XXI

Danglard avait réservé une table ronde et il s’y assit avec satisfaction. Ce premier repas à Ordebec, dans un vieux restaurant aux poutres basses, marquait une pause dans ses appréhensions. Zerk les rejoignit à l’heure et leur adressa un léger clignement d’œil pour faire comprendre que tout allait bien dans la maison des bois. Adamsberg avait à nouveau insisté pour qu’Émeri les rejoigne et le capitaine avait finalement accepté.

— Le Pigeon a beaucoup aimé l’idée du pigeon, dit Zerk à Adamsberg à voix basse et naturelle, je les ai laissés en grande conversation. Hellebaud adore quand le Pigeon fait du yo-yo. Quand la bobine se pose au sol, il la picore de toutes ses forces.

— J’ai l’impression qu’Hellebaud s’éloigne de son chemin de nature. On attend le capitaine Émeri. C’est un grand type martial et blond à l’uniforme impeccable. Tu l’appelleras « capitaine ».

— Très bien.

— Il est le descendant du maréchal Davout, un type sous Napoléon qui n’a jamais été vaincu, et il y tient beaucoup. Pas de gaffe là-dessus.

— Ça ne risque pas.

— Ils entrent. Le type brun et gros qui l’accompagne, c’est le brigadier Blériot.

— Je l’appelle brigadier.

— Exactement.

Dès les entrées servies, Zerk commença à manger avant tous les autres, comme Adamsberg avait eu l’habitude naturelle de le faire avant que Danglard ne lui inculque les rudiments du savoir-vivre. Zerk faisait également trop de bruit en mâchant, il faudrait qu’il le lui signale. Il n’avait pas remarqué cela à Paris. Mais dans l’ambiance un peu guindée de ce début de soirée, il avait l’impression qu’on n’entendait que son fils.

— Comment va Flem ? demanda Adamsberg au brigadier Blériot. Léo a réussi à me parler aujourd’hui. Son chien la préoccupe.

— Parlé ? s’étonna Émeri.

— Oui. Je suis resté presque deux heures auprès d’elle, et elle a parlé. Le médecin, celui qui se nomme plus ou moins Flétan, n’a même pas paru satisfait. Ma méthode n’a pas dû lui plaire.

— Merlan, glissa Danglard.

— Vous avez attendu tout ce temps pour m’en parler ? dit Émeri. Qu’est-ce qu’elle a dit, bon sang ?

— Très peu de choses. Elle a dit bonjour plusieurs fois. Puis « Flem », et « sucre ». C’est tout. Je lui ai assuré que le brigadier donnait un sucre au chien tous les jours.

— Et je le fais, confirma Blériot, bien que je sois contre. Mais Flem se poste devant la boîte à sucre tous les soirs à 6 heures. Il possède l’horloge interne des intoxiqués.

— Tant mieux. Je n’aurais pas aimé mentir à Léo. Dès l’instant où elle parle, dit Adamsberg en se tournant vers Émeri, je crois prudent de placer une surveillance devant sa chambre.

— Bon sang, Adamsberg, vous avez vu combien j’ai d’hommes ici ? Lui, et un demi-autre qui divise son service entre Ordebec et Saint-Venon. Un demi-homme à tous points de vue. Moitié malin, moitié abruti, moitié docile, moitié colérique, moitié sale et moitié propre. Que voulez-vous que je fasse avec ça ?

— On pourrait installer une caméra de surveillance dans sa chambre, suggéra le brigadier.

— Deux caméras, dit Danglard. L’une qui filme toute personne entrant, l’autre auprès du lit de Léo.

— Très bien, approuva Émeri. Mais les techniciens doivent venir de Lisieux, n’espérez pas que cela soit opérationnel avant demain 15 heures.

— Quant à protéger les deux autres saisis, ajouta Adamsberg, le vitrier et le pépiniériste, on peut détacher deux hommes de Paris. Le vitrier d’abord.

