CHAPITRE XIV

Luang était de vieille famille cantonaise installée à San Francisco depuis plus de cinquante ans. Le Chinois appartenait au conseil d’administration des Six Sociétés, cet organisme de tradition strictement chinoise qui contrôle le droit au travail, les relations familiales, les questions commerciales et qui veille au respect des coutumes ancestrales. Les Six Sociétés, ne pouvant accepter que l’idéologie de Pékin gangrène les trente mille Chinois de la ville, possédait son propre service de renseignements qui s’efforçait de dépister les indésirables. L’élimination se faisait selon diverses méthodes. Quelquefois, quand l’affaire était trop difficile, on faisait appel au F.B.I.

Petit, râblé cependant, avec un visage lisse d’enfant bien nourri, Luang avait des yeux très noirs au regard grave. Installe dans un fauteuil de la chambre de Kovask, il venait d’exposer les difficultés prévisibles. Le commodore Shelby qui, après le renvoi de Michael, avait décidé d’accompagner Kovask à San-Francisco, assistait à l’entretien.

— Nos indicateurs sont prévenus, disait le petit Chinois. Nous avons eu en main les lettres adressées par cet individu aux directions des deux journaux fonciers.

L’individu en question signait d’un nom américain, Ferguson. Il réglait le montant des annonces au moyen de chèques tirés sur la National San-Francisco Bank. Le compte était régulièrement approvisionné une semaine avant l’émission du chèque. Le compte avait été ouvert un an auparavant, et le titulaire avait demandé la fourniture immédiate de cinq carnets ce qui le mettait pour un certain temps à l’abri de nouvelles demandes.

— Rien à faire du côté de la banque, constata Kovask. Ils ne se souviennent pas de ce Ferguson et ne peuvent nous donner un renseignement utile.

— La signature est explicite, dit Luan d’une voix douce. Le F est tracé par une main chinoise. Les barres transversales rappellent l’écriture de mes ancêtres. C’est la seule indication acceptable.

— Quant à la boîte postale, dit Shelby, elle est pleine à craquer et l’administration a accepté d’en remettre le contenu au F.B.I. uniquement des lettres de clients intéressés par l’annonce. Certains s’étonnent de ne pas recevoir de réponse. D’autres, qui ont reçu une fin de non-recevoir, s’indignent de la parution régulière de l’annonce. Kovask avait songé à cette éventualité.

— Je suis certain qu’Herman et son patron allaient devoir abandonner ce mode de correspondance. Le risque croissait tous les jours.

Luang leur expliqua que tous les sympathisants de la Chine Nouvelle étaient connus et fichés. Certains, les plus nombreux même, étaient inoffensifs.

— Mais ce Ferguson doit se tapir dans l’ombre et peut-être même observer strictement les vieilles coutumes. Il lui suffit d’avoir un poste de radio très puissant pour pouvoir prendre les messages codés, émis par les cargos chinois qui se rendent en Union Soviétique. Ainsi il reçoit ses instructions.

Il y avait eu cette équipe à bord du yacht qui avait installé les diffuseurs. Peut-être aurait-il fallu chercher de ce côté. Mais leur recrutement avait dû s’entourer de grandes précautions.

— Cet homme alerté par la mort de ses collaborateurs va peut-être arrêter toutes ses activités. Mais nous le trouverons, dit le petit Chinois en se levant. Chinatown ne peut trop longtemps receler un mystère pour les Six Sociétés. Sinon, ajouta-t-il avec on sourire plein de charme, elles n’auraient plus qu’à disparaître.

Une fois seul, Kovask resta silencieux tandis que Shelby fumait sa pipe. Une idée lui était venue soudain et il était en train d’en peser la valeur. Comme toujours son application demanderait un certain délai, alors qu’ils devaient en finir au plus vite. Washington s’inquiétait au sujet de ces diffuseurs de brouillard artificiel, et avant d’établir ses plans semestriels de politique internationale désirait de plus amples précisions.

