Je m’étais fait une joie de ce dîner. Même pour des gens qui ne sont pas portés sur la nourriture, un repas pris en tête à tête constitue tout de même un événement. Mais nous n’avons pas fait grand mal au saumon ni au poulet. Nous avons grignoté du bout des dents, sans oser nous regarder. Le silence qui nous environnait était lourd, menaçant ; il ne possédait plus la même signification maintenant que nous avions conscience de la présence de l’intrus dans la propriété.
Soudain, Danièle a eu une espèce de défaillance. Elle avait lutté le plus possible contre son indignation, et puis sa colère rentrée s’est transformée en chagrin et elle a éclaté en sanglots.
— Danièle ! Ne pleurez pas, je vous en supplie, ça me fait trop mal.
Mon exhortation était ridicule. On n’arrête pas une peine de cette ampleur ; il faut attendre qu’elle se tarisse.
Je ne savais que faire pendant ce temps. Tenir un couteau d’une main, une fourchette de l’autre ; avoir devant soi une aile de volaille et assister à la détresse d’une femme sans pouvoir y porter remède, c’était là une situation intenable. J’ai posé mon couvert et contourné la table. Je me tenais debout contre la chaise de Danièle, les bras ballants, ne sachant si je devais la saisir pour l’entraîner dans une autre pièce ou bien s’il convenait d’attendre en me contentant d’être là, à ses côtés, comme une sorte de sentinelle de sa peine.
Elle a levé sur moi son visage baigné de larmes. C’était le visage de la douleur, j’ai eu assez de lucidité pour me dire que si je recommençais son portrait un jour, je la peindrais ainsi, éperdue de chagrin.
— Danièle, ma chère Danièle.
— Oh ! François, a-t-elle balbutié, tout est perdu ! Tout est gâché !
— Pourquoi dites-vous cela ?
— Mais vous le sentez bien vous-même. Avec ce voyou qui nous guette, qui se tient en suspens au-dessus de notre fugace bonheur, rien n’est réalisable.
Oui, je le sentais ; je l’avais senti tout de suite, tandis qu’il m’annonçait son retour au téléphone.
— Qu’y puis-je, Danièle !
Elle s’est indignée. Son sursaut a été si violent que la table a été déplacée. Les cristaux ont tinté.
— C’est honteux !
— Mais, Danièle !
Je bêlais son nom désespérément comme si j’espérais ainsi conjurer son courroux. En réalité, je ne faisais que l’attiser. Danièle était debout devant moi maintenant. Elle avait posé une main à plat sur ma poitrine et elle me poussait si fortement que, pour ne pas être déséquilibré, je devais reculer.
— Si j’avais pensé que vous fussiez aussi lâche, aussi monstrueusement lâche, François, aussi définitivement lâche, jamais je ne me serais prêtée à cette expérience ! Il n’y a pas d’expérience possible à tenter avec vous. Je vous méprise, François. Je vous méprise au point d’être certaine de bientôt ne plus vous aimer !
J’étais anéanti :
— Si vous aviez eu pour deux sous de dignité, vous seriez allé chercher votre effroyable petite gouape par les oreilles et vous l’auriez jeté dehors !
— Oui, Danièle, je vais y aller !
— Il est trop tard maintenant, le fait que vous vous soyez soumis prouve que j’ai perdu.
— Non, Danièle !
J’ai saisi la main qui me repoussait et je l’ai portée à ma joue. Ce geste a désarmé Danièle. Elle a fermé les yeux.
Alors j’ai su ce qu’il fallait faire, et j’ai eu envie de le faire. J’ai abandonné Danièle pour monter à ma chambre. Il y avait un revolver dans un tiroir de ma commode. Un vieux revolver à crosse de nacre avec des incrustations d’argent. Il me venait de ma mère. J’ai abaissé le canon. Une balle y était engagée. Ça devait suffire. Toujours courant, j’ai dévalé l’escalier. Danièle m’attendait au bas des marches. Quand elle a vu briller le pistolet au bout de mon poing crispé elle n’a pas bronché. Mais à l’instant où je passais devant elle pour gagner la porte, elle a dit, de sa voix calme :
— Où allez-vous, François ?
