CHAPITRE X

Les autres chauffeurs devaient se douter de quelque chose, car l’atmosphère était plus tendue que d’habitude. Les autres jours, les vacheries se succédaient sans hargne ni méchanceté. C’était chacun pour soi, même si on écrasait les autres au passage. Mais, ce jour-là, tout était changé, et les deux amis avaient l’impression qu’ils n’échapperaient pas bien longtemps à la catastrophe. On savait qu’ils avaient provoqué Roy, et les autres camionneurs regrettaient l’armistice de plusieurs semaines qui venait d’être aussi bêtement rompu. Les mêmes qui auraient volé à leur secours s’ils les avaient vus en difficulté avec Roy la veille. Mais ici, on ne pensait jamais aux conséquences directes avant, mais après. On leur en voulait à mort et chacun craignait de voir apparaître les guérilleros ou d’entendre les détonations des mortiers.

— Pas folichon, dit Marcus, installé à droite, le bras à la portière, le pistolet fauché à Roy à portée de la main. Ce couillon avec son Willis a bien failli nous envoyer à dame. On aurait dû prendre le gros tank de Rowood.

Kovask conduisait les mâchoires crispées. La fin de semaine s’annonçait moche, très moche. Mais, pour conserver leur couverture, ils devaient jouer le jeu, se faire passer pour des durs cherchant à sauver la face avant de se retirer.

— Dis donc, Rowood, son rôle ? dit Marcus.

— Je ne peux rien dire.

— Curieux, qu’il soit si bien renseigné.

— Je parie qu’il y en a une demi-douzaine d’autres qui le sont aussi bien sur le chantier.

— Possible, mais avoue que nous sommes tombés juste tout de suite. Il aurait fallu drôlement chercher, sinon.

Kovask se rangea derrière la file qui attendait de passer au remplissage. Cela faisait la cinquième fois depuis l’aube et, chaque fois, ils avaient un peu d’appréhension. Les pires accidents pouvaient alors arriver. Il suffisait que le conducteur du bulldozer pousse une quantité énorme de terre pour engloutir la cabine et ses passagers. Une petite erreur de calcul…

— Je surveille, dit Marcus, sautant à terre, une cigarette à la bouche.

Il prit un peu de champ, se retourna pour croiser les regards lourds des autres chauffeurs. Ces imbéciles-là devaient avoir une clé anglaise ou une manivelle à portée de main et, au moindre incident, ils se rueraient sur eux.

Les camions étaient remplis en quelques secondes, sauf les plus gros pour lesquels le bull devait accomplir deux voyages. En arrière, deux pelleteuses attaquaient la montagne avec ardeur pour fournir la terre en quantité suffisante. Un bulldozer plus petit allait et venait pour la repousser vers le gros.

Un instant, il détourna la tête pour regarder un camion en panne à l’arrière de la file. Lorsqu’il reporta les yeux vers le G.M.C., il aperçut la grande lame du bull qui se levait, menaçante, au-dessus de sa cabine. Il se mit à courir en hurlant et Kovask l’entendit. Il lui fit signe de se baisser au moment même où le coin de la lame s’abattait sur la cabine.

Il y eut un déchirement de tôles et cinquante centimètres de lame disparurent à l’intérieur. Kovask, qui venait de s’aplatir sur les sièges, vit le coin luisant d’acier à quelques centimètres de son nez. Le machiniste essayait de relever son outil. Marcus assista à une chose assez extraordinaire. Le G.M.C. suivit le mouvement, se souleva d’un demi-mètre avant de se détacher et de retomber lourdement.

Le lieutenant ouvrit la porte, vit Kovask lui sourire :

— Rien ?

— Intact !

— Le salaud !

Avant que le Commander ait pu le retenir, Marcus avait grimpé sur le moteur, puis sur la cabine. D’un saut, il avait franchi la brèche énorme dans le toit, courait sur la terre grasse. Le conducteur ne l’avait pas vu venir. Comme si ce n’était qu’un simple incident, il refoulait de nouveau la terre en direction du G.M.C. Marcus dut contourner l’énorme masse rougeâtre en mouvement.

Le conducteur, un Colombien plein de poil et métissé d’Indien, le découvrit en train d’escalader son engin. Sa stupeur et sa frousse le clouèrent sur place. Juste au moment où la terre tombait dans la benne, il reçut son premier coup. Il n’eut que le temps d’immobiliser le bull. Marcus le tira avec une force inouïe, le balança à terre. Le Colombien roula sur le dos, essaya de se remettre à quatre pattes pour se relever, mais reçut le poids de Marcus sur les reins et poussa un hurlement terrible.

Kovask arrivait à son tour pour contenir son ami. Marcus envoya son pied dans le visage grimaçant.

— Laisse tomber, sinon nous allons les avoir tous sur le poil.