— Le F.B.I., dit-il soudain, possède dans ses fichiers le nom, l’adresse et le modus vivendi de tous ces gars qui, faits prisonniers par les Chinois, ont été ensuite libérés.

Shelby le regarda avec effarement.

— Vous voulez que l’enquête se disperse de la sorte ?

— Non. Mais pourquoi ne pas faire avec tous ces renseignements contenus dans le fichier, ce qui a été fait avec les annonces immobilières. Une sélection préférentielle par les cerveaux électroniques. Nous obtiendrons trois ou quatre noms. Peut-être les titulaires ont-ils été contactés par « Ferguson ».

Shelby secoua la tête d’un air navré.

— Mon garçon nous sommes sur cette affaire depuis bientôt trois semaines. Nous avons beaucoup demandé au F.B.I. beaucoup trop, et je crains que si nous exigeons autre chose ils ne s’emparent totalement de l’affaire. Ce serait démoralisant pour notre service. Déjà nous sommes un peu à la traîne de la C.I.A. Cela nous ferait énormément de bien de réussir par nous-mêmes.

Il leva la main pour arrêter le lieutenant-commander.

— Je sais. Chez nous les fichiers du genre F.B.I. ou C.I.A. n’existent pas. Nous ne sommes pas des flics mais des marins. Les diffuseurs ont été installés autour de nos bases. Nous devons éclaircir la chose nous-mêmes.

— Et compter sur ce brave Luang, fit Kovask maussade.

Il se leva.

— Je sors faire un tour.

Une demi-heure plus tard il se promenait dans la foule de Chinatown. Il n’espérait rien de cette flânerie sinon se mettre un peu dans l’ambiance. La nuit venait et il y avait beaucoup moins d’Américains blancs dans la foule. Personne ne faisait attention à lui et ce n’était pas la première fois qu’il venait dans le quartier. Il but un verre dans un bar encombré de marins. Tout en écoutant les conversations il pensait à Ferguson. L’homme avait si soigneusement cloisonné son réseau qu’il devait tout de même éprouver un sentiment terrible de solitude dans cette ville. D’autant plus qu’il sentait la meute du F.B.I. et de l’O.N.I. s’acharner. Il essayait de se mettre à sa place, d’imaginer le genre de vie qu’il aurait choisi. Pas de famille évidemment. Ni femmes, ni amis, même pas de relations trop assidues. Il lui fallait une occupation de couverture. Un travail honorable, mais pas trop astreignant.

Levant la tête il aperçut la banderole qui pendait dans un coin du bar, et sur laquelle on avait peint au pinceau des signes noirs. Il ne comprenait pas ce qu’ils signifiaient, et se demandait si les Chinois présents pouvaient traduire eux-mêmes. Évidemment les gosses en âge scolaire partageaient leur journée en deux pour suivre, le matin, les cours de tous les enfants américains, et l’après-midi ceux des maîtres chinois. Apprenaient-ils la signification des signes ?

Il revint assez déprimé de cette visite. Plus la nuit avançait et plus les Chinois prenaient vraiment possession de leur quartier. Les autres Américains se faisaient rares.

— Trente mille, se dit-il. Trouver un type là-dedans.

Ayant rejoint Shelby ils allèrent dîner dans un restaurant italien du quartier latin, parlèrent très peu de l’affaire. Ce n’est qu’en rentrant à l’hôtel que Kovask exposa ses idées.

— Combien de célibataires de plus de vingt-cinq ans là-dedans pensez-vous ? Je ne pense pas qu’un chef de réseau ait moins que cet âge-là.

— Sur trente mille ? fit le commodore sérieux. Je ne sais pas. Comptez-vous les femmes ?

Kovask hésita.

— Je ne sais pas.

— Mettons trois à quatre mille célibataires.

— Et parmi eux combien avec une situation qui leur laisse beaucoup de temps de libre ?

Shelby hocha doucement la tête :

— Pas si idiot que ça votre raisonnement. Mettons une centaine.