J’ai continué ma route. Je ne devais pas parler « avant ». Tant que j’agirais dans un élan, ce ne serait pas un crime. Mais si je proférais un seul mot, eh bien, ensuite je commettrais un meurtre !
— François ! Écoutez-moi.
Je me suis retourné. Elle était agrippée à la rampe de bois.
— Il ne faut pas faire ça !
J’ai esquissé un hochement de tête affirmatif. Si ! il fallait « faire ça » justement, pour en finir une bonne fois.
Danièle paraissait un peu ivre. Elle n’avait rien bu d’autre que le whisky de tout à l’heure, mais l’émotion l’avait soûlée.
— Je ne veux pas, François.
En guise de réponse, j’ai ouvert la porte. Le froid est entré subitement, avec son odeur de cimetière.
— François ! Je dois vous faire un aveu !
Je me moquais de ses aveux. La crosse de l’arme me brûlait la paume de la main ; j’avais hâte de m’en servir pour que tout fût terminé. J’avais hâte de la lâcher !
— François ! AVANT DE VENIR ICI, J’AI TUÉ MON MARI !
À la mort de ma mère, et à cette occasion-là seulement, j’ai ressenti pareille émotion. Ce qui dominait, c’était une incompréhension quasi totale. Et puis un refus absolu de tout mon être. Je me suis retourné une nouvelle fois. Danièle était toujours suspendue à la rampe. Elle avait de beaux bras ronds, bien faits.
— Fermez la porte ! m’a-t-elle lancé.
J’ai repoussé le lourd panneau. Voilà que je redevenais un être docile et soumis.
— Ce n’est pas vrai, Danièle ? Ce n’est pas possible ?
— Mettez ce revolver dans votre poche !
Elle s’adressait à moi comme à un médium en transe, sachant que j’exécuterais tous ses ordres.
— Voulez-vous que nous retournions dans votre atelier ?
Elle s’est assise, moi je me suis mis à genoux, devant elle, sur le tapis.
Pour la seconde fois j’ai posé ma question, espérant qu’elle y répondrait par un éclat de rire. Si elle m’avait dit qu’il s’agissait d’une blague, j’aurais été le plus heureux des hommes.
— Mais si, François, c’est vrai.
— Racontez !
— J’avais sous-estimé Jérôme. Il n’a pas cru au coup de téléphone en dérangement ; mais il a fait semblant d’y croire. Il a donné des instructions à la bonne pour qu’elle me raconte son histoire de mariage et puis il a fait semblant de partir ; mais il est revenu par la porte de derrière et quand à six heures moins le quart j’ai voulu venir ici, vous rejoindre, il m’a sauté dessus comme un fou !
Danièle m’a souri tendrement, comme si elle me narrait une anecdote plutôt amusante. Elle s’est penchée en avant pour me caresser les cheveux.
— Mon pauvre François…
— Et puis ?
— J’ai battu en retraite devant sa fureur, je voulais m’enfermer dans mon cabinet, mais il y est entré avec moi et s’est mis à me frapper. Alors pour la première fois de ma vie j’ai vu rouge. Ce qui m’a affolée, ça n’était pas les coups, François. Oh ! non : des coups ne sont rien. C’est l’idée que je n’allais pas pouvoir venir ici, que notre week-end était perdu. Alors j’ai pris un scalpel et…
— Et ?
— Dans la gorge. J’ai frappé au hasard, croyez-le, et il a pris la lame en pleine carotide.
J’ai fermé les yeux. J’imaginais parfaitement la scène : Carbonin, courtaud, épais, foudroyé par ce coup de lancette dans le cou.
— Que s’est-il passé ?
