Les douaniers japs poussent une drôle de frime en nous voyant déhoter, les mains aux poches, pas rasés et le teint plus plombé que le cercueil d’un ambassadeur décédé à l’étranger dans l’exercice de ses fonctions. Un petit pète-sec (d’ailleurs, il est jaune comme un haricot) nous demande en un français grinçant comment il se fait que nous n’ayons pas de bagages. Je lui explique qu’il y a eu un coup fourré au départ de Paris. Notre taxi s’est renversé. Les bagages se trouvaient dans son coffre, et la fermeture d’icelui étant bloquée, etc., etc.
On finit par quitter l’aéroport et par s’engouffrer dans un bahut. Le chauffeur est un vieux bonze qui pourrait être chinois s’il n’était pas japonais. Je lui ordonne de nous driver jusqu’aux Galeries Lafayette de Tokyo. Il ne jacte pas le français, mais il parle convenablement anglais et nous finissons par nous comprendre.
Le Gravos bigle autour de lui d’un œil maussade.
— Moi, je croyais que c’était comme sur le couvercle des boîtes de loto, me dit-il. Mais ça ressemble à Asnières, tu trouves pas ?
— Tout de même ! Les maisons sont en papier, Gros !
— Un Asnières en papier, quoi ! rectifie Bérurier. C’est fou ce qu’il y a comme populo ! Ils étaient pas tous à Hiroshima le jour où que les Ricains sont venus leur larguer le portrait de Rita Havorte !
Il gamberge vaille que vaille et demande :
— Pourquoi t’est-ce qu’on va dans un grand magasin ?
— Pour t’acheter des fringues. Tu ne penses pas que tu vas te lancer dans une enquête avec des pantoufles et un bada mexicanos ! Sans parler de tes bretelles et de ta recette écrite sur le futal.
— Bon, d’accord. Je voudrais, tant qu’à faire, que tu m’offres un costard en flanelle blanche. Ç’a toujours été mon rêve.
— Mais ça n’est pas le rêve du costard. Le blanc et toi, tu parles d’une mésalliance !
On s’annonce dans un immense bâtiment qui s’appelle : toit-pointu, croix de lorraine-penchée, accent circonflexe à trois étages, chèque barré et chiffre quatre à l’envers. On y vend de tout : des fleurs de lotus en sachet, des avions à réaction, des équerres optiques, des motoculteurs, de la cire à cacheter, des tortues de mer et de père inconnu, des émerillons, des embryons, des castagnettes, des éléphants blancs à poil ras, des basanes, des bananes, des auxiliaires, des princes consorts, des avalanches, des autoroutes, des clés de contact, des gousses, des cratères, des excavateurs, des excavations, des fjords, des hennins, des limandes, des mémorandums, des orchestres philharmoniques, des périssoires, des rez-de-chaussée, des étables, des retables, des loups-garous, des sécateurs, des rabbins, des tomahawks, des tonsures, des vieilles, des vielles, des veilles de fête, des ramponneaux de course, des pélicans lassés d’un long voyage, des brouillards du soir, des colibris communs, des onagres, des podagres, des onces, des nonces, des annonces classées, des homards, des Américains, de la radio-activité, des Hiroshima mon Amour, des granulés, des factotums, des albums, des angles faciaux, des compteurs à gaz, des déchaumeuses, des chômeurs, des freins à disque, des gouvernements provisoires, des défenses de rhinocéros, des défenses d’afficher, des feuilles de rose, des armes, des sonnettes d’alarme, des roupies, des houpettes, des articles ménagers, des articles du Figaro (au rayon des soldes), du papier vécé, des seins, des anneaux, du Cinzano, de la côte de mouton, de la côte-d’Ivoire, des lentilles concaves, des lentilles concassées, des lentilles aux saucisses, des bains de pieds, des Cubains, des mikados, des cadeaux entiers, des colliers de perles, des perles de culture, des Pearl Harbor, des couteaux à hara-kiri et des fringues assez grandes pour Bérurier.
