eu de la visite. Il est mort. Nous allons aux Drei Husaren. Ensuite, nous porterons mes affaires au Sacher.
La Rolls s’ébranla doucement dans la tempête de neige. Malko attira Thala sur son épaule.
— Je crois que je vais rester à Vienne quelques jours.
La soirée commençait bien. Qui avait assassiné Julius Zydowski avec cette sauvagerie et cette mise en scène ? Et pourquoi ?
Thala von Wisberg cessa de trembler et alluma une cigarette. Elle ne parlait plus de la police. Elle avait compris. Son regard se posa sur Malko. Changé.
— Tu me fais peur, dit-elle.