— Mais enfin, j'leur aye d'mandé ; qu'est-ce v's'attendez d'moi ? Excepté nos deux livrets d'caisse d'épargne, un brin d'assurance vie et quéqu' terres qui m'vient d'mes parents, j'ai pas les moiliens d'payer une rançon.
— On t'a pas parlé de rançon, gros sac, m'a répondu l'élégant.
— Bon, alors ?
Le porte-man bâille sans mett' sa main, c'qu'est guère poli d'vant une dame. Y fout sa paluche sous la roupane à la Martin et agite l'bout d'ses doigts dans la babasse à Germaine pour faire un bruit pareil à quand tu marches av'c des bottes trop grandes pour tes pinceaux. L'élégant s'marre du gag. La Germaine rougit un peu d'confusance, mais s'laisse faire, vu qu'l'aut' doit z'êt' son julot à n'plus en pouvoir. Tu parles d'une équipe !
— Explique-lui un peu, Germaine, il fait, l'porte-man, ce gros connard me bat les couilles.
Maâme Martin s'écarte, pour s'r'tirer d'autour des doigts à son mec. Elle s'lève, m'contourne et s'appuille su' mon épaule, en vieille copine.
— Cher gros Bérurier, elle attaque, en savourant bien, je vais tout vous dire.
C't'à c't'instant, môme, qu'j'ai compris qu'ma dernière heure touchait à sa fin. Quand des criminels s'plaisent à t'raconter leurs manigances, c'est qu'y vont t'praliner l'chignon incessamment. Mais, j'te jure, j'm'en tamponnais. La seul' chose qui comptait, pou' moi, c'tait d't'arracher, p'tite. Que vite tu r'gagnasses ton gîte.
Alors j'ai écouté la Germaine Martin, et y'm'semblait qu'c'était une vieille potesse, malgré la dégueulass'rie d'c'qu'é m'causait. Une vieille potesse, pisqu' p't'être, ton salut découl'rait d'c'qu'é décid'rait…
— Gros Bérurier, ell' m'a dit, vous avez découvert la vérité un peu plus vite que votre tête d'abruti ne pouvait le laisser supposer, et je vous en félicite. Pourtant, j'pense avoir bien joué mon rôle. Mais passons. Pour que vous saisissiez bien par la suite ce que nous attendons de vous, il faut que vous connaissiez la situation. J'ai été une épouse bafouée, ridiculisée, et molestée. Il m'a fallu beaucoup de patience pour supporter la vie commune avec Martin, si peu commune d'ailleurs… C'était un être odieux. Je n'ai pu endurer tout ce qu'il m'a infligé que grâce à mon désir de vengeance. J'ai mis le temps qu'il fallait à prendre ma revanche, mais je l'ai prise, et complètement. Et Dieu vous a mis sur ma route pour que vous paracheviez mon œuvre.
Tel quel, elle a attaqué, la veuvasse. Un ton métallique. Tu sentais la toute grande peau d'vache, cette médéme ! La vipère sans pitié qui d'vait flécher ses enn'mis à tout va en leur enjectant la bonne dose de v'nin !
Le grand porte-man, é d'vait l'exciter, la Germaine, car y s'a l'vé pou' venir encore y fout' la main dans l'ogne. Y l'aimait bien, c'bruit d'clapotis qu'é produsait, la Martin, à l'aid' d'sa figasse. Y l'écoutait, l'œil dans l'sirop, comme t'écoutes l'galop d'un canasson, dans l'crespucule. Ça lu titignait l'tympan, le gentil floc-floc de ses méchants doigts dans la moniche à Germaine. Un chien mouillé qui gratte ses puces, tu vois ? La vie, quoi. Moi aussi, j'ai aimé fourgonner la chatoune aux dames, et j'm'en aye pas privé. J'pars content. A c'titre-là, les culs n'ont pas eu d'secrets pou' moi. On s'a compris, eux z'et moi. On a eu d'l'estime, pour nous. Et c'est c'te grande loi du cul qui m'console de disparaître. Toutes les moules du monde qui clapotent aux unissons. Les russes, les ricaines, les albanaises, les luxembourgeoises, les suisses, les allemandes (ces connes), les anglaises (même), les turques, les mongoles, les autres, les nôtres, toutes ! Merde ! Le beau cul rayonnant qui veut tout dire. L'cul pour manar, comme le cul pour pédoque, çui qu'a du poil autour, et çui qu'a seul'ment d'là merde. Le cul d'not' destin, l'cul d'l'humanité qui propage. Et tu voudrais qu'j'aye peur d'crever, entouré d'là sorte, par c't'armada monumentable ? Oh que non !