Il le tient, son bath costard blanc. On dirait un premier communiant ou un veuf tiré en négatif. Il étincelle au soleil d’Extrême-Orient, mon Béru ! On se paie des valoches et du linge de rechange afin de pouvoir descendre dans un hôtel sans être obligé de raconter sa vie.
Ce que j’ai pu en acheter, des bagages dans des cas de ce genre ! Les mecs, entre nous et la hausse sur le bifteck, combien de fois m’avez-vous vu démarrer sur une affaire avec pas même une brosse à dents rotative dans la poche ? Hein ? Souvenez vous : le Congo, l’Ecosse…, etc. Fallait commencer par acheter une valoche vite fait pour se donner l’air honorable. Parce que c’est ça, le standinge : la façade. Un bath costard, une chouette baveuse sortie du cocon et signée Fath, une valtouze en peau de porc et on vous traite en milord. Mais ayez un falzar fripé, et on vous traite en arsouille !
On est rupinos, quoique pas rasés, quand on s’annonce au Fu Ma Ga, le super-palace de la ville. C’est du building impressionnant, avec l’eau chaude sur l’évier et un liftier habillé en garçon d’ascenseur. L’hôtel se dresse au milieu d’un immense jardin japonais à la française.
On se prend deux chambres rupinos, avec vue par la fenêtre, cabinet de toilette, en papier sulfurisé, lit en bambou refendu et moulinet à tambour, etc. Une vraie débauche ! Notre installation terminée, notre système pileux ratissé, nous décidons d’aller bouffer car le Gravos pleure déjà la faim.
Il y a justement dans le palace un restaurant de luxe où l’on peut consommer de la cuisine japonaise. Béru demande s’il y a au menu des pattes d’alligator farcies, mais on lui répond que le plat du jour c’est « les ailes de libellules sauce aux câpres ». Il veut bien essayer. On commande en outre du foie de moustique grand veneur, des rognons de sauterelles flambés et du cœur de nénuphar à la tomate.
La cuisine japonaise offre cette particularité, c’est qu’on est obligé de se la terminer soi-même. Sur chaque table, il y a un réchaud que le garçon vous allume au début du service et vous mijotez votre tambouille vous-même. Comme chez soi, quoi ! Et comme ajouterait mon ami Fernand Raynaud, c’est à se demander pourquoi on est allé au restaurant. Néanmoins, l’aspect maître queux du repas n’est pas pour déplaire au Gros. Il s’amuse comme un petit fou, notre Béru. La dînette, c’est son vice.
Le loufiat nous demande ce que nous désirons boire. Béru opte pour de l’alcool de riz. On nous en sert donc une carafe que l’Enflure se cogne allégrement.
— Tu aimes ? je demande, soucieux d’avoir son appréciation.
— Ç’a un peu le goût de la chose, mais c’est fameux, rétorque mon noble coéquipier.
Avisant sur la table une seconde bouteille, il la hume et s’en sert un godet. Puis il clape de la menteuse et déclare :
— Çui-là, tu devrais le goûter, il est plus mieux bon, San-A.
— Non, merci. Je crois en définitive que je vais boire de la bière.
— T’as tort, rigole le Multiplié par Dix en se versant un deuxième godet. Ça, c’est de la first quality, du nanan, du nector, du heug !
Son premier hoquet sur gazon ! Ça promet. Il a les pommettes qui flamboient, le regard qui poudroie, la langue qui verdoie. Une douce euphorie l’envahit. Il biberonne le contenu de la seconde boutanche aussi facile que celui de la première.
C’est à ce moment-là que le loufiat radine avec les mets. Il allume le réchaud, mais la mèche refuse la flamme qui lui est présentée, comme une vache refuserait le taureau s’il ressemblait à Benoît-Alexandre Bérurier. Lors, le serveur décapuchonne le réservoir, retire la jauge et constate qu’il ne reste plus de carburant. Il saisit la bouteille que Béru vient de siffler et, s’apercevant qu’elle est vide itou, se met à pousser une bouille qui ferait peur à un magot chinois.