— J’en ai parlé à Glayeux, dit Émeri en secouant la tête, il se refuse absolument à toute surveillance. Je connais la bête, il serait très humilié qu’on le croie impressionné par les folies de la fille Vendermot. Ce n’est pas un type à courber la tête.

— Courageux ? demanda Danglard.

— Violent plutôt, pugnace, très bien éduqué, inspiré et sans scrupules. Très talentueux pour ses vitraux, rien à dire là-dessus. Ce n’est pas un homme sympathique, je vous l’ai déjà dit et vous en jugerez. Je ne dis pas cela parce qu’il est homosexuel, mais il est homosexuel.

— Cela se sait dans Ordebec ?

— Il ne s’en cache pas, son petit ami habite ici, il travaille au journal. Tout le contraire de Glayeux, très prévenant, très apprécié.

— Ils vivent ensemble ? poursuivit Danglard.

— Ah non. Glayeux vit avec Mortembot, le pépiniériste.

— Les deux prochaines victimes de l’Armée habitent sous le même toit ?

— Depuis des années. Ils sont cousins, inséparables depuis leur jeunesse. Mais Mortembot n’est pas homosexuel.

— Herbier aussi était homosexuel ? demanda Danglard.

— Vous pensez à une tuerie homophobe ?

— Ça peut s’envisager.

— Herbier n’était pas homosexuel, sûrement pas. Plutôt un hétérosexuel bestial à tendance de violeur. Et n’oubliez pas que c’est Lina qui a désigné les victimes « saisies ». Je n’ai aucune raison de penser qu’elle ait quoi que ce soit contre les homosexuels. Lina a, comment dire, en matière de sexualité, une vie plutôt libre.

— Poitrine magnifique, dit le brigadier. On en mangerait.

— C’est bien, Blériot, dit Émeri, ce genre de commentaire ne nous avance en rien.

— Tout compte, dit Adamsberg, qui, comme son fils, oubliait à présent de surveiller sa tenue à table et trempait son pain dans sa sauce. Émeri, puisque les victimes désignées par l’Armée sont censées être des créatures mauvaises, est-ce que cela colle avec le vitrier et son cousin ?

— Non seulement ça colle parfaitement, mais c’est en plus de notoriété publique.

— Qu’est-ce qu’on leur reproche ?

— Deux épisodes qui sont restés dans l’ombre. Aucune de mes enquêtes n’a pu aboutir, j’en fus enragé. Si on se déplaçait pour prendre les cafés ? Ils ont ici un petit salon où j’ai le privilège d’avoir le droit de fumer.

En se levant, le capitaine regarda à nouveau Zerk, mal vêtu dans un vieux tee-shirt très long, semblant se demander ce que le fils d’Adamsberg foutait là.

— Ton gosse travaille avec toi ? demanda-t-il en se dirigeant vers le petit salon. Il veut faire flic ou quoi ?

— Non, il doit faire un reportage sur les feuilles pourries, c’était l’occasion. Pour un journal suédois.

— Les feuilles pourries ? La presse, tu veux dire ? Les journaux ?

— Non, les autres, celles de la forêt.

— Il s’agit du micro-environnement de la décomposition des végétaux, intervint Danglard pour venir en aide au commissaire.

— Ah bien, dit Émeri, choisissant une chaise très droite pour s’asseoir tandis que les quatre autres hommes s’installaient dans les canapés.

Zerk offrit des cigarettes à la ronde et Danglard commanda une autre bouteille. Partager deux seules bouteilles à cinq personnes lui avait causé une souffrance irritante durant le repas.

— Autour de Glayeux et de Mortembot, il y a eu deux morts violentes, expliqua Émeri en remplissant les verres. Il y a sept ans, le collègue de travail de Glayeux est tombé de l’échafaudage de l’église de Louverain. Ils étaient tous les deux perchés à une vingtaine de mètres là-haut, ils restauraient les vitraux de la nef. Il y a quatre ans, la mère de Mortembot est morte dans la réserve de la boutique. Elle a glissé de l’escabeau, elle s’est raccrochée à l’étagère métallique qui s’est effondrée sur elle, lestée de pots de fleurs et de bacs remplis de kilos de terre. Deux accidents impeccables. Et quelque chose de semblable dans les deux cas : la chute. J’ai ouvert des enquêtes pour l’un et l’autre.