Vis, Marie-Marie. Aime bien l'cul. La vie, c'est not' présent à tous. Pas présent au sens d'cadeau, mais au sens de tout d'sute. Comme quoi elle est faiblarde, la langue française, bordel ! Il a raison, l'Antonio. Présent et présent : j'te d'mande un peu ! Forfait et forfait ! Un crime et un abonnement mélangé. Et l'reste qui fout l'vertigo à qui qu'examine d'près, comme l'Antonio, dont au sujet duquel la maniaqu'rie est proverbale question d'là langue.
— Donc, a continué maâme veuve Martin Martin, la vengeance a été pour moi une espèce d'apostolat. J'ai eu un triple but : la disparition de mon époux, celle de son odieuse maîtresse et la chute du fils de celle-ci dont Martin s'était entiché au point de l'aider à faire carrière, ce bon à rien lamentable, en le pistonnant, en lui faisant débloquer des crédits, en lui trouvant des financements. Seulement, elle a poursuiville, je ne pouvais agir seule. Je devais demeurer officiellement l'épouse résignée. Alors je me suis mise en quête de « collaborateurs ». Le soir venu, camouflant mes traits, je me suis mise à hanter certains coins chauds. Et c'est dans l'un d'eux que j'ai rencontré Aldo (elle montre son taste-chatte). Avec lui, j'ai trouvé aussi le bonheur ! Il m'a apporté la plénitude physique, ce chou. Il est puissant, Aldo. Il dispose d'une véritable équipe, car c'est un maître du milieu : le meurtre et la drogue sont ses spécialités. Enfin un homme ! Un vrai ! Et non pas une chiffe bêlant des discours ronéotypés pour électeurs dégénérés. Un criminel de grand style, et pas un petit combinard à pots de vins ! Ma vie a une signification depuis que je le connais.
Tout ça, elle disait, la Martin. Et on sentait qu'elle en mouliait d'orgueil, d'ce malfrat qui la calçait si brillamment ! Elle avait toujours rêvé de ça : un dur. Et maint'nant qu'é l'tenait, é s'croilliait la maîtresse d'l'univers, l'enfoirée. Merde, c'qu'les bonnes femmes sont seringues à des moments !
Elle a continué d'm'raconter bien tout l'plan : l'assassinat du mari, l'faux rapete de sa mouflette logée en cachette dans la grande masure de Rueil-Malmaison où Aldo s'était fait engager comme porte-man. Et puis le reste, moi av'c mon flair qui aide leur plan, en somme. Car fallait qu'quéqu'un découvrisse la môme là-bas, et pusse témoigner. La blonde Madeleine, c'est un pote à Aldo, un trav'lo d'Pigalle. En cas d'emmerde, y pouvait s'changer en julot. Et puis qu'est-ce é m'a raconté encore, la pourriture ambulante ? Ah, oui, leur idée d'avoir barre sur moi en kinedappant ma pupille qu'y croillaient qu't'étais ma fille légitimiste. Le fin des fins : y t'ont faite emporter par la Betty Rosier, qu'par la sute Berthe et toi vous pouviez témoigner. C'est Aldo qu'est allé d'mander à la vieille, pisqu'é le connaissait. Il a v'nu d'là part d'son fils. Gé-ni-al, non ? Tout ça… Et l'élégant qu'avait entré dans les belles grâces d'là bonniche, avoir les possibilités d'effacer la mémé su' place à l'instant choisi. Et pis quoi z'encore ? Tout s'brumasse dans ma tronche. Des heures, des heures à t'jacter dans c'micro, ma belle. l'espère qu'mes bobines t'parviendra un jour ? J'ai trouvé une planque pour elles dans la pièce qu'j'me trouve, à Rueil-Malmaison. Pour la frime, comme y savent que j'enrégist', j'ai déconné dans deux aut', rien d'intéressant, et j'les laisse en évidence. Les aut', j'les fourre à m'sure du fure qu'é sont garnies dans l'coffrage du store. Mes collègues, incessamment, fouill'ront tout ici, et comme c'est pas des manches, y les découvrira, et alors j'espère qu'é t'parviendra après qu'l'Antonio les z'eusse éculdorées. Voilà, j'croye qu'ma jactance n'sera pas paumée. J'croye qu'l'bon Dieu permettra d'là trouver. J'ai toujours eu un bol terrib', moi, Béru. A preuve, tiens, quand j'étais dans les Tiralieurs Sénégalais et qu'on allait au bordel, une bande, les aut' morflaient des chaud'-lances, et pas mézigue. J'gardais un zob d'une fraîcheur indiscutab', beau comme d'là légume frais cueillie.
