CHAPITRE II

Marsch se redressa et, mal réveillé, mit un certain temps à lire l’heure. Il réussit à repérer la petite aiguille phosphorescente sur le douze, et la grande sur le cinq. Il jura et se leva. Le bourdonnement qui l’avait sorti de son sommeil s’amplifiait.

— Clifton qui revient avec la femme, dit-il à mi-voix.

Il alluma un des plafonniers, fit la grimace en voyant sa tête dans un hublot. Il avait liquidé une bouteille avant de s’endormir, sans manger. La porte de la carlingue n’était même pas fermée et il faisait frais dans l’appareil.

Les phares de la voiture se posèrent sur le Douglas et l’Allemand apparut à la porte. Clifton se rendit compte qu’il était seul. La jeune femme sauta à terre et chercha sa valise à l’arrière.

Slade dodelinait aussi de la tête. L’Américain leur avait payé un bon repas, dans la seule auberge acceptable de Palawbum. Il avait bu comme un trou. D’abord parce que l’alcool était gratuit, et parce qu’il lui fallait retourner à l’aérodrome de nuit. Maintenant il allait les laisser, et rentrer seul au bourg. Il eut une nausée. Mais ce n’était pas à cause de l’alcool.

Marsch sauta sur l’herbe et s’approcha. Il avait déboutonné sa combinaison sur son torse poilu. L’air frais lui faisait du bien et il avait envie de massacrer quelqu’un. Il empestait le whisky.

— Et la pépée ?

Sara Tiensane se retourna et l’Allemand ricana. Slade n’avait pas menti. Elle était belle. Malgré ses cheveux nattés. Il imaginait sans peine qu’ils devaient, une fois libres, lui descendre au creux des reins.

— ’Soir ma jolie !

Clifton eut un rire nerveux.

— Je vous avais prévenue. Il est d’une grossièreté inimaginable, qui l’a rendu célèbre dans tout le sud asiatique.

Marsch allumait sa cigarette, l’air goguenard. Slade regardait autour de lui, cherchant les soldats birmans. Ils devaient être cachés dans les buissons, peut-être même endormis. Parce qu’il était Anglais et major, il n’aurait jamais demandé à l’officier de se faire accompagner par deux ou trois de ses hommes. S’il n’avait été qu’un simple natif, tout aurait été moins compliqué.

L’Allemand pivota légèrement pour échapper à l’éblouissement des phares, et pour mieux détailler la jeune femme. Celle-ci suivit son mouvement. Elle paraissait tranquille, ni dédaigneuse ni choquée. Elle le dévisageait seulement, et tout de suite il la soupçonna de s’attarder sur l’éclat insolite de son œil de verre. À moins que Clifton l’ait déjà mise au courant.

— Eh bien, à demain matin ! murmura Slade.

Le pilote lui avait proposé de rentrer avec sa voiture et de venir le rechercher le lendemain matin. Par simple amour-propre, il le regrettait.

Marsch, malgré son ivresse, perçut la peur du bonhomme. Il s’approcha de lui.

— Vrai que les Dacoïts sont cruels ? J’ai cru entendre un coup de feu tout à l’heure.

Slade ouvrit la portière de la Ford et se glissa à l’intérieur. L’Allemand ricana en apercevant le canon de la carabine.

— Vous savez vous en servir ? Je croyais que dans l’armée anglaise, il n’y avait que des traîneurs de sabre.

Le moteur de la voiture éclata. Slade fit une impressionnante marche arrière pour reprendre la route de Palawbum.

— Il crève de peur ! dit Ludwig.

— C’était inutile de le lui rappeler, dit Clifton d’un ton naturel.

La porte de l’appareil découpait un rectangle flou sur l’herbe. L’intérieur était pauvrement éclairé par une seule lampe.

— Inutile de décharger nos batteries, grogna l’Allemand en se laissant choir dans l’un des fauteuils. Au fait, as-tu vu le général ?