— Vous êtes optimiste.

Une fois dans sa chambre il téléphona à Luang et le petit homme l’écouta avec attention jusqu’au bout.

— Bravo, mister Kovask. Je n’y avais pas tellement songé. Je crois même que vos chiffres sont trop forts et que finalement nous pourrions nous interroger sur quatre-vingts personnes environ.

Malgré tout l’agent de l’O.N.I. n’était pas très emballé.

— Ce sont des hypothèses un peu en l’air évidemment, dit-il. N’escomptez pas en tirer grand-chose.

— Vous avez tort de douter de votre idée, mister Kovask. Personnellement je la trouve excellente et je vais donner des instructions dans ce sens. Je suis même certain que vous avez en tête certaines de ces occupations peu astreignantes.

Avec l’impression de confesser quelque chose de peu avouable Kovask répondit.

— Oui. Par exemple écrivain public. Il en existe encore chez vous. Dessinateur de banderoles. Petit artisan en chambre travaillant sur les nacres ou les ivoires.

— Merci, mister Kovask. Je vais voir.

Il se coucha sans grand espoir. Même si l’on trouvait quelques suspects, comment éliminer les innocents ? Cette partie de l’enquête lui faisait songer à ces verres vénitiens à long pied, si fragiles qu’une tonalité trop forte les réduit en poussière.

Luang téléphona à l’heure du breakfast que les deux officiers de marine prenaient ensemble.

— Nous avons travaillé toute cette nuit. Et ce matin nous avions isolé une dizaine de suspects. Mes hommes ont décidé de ne pas insister.

— Mais combien en aviez-vous sur cette affaire ?

Le Chinois eut un petit rire.

— Si je vous le disais vous ne me croiriez pas. À partir des archives des Six Sociétés ils ont fait un travail d’élimination, tandis qu’une équipe en liaison avec eux visitait les bars, les maisons de thé, les salles de jeux. Beaucoup de nos compatriotes vivent de nuit, et les propriétaires de ce genre d’établissements sont bien renseignés sur les gens de leur rue. Puis-je venir vous voir ?

— Nous vous attendons.

Le commodore et lui pensèrent que le Chinois avait téléphoné d’une cabine voisine, car moins de cinq minutes après il frappa à la porte de la chambre. Il portait une serviette de cuir noir sous son bras. Assis sur la pointe des fesses il accepta une tasse de café. Ensuite il présenta à ses deux interlocuteurs chaque dossier.

Kovask admira le travail. Chaque cas avait été examiné avec soin. Chaque individu se voyait doté d’un curriculum vitae d’une précision extraordinaire. On allait jusqu’à signaler les manies, les habitudes et les vices de chacun. Parmi les neuf dossiers trois concernaient des femmes.

— Nous avons évidemment éliminé les prostituées. Leur vie appartient à trop de personnes pour qu’elles puissent avoir une occupation occulte.

Jusqu’à dix heures ils travaillèrent d’arrache-pied. Luang téléphona à plusieurs reprises pour obtenir d’autres renseignements. Finalement ils sélectionnèrent trois dossiers. Celui d’une femme nommée Lian-Tchou qui exerçait la profession de « rénovatrice d’ivoires ». Âgée de trente ans elle louait une chambre dans un hôtel meublé, et travaillait chez elle. Moralité excellente, vie tranquille. À San Francisco depuis cinq ans seulement, venant de Formose. Une vieille tante lui avait envoyé l’argent du voyage et avait fait les démarches nécessaires pour l’Immigration.

— La tante est honorablement connue des Six Sociétés mais on ne peut jamais être certain. Depuis que la jeune femme est ici elle paraît s’être désintéressée de son sort.

Shelby paraissait fasciné par le dossier d’un certain Pheng-Ho.