Alors, la vachasse d'Martin, pour t'en r'venir à cett' branleuse, elle finit par m'esposer l'prix d'ton salut, ma môme. Ainsi qu'j'l'avais prévu, elle a chiqué à la rançon. L'Aldo a engourdi du papier à en-tête des productions à Xavier. Il a découpé l'en-tête, parce qu'autr'ment ça serait été trop poussé. Et, su' la machine d'là production, y l'a tapé une d'mande d'rançon. Tu voyes qu'j'avais d'viné juste : la Germaine, elle allait détourner la majeurité d'l'héritage à son profit. Et ces jours, elle a tout réalisé au maxi, av'c l'aide du notaire à Martin dont elle a fait part sous l'sot du s'cret d'l'enlèv'ment d'sa fille. La rançon est laguche, ell' me montre : sous son plume, dans une valoche en carton de Prisunic. Elle biche une liasse. Les biftons sont numérotés. Faut qu'j'alle planquer ces talbins chez Xavier, rue des Acacias. A moi d'm'démerdaver pour. Avant, j'dois rédactionner un rapport détalié pour dire tout bien à mes chefs, c'que j'ai découvert : la petite chez la Rosier, la rançon qu'j'aye moi-même portée au barbu sous contrainte qu'y m'ont, lui et sa vieille, kidnappé ma nièce. C'est clair, non ?
Une fois qu'j'aurai filé la fraîche pourrie chez l'fils à Betty et déposé mon rapport moi-même personnell'ment à la grande taule, accompagné d'là Martin dont elle veut s'assurer qu'j'les berlure pas, j'r'viendrai m'mett' à leur disposance, et alors, y t'me rendront. J'téléphon'rai à la maison, et on m'annonc'ra qu't'es rentrée, chérie. Tu m'causeras au bigophone.
J'ergote, tu penses. J'dis qu'est-ce qu'y m'prouve qu'y s'ront réglos et te me rendront une fois qu'j'aurai accompli leurs sales manigances ?
Et l'Aldo m'traite d'enflure. Y m'fait comme ça :
— Ecoute, Gros Cul, si tu fais ce qu'on te demande, il faudra que ta môme le confirme. Notre intérêt, alors, sera bel et bien de la remettre en liberté.