— Oui. Il faudra dévisser cette rangée de fauteuils pour pouvoir caser son brancard. Même deux, pour circuler autour. Il est très affaibli et appréhende le voyage.

— Et ses gardes du corps ?

— L’un s’appelle Tsin, l’autre Tamoï. Deux costauds qui me paraissent armés jusqu’aux dents.

Ludwig désigna un des fauteuils à la jeune femme :

— Asseyez-vous. Il y a de la place.

C’était la première parole aimable qu’il avait pour elle. Il la suivit de son œil critique, tandis qu’elle s’installait face à lui, de l’autre côté du passage. Il sourit parce que la robe découvrait ses genoux nus. L’imperméable cachait le haut de son corps. Clifton sortait de la soute avec des boîtes de bière et des gobelets.

Marsch grogna :

— Il n’y a pas autre chose ? La bière tiède, très peu pour moi.

— J’ai enfermé le whisky. Demain, nous aurons une rude journée et ce n’est pas le moment de te saouler.

L’Allemand se dressa, menaçant :

— Clifton, méfie-toi ! Nous sommes associés pour l’heure. Je veux boire un dernier verre avant de dormir.

Le pilote ouvrait une boîte de bière. Il la tendit à Sara en même temps qu’un gobelet.

— Excuse-moi, mon vieux. Prends la clé et crèves-en ! Notre invitée ne met pas du tout en doute tes possibilités.

Mouché, l’aide-pilote alluma une cigarette et posa ses pieds sur le dossier du siège suivant. La jeune femme but une gorgée de bière, puis se tourna vers Marsch.

— J’ai déjà remercié votre ami pour la faveur que vous me faites. J’espère que vous ne serez pas trop gêné par ma présence, et que je ne serai pas trop encombrante.

Ludwig haussa les épaules.

— Je n’ai rien à voir dans l’affaire. C’est une folie, un point c’est tout ! Nous risquons de perdre quarante mille dollars si votre présence est signalée. Maintenant j’ai l’impression que nous gaspillons inutilement du courant. Bonsoir.

Il ferma son œil puis se tourna de l’autre côté pour ôter celui en verre. Il n’avait jamais pu s’endormir avec. C’est pourquoi il n’était qu’aide-pilote, la Sandy Line le gardait par pitié. Il n’avait pas le droit d’être aux commandes lors des atterrissages ou des décollages. Mais dans l’affaire actuelle, tout cela ne comptait pas, et il pouvait oublier les impératifs de son contrat.

Clifton inclina le dossier d’un fauteuil et le désigna à la jeune femme.

— Étendez-vous là-dessus et tâchez de dormir. Si tout va bien, demain nous serons à Bangkok.

Il l’aida à glisser sa valise dans le filet. Marsch paraissait endormi.

— Vous allez me cacher dans la soute ? demanda-t-elle à voix basse.

— Non, dans le poste de pilotage.

Il détourna les yeux, gêné.

— Vous y resterez toute la journée… Il n’y a pas beaucoup de confort.

La jeune femme dut comprendre ce qu’il voulait dire.

— J’ai l’habitude, répondit-elle simplement.

Clifton s’installa à l’avant après avoir éteint la veilleuse. Mais il ouvrit légèrement la porte et fuma plusieurs cigarettes. Sara avait les yeux grands ouverts et ne perdait pas un seul de ses gestes. Elle avait la gorge contractée et une force chaude, bien connue d’elle, la poignait.

Le pilote se réveilla alors qu’il faisait encore nuit. Il était cinq heures trente. Il sauta à terre, vit le petit feu que les soldats birmans venaient d’allumer. Il s’approcha d’eux et, en silence, un grand diable lui tendit un quart d’aluminium rempli de thé bouillant. Il le but à petites gorgées, puis fit une distribution de cigarettes. Aucun mot ne fut échangé avec ces hommes, et il revint vers l’avion.

Dans la soute il fit bouillir de l’eau sur le réchaud à méta, y jeta de la poudre de café tout prêt. L’odeur dut réveiller Ludwig. Il entra dans la soute en grognant un bonjour inintelligible.