— Écoutez. Originaire de la région de Pékin. S’évade de Chine communiste et arrive à Hong-Kong en 1956. Prend contact avec un agent de la C.I.A. dans cette ville, et lui fournit des renseignements précis et irréfutables sur l’installation d’espions communistes à Formose. Ses déclarations permettent l’arrestation d’un réseau de sabotage.

Il marqua un arrêt.

— Le plus fort, écoutez : refuse d’entrer dans la C.I.A. comme informateur à Hong-Kong, et même comme interprète à Washington. Traqué par ses compatriotes, reçoit l’autorisation de venir s’installer aux U.S.A. où il poursuit son métier de copiste des poètes de la vieille Chine. Vie retirée malgré ses trente-cinq ans.

Quand le commodore se tut ils restèrent silencieux. Si c’était l’homme qu’ils cherchaient l’affaire avait été préméditée depuis des années, et Pékin n’avait pas hésité à sacrifier tout un réseau pour implanter cet homme en territoire américain.

— Il aurait même rejeté la facilité en refusant d’entrer dans la C.I.A.

— Ne nous laissons pas influencer, fit Kovask. Voyons ce dernier dossier. Celui de Yuan-Tien-Lan. Quarante ans. Acupuncteur. Ne reçoit que l’après-midi. A pris la succession d’un sien cousin mort peu de temps après son arrivée aux U.S.A. Le cousin l’avait fait venir du Mexique où Yuan était installé depuis avant la guerre.

Perplexes ils contemplaient les dossiers ouverts. Puis Luang alla encore une fois au téléphone. En chinois il donna quelques ordres brefs, raccrocha. Un sourire malicieux plissait ses lèvres.

— J’ai demandé qu’on se procure un spécimen de l’écriture occidentale de ces trois suspects. Ils seront soumis à un graphologue d’une très grande habileté qui les comparera avec la signature de ces chèques.

— Mais comment ferez-vous pour ne pas attirer l’attention ?

Luang sourit.

— Un membre du comité du dragon va passer dans chaque maison pour une pétition quelconque et faire signer chaque locataire. C’est assez fréquent. Il exigera quelques lignes de texte.

— Et si notre homme prétend ignorer l’écriture occidentale ? dit un peu trop rapidement Shelby…

Modestement Luang lui rappela que l’Immigration exigeait des Chinois la connaissance des lettres occidentales. Ils continuèrent d’éplucher les dossiers qui contenaient les rapports des hommes de Luang. Parfois l’un des trois hommes signalait un détail intéressant, mais tous attendaient impatiemment le résultat de l’examen graphologique.

— Le copiste va déjeuner tous les samedis dans un restaurant voisin, puis assiste généralement à une séance de cinéma avant de rencontrer une prostituée, toujours la même, et revient chez lui à sept heures. C’est à peu près sa seule sortie.

Shelby referma le dossier du copiste Pheng-Ho et jeta un coup d’œil au téléphone.

— J’ai un faible pour ce citoyen-là. Je paye à boire si lui et Ferguson sont le même individu.

Enfin la sonnerie retentit et très calme Luang alla prendre la communication. Son visage resta impassible jusqu’au bout. Son sourire semblait annoncer la victoire mais ses paroles apportèrent aux deux officiers de marine une grande déception.

— Aucune des trois écritures ne se rapproche de celle de ce Ferguson.

Kovask s’efforça de rester calme.

— Nous avons donc fait fausse route. Ou alors l’un de ces hommes a utilisé un homme de paille pour signer.

Luang l’écoutait, l’air pénétré.

— Quelqu’un qui craignait de se trahir par son écriture ? Il nous reste alors Pheng-Po le copiste, dit-il. Peut-être avait-il fait signer une certaine quantité de chèques à l’avance. Par un Chinois également, puisque nous avons constaté que cette signature avait quelque chose d’asiatique.

Le Commodore surveillait Kovask du coin de l’œil. Le lieutenant-commander leur tournait le dos, et les mains dans les poches regardait au travers des vitres. Le brouillard matinal cachait ce qu’il aurait pu découvrir de la ville.