— Sur quels éléments ? demanda Danglard en avalant son vin d’un air soulagé.

— En réalité parce que Glayeux et Mortembot sont deux fils de pute, chacun dans leur genre. Deux rats d’égout, et ça se voit de loin.

— Il existe des rats d’égout sympathiques, dit Adamsberg, Toni et Marie par exemple.

— Qui est-ce ?

— Deux rats amoureux, mais oublie-les, répondit Adamsberg en secouant la tête.

— Mais eux ne sont pas sympathiques, Adamsberg. Ils vendraient leur âme pour le fric et la réussite, et je suis convaincu que c’est ce qu’ils ont fait.

— Vendue au Seigneur Hellequin, dit Danglard.

— Pourquoi pas, commandant. Je ne suis pas le seul à le penser ici. Quand la ferme du Buisson a brûlé, ils n’ont pas donné un centime à la collecte pour aider la famille. Ils sont comme ça. Ils tiennent tous les habitants d’Ordebec pour des ploucs indignes de leur intérêt.

— Sur quel motif avez-vous ouvert la première enquête ?

— Sur l’intérêt majeur qu’avait Glayeux à se débarrasser de son collègue. Le petit Tétard — c’était son nom — était beaucoup plus jeune que lui mais il devenait bon dans sa partie, excellent même. Les municipalités de la région commençaient à lui confier des chantiers, le préférant à Glayeux. Il était clair que le jeunot allait supplanter Glayeux rapidement. Un mois avant sa chute, la ville de Coutances — vous connaissez la cathédrale ?

— Oui, assura Danglard.

— Coutances venait de choisir Têtard pour restaurer un des vitraux du transept. Ce n’était pas rien. Si le jeunot réussissait le boulot, il était lancé. Et Glayeux quasiment foutu, et humilié. Mais Têtard est tombé. Et la ville de Coutances s’est rabattue sur Glayeux.

— Évidemment, murmura Adamsberg. Qu’a donné l’examen de l’échafaudage ?

— Il n’était pas conforme, les planches n’étaient pas bien assujetties aux tubes métalliques, il y avait du jeu dans les attaches. Glayeux et Têtard travaillaient sur des vitraux différents, donc sur des planches différentes. Il suffisait à Glayeux de desserrer quelques cordes, de déplacer une planche pendant la nuit — il avait la clef de l’église pendant les travaux — et de la poser en équilibre instable sur le bord du tube. Et c’était joué.

— Impossible à prouver.

— Non, dit Émeri avec amertume. On n’a même pas pu inculper Glayeux pour faute professionnelle, car c’est Têtard qui s’était chargé de monter l’échafaudage, avec un cousin. Pas de preuve non plus pour Mortembot. Il n’était pas dans la réserve quand sa mère est tombée, il rangeait les livraisons au magasin. Mais ce n’est pas sorcier de faire tomber un escabeau à distance. Il suffit d’accrocher une corde à un pied et de tirer de loin. En entendant le fracas, Mortembot s’est précipité, avec un employé. Mais il n’y avait pas de corde.

Émeri regarda Adamsberg un peu pesamment, semblant le mettre au défi de trouver la solution.

— Il n’a pas fait de nœud, dit Adamsberg, il a simplement passé la corde autour du pied de l’escabeau. Puis il lui a suffi de tirer sur un des bouts depuis sa place pour ramener vers lui toute la longueur de la corde. Ça prend quelques secondes à peine, si la corde glisse bien.

— Exactement. Et ça ne laisse pas de trace.

— Tout le monde ne peut pas laisser de la mie de pain quelque part.