Il désignait les collègues du conducteur qui accouraient, deux ou trois armés de barres de fer.

— Et tout à l’heure, ce seront les chauffeurs mécontents.

Les deux hommes sautèrent sur le capot, puis, à terre, démarrèrent sous les cris des autres camionneurs que cet arrêt de deux minutes avait rendus furieux.

A coups de marteau, pendant qu’ils roulaient, Marcus repoussa les tôles.

— Fais attention. Le moindre cahot et tu t’ouvres le crâne.

Il continua, puis essaya de recoller le revêtement avec de la bande adhésive, mais avec la chaleur ce n’était guère possible. Il finit par bourrer le trou avec tout ce qui lui tombait sous la main. Ce n’était pas très beau, mais ils pouvaient rouler sans se fracturer le crâne.

— Il risque de ne pas vouloir nous servir au prochain voyage, dit Kovask.

— Qu’il fasse gaffe, je le descends.

Le Commander sourit, dit doucement :

— N’oublie pas qu’on se fout complètement de la Marginale, du boulot et des dollars. Notre job, c’est de trouver la piste « Fidel Castro ». Le reste, tu sais…

Marcus s’excusa d’un sourire :

— On se laisse prendre à cette ambiance survoltée… Dire que j’ai fait tant d’études pour en arriver là ! Que de temps perdu ! Tu ne crois pas que la vie, la vraie, c’est ici et non ailleurs ?

— Peut-être, mais ici elle risque de devenir très courte pour nous si nous n’y prenons pas garde. Je crois que Roy n’en restera pas là et que nous aurons bientôt de ses nouvelles.

Pourtant, ils purent tourner jusqu’à midi sans autre incident. On les servit en terre comme les autres. D’ailleurs, le conducteur du bull avait été remplacé par un colosse placide.

A la cantine, il y eut quelques remous lorsqu’ils apparurent, mais Rowood leur avait réservé sa table.

— Trois couverts, hein ? Ce pauvre Martinez ne viendra pas. J’ai entendu dire qu’il se trouvait à l’infirmerie avec quelques côtes brisées et une paire de vertèbres déplacées. Il s’en tire à bon compte. J’espère qu’on le baptisera « chambre à air » ou « boyau ».

Ils sourirent. Kovask commanda des Cutty Sark.

— Bigre, que fêtez-vous ? demanda l’Anglais.

— Notre vie sauve, la mienne. Sans Marcus, j’y passais. Un coup de lame de bull en travers du crâne.

Rowood sifflota sa surprise :

— D’habitude, ces crétins de conducteurs se contentent d’une tape amicale sur le toit de la cabine. Ils appellent ça baptiser le camion. Moi, mon gros Mack avait été repeint quand je suis venu ici. Non par coquetterie, mais parce que la tôle est mieux protégée. Le même jour, il était cabossé dans les grandes largeurs. Le soir, j’ai attendu le gars trois heures durant, et je l’ai trempé dans un fond d’huile de vidange. Pendant huit jours, il n’a pas quitté les W.-C. Il en avait bu une bonne pinte.

— Belle imagination, répondit Kovask en souriant. Ça vaut le pneu.

— On se défend. Mais une tentative de meurtre aussi flagrante ! Malgré la protection de Roy, le gars doit être dans ses petits souliers. Tu pourrais faire faire un constat. Le commander haussa les épaules.

— Inutile.

Ils attaquèrent les hors-d’œuvre. Vers la fin du repas, Marcus toussa dans sa serviette.

— Attention, une délégation.

Trois des plus costauds et des plus coriaces parmi les camionneurs approchaient.

— Les gars, dit celui du milieu, on sait que vous avez des ennuis avec Roy. Nous, on s’en fout. Mais on a remarqué que lorsque Roy avait quelqu’un dans le nez, tout le monde prenait. Nous sommes navrés pour vous, mais, les gars, faut filer d’ici.

Kovask releva la tête, toisa le chauffeur :

— Compris, pépère. Dès qu’on touchera l’enveloppe, on filera d’ici. Correct, non ?

L’autre parut désarçonné par la facilité de sa victoire.

— Correct.

— On ne veut pas choper l’épidémie, dit Marcus. Comme il y a déjà pas mal de cas…

Le cerveau obtus de l’autre ne réalisait pas vite.

— Epidémie ?

— De frousse et de c… rie. Et j’en vois des qui sont rudement atteints.

Le gros fit un pas en avant mais, d’un seul bloc, Kovask, Marcus et Rowood se levèrent.

— Dès qu’on aura l’enveloppe, dit Kovask… Maintenant, on voudrait bien déjeuner en paix.

— Ce petit c… a besoin d’une leçon. On est contaminés, mais on a encore des forces.