— Qu’avez-vous, mon ami ? je demande.
— La bouteille était pleine d’alcool à brûler, qu’il soupire, le pauvre biquet.
Béru fronce les sourcils.
— C’était de l’alcool à brûler ?
— Mais… oui !
— Sur l’alcool de riz, ça n’est pas mauvais, affirme le Gros.
Et comme l’autre demeure pétrifié, il explose :
— Ben quoi, me regardez pas comme ça ! Vous z’aurez qu’à la mettre sur la note. Tout le monde peut se gourer, non ?
— Bien, monsieur, balbutie notre amphitryon 38 (c’est la pointure de ses godasses).
Béru se calme et, d’un ton confidentiel, questionne :
— Vous pourriez pas demander au sommelier si qu’il aurait pas une bouteille de beaujolais quèque part ? C’est pas que je soye contre la cuisine érotique, mais quand on a ses habitudes…
C’est un Béru rond comme un boulon que j’emmène au dodo.
Il est content du Japon, le Mastar. Il s’endort comme un bienheureux. Et je dois admettre que j’en fais autant. Pour attaquer une enquête dans de bonnes conditions, il faut être neuf, mes amis.
Le lendemain, je m’éveille tôt. Je calcule l’heure qu’il est à Paris, ça doit aller chercher dans les onze plombes du soir. J’ai malgré tout des chances de trouver le Vioque. Je risque un coup de grelot. Comme toujours je l’obtiens. Vous le savez, des bruits courent à la Grande Cabane à propos du Dabe. On prétend qu’il pieute dans son burlingue. Je crois que la vérité est plus simple. Quand il quitte la maison mère, les P. et T. lui branchent sa ligne de bureau à son domicile. Cette explication me paraît plus rationnelle, pas à vous, tas de manches à quenouille ? Tant pis. Donc j’ai le Vioque. On ne se perd pas en blabla car la communication va chercher dans les trente-cinq mille anciens francs la minute, ce qui donne du prix à votre salive.
Je lui raconte le coup de Fouzy Houtusé et de la nitroglycérine. Il me dit qu’on ne sait rien de Pinaud, non plus que de mon cousin. L’ambassade du Japon à Paris a entièrement flambé. Il y a deux blessés graves, on sait que l’incendie a été allumé par une main criminelle et on file toujours de très près le dénommé Helder. Voici le point tel qu’il se présente ce matin. Je demande au Daron de prévenir Félicie, il me répond que c’est fait. Cher homme ! Il pense à tout. On raccroche. Notre conversation par-dessus l’univers n’a duré que soixante-douze secondes.
Je passe dans la turne de Béru. Je crois m’être gouré de carrée et être entré dans la chambre d’un Japonais ; mais un ronflement familier à mes trompes d’Eustache m’indique qu’il n’y a pas du tout maldonne. Intrigué, je me penche sur le lit de l’Enorme. Le Gros a changé de couleur. Il est d’un jaune canari très affirmé. Je le réveille et il me sourit.
— Comment te sens-tu ? je m’inquiète.
— Impec, bâille Béru.
— T’as pas mal au foie ?
— Quelle idée ! Pourquoi t’est-ce que j’aurais mal au foie ?
— Parce que tu es jaune comme une bouillabaisse, mon chéri.
Il se lève et, tout en grattant véhémentement la partie la moins noble de son démocratique individu, il va contempler sa vitrine dans la glace du lavabo. Ça lui colle une secousse.
— Mais qu’est-ce qui m’arrive ?
— C’est l’alcool à brûler d’hier. Il t’aura déclenché une jaunisse.
Ça ne l’émeut pas.
— Probable, oui. Je vais passer inaperçu. Le rêve, pour se payer une jaunisse, c’est de vivre au Japon. J’ai de la chance dans mon malheur.
— On va tout de même appeler un toubib.