Émeri se resservit un café, comprenant qu’il y avait un grand nombre de phrases d’Adamsberg qu’il valait mieux laisser sans réponse. Il avait cru en la réputation de ce flic mais, sans préjuger de la suite, il semblait clair qu’Adamsberg ne suivait pas une voie exactement normale. Ou bien qu’il n’était pas normal. Un type tranquille en tous les cas et qui, comme il l’avait espéré, ne le mettait pas sur la touche dans cette enquête.

— Mortembot ne s’entendait pas avec sa mère ?

— À ma connaissance, si. Il lui était même plutôt soumis. Sauf que la mère était indignée que son fils vive avec son cousin, parce que Glayeux était homosexuel et que ça lui faisait honte. Elle le harcelait sans cesse là-dessus, elle exigeait qu’il rentre à la maison, ou bien elle le priverait d’une part d’héritage. Mortembot acquiesçait pour avoir la paix, mais il ne changeait rien à sa vie. Et les scènes recommençaient. Le fric, le magasin, la liberté, c’est ce qu’il voulait. Il a dû estimer qu’elle avait fait son temps, et j’imagine que Glayeux l’a encouragé. C’était le genre de femme à vivre cent dix ans en s’occupant toujours de la boutique. Elle était maniaque mais elle n’avait pas tort. Depuis sa mort, on dit que la qualité des plants a baissé. Il vend des fuchsias qui meurent au premier hiver. Alors que pour faire crever un fuchsia, il faut se lever de bonne heure. Il bâcle ses bouturages, voilà ce qu’on dit.

— Ah bon, dit Adamsberg qui n’avait jamais bouturé.

— Je les ai acculés l’un et l’autre autant que j’ai pu, avec garde à vue sans sommeil et tout le bazar. Glayeux est resté ricanant, méprisant, il attendait que cela se passe. Mortembot n’a même pas eu la décence de sembler regretter sa mère. Il devenait seul propriétaire de la pépinière et de ses succursales, une très grosse affaire. Lui est du type flegmatique, un lourd débonnaire, il ne réagissait à aucune provocation ou menace. Je n’ai rien pu faire mais, pour moi, ce sont tous les deux des tueurs, de l’espèce la plus intéressée et cynique. Et si le Seigneur Hellequin existait, alors oui, c’est des hommes comme cela qu’il choisirait d’emporter avec lui.

— Comment prennent-ils la menace de l’Armée furieuse ?

— Comme ils ont pris les enquêtes. Ils s’en foutent et considèrent Lina comme une cinglée hystérique. Voire une tueuse.

— Ce qui n’est peut-être pas faux non plus, dit Danglard qui fermait à moitié les yeux.

— Vous verrez la famille. Ne soyez pas trop surpris, les trois frères sont également tarés. Je te l’ai dit, Adamsberg, ils ont des excuses autant qu’on veut. Leur père les a proprement massacrés. Mais si tu souhaites que les choses se passent bien, ne t’approche jamais brusquement d’Antonin.

— Il est dangereux ?

— Au contraire. Il a peur dès que tu l’approches, et toute la famille se soude autour de lui. Il est convaincu que son corps est à moitié fabriqué en argile.

— Tu m’as parlé de ça.

— En argile friable. Antonin croit qu’il va se casser s’il reçoit un choc trop violent. Totalement cinglé. Hormis cela, il paraît normal.

— Il travaille ?

— Il bricole sur son ordinateur sans sortir de la maison. Ne t’étonne pas non plus si tu ne comprends pas tout ce que dit l’aîné, Hippolyte, que tout le monde appelle Hippo, si bien qu’on finit par l’associer à un hippopotame. Ce qui ne lui va pas si mal, par la carrure sinon par le poids. Quand ça lui chante, il fait ses phrases à l’envers.

— En verlan ?

— Non, il retourne les mots lettre par lettre.

Émeri s’interrompit pour réfléchir puis, semblant abandonner, il sortit une feuille et un crayon de sa sacoche.