— Foutez le camp ! dit Kovask. Foutez le camp, ou vous y restez tous les trois. J’ai failli me faire tuer ce matin, je rencontre une belle bande de lâches, et je ne pourrai pas me retenir, je le crains. Alors, foutez-moi le camp, et vite !

Ses yeux très clairs passèrent de l’un à l’autre et ils y lurent une menace terrifiante. Lentement, ils reculèrent, sortirent de la cantine. Kovask s’assit et attaqua son poulet frit.

— J’ai eu le frisson de la mort en t’écoutant, dit Rowood. Bon sang, où as-tu pris ce ton de commandement ?

Il se pencha en avant :

— Sais-tu à qui tu m’as fait penser ? Kovask secoua la tête, ne pouvant répondre la bouche pleine.

— A un capitaine de bateau, faisant face à ses hommes mutinés. Tu n’as pas été dans la marine, toi ?

— Autrefois, oui.

— Je me disais, aussi… Je suis anglais, donc marin. Oh ! simplement matelot. J’ai connu des officiers comme toi. Pas des sous-verges. Des cracks.

Le Commander mastiquait lentement en le regardant dans les yeux, se demandant où l’autre voulait en venir. Mais Rowood renonça et se mit à manger. Dans la cantine, on les épiait discrètement. L’attitude du grand gaillard aux cheveux et aux yeux presque blancs en avait imposé à tous.

Après une sieste de trois heures, les deux agents de l’O.N.I. reprirent la ronde. Le ciel s’était couvert d’une couche uniforme de nuages et l’air devenait irrespirable. Marcus Clark conduisait tandis que Serge Kovask surveillait le mouvement.

— Nous sommes à peine une vingtaine avec cette chaleur, et c’est mou, constata-t-il. Il n’y a pas de hargne comme le matin.

Il se pencha fortement au-dehors pour essayer de voir derrière eux.

— Personne. Ils roupillent tous à leur volant.

Au terre-plein de chargement, il n’y avait que deux concurrents devant eux, et le conducteur du bulldozer prenait tout son temps. Lorsque ce fut leur tour, ils attendirent plus d’une minute avant que la terre ne soit poussée dans la benne.

— Pas pressé, le gars, mais j’aime autant ça qu’un coup de lame, dit Clark en levant les yeux vers le toit défoncé.

Il passa sa première, démarra en douceur. Lorsqu’il s’engagea sur le chemin du retour, ils n’aperçurent pas les deux camions qui les précédaient.

— On se sent vraiment seul, ricana Marcus.

— Oui, dit Kovask en prenant le pistolet chipé à Roy et en vérifiant le chargeur. Je crois que nous allons y avoir droit. Ça pue le piège à plein nez. Personne devant, personne derrière, nous seulement.

— Les autres fois, ils ont tiré dans les pneus des gars qui sont allés au décor. C’est ainsi que Rowood s’est cassé le bras.

— Oui, et pour tirer dans des pneus, il faut se trouver à la même hauteur. Une très mauvaise position au point de vue tactique militaire. Sois prêt à exécuter un certain nombre de manœuvres. Inutile de foncer, d’ailleurs, ça ne servirait à rien.

— On ne va pas se laisser canarder…

— Réduis. Vingt-cinq miles, c’est un maximum. Je crois que ce sera au grand tournant, où la vue est bien dégagée. Les tireurs seront planqués en contrebas de la route. Voilà ce que nous allons faire…

Pour le transport rapide de la terre, un circuit à sens unique avait été tracé par les bulldozers. A cet endroit, la piste traversait une sorte de petite vallée en un très grand arc de cercle. On avait commencé de creuser l’une des collines pour prendre de la terre, puis, celle-ci s’épuisant, il avait fallu aller plus loin, ce qui expliquait que l’endroit soit débroussaillé sur une grande superficie.

— Logiquement, dit Kovask, les tireurs doivent être embusqués en plein virage, là où la route se redresse durant une centaine de mètres. Un pneu crevé ne pardonne pas à cet endroit puisque, de chaque côté, plus loin, la chaussée est construite sur le remblai. On verse à droite ou à gauche, pas d’histoire, si on n’arrive pas à maîtriser son véhicule. Et avec plusieurs tonnes de terre à l’arrière…

— J’accélère.

— Non. Au contraire. Prépare-toi à freiner, sec, très sec, tu m’entends ?

Marcus essuya la transpiration qui coulait de son front. Il faisait de plus en plus chaud.

— Sec ? Mais toute la charge va bouger, se plaquer contre la cabine et nous déporter encore plus.

— Tu tâcheras de garder le contrôle de ton véhicule. Puis, aussi sec, tu recules en direction des tireurs. Là, ils seront au moins deux. Les autres attendront plus loin en cas de pépin, pour nous mitrailler de l’avant sans risquer d’atteindre leurs petits copains.

— Nous arrivons.

— Au signal, tu freines à bloc.

— Je rétrograde ?

— Non, ils se méfieraient.