Et j'ai fait c'qu'y m'ont d'mandé, Marie-Marie. J'ai rédactionné un long rapport qu'l'pognet m'en fsait mal, merde, tant j'aime peu écrire. On a t'été l'porter à la Rousse, la Martin et moi. Et, d'vant Poilala qu'était d'permanence d'notte, é f'sait esprès de m'app'ler son sauveur, et d'esclamer comme quoi j'y avais rendu la vie en y rendant son enfant, et qu'é s'foutait de la rançon, vu que la plaie d'argent n'est pas mortelle. Et des conneries encore, bien qu'le brigadier Poilala, qu'j't'ai causé par allieurs, s'rappelasse nous deux. Ce veau m'a d'mandé comment ç'allait chez moi, tout ça, et j'ai répondu joilieus'ment, d'mon ton l'mieux naturel. Ensute, on a été rue des Acacias où qu'avait personne chez Xavier, vu qu'y s'était rendu au ch'valet d'sa mère morte, l'barbu. J'ai t'entré chez cézigue grâce à mon passe spécial qu'est une invent'rie d'l'Antonio, ce con, qu'a un chou terrib' quand y veut. J'ai planqué l'artiche dans la boîte d'fer marquée « farine », su' un rayonnement d'sa cusine. Voilà.
Après ça, y m'ont ramené à Rueil-Malmaison, et j'sus dans l'salon du premier. Et j'attends qu'on t'téléphone. J'attends d'pouvoir t'causer, j'attends de t'savoir sauvée, mon moustique. Après, c'est certain, y'm'buteront.
Y n'peuvent pas n'pas me buter av'c tout ce que j'sais.
Mais c'coup d'fil, j'y croye pas trop. J'sais qu'y t'libér'ront, car, en effet, c'est leur intérêt. Mais y n'l'f'ront p't'être pas avant d'm'assaisonner. La seule chose dont j'étonne, c'est qu'y n'm'ayent pas carbonisé tout d'sute après qu'j'soye sorti d'chez Xavier. Pourquoi m'conserver ces heures en suce ? Dans quel bute ? J'vas probab'ment canner sans la résolution d'c'mystère.
Bon, j'ai sommeil.
J'peux toujours en écraser un peu avant d'canner. M'entraîner au néant, si c'est l'néant qui nous guette, s'lon c'que certains prétendent.
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J'ai dû pioncer.
J'viens d'm'réveiller en cerceau, biscotte un bruit.
C'bruit, c't'un ronron d'bagnole.
Y vient d'stopper. J'vas mater à la croisée. Et j'reconnais la bagnole à Xavier. Y l'en descend. Y l'est seulâbre. Dans l'jour gris, y l'est tout gris soi-même, cézigue, et on jur'rait qu'sa barbouze est potiche. Y s'avance vers la maison. Comme il paraît triste. La mort d'sa vieille l'a cisaillé. Y'n'pense plus à ses pornofilmies. L'malheur du monde lui pèse su' les endosses. J'connais. J'ai encor' su' l'dos la mort d'ma maman à moi. Qu'on n's'habitulle jamais à ces choses-là. Elles te minent. Tu fais la bonne cont'nance. Tu bouffes, tu baises, tu rigoles, mais t'as ce grand trou noir dans l'cœur et rien n'peut plus jamais l'combler.
Oui, il est misérab', Xavier. Si lugub' qu'y fait penser à la mort. Pas à cell' d'sa maman, mais à LA mort toute courte.
A la mort !
Nom de Dieu. V'là qu'je pige. Oh, oui, v'là… Une bourrasqu' d'vérité aveuglante. Ça y est. Ma fin, c'est à présent. Mais naturell'ment. Pou' boucler leur scénario fallait qu'Xavier fusse là. Pou' que ça soye lui qu'est censé m'aligner ! Lui, chez lui, me tuant, c'est l'apothérose ! Le bouquet final. L'fin du fin d'là fin finale. Y l'ont prév'nu d's' pointer, et y vient, mordant à la bourde qu'on l'a amorcé. Et y l'flingu'ront ensuite, bien n'entendu ! Av'c mon feu qu'Aldo a conservé. C'est moi qu'aura été censé l'abattre ! Mais c'est sûr ! Je pige tout !
Alors, ma Marie-Marie, adieu. J't'aurai plus r'vue, poulette rose. Même pas entendu ta voix d'souris. L'sort a un coup d'dur'té pou' ma terminaison. J'sais bien qu'une fin d'homme n'est jamais gaie, mais la mienne, alorsss, é finit cacateuse. Tant pis. Faut pas y penser. S'préparer à comparaître d'vant l'Seigneur, comme assurait not' curé : l'vieux radin grincheux, mais qu'était curé malgré tout.
S'préparer.
Alors j'me prépare. J'essaye. C'est quoi, s'préparer ? C'est comment ? Une prière ? J'ai pas enville. Des suppliances ? J'ose pas. C'est trop grave, trop fini, trop trop-tard… Dieu, qu'y lu suffille d'savoir qu'j'l'espère. C's'ra ça ma prière et mon ultime implorance Sandre la queue-d'âne va mourir.
Bon. Mon Dieu, fait' pas trop l'con av'c moi.
Oui, j'm'ai pas gourré, Y'a des pas plein l'escadrin, bien appuilliés. Des pas qui s'gênent pas, qu'ont plus à s'gêner d'rien. Des pas qui savent où y vont ! Mais qu'est-ce j'entends ? J'd'viens fou ? C'est des mirages auditionnels ? Une voix quincharde esclame :
— Oh, mais poussez-moi pas comme ça, bande d'brutes !
Marie-Marie !
Toi !
Toi !
Toi !
T'étais donc là ! Y't'gardaient ici, gosse ? A deux pas d'moi. Et j'm'en gaffais pas. Et je jacassais dans ces bobines comme un gros connard qu'j'sus ! Au lieu d'tenter l'impossib' et d'l'réussir ! Y t'détenaient dans la même baraque qu'moi. Pas un instant c't'idée m'est v'nue. Et pourtant j'aurais pu envisager c'te prothèse, non ? Toi ici, pour qu'aye tes empreintes. Toi qu'y vont… Oh, mon Jésus ! Te bousiller aussi. L'grand carnage alors ! Non ! Non ! Non on on on on on !
Voix de Marie-Marie :
C'est ce bouton qu'il faut appuyer, tonton ?
Voix de Bérurier :
Montre ! Oui. Appuille ! Tu vois : ça tourne ! Regarde les bobines : é tournent !
Voix de Marie-Marie :
T'as été formide, m'n'onc' Hein, m'sieur, qu'il a été formide ?
Voix de Xavier Johnson :
Prodigieux ! Ah, si j'avais eu une caméra à l'épaule ! J'aurais pu tourner la plus grande scène de bagarre du cinéma. Franchement, je ne pensais pas qu'un homme seul et désarmé pût avoir raison d'une bonne demi-douzaine de gangsters bourrés de pétards. Il n'y a que dans les films de kung-fu qu'on assiste à de tels exploits.
Voix de Bérurier :
Désarmé, eguesagérons rien : j'avais c't'estatue d'bronze en pogne ! Et puis, j'les aye cueillis par surprise, m'étant planqué derrière la lourde…
Voix de Xavier Johnson :
Vous êtes trop modeste, monsieur Bérurier. Votre performance est unique dans les annales.
Voix de Marie-Marie :
Dis donc, tonton, c'est marrant un mégalophone, tu devrais en acheter un pour la maison, qu'on s'marre.
Voix de Xavier Johnson :
Je te donne celui-ci, en souvenir.
Voix de Marie-Marie :
Oh, chouette ! Merci, m'sieur. Tu crois qu'tu sauras t'en servir, m'n'onc ?
…………………
Hein, dis, Tonton, tu sauras ?
Voix de Bérurier :
Oui, môme : j'croye.
Voix de Marie-Marie :
Essaye d'causer dedans ! Non ? Tu veux pas ? Eh ben, tonton, qu'est-ce y t'arrive ? Mais tu pleures !
Voix de Bérurier :
Non non.
Voix de Marie-Marie :
Mais si ! Hein qu'il pleure, m'sieur ? Tonton ! Mon p'tit tonton ! Non, je veux pas… C'est pas de toi, ça : pleurer ! Tonton, mon gros tonton, je t'en supplie, réagis. Dis-moi quelque chose !
Voix de Bérurier :
C'est déjà fait !
Déclic.
Ainsi se termine l'enregistrement figurant sur la douzième et dernière bobine.
Le tout restant à édulcorer.