— Suppose qu’il veuille dire « Vous allez bien, commissaire ? » Eh bien cela donnera ceci — et Émeri s’appliqua à écrire lettre après lettre sur le papier : « Suov zella neib, eriassimmoc ? »

Puis il passa la feuille à Adamsberg qui l’examina, stupéfait. Danglard avait rouvert les yeux, alerté par la survenue d’une expérience intellectuelle nouvelle.

— Mais il faut être un génie pour faire cela, dit Adamsberg, sourcils froncés.

— C’est un génie. Tous le sont dans la famille, dans leur genre. C’est pour cela qu’on les respecte ici, qu’on ne s’en approche pas trop. Un peu comme avec des êtres surnaturels. Certains estiment qu’on devrait s’en débarrasser, d’autres disent que ce serait très dangereux d’y toucher. Avec tous ses talents, Hippolyte n’a jamais cherché d’emploi. Il s’occupe de la maison, du potager, du verger, de la volaille. C’est un peu l’autarcie là-dedans.

— Et le troisième frère ?

— Martin est moins impressionnant mais ne te fie pas à l’apparence. Il est mince et long comme une crevette brune, avec de grandes pattes. Il ramasse dans les prés et la forêt toutes sortes de bestioles pour les bouffer, des sauterelles, des chenilles, des papillons, des fourmis, que sais-je. C’est répugnant.

— Il les mange crues ?

— Non, il les cuisine. En plat principal ou en condiment. Immonde. Mais il a sa petite clientèle dans la région, pour ses confitures de fourmis, à cause des vertus thérapeutiques.

— Toute la famille en mange ?

— Antonin surtout. Au début, c’est à cause de lui que Martin s’est mis à ramasser des insectes, afin de consolider son argile. Qui se dit « eligra », dans le langage d’Hippolyte.

— Et la fille ? Hormis qu’elle voit l’Armée furieuse ?

— Rien d’autre à signaler, sauf qu’elle comprend sans problème les phrases à l’envers de son frère Hippo. Ce n’est pas aussi difficile que de les faire, mais ça demande tout de même un sacré cerveau.

— Ils acceptent les visiteurs ?

— Ils sont très hospitaliers pour ceux qui consentent à venir chez eux. Ouverts, plutôt gais, même Antonin. Ceux qui les craignent disent que cette cordialité est une feinte pour attirer les gens chez eux et que, une fois entré, tu es foutu. Ils ne m’aiment pas pour les raisons que je t’ai dites, et parce que je les tiens pour des tarés, mais si tu ne parles pas de moi, tout ira bien.

— Qui était intelligent ? Le père, la mère ?

— Aucun des deux. Tu as déjà vu la mère à Paris, si je ne me trompe pas. Elle est très ordinaire. Elle ne fait aucun bruit, elle aide pour l’intendance. Si tu veux lui faire plaisir, apporte-lui des fleurs. Elle adore cela, parce que la brute tortionnaire — son mari — ne lui en a jamais offert. Ensuite, elle les fait sécher en les suspendant la tête en bas.

— Pourquoi dis-tu « tortionnaire » ? Émeri se leva avec une grimace.

— Va les voir d’abord. Mais avant, ajouta-t-il avec un sourire, passe sur le chemin de Bonneval, prends un petit bout de terre et mets-le dans ta poche. On dit ici que cela protège des pouvoirs de Lina. N’oublie pas que cette fille est la porte battante dans le mur qui sépare les vivants des morts. Avec un morceau de terre, tu es à l’abri. Mais comme rien n’est simple, ne t’approche pas d’elle à moins d’un mètre car on dit qu’elle sent, avec ses narines j’entends, si tu as de la terre du chemin sur toi. Et elle n’aime pas cela.

En marchant vers la voiture aux côtés de Danglard, Adamsberg posa la main sur sa poche de pantalon et se demanda quel esprit lui avait soufflé l’idée, bien avant, de prendre un fragment de la terre de Bonneval. Et pourquoi il avait emporté ce morceau avec lui.

Загрузка...