Luang s’était tu. Ce dernier coup était dur à avaler et il prit une expression attristée.

— Je crois, dit lentement Shelby, que nous allons devoir nous résoudre à faire appel au F.B.I. ainsi que vous vouliez le faire hier au soir. Vous savez ? Rechercher ces types ayant pu être contactés par Ferguson ?

Kovask se retourna. Son visage fatigué paraissait beaucoup plus dur que d’habitude et ses mâchoires étaient crispées.

— J’ai encore une autre idée, dit-il, mais elle demandera un certain nombre d’heures pour être appliquée. Malheureusement nous allons avoir besoin des renseignements dont dispose la C.I.A… et je crains qu’après la dernière affaire ils ne soient guère disposés en ma faveur.[5]

Shelby eut un geste significatif.

— J’en fais mon affaire, même si je dois faire intervenir la Maison-Blanche.

— Je tiens également à agir seul. Mon histoire ne sera acceptable que dans cette condition.

— J’ai déjà expédié Michael, je peux me mettre aux arrêts simples, persifla le commodore.

Luang s’inclina et se dirigea vers la porte. Kovask l’arrêta d’un geste.

— Je me suis mal exprimé, dit-il en souriant. Je vais me jeter dans la gueule du loup, mais j’aurai évidemment besoin d’une assistance invisible et surtout d’un conseil. Luang, en toute sincérité et au moyen de quelques arrangements, puis-je passer pour un Eurasien ?

Le Chinois hocha doucement la tête et regarda le marin attentivement pendant une bonne minute. Kovask supporta cet examen avec patience. Il voulait une certitude.

— Oui. Il vous faudra des cheveux noirs, des verres de contacts plus sombres. Le teint est excellent. La grandeur est assez surprenante mais peut encore aller. Si vous acceptez également de faire jaunir vos dents. Les métis les ont souvent en mauvais état ; surtout après un long séjour à l’étranger. Il faudra également penser à vos mains, principalement à vos ongles.

Il se tut quelques secondes.

— En fin de compte, je crois que ce sera possible.

— Bien, dit Kovask. Il s’agit d’obtenir de la C.I.A. le plus de renseignements possible sur la liquidation de ce réseau rouge à Formose.

Shelby soupira.

— Je crois comprendre. Vous serez un survivant de ce réseau assoiffé de vengeance ?

— Exactement. Il faudra que Pheng-Ho vide entièrement son sac. J’espère que tout cela ne sera pas inutile et qu’il n’a pas la conscience tranquille.

Luang souriait largement.

— L’idée est exceptionnelle, mister Kovask. Je vous souhaite de réussir.

— J’aurais besoin de vous et de vos hommes. Si Pheng-Ho est mister Ferguson, il essayera de me liquider ou, si je suis le plus fort, de se justifier. Vous suivrez le moindre de ses déplacements.

— Comptez-vous commencer bientôt ?

— Dès que nous aurons les renseignements de la C.I.A.

Luang s’inclina une nouvelle fois.

— Mister Kovask, je suis entièrement à votre disposition pour faire de vous un véritable Eurasien. Vous serez satisfait du résultat.

— Il faudra également me trouver une chambre dans le quartier chinois, et un propriétaire et des voisins prêts à jurer que je suis à San Francisco depuis plusieurs mois déjà.

Le représentant des Six Sociétés souriait.

— Rien de plus facile. Également une situation ?

Kovask réfléchit quelques secondes.

— Je crois que ce sera préférable, en effet.

Il se dirigea vers la porte.

— Je ne perds plus un seul instant. Dès que vous l’aurez choisi, faites-moi savoir quel sera votre nouveau nom. Beaucoup d’Eurasiens ont eu un père russe. Ils sont considérés comme les plus fidèles au régime de Pékin en règle générale.

La porte se referma doucement sur lui. Shelby bourra sa pipe avec une nouvelle vigueur.

— Je crois que ça va marcher, dit-il.

Загрузка...