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Julie Lacaize rentrait chez elle, au 5, rue de la Comète, Paris 7e.

Elle posa en soufflant ses trois sacs à provisions dans la petite cuisine, ôta ses chaussures et se laissa tomber sur son canapé. Fatiguée par ses huit heures de saisie informatique, elle resta allongée un long moment, songeant à la meilleure manière de fuir les déjeuners d’entreprise du vendredi. Puis, elle ferma les yeux. Demain, samedi, ne rien faire. Dimanche matin, idem. L’après-midi, idem ou bien emmener Robin au Guignol. Les marionnettes amusent les enfants et les gens d’esprit.

Vers huit heures, elle glissa un plat dans le four, appela longuement sa mère, et brancha son répondeur, Vers huit heures et demie, elle ouvrit la fenêtre qui donnait sur la petite cour, au rez-de-chaussée, pour chasser la fumée du plat qui venait de brûler. Vers neuf heures moins le quart, elle avalait son dîner en tâchant d’en isoler la croûte carbonisée, installée devant la rediffusion des 55 jours de Pékin, calée dans son fauteuil, dos à la fenêtre ouverte. L’air frais faisait du bien mais la lumière attirait de gros cousins qui s’agrippaient stupidement dans ses cheveux.

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