— Tu crois ?
— Ce sera plus prudent.
Je bigophone à la réception et je leur dis de nous adresser le meilleur toubib du quartier. Celui-ci ne tarde pas à s’annoncer. C’est un tout petit zigoto à barbiche de bouc salace, maigre comme un rayon de vélo, et affublé de lunettes à monture d’or.
Pendant qu’il examine mon compère, je descends interviewer le portier. Je lui montre l’enveloppe que j’ai trouvée sur Fouzy Houtusé et je lui demande de bien vouloir me la traduire du japonais. Le gars se caresse le lobe d’un air circonspect.
— Ça n’est pas du japonais ? m’enquiers-je.
— Si, mais…
— Mais…
— C’est du japonais sûrement ancien. Je ne comprends pas très bien… On ne fait plus les caractères de cette façon, maintenant, et…
— Il n’est pas tellement ancien, puisque cette enveloppe porte un timbre !
— Je ne saurais vous renseigner, monsieur. Mais vous devriez demander une consultation au libraire de la rue voisine. Il vend des éditions anciennes et pourra peut-être vous être utile.
Je dis merci au gnace, lui cloque un pourboire et remonte prendre des nouvelles de Béru. Comme je sors de l’ascenseur, je perçois des hurlements, des coups, des plaintes… Cela provient de la chambre du Gros Lard. Je fonce, bille en tête.
Quel spectacle ! Le docteur est groggy au milieu de la pièce, sa chemise est déchirée, sa cravate arrachée, il manque une manche à son veston. Il a un énorme hématome sous l’œil droit et deux petits tas de verre pilé ainsi qu’un morceau de fil d’or tortillé comme le capsulage métallique d’un bouchon de champagne furent ses lunettes.
Le Gravos, à loilpé dans la chambre, plus jaune que sa victime, balance encore son poing de lutteur forain.
— Mais qu’est-il arrivé ? mugis-je.
Mon compagnon fulmine.
— Qu’est-ce c’est ce pays où que les toubibs sont de la pédale !
Il retourne au docteur et lui virgule un coup de latte dans les côtelettes. L’autre geint. J’interviens :
— Arrête, Gros, et explique !
— Tu vois pas ce ouistiti qui me fait des propositions dégueulasses, à moi Béru ! Comme si j’aurais l’air d’en être ! Ça se voit donc pas à ma tronche que je suis normal ! Que mes mœurs sont avec nature, et pas contre ! Hein ! Je te demande !
— Calme-toi ! Que t’a-t-il dit ?
— C’est tellement moche que j’ose pas le répéter, même à toi qu’es un ami de toujours, San-A. !
Comprenant que je n’obtiendrais rien du Molosse, je me penche sur le médecin.
— Que s’est-il passé, docteur ?
— Je voulais lui faire de l’acupuncture, balbutie le malheureux.
— Tu l’entends ! glapit le Gros. Et il ose le répéter ! J’aurais dû me gaffer que les Japs avaient ces mœurs-là ! Rien que leur drapeau, au départ : un rond sur du blanc ! Tu parles, c’est signé ! C’est pas un emblème, c’est un programme !
Je me dépêche d’expliquer au Gros ce qu’est l’acupuncture. Il écoute, renifle, dit « Ah ! bon », puis repart dans une nouvelle forme de rogne.
— Je paie pas un toubib pour qu’il me file des aiguilles dans la viande ! Vire-moi ce mec-là. Je prendrai de l’aspirine !
Le plus duraille reste à faire : calmer le toubib et l’empêcher d’aller au suif chez mes collègues nippons. Heureusement qu’il parle français. Je lui brode un roman à propos de la maladie nerveuse de Béru. Et je lui colle une poignée de dollars dans la main. Il écrase et s’en va enfin en continuant de gazouiller des jérémiades. A peine vient-il de sortir que je perçois un grand bruit. Privé de ses besicles, il se déplace au radar et il est entré dans l’ascenseur sans s’apercevoir que la cage se trouvait à l’étage au-dessous.