— Ma montre est arrêtée.

— Il n’est pas tout à fait six heures. Le soleil se lèvera dans une heure. Le général ne va pas tarder.

Sara Tiensane dormait profondément quand Clifton s’approcha d’elle. Il tenait un gobelet de café entre ses doigts. La jeune femme ouvrit les yeux quand il lui toucha le bras et lui sourit.

— Merci.

— Vous avez un quart d’heure pour vous préparer à passer douze heures, si ce n’est quinze, dans le poste de pilotage.

Elle avala son café puis se dirigea vers les toilettes avec sa valise. Ludwig vint dans la carlingue en buvant un café qui empestait l’alcool.

— Pas chaud le matin ! Je vais aller faire tourner les moulins. S’ils attendent trop, je couperai le contact.

Mais il paraissait embarrassé. Il avait remis son œil de verre. C’était son premier souci le matin.

— Excuse-moi pour hier.

Clifton le rassura, d’un geste vague.

— Pour les cinq mille dollars, c’était une blague.

— Bien sûr.

Mais Marsch ne voulait pas capituler complètement.

— N’empêche que c’est une sacrée c…erie que d’avoir embarqué cette fille !

— Bien sûr.

L’Allemand haussa les épaules. Il se dirigea vers le poste de pilotage. Clifton s’approcha de la porte, huma l’air parfumé qui venait de la jungle. Les soldats avaient éteint leurs feux et rejoint leur poste individuel. Un peu de jour flottait autour des masses sombres.

— Voilà.

Sara sortait de la soute, sa valise à la main. Il se demandait ce qu’elle pouvait emporter avec elle. Brusquement le moteur droit éclata. Le gauche avait toujours une certaine difficulté à démarrer. Pendant quelques minutes le vacarme fut infernal. Toutes les tôles de l’appareil vibraient, et les rivets donnaient l’impression qu’ils allaient se détacher. L’autre moteur partit enfin et bientôt le bruit devint moins fort.

— Je rejoins le poste ?

— Installez-vous dans l’habitacle du radio. Une fois en vol, vous viendrez dans le poste.

Quand elle eut disparu à l’avant, il sauta à terre et se dirigea vers le hangar. C’était miracle qu’il soit encore debout. Une chaîne commandait l’ouverture des portes, et il les escamota. L’appareil pourrait disparaître complètement à l’intérieur et foncer vers la lisière de la jungle. Il y avait de grands arbres dangereux.

Le régime des moteurs redescendit encore, et il put entendre le bruit des voitures qui approchaient. Il reconnut la vieille Ford de Slade qui venait en tête. Soulagé, il s’avança vers l’Anglais. Derrière venait une jeep, puis une autre, bourrée de soldats. Sur la première un brancard était arrimé à côté du chauffeur. La tête du général se trouvait vers l’arrière du véhicule.

Avec Slade descendirent les deux gardes du corps qui, tout de suite, s’approchèrent de leur patron. Ils portaient un uniforme de toile kaki, sans insigne, et chacun avait un gros revolver au côté droit.

— Le général a reçu une piqûre avant de partir. Il dormira plusieurs heures.

Les soldats de la deuxième jeep entouraient la première. Slade entraîna Clifton à l’écart.

— Miss Sara a passé une bonne nuit ?

— Je l’espère, dit le pilote en souriant.

— Vous lui transmettrez… mon bon souvenir… Puisqu’elle est certainement cachée maintenant.

— Dans le poste de pilotage.

Le major prit la cigarette qu’il lui offrait.

— Votre compagnon…

— Un peu vexé, mais tout se passera bien.

Slade insista avec une sorte d’angoisse au fond de ses yeux bleus.

— Vous n’oublierez pas de lui rappeler…

Clifton le regarda de côté, un peu surpris.

— Ne vous faites pas de souci… Nous allons pousser l’appareil dans le hangar. C’est pourquoi j’ai ouvert les portes.

— Bien… Les soldats vous aideront.

Philip s’approcha de l’appareil et fit signe à Marsch. Ce dernier bloqua sa roue droite, coupa le moteur gauche et fit donner le droit. Le Douglas pivota lentement, présentant sa queue.

Les soldats le tirèrent vers le fond du hangar. La jeep s’approcha et le brancard fut hissé à l’intérieur. Clifton vérifia la fixation des sangles. Le général dormait paisiblement. Il portait une tunique à poches, mais était tête nue. La peau de son visage et celle de ses mains étaient safranées, avec des zones pâles autour des paupières fermées et de la bouche mince. Il devait avoir plus de soixante ans.

Slade paraissait troublé.

— Qui croirait que ce petit homme tranquille est responsable de nombreux massacres ? murmura-t-il.

Clifton éprouva un certain malaise.

— Il y en a autant des deux côtés.

— Oui, bien sûr, dit l’Anglais.

Il se redressa et détourna les yeux.

— Il a beaucoup de valeur. Pour les uns comme pour les autres.

Puis il sauta à terre. Les deux gardes du corps s’installèrent de façon à ne pas perdre de vue le général Nangiang. Clifton pensait aux dernières paroles du major. Il se pencha par la portière. Slade lui tendit la main. Il chercha son regard mais ne put le trouver.

La porte refermée, il se dirigea vers le poste de pilotage. Sara était toujours dans l’habitacle-radio, assise sur le strapontin.

— Nous partons. Cigarettes ?

Il lui laissa son paquet, pénétra dans le poste proprement dit. Marsch se tourna vers lui.

— On y va ?

— Pas de vent. De toute façon, nous n’avons pas le choix.

L’Allemand ricana.

— Slade préside à l’envol. Du plein la vue pour les natives, évidemment !

L’Anglais filait vers le fond du terrain, un drapeau à la main. Il se figea sur la droite, puis agita le carré d’étoffe.

— Je garde les commandes, affirma Marsch.

Clifton eut un regard pour les grands arbres, puis inclina la tête en s’asseyant dans le siège du copilote. Les moteurs s’emballèrent et, à la limite, Ludwig desserra les freins et le D.C. 3 fit un bond en avant. Le général avait dû gémir dans son sommeil. Le Douglas quitta le sol à moins de deux cents yards de la lisière et monta rapidement. L’Allemand avait de grandes qualités professionnelles. Philip lui donna le cap et passa dans l’habitacle du radio.

Sara fumait nerveusement, les yeux mi-clos.

— Slade vous envoie son bon souvenir.

Il eut l’impression qu’elle pâlissait un peu, mais peut-être craignait-elle le mal de l’air.

— Un chic type ! dit-elle. Il m’a beaucoup aidée pendant mon séjour à Palawbum.

Clifton alluma une cigarette en songeant aux paroles de l’Anglais. Ce dernier lui avait paru étrange. Peut-être était-ce tout simplement l’effet de sa gueule de bois. Il regretta de ne pas lui avoir laissé une bouteille d’alcool. N’était-ce pas pour ça qu’il s’attardait dans l’appareil au dernier moment ?

— Je vais voir le général. Ne bougez pas d’ici pour le moment. Je n’en ai pas pour longtemps.

Nangiang dormait, mais son visage était moins serein que tout à l’heure. Les gardes le regardèrent longuement. Ils devaient être méfiants en diable.

Dans sa réserve de la soute, il prit un autre paquet de cigarettes et quelques boîtes de bière. Il en laissa deux aux gardes et revint près de la jeune femme.

— Dans une heure et demie environ, nous passerons au-dessus de Mogok, la cité des rubis. Venez dans le poste, on a une excellente vue.

Marsch ne leur accorda qu’une maigre attention. La jeune femme vit qu’il était heureux, faisant exactement ce qui lui plaisait le plus au monde.

Trois mille pieds plus bas, c’était la jungle birmane inconnue et dangereuse.

— Nous nous poserons à Mandalay pour prendre de l’essence, mais ensuite nous volerons sans arrêt jusqu’à Bangkok. Vous connaissez quelqu’un là-bas ?

La jeune femme secoua la tête.

— Non… Personne.

— Malheureusement notre compagnie emploie très peu de personnel féminin. Il n’y a pas d’hôtesses de l’air. Peut-être pourriez-vous trouver quelque chose dans une administration ou une entreprise.

— Je l’espère, murmura-t-elle.

— Pourquoi avez-vous quitté la Chine ?

— Ma mère est morte… Ce n’était plus possible de vivre seule dans la nouvelle organisation. Peut-être me serais-je habituée, mais je n’ai pas eu le courage d’essayer.

Clifton la regardait. Aucune émotion ne faisait vibrer son visage régulier. Seul un pli gonflait la lèvre inférieure comme si elle allait pleurer.

— Tout est difficile dans cette région, dit Clifton, surtout pour une femme.

Marsch se tournait fréquemment vers eux, mais ne pouvait entendre les paroles qu’ils échangeaient. Clifton alla vers lui.

— Je te remplacerai à Mandalay.

— Comme tu veux. Tu as vu le général ?

— Il dort.

L’Allemand hocha la tête.

— Les deux costauds n’ont pas l’air commode.

Clifton alla jeter un coup d’œil dans la carlingue. Ils n’avaient pas touché aux deux boîtes de bière. Ils se méfiaient visiblement. Il leur expliqua que, dans une bonne heure environ, ils se poseraient pour le ravitaillement en essence. Les deux Chinois se regardèrent puis approuvèrent gravement.

— Combien de temps ?

— Pas tout à fait une heure. Nous avons passé commande à l’aller, et ce sera rapide.

Le général bougea dans son sommeil et soupira. Sa main droite remonta à son visage. Philip remarqua qu’elle était mutilée. Manquaient le pouce et l’index.

— Il va se réveiller ?

— Peut-être à Mandalay. Nous avons de quoi lui administrer une autre piqûre, dit celui qui se nommait Tsin.

De la poche de sa vareuse il tira une boîte en carton et l’ouvrit. Elle contenait une seringue et une ampoule.

— Une seule ?

— Il ne faut pas abuser. Le médecin de Palawbum l’a recommandé à mon camarade, dit Tamoï.

Clifton se demandait quelle était la base de ce loyalisme. Le respect du général, un certain patriotisme ou bien l’argent ? Les généraux nationalistes avaient amassé des butins de guerre considérables, et peut-être avaient-ils reçu la promesse d’une haute récompense.

— Vous seul descendrez à Mandalay, annonça Tamoï.

Le pilote fronça les sourcils.

— Pourquoi donc ?

— Nous n’avons pas confiance en cet Anglais de Palawbum. Il est suspect.

Philip sourit.

— Vous vous dites que, si je suis abattu par des terroristes, mon compagnon pourra continuer tout seul ?

L’aérodrome de Mandalay était éloigné de la ville et entouré d’un cordon de troupes. Mais de tels attentats s’étaient déjà produits. Les deux hommes étaient bien renseignés.

— Comment se fait le ravitaillement ?

Philip expliqua que c’était un camion-citerne qui venait remplir les réservoirs. Les deux Chinois l’écoutaient avec attention.

— Très dangereux ? Il suffit d’une étincelle ?

— Les pompiers sont toujours prêts à intervenir, dit Clifton pour les rassurer.

Il revint dans le poste. Marsch fumait une cigarette et Sara regardait le paysage.

— Ils sont nerveux à cause de l’étape à Mandalay. Ils ont peur d’un coup de main.

L’Allemand ricana.

— C’est bien possible.

Brusquement Philip perçut un bruit familier, malgré le ronronnement des moteurs. Il se précipita dans la partie arrière du poste, refermait la porte derrière lui quand Tamoï apparut.

— Je veux voir le poste.

Clifton soutint son regard.

— Les passagers n’y sont jamais admis et c’est une règle que nous respecterons, même aujourd’hui !

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