— J’ai été dégrisée et lui aussi ! J’ai essayé d’arrêter le sang avec des compresses. Je ne savais plus où j’en étais, je ne me rappelais plus rien de mes années d’études. Il est mort rapidement.
— Où est-il maintenant ?
— Sur le carreau de mon cabinet !
— Qu’avez-vous fait, après ?
Elle continuait de caresser mes cheveux, tendrement, comme si elle voulait m’apaiser.
— Hein, dites, Danièle, qu’avez-vous fait ?
— Pendant un bon moment j’ai eu envie de prévenir la police, j’ai même pris le téléphone pour le faire, oubliant que je l’avais détraqué. Et alors seulement je me suis dit que j’avais quelques heures de sursis et que cette nuit tant désirée, nous pouvions la vivre tout de même, vous et moi ! C’était une nuit sans lendemain, mais qui pouvait nous apporter tellement. Voyez-vous, François, ordinairement des amants vivent leurs amours en deux, quatre, cinq ou dix ans et parfois davantage ! J’ai décidé que nos amours, à nous, ne dureraient qu’une nuit. Dans mon idée, ça n’allait pas être des amours banales, mais des noces. Des noces, François ! Oh ! mon Dieu, et ce petit imbécile qui a tout gâché !
Épouvantée par la cruauté du sort, elle a voilé son visage pathétique de ses deux mains.
Je m’étais assis sur mes talons. Je raclais le tapis de mes ongles en la regardant. Personne ne pouvait donner une aussi extraordinaire preuve d’amour. Jamais une femme n’irait aussi loin que Danièle dans le sacrifice.
— Nous allons partir, Danièle. Je vous cacherai… Le corps de votre mari ne sera découvert que demain ou après-demain, cela nous laisse le temps de filer. Partons en Suisse.
— C’est impossible.
— Mais si, il ne faut pas perdre une minute !
— Non, François, le monde est trop petit pour les assassins. D’ailleurs comment me cacherais-je avec vous qui êtes universellement connu ?
— Nous trouverons un moyen. J’ai de l’argent, beaucoup d’argent…
— Et votre carrière ? Tout cela, François, je l’ai fait en pensant à elle. Vous ne voudriez pas que je la compromette !
— Je me fous de ma carrière !
— À cette minute, oui, peut-être, mais demain !
J’allais avoir du mal à la décider ; mais je tenais à mon idée. Fuir ! Ah oui, fuir à l’autre bout du monde…
Je me suis levé et j’ai gagné la fenêtre. De toutes mes forces je me suis mis à appeler :
— Riton ! Arrive ici ! Riiiton !
Danièle a murmuré :
— Oh ! François, c’était bien la dernière personne à appeler.
— Je veux qu’il apprenne de ma bouche les conséquences de sa vilenie ; car s’il n’avait pas prévenu votre mari, l’autre fois, jamais Carbonin n’aurait songé à vous ménager ce traquenard !
— Et après ?
— Après, vous verrez !
Riton est arrivé en courant. Je pense qu’il ne devait pas être loin de la maison. En tout cas il ne se trouvait pas dans le pigeonnier !
— T’appelles au secours, vieille cloche ? m’a-t-il demandé sans regarder Danièle.
Il a compris à mon expression que l’instant était grave.
— Ben quoi, explique !
J’ai pris le revolver dans ma poche. Il a blêmi en le voyant.
— Tu charries, François, qu’est-ce que ça veut dire ?
— Ça veut dire que j’ai pensé à te tuer, ça veut dire que j’en ai terriblement envie, ça veut dire que je vais probablement le faire !
— François ! a crié ma compagne.
Riton était trop épouvanté pour parler.
Je lui ai relaté le meurtre dont Danièle s’était rendue coupable. Il ouvrait de grands yeux horrifiés et reculait en esquissant sans le vouloir un geste de dénégation.
