En quelques minutes, les nobles rôdeurs arrivèrent devant la maison de l’usurier – donc devant la grille de l’hôtel d’Arronces. Le logis Turquand était silencieux et obscur. Et silencieuses, les ténèbres épandues sur Paris, sur le chemin de la Corderie, par cette nuit d’hiver. Une vraie nuit faite pour les larrons, pour les rôdeurs, pour les détrousseurs. Le guet-apens se plaît à ces ambiances: au grand jour, le truand d’amour, l’assassin d’honneur cligne des yeux, et son ennui est grand d’être forcé à emprunter figure d’homme, – un masque pesant. Par les nuits de ténèbre et de silence, il peut, en toute liberté, reprendre sa vraie figure, groin ou mufle, – et n’est-ce pas un soulagement? Il aurait fallu pouvoir, à ce moment, projeter un jet de lumière sur le mufle du roi François Ier: le spectacle eût, sans doute, été assez curieux, de cette face ordinairement blafarde, échauffée par les vins, enflammée par les visions de rut violent, c’était un roi, un de ces braves rois auxquels l’histoire témoigne une maternelle indulgence en raison même de leur petites fredaines… Il y avait par-ci par-là, dans Paris, quelques pauvres serves qui pleuraient, mais les pleurs des serves sont un appoint à la gloire, à l’honneur, à la joie du maître – maître par la force du bras… ou par le pouvoir… ou par l’argent… selon les temps, selon les mœurs, selon les vocabulaires.
Essé et Sansac étaient calmes, insoucieux.
Loraydan vivait une minute d’horreur, et sa main tourmentait la poignée de sa dague.
Le roi trépidait. Une sorte d’exaspération nerveuse le redressait, lui donnait une illusion de jeunesse et de force, et presque il souhaitait de pouvoir lui-même s’attaquer au colosse gardien du logis Turquand, dénoncé par Loraydan. Il était à une de ces heures où le besoin de l’action, sous la forme qui plaira au hasard, doit à tout prix se satisfaire. Dans ces heures-là, un homme devient une brute ou un héros.
– Allons, dit-il, de sa même voix brève et sèche, voici le logis Turquand: frappe, appelle!…
Loraydan vacilla. D’un geste impulsif il tira sa dague.
– C’est pour le truand du logis! songea François Ier qui vit très bien le geste.
C’était pour lui!… Le truand que le comte de Loraydan allait abattre, c’était lui! Une seconde encore, et l’Histoire eût eu à enregistrer un de ces actes qu’elle appelle des événements… un de ces millions de minuscules incidents dont fourmille l’histoire de la pauvre humanité.
Oui, une seconde encore et Loraydan, à bout de forces, changeait le nom du joyeux compère chargé de veiller, comme dit l’autre, de veiller sur les destinées de la France.
Loraydan ivre d’horreur, Loraydan fou de jalousie, Loraydan levait le bras… le roi saisit ce bras:
– Jour de Dieu, mes chers amis, murmura-t-il, ne voyez-vous pas qu’on nous guette?
Loraydan eut le soupir de soulagement du malheureux sur qui pèse de tout son poids quelque hideux cauchemar, et qui se réveille à temps. On guettait le roi! Qui? Où? cela importait peu. Ce qui apparut énorme, ce qui le remplit d’allégresse, ce fut l’incident lui-même – dix minutes gagnées, ou peut-être une heure… peut-être le roi obligé de s’en aller!
D’un geste, François Ier désigna la grille de l’hôtel d’Arronces contre laquelle se dessinait, confuse mais visible, une silhouette d’homme immobile.
Les trois eurent le même mouvement pour s’élancer sur l’importun.
Mais François Ier les arrêta d’un rude commandement. Et d’une voix bizarre, évocatrice des convulsions de son âme, il gronda:
– C’est à moi! Ceci me regarde!… Par l’enfer, voici la deuxième fois que je viens au logis Turquand, et pour la deuxième fois, la grille de l’hôtel d’Arronces… oui… là, comme la première fois… tu te rappelles, Loraydan?… c’est l’hôtel d’Arronces qui…
Il bégayait. Les trois courtisans lui virent une figure qui les épouvanta.
– Cet homme… continua François Ier.
Un éclair fantastique, un éblouissant et terrible éclair, illumina soudain l’esprit fuligineux de Loraydan, comme, par les sinistres nuits lourdes d’orage, quelque immense balafre de feu éventre le ciel noir et, pour une seconde, illumine les vastes paysages tourmentés.
Cet homme!…
Loraydan haleta:
– Sire! Sire! C’est le même!…
– Le même?…
– CLOTHER DE PONTHUS!…
Et Loraydan, ivre de joