Deux gamins mexicains, tout de blanc vêtus, la tête abritée sous des chapeaux de paille tressés à la main, attendaient, accroupis sur leurs talons, en face de la chose innommable. Leur grand frère était allé chercher la policia. Deux heures plus tôt, en cherchant des serpents à sonnette dans le désert, ils avaient découvert l’étrange colis, au bout d’une sente pierrailleuse se raccordant à la route goudronnée. Curieux, ils avaient coupé les cordes liant le tapis, libérant l’odeur abominable.
Le macabre colis n’était même pas dissimulé, simplement jeté au bord de la route. Les traits enflés du visage verdâtre le rendaient méconnaissable. Il avait bien dû rester là deux jours. Ensenada n’était qu’à deux milles, mais c’était déjà le désert. En partant, Manuelo avait emporté le tapis pour le déposer chez un ami. Nettoyé, il vaudrait bien mille pesos. Cinquante serpents à sonnette. Cela valait le coup.
Les deux gosses levèrent la tête. On entendait un bruit de moteur. Un vieux pick-up Dodge apparut, laissant un nuage de poussière derrière lui. Il stoppa et un gros homme en uniforme kaki sauta lourdement à terre, accompagné de Manuelo.
Blasé, le policier mexicain, le colt automatique directement passé dans la ceinture, écarta les deux gosses et se pencha sur le cadavre, avec une mimique dégoûtée.
Encore un règlement de compte ! Des paperasses et du travail en perspective.
Le soleil était déjà haut et le policier sentait la sueur glisser entre sa chemise et sa peau. Il se redressa et regarda le désert autour de lui. Si ces idiots de gosses n’étaient pas passés par là, le soleil et les coyotes en auraient rapidement fait un joli squelette, rebelle à toute enquête.
— Vous avez déjà vu ce type ? demanda « El Capitano » aux trois gosses.
Ils détournèrent prudemment la tête. Personne n’aimait parler à la police. Surtout pour une histoire pareille. Le policier n’insista pas. Difficilement, il s’agenouilla près du cadavre et tâta les poches du blue-jean. Il en sortit un objet brillant et quelques papiers, dont une carte plastifiée. Le Mexicain reconnut immédiatement une carte de Sécurité sociale américaine. À mi-voix, il jura. Un Américain ! Cela signifiait une autopsie, l’intervention automatique du FBI et une enquête à n’en plus finir. Sincèrement, il maudit le mort. Le « gringo[4] » n’avait pas pu aller se faire assassiner plus loin… Puis il se tourna vers Manuelo.
— Aide-moi à le mettre à l’arrière.
Il prit une vieille toile dans le pick-up et ils roulèrent le cadavre dedans, puis le déposèrent à l’arrière du véhicule : les deux gosses regardaient en se bouchant le nez, curieux et excités.
Il ne restait dans le désert qu’une petite tache d’humidité qui serait vite dissipée par le soleil brûlant. Le policier mexicain se hissa sur son siège, à l’avance accablé.
— Faudra venir me voir à la Policia avant ce soir, dit-il à Manuelo, pour les papiers.
Ils débarquèrent à midi le lendemain, d’une Ford blanche et poussiéreuse. Le bureau du capitaine de la police d’Ensenada était au premier étage d’une bâtisse en bois, au bout de la ville. Un vrai paysage de western. Le grand ventilateur tournait lentement, brassant un air brûlant et sec. Un colt nickelé était accroché au dossier d’une chaise et le mur couvert d’avis officiels et de filles découpées dans des magazines bon marché.
Le plus grand des deux hommes tendit la main au policier mexicain, sourit et se présenta :
— Lieutenant Robert Serling, fédéral Bureau of Investigation, San Diego.
C’est San Diego, la ville la plus proche de la frontière qui prenait en main les cas au sud de la frontière. Le second annonça en écho :
— Jim Henderson.
Les deux hommes exhibèrent rapidement leurs cartes et se laissèrent tomber dans deux fauteuils délabrés. Le capitaine Gomez sortit une bouteille de « Liquor de café » de son bureau mais les deux Américains arrêtèrent poliment son geste.
— Nous n’avons pas beaucoup de temps. Avez-vous trouvé quelque chose d’intéressant sur l’histoire de l’Indien Navajo ?
Avec un soupir, le Mexicain rentra la bouteille. Décidément, les « gringos » ne savaient pas vivre. Mais ceux-là allaient le décharger d’une tâche désagréable. Il avait bien assez à faire avec les Mexicains sans s’occuper des Indiens.
— Voilà le dossier de l’autopsie, annonça-t-il. Curieux. Il tendit quatre feuilles dactylographiées à la va vite sur du papier jaune. Robert Serling les prit et Henderson lut par-dessus son épaule.
D’après le médecin mexicain, l’homme avait été déchiqueté par un fauve, un félin de taille moyenne, sans aucune intervention humaine. Soit un très gros couguar, soit un Cheetah ou l’équivalent. La mort remontait à trois jours environ. Suivaient diverses considérations techniques sans intérêt. Entre deux avortements, spécialité du Mexique, le docteur d’Ensenada s’était offert une très jolie petite autopsie.
L’Américain reposa le rapport sur le bureau.
— Il y a les photos aussi, fit le Mexicain.
Elles étaient assez peu ragoûtantes, les photos. Les deux agents du FBI les regardèrent sous toutes les coutures, sans découvrir quoi que ce soit d’intéressant. Puis le lieutenant Robert Serling leva ses yeux gris sur le capitaine Gomez :
— Le médecin ne peut pas s’être trompé ? C’est bien un fauve.
— Oh !
Le Mexicain eut un geste de dignité offensée. Si on mettait en doute la valeur des praticiens mexicains, où allait-on ! Il eut envie de lui dire que ledit médecin pouvait s’enorgueillir de plusieurs centaines d’avortements pratiqué avec succès, dans des conditions d’hygiène laissant pourtant à désirer… Mais, avançant ses grosses lèvres, il proclama :
— Seguro, señores, seguro.
Comme si on avait mis en doute l’existence de Dieu. Tirant un paquet de sous son bureau, il annonça :
— Les vêtements…
Henderson examina le blue-jean, le T-shirt, le slip et les chaussures de tennis. Le T-shirt était imbibé de sang et le tout puait abominablement.
Enfin le capitaine Gomez extirpa un minuscule objet d’une boîte en carton et, triomphant, annonça :
— J’ai découvert cela dans une des poches.
Cela, c’était une pierre de lune enchâssée dans une gangue d’or massif. Ravissant. Pas du tout le genre de bijou que l’on s’attend à trouver sur un Navajo mort.
Les deux agents se regardèrent : c’était maigre comme indices.
— Aucune trace, là où vous avez découvert le corps ? demanda Anderson.
Le policier mexicain eut un geste d’impuissance :
— Le « Santana » soufflait dimanche. Une vraie tempête. Tout a été effacé. Le sable volait à cinquante miles à l’heure. Le corps était là avant, car nous en avons trouvé dans ses cheveux.
— Ça a soufflé jusqu’à lundi. Un avion a été pris dedans et est tombé dans la Sierra Nevada, à cent miles à l’est. Il avait décollé sans écouter les conseils des gens d’ici. Les trois hommes sont morts.
— Dieu ait leur âme.
Comme c’était un homme qui avait de la religion, il se signa. On s’éloignait du sujet…
— Il y a des couguars par ici ? demanda Anderson.
— Jamais vu, affirma le capitaine Gomez. Pas mal de coyotes, et des chats sauvages.
Les deux agents du FBI commençaient à mourir de soif dans ce bureau sans climatisation. Et l’eau d’Ensenada leur faisait peur. Robert Sterling s’en tira élégamment :
— Pouvez-vous nous montrer sur la carte où vous avez découvert le corps ? Nous aimerions aller jeter un coup d’oeil. À propos, il y a un hôtel ici ?
Le Mexicain se rengorgea :
— Bien sûr. Le Motel Puerta-de-la-Sierra. Muy bien. Et deux ou trois plus petits.
Les deux Américains étaient déjà debout.
— Pendant qu’on va là-bas, demanda Henderson, vous pouvez nous trouver les fiches des gens qui ont couché ici samedi et dimanche ? Simple routine, n’est-ce pas.
Intérieurement, le capitaine Gomez les maudit. Il allait falloir se déplacer sous le soleil. Tout ça pour un Indien mort.
— Certainement, affirma-t-il. Ce sera prêt lorsque vous reviendrez.
Les touches du téléscripteur crépitaient à toute vitesse. Debout en bras de chemise près de l’appareil, le lieutenant Henderson n’en croyait pas ses yeux. Ce que l’appareil dégorgeait était plutôt inattendu :
« Paco Gimenez et Juan Dominguin sont des alias fréquemment utilisés par deux membres de la DSS cubaine, Theodoro Sanchez et Ospina Perez. Individus spécialisés dans les actions hors de Cuba. »
Suivait le pedigree complet des deux barbouzes cubaines ; Henderson avait nourri l’ordinateur central de Washington avec le nom de tous les gens ayant couché à Ensenada durant la période où le Navajo avait été tué. Pure routine.
L’appareil n’avait pas mis deux minutes à répondre et l’agent du FBI n’en revenait pas. Jamais il n’aurait relié le Navajo à une affaire intéressant la Sécurité. Évidemment, la présence des deux agents castristes pouvait n’être qu’une coïncidence. Mais c’était troublant.
Le lieutenant Henderson était à peine remis de sa surprise que la Navajo Agency, l’organisme fédéral en charge des Navajos, téléphonait. Ils avaient situé le mort, grâce au numéro de sa carte de Sécurité sociale. Il travaillait chez un producteur de cinéma de Beverly Hills, Gene Shirak.
Il n’y avait plus qu’à alerter la CIA et le FBI de Los Angeles. Henderson se mit à sa machine. Le matin même, le meurtre avait été annoncé à la presse, afin de tenter de réunir des indices. Ce serait dans les journaux du soir.
Gene Shirak reposa le Los Angeles Examiner, tâchant de conserver son calme. L’histoire occupait le tiers de la première page. Il y avait même le nom de son Navajo : ZUNI. Pas besoin d’être sorcier pour deviner ce qui s’était passé… « Darling » Jill n’avait pas eu le courage de se dénoncer et cru malin d’aller perdre le cadavre au Mexique !
Une rage noire comme de la lave de volcan l’envahit.
Il décrocha son téléphone et appuya si vite sur les touches qu’il se trompa et dut recommencer. Puis il obtint la sonnerie sans que cela se décroche. Il regarda sa montre. Onze heures. Jill dormait probablement. D’ailleurs c’était plus prudent de lui parler de vive voix.
Le producteur était si énervé qu’il brûla le feu rouge au coin de Belagio Road et de Sunset Boulevard. Juste comme une voiture de police débouchait. Si le policier n’avait pas reconnu la Rolls grise, il était bon pour un ticket de quinze dollars.
La Cadillac et la Corvette rouge de Jill étaient toutes les deux au garage. Gene sauta à terre et carillonna. Carey, l’énorme bonne noire de Jill, ouvrit. Elle sourit largement en reconnaissant Gene à qui elle avait souvent servi le petit déjeuner dans le lit de sa maîtresse.
— Qu’est-ce que vous voulez, monsieur’Gene ? Mazelle do’t enco’.
Gene l’écarta, sombre.
— Je vais la réveiller. Où est la bête ?
La grosse Noire roucoula, excitée. Les excès sexuels de sa patronne étaient son principal sujet de conversation. De temps en temps, elle assistait en spectatrice aux orgies de Jill, très fière de se mêler à des gens riches et puissants.
— Sun est enfermé, monsieur’ Gene, fit-elle. Vous pouvez y aller.
Il claqua si fort la porte de la chambre que les murs en tremblèrent. Mais « Darling » Jill, qui dormait nue à plat ventre dans des draps mauves, ne se réveilla pas. Gene chercha à tâtons l’ouverture électrique des rideaux, ne la trouva pas, jura et, finalement, attrapa la jeune femme par un bras et la jeta à bas de son lit.
L’épaisse moquette amortit le choc. « Darling » Jill grogna, mais ne se réveilla pas complètement, restant sur le dos, une jambe encore dans le lit. Furieux, Gene saisit la jeune femme par les cheveux et la gifla. Cette fois, elle ouvrit les yeux. Bourrée de somnifères et de marijuana. Gene alla à la porte et hurla :
— Du café, apporte-moi du café fort.
Il lui fallut encore un quart d’heure et trois tasses de café avant que Jill ne le reconnaisse. Son petit visage fripé se rétrécit encore quand Gene l’interpella brutalement :
— Tu as lu les journaux, connasse ?
Elle secoua la tête, les yeux pleins de terreur. Elle était rentrée du Mexique dans la nuit de dimanche à lundi, après une soirée agitée dans un motel de Tijuana en compagnie de trois jeunes voyous mexicains qui lui avaient volé sa Bulova en or. Il fallait bien qu’elle se détende les nerfs après ses avatars. Et elle ne connaissait qu’une méthode pour cela.
— Qu’est-ce qu’il y a ? murmura-t-elle.
Gene serra les poings et se pencha sur elle, faussement gentil.
— Tu as prévenu la police, comme je te l’avais dit ?
« Darling » Jill ne répondit pas. Sous le drap tiré, sa chair se hérissait. Elle but une grande gorgée de café brûlant.
— Qu’est-ce que t’ont dit les flics ? insista le producteur.
— Je ne les ai pas prévenus, avoua-t-elle dans un souffle. Je ne voulais pas que l’on fasse du mal à Sun…
Gene Shirak leva les yeux au ciel. Pauvre hystérique ! Alors que tous les mâles de Hollywood couraient après Jill, il fallait qu’elle soit amoureuse de cette bête.
— Eh bien, ma petite, tu te trouves avec un meurtre sur le dos, dit-il. Ils l’ont retrouvé, ton Indien. Je te conseille de prendre un bon avocat…
— Oh non ! gémit « Darling » Jill.
Intérieurement, Gene Shirak n’en menait pas large. Interrogée sérieusement, la jeune femme allait tout raconter. Entre autres, qu’il lui avait demandé d’emmener le Navajo à Tijuana. Il ne fallait surtout pas que la police parvienne à Jill Rickbell. Donc la terroriser assez pour qu’elle obéisse complètement.
Gene attrapa la bouteille de White Label posée près du lit en en but une large gorgée.
— Raconte-moi tes conneries. Qu’au moins je sois au courant.
« Darling » Jill raconta son voyage à Ensenada. Gene Shirak en était malade. Il étala ses mains poilues et soignées sur la couverture.
— Si tu savais ce que j’ai envie de serrer ton joli cou d’idiote, soupira-t-il. Si j’étais sûr de ne ramasser que cinq ans, je me laisserais aller.
Elle le regarda, les yeux agrandis d’horreur.
— Mais enfin, Gene, pourquoi es-tu si en colère ? C’est de moi qu’il s’agit, après tout. Pourquoi voulais-tu que j’emmène cet Indien au Mexique ? Tu ne me l’as jamais expliqué.
Il grommela.
— Ce n’est pas le moment. Tu as assez d’ennuis comme cela. Le FBI s’occupe de l’histoire. Ce n’est pas une plaisanterie.
« Darling » Jill ouvrit des yeux horrifiés.
— Ils vont m’arrêter ?
— Il y a des chances. C’est plus grave qu’un « parking ticket… »
La jeune femme se tordit les mains.
— Oh ! Gene, je ne veux pas aller en prison.
Le producteur contemplait ses ongles. Elle était à point. Les grands yeux marron le fixaient anxieusement.
— Je veux bien t’aider, dit-il, lentement, mais il faudra faire strictement ce que je te dirai.
— Oh ! oui, Gene, aide-moi.
Pauvre idiote, pensa-t-il. Avec n’importe quel bon avocat, elle s’en tirerait avec cent sous d’amende et cinq minutes d’indignité nationale. C’est lui qu’elle tirait d’affaire.
— Je ne vais pas dire à la police que tu as emmené Zuni, annonça-t-il. Si l’on m’interroge, je soutiendrai qu’il était parti se promener sur le Strip. Personne ne t’as vu partir avec lui. Quant à toi, tu ne l’as jamais vu, tu ne le connais même pas… Sans moi, ils ne peuvent pas remonter jusqu’à toi. Les dingues qui ont des animaux sauvages, il y en a plein la Californie.
Spontanément, « Darling » Jill lui prit la main droite et la porta à ses lèvres.
— Oh ! merci, Gene, tu es formidable. Je n’oublierai jamais.
Gene Shirak sourit modestement, tapota la cuisse de « Darling » Jill à travers le drap et se leva.
— À bientôt. Et tâche de tenir ta langue…
En roulant entre les merveilleuses maisons de Bel-Air, Gene Shirak était presque guilleret. Honorablement connu à Hollywood, on ne lui poserait pas trop de questions.
À l’entrée de Bel-Air, un policier salua la Rolls gris métallisé.
Un peu plus loin, une vieille Lincoln décapotable stoppa près de lui au feu rouge de Foothill Drive, conduite par une piquante brune, maquillée à outrance, qui posa sur lui un regard interrogateur. La Rolls était encore « in ». Soudain Gene Shirak eut envie de s’amuser. Il fit descendre la glace électrique, se pencha sur la Lincoln, et cria :
— Pull over[5].
La brune hésita et, lentement, releva sa robe jusqu’au ventre, découvrant ses cuisses et un panty à fleurs.
Gene Shirak démarra brutalement, laissant la Lincoln sur place, et la fille un peu déçue.
Le 1 340 West 6 th Street, à Los Angeles est un building discret et moderne de douze étages. Le siège du FBI pour la Californie du Sud. Au sixième étage, se trouvait le bureau de Jack Thomas, patron de cette division. Ce dernier était en train de lire le rapport du lieutenant Henderson, après sa seconde visite à Ensenada.
Passionnant.
«… Paco Gimenez et Juan Dominguin n’avaient passé qu’une nuit au Motel Puerta-de-la-Sierra. Celle du samedi au dimanche. À plusieurs reprises, ils avaient demandé s’il n’y avait pas de messages pour eux.
À quatre heures de l’après-midi, en dépit du « Santana » qui soufflait à cinquante miles à l’heure, ils avaient insisté pour décoller avec le Piper Comanche qui les avait amenés, piloté par un Américain. Une heure plus tard, ils s’écrasaient au nord du Mexique, tout près de la frontière texane. Les trois hommes avaient été tués sur le coup.
Le corps de l’Indien avait été découvert à deux miles du motel environ.
Jack Thomas reposa le dossier. Tout cela était bien étrange. On ne pouvait s’empêcher de lier la mort étrange du Navajo et l’expédition de ces deux castristes, connus comme des membres des services de renseignements de Cuba. Mais quel était le lien ?
On frappa à la porte et une secrétaire entra, apportant un câble tout juste décodé pour Jack Thomas.
Il le prit et le lut. Le câble venait de la « National Security Agency ».
NSA à FBI. Demandons que toutes informations concernant dossier 173 soient classées A1. Cas intéressant la sécurité des USA.
Le dossier 173, c’était celui du Navajo assassiné. Et le classement Al signifiait que le dossier ne pouvait plus être consulté ni par la police locale, ni par la police d’État. Seuls, le FBI et les agences fédérales veillant à la sécurité des USA pouvaient en avoir connaissance. La NSA, n’étant pas un organisme d’action, « sous-traitait » d’habitude ce genre d’affaires avec la CIA ou le FBI, mieux équipés en personnel.
Jack Thomas sortit une pastille rouge d’un tiroir et la colla sur le dossier qu’il enferma dans une armoire blindée. Puis, il appuya sur le bouton de l’interphone :
— Envoyez-moi Franck Madden.