— Tu comprends, ai-je conclu, cet homme est mort à cause de toi, et à cause de toi Danièle va peut-être aller en prison. Je lui propose de l’emmener, de la cacher ; elle refuse. Si tu ne la décides pas, je te tue ! Voilà !
J’ai réussi à les surprendre autant l’un que l’autre. Et cependant il me semblait confusément que seul Riton pouvait en effet m’aider à dénouer cette situation inextricable.
— Moi ! a-t-il gémi.
— Toi !
Il s’est tourné vers Danièle. Il ne savait que lui dire.
— Je vous demande pardon, madame ! Elle était écœurée. J’ai cru à la faillite de mon essai.
— Oh ! je vous en prie, mon garçon…
J’ai approché le pistolet du flanc gauche de Riton.
— Trouve quelque chose pour la décider ou je tire !
Je croyais avoir parlé normalement, mais j’avais en réalité hurlé car tous deux ont eu un tressaillement.
— Oh ! François, a murmuré Riton, tu ne vas pas me tuer !
— Trouve quelque chose !
— Je t’en supplie, François ! Me tue pas ! Me tue pas !
À quoi peut tenir la peau d’un homme ? Mon index s’est crispé sur la détente ; si celle-ci avait été un tout petit peu plus sensible, Riton mourait.
— Arrêtez, François, a lancé Danièle ; puisque c’est ainsi, je pars avec vous !
Bluffait-elle ? Non. Son regard était net ; son attitude parfaitement décidée.
— Merci, Danièle ! Merci pour lui et pour moi ! Prenez votre manteau, moi je vais aller faire une valise et prendre mon argent…
Et, saisissant Riton par le bras, j’ai déclaré :
— Si tu dis un mot à la police, un seul, je te jure que je te tuerai !
— Mais non, François ! a-t-il bredouillé. Mais non, penses-tu…
Nous l’avons laissé seul dans la tour. Il ne m’a pas fallu longtemps pour mettre du linge dans une valise, ramasser dans mes tiroirs les valeurs qui s’y trouvaient, mon passeport et mon chéquier. Danièle me suivait pas à pas comme un chien battu. C’était elle qui était docile maintenant. Pour la première fois, je contrôlais une situation.
Quand nous sommes redescendus, Riton se trouvait dans le hall. Il paraissait avoir un peu récupéré, mais il restait très pâle.
— Attendez, a-t-il dit, ne partez pas, il m’est venu une autre idée !
Nous aurions dû passer outre, mais son attitude avait quelque chose de pathétique.
— J’ai peut-être trouvé un moyen d’arranger ça.
— Venez, ai-je dit à Danièle en lui prenant le bras.
Curieux triangle ! Je voyais ça avec mon œil de peintre. Trois personnes piquées sur les carreaux blancs et noirs du hall comme d’étranges pièces d’échiquier.
— Parle !
— Si vous partez, ça ne changera rien à rien, au contraire, la police saura tout de suite que madame a tué son mari. On vous retrouvera, où que vous alliez, et les mandats d’extradition n’ont pas été inventés pour les cabots !
— C’est tout ce que tu as à dire ?
— Non. Je veux réparer…
— Comment ?
— Ben voilà. Supposez que j’emporte le corps bien loin d’ici…
— Toi ?
— Pourquoi pas. Y devait aller où, vot’ mari ?
— À Saint-Brieuc !
— Bon, sa bagnole doit être près de chez vous, alors ?
— Probablement.
— Je le colle dedans. Et je le conduis jusqu’à Verneuil-sur-Avre par exemple puisque c’est sur la route ; si j’abandonne la bagnole dans un bois on croira à un meurtre d’auto-stoppeur, non ?
— Mais tu n’as pas ton permis de conduire, Riton !
— Ça m’empêche pas de savoir conduire. C’t une question de bol. Ce serait bien la chiotte si on m’arrêtait, d’autant que fais confiance : j’irai doucement.
— Et tu reviendras comment ?