Kovask porta une cigarette à sa bouche, l’alluma.

— Je crois que je les vois. En contrebas, là, derrière cette motte. Tu freineras juste à leur hauteur. Nous ferons une trentaine de mètres et tout de suite en marche arrière sur eux. Ils n’auront pas le temps de réaliser.

Marcus comprit :

— La benne ?

— T’inquiète pas, c’est moi qui la mettrai en route. Dès que tu freineras, pour que la terre se déverse sur eux au moment même où l’arrière les surplombera. Alors, tu t’arrêtes. Moi, je saute à terre. Dans l’affolement, je vais essayer de m’emparer de leur fusil mitrailleur, car il leur faut une telle arme pour les pneus.

Le lieutenant, décontracté, roulait un coude à la portière, mais en serrant fortement le volant. A l’endroit prévu par Kovask, il freina de tout son poids, se dressant même sur son siège pour donner plus de force à son pied. Il passa la marche arrière en faisant craquer les pignons, recula la tête à la portière tandis que son ami mettait en route la benne.

— Tu freineras pile de nouveau et ils recevront tout sur la gueule. Je te dirai.

Quelqu’un tira une longue rafale de mitraillette, mais sans résultat. Avant qu’ils puissent déplacer le F.M., le G.M.C. déverserait ses cinq tonnes de terre sur eux.

— Continue. Lorsque tu m’entendras, tu arrêteras net, dit Kovask en sautant en marche, pistolet au poing.

Une silhouette se dressait, celle d’un homme barbu qui ouvrait des yeux comme des soucoupes. Kovask tira au-dessus de sa tête et il s’aplatit au sol.

Arrivé au bord de la route, il découvrit les deux autres en train de transporter le F.M.

— Lâche tout !

Une nouvelle fois, Marcus freina à mort et puis donna plusieurs coups de pédale rapides. La terre se mit à glisser d’un bloc. Les guérilleros comprirent la menace, lâchèrent le F.M. pour s’enfuir au plus vite. Kovask avait sauté sur eux, juste comme ils abandonnaient l’arme. Il la ramassa au passage, juste comme la masse de terre quittait la benne. Il fit un saut de côté, ferma les yeux à cause de la poussière tout en appuyant sur la détente. La secousse faillit le renverser, mais cela suffit pour jeter les deux guérilleros à terre. Quant au troisième, emporté par la terre, il se débattait avec désespoir pour ne pas étouffer.

Kovask remonta vers le G.M.C., fit signe à Marcus qui accourait de reprendre le volant. L’absence de pare-brise, cassé la veille par les balles de Roy et ses hommes, lui permit d’installer le F.M. devant lui.

— Fonce !

Il tira quelques balles en direction des autres maquisards installés plus loin. Ils se terrèrent, ne bougèrent plus jusqu’à ce que le G.M.C. soit hors de portée.

— Un joli coup ! commenta Marcus en se tournant vers Kovask.

Il riait en silence.

— On les a bien eus, reconnut son compagnon. Maintenant, un petit tour d’honneur dans le chantier pour impressionner un peu ces bandes de couards, et puis, directement à la baraque administrative.

Kovask tira une courte rafale en l’air pour annoncer leur arrivée. Tous les chauffeurs immobilisèrent leurs camions et sortirent en hâte de leur cabine pour trouver une planque. Les deux agents de l’O.N.I. riaient comme des fous. Et puis, les autres découvrirent leurs visages, furent plus surpris que s’ils avaient eu affaire à des guérilleros.

Devant la baraque E et les voisines, tous les gars à la sieste se bousculaient. Rowood leva sa main en l’air, index et majeur en V en signe de victoire.

Marcus fit pile devant la baraque administrative et ils entrèrent ensemble. Manuel et Eusebio, les deux hommes de Roy, levèrent tout de suite les mains au ciel, effarés, tandis que les filles se mettaient à crier d’effroi.

Roy arriva, furieux :

— Non, mais, que se passe-t-il ?

Puis il les vit, s’immobilisa, vert de peur.

— On a pris ça à tes copains, dit Kovask. Le coup était joliment monté puisque nous étions les seuls sur la piste du retour. On a bien failli y rester définitivement.

Il tira une balle au-dessus de la tête du géant qui, instinctivement, la baissa.

— Le grand Roy, dit Marcus, le courageux et le grand dur.

— On a dit qu’on partait à la fin de la semaine, le jour de la paye, dit lentement Kovask. Pourquoi revenir là-dessus et essayer de nous intimider ? Ce qui est dit est dit. Ni avant ni après, compris ?

Roy avala sa salive.

— Répète devant tes employés, insista Kovask, baissant le canon du F.M. vers son ventre.

— Compris, fit Roy.

Kovask ôta le chargeur et jeta le F.M. aux pieds du géant. Puis ils sortirent.

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