Renseignements pris, il s’en tire avec une jambe cassée, une épaule luxée, le nez écrasé et une oreille arrachée. Ç’aurait pu plus mal finir.
J’annonce au Gros les conséquences de son intolérance et il se contente de hausser les épaules.
— La tête de ce type ne me revenait pas.
Le beau costard de flanelle (encore) blanche fait durement ressortir la jaunisse de mon petite chérubin. On dirait un lis immaculé avec ses étamines d’or.
— Où qu’on va ? s’informe l’Aimable Goret.
— Chez un libraire qu’on m’a indiqué, et ensuite à Kawasaki, à l’adresse du gars qui s’est étripé dans l’avion.
— Quoi foutre chez un libraire ?
— Lui faire déchiffrer une adresse… Arrive, et ne t’occupe pas du reste !
La librairie en question est une petite boutique garnie de vitrines dans lesquelles trônent des éditions rares. Nous sommes accueillis par un grand vieillard chenu, vêtu à l’européenne, mais coiffé d’un étrange bonnet en soie noire. Il ne parle pas français, mais murmure quelques phrases d’anglais. Je lui présente l’enveloppe en lui demandant s’il peut nous en traduire le texte.
Il saisit le rectangle de papelard, chausse son nez de lunettes à verres bombés, regarde, puis s’empare d’une loupe et j’en suis à me demander s’il va solliciter la grosse lunette astronomique de l’observatoire de Tokyo lorsque le bonhomme pousse un cri et laisse choir sa loupe. Il dépose l’enveloppe sur sa table de laque, comme si elle venait d’être portée à l’incandescence. Puis il court vers son arrière-boutique.
— Eh ben, dis donc ! fais-je au Gros. Il a de drôles de réactions, notre zouave pontifical.
— Les coliques, tu sais, ça ne choisit pas leur heure, philosophe mon ami.
Nous poireautons une dizaine de minutes dans le magasin. Le vieux rat de bibliothèque ne réapparaît toujours pas. Je suis abasourdi. Que s’est-il donc passé ? Le pépé jap a eu une secousse en prenant connaissance du texte de l’enveloppe.
J’appelle :
— Hello ! Sir, please !
Mais c’est le silence. Alors je m’avance vers l’arrière-boutique : personne.
Une seconde porte livre accès à un salon. J’y vais en continuant d’appeler. Et mon dernier cri me reste dans la gorge.
Le vieux libraire est assis en tailleur sur des coussins. Il vient de se faire hara-kiri. Même cérémonie que la veille dans l’avion : poignard au manche enveloppé dans un linge blanc.
Son sang ruisselle dans les coussins et fait déjà une grande rigole sur le plancher. Le vieux n’est pas encore mort, mais il n’en vaut guère mieux. Un rictus d’agonie convulse sa face parcheminée et ses yeux chavirent déjà.
Le Gros, qui vient de me rejoindre, en reste baba.
— Mais qu’est-ce qu’il a fait ? Lui aussi !
— Lui aussi, Béru. Taillons-nous, j’y perds mon latin.
Au passage, je récupère ma fameuse enveloppe dans le magasin.
Dehors il fait doux. L’air sent le géranium et la foule va et vient paisiblement.
Nous parcourons cent mètres en silence, après quoi nous nous arrêtons et échangeons un long regard plein d’une réciproque inquiétude. Sommes-nous dans la réalité ou s’agit-il d’un mauvais rêve ?
— Il est devenu dingue, ou quoi, le vieux croquant ?
— C’est à se le demander, Gros.
— C’est en lisant l’enveloppe que ça l’a pris…
— Oui…
Nouveau silence. Comme un taxi passe, je lève le bras.
— Où qu’on va ? soupire mon ami.
Au lieu de lui répondre, je prends place dans le bahut.
— Agence France-Presse ! lancé-je au conducteur. Vous savez où ça se trouve ?
Il opine en japonais et démarre.