— Je mettrai mon vélo dans le coffre de la guinde. Comme ça j’irai prendre le train assez loin de l’endroit où j’aurai laissé le corps !
En théorie le plan était valable, même séduisant. Mais je ne croyais pas Riton capable de l’exécuter.
— Jamais tu ne pourras charrier le corps dans l’auto !
— Tu me prends pour un lymphatique ! J’suis un manuel, moi, François.
— Admettons, et alors ?
— L’essentiel c’est que madame ait un alibi. Elle peut pas en avoir pour l’heure du crime, mais si elle peut prouver qu’il lui était impossible d’emmener le corps si loin, alors on ne la soupçonnera plus d’avoir tué.
— C’est logique.
Toute ma rancune était tombée. J’admirais Riton pour son ingéniosité et son cran.
— Comment aurait-elle un alibi ?
— Là aussi j’ai mon idée. Tu vas appeler ton toubib dès que je serai parti, ou plutôt c’est madame qui l’appellera. Elle lui dira que nous dînions et que tu as eu un malaise. Elle est très ennuyée… Elle préfère qu’il te voie. Bon, il arrive et tu chiques au malade.
— Il ne trouvera pas anormal que je passe précisément la soirée ici ? l’a interrompu Danièle.
— Pourquoi ? Avec la réputation de François, l’idée lui viendra même pas.
Il y avait un je ne sais quoi de rageur dans la voix de mon ami. Danièle a rougi.
— Il faudra le garder ici le plus longtemps possible, a poursuivi Riton après s’être repris.
— Où serez-vous censé vous trouver ? lui a demandé Danièle.
— À la pharmacie. Vous m’avez envoyé chercher une drogue en attendant l’arrivée du docteur. Voyez dans le placard de la salle de bains, il est vachement bien approvisionné. Choisissez un produit ad hoc, planquez-le en bas. Tandis que le toubib sera au chevet de François, dites que vous m’entendez, descendez, remontez avec le remède comme si je venais de l’apporter. Au passage vous flanquerez un disque dans ma chambre et vous allumerez l’électricité pour que le médecin ait l’impression que je m’y trouve ; vu ?
Danièle a approuvé, d’un signe. Tout se tenait, elle n’avait pas le courage de refuser cette aide providentielle.
— Vous avez les clefs de votre maison ?
— Inutile, j’ai tout laissé ouvert.
— Y a une porte, derrière le jardin, hein ?
— Oui.
— Bon, alors faudra que je repère la voiture de votre mari, c’est une quoi ?
— Une Aronde grise, immatriculée 2834 FA 78.
Il a répété le numéro deux fois, pour bien le graver dans sa tête de linotte.
— Bon, ensuite j’amènerai le corps près de la porte du jardin, heureusement votre baraque est close de murs ! Je prendrai la clé de contact dans sa poche, j’irai chercher l’auto…
Il se décrivait l’opération plus pour la mettre au point que pour se rassurer.
— Enfin bref, s’est emporté Riton, je ferai ce qu’il faudra.
Il a remonté jusqu’au menton la fermeture Éclair de son blouson noir.
— Si l’on sait se débrouiller, tous, on peut écraser le coup, a-t-il prophétisé.
Le garçon a eu un geste romain de la main avant de sortir. Nous avons entendu grelotter faiblement la cloche du portillon.
— Vous pensez que ça peut réussir ? ai-je chuchoté.
Danièle a dégrafé son manteau. Elle était songeuse.
— Peut-être, après tout…
Elle a ajouté :
— Décidément, c’est un drôle de type, votre Riton.
— Un drôle de type, oui.
— Il est capable du pire et du meilleur ! Vous croyez que c’est le remords qui le pousse à courir un pareil risque ? Ou bien est-ce le besoin de se dévouer ?
J’ai haussé les épaules sans répondre. Depuis que je connaissais Riton, il m’épatait par ses réactions inattendues, ses trouvailles baroques et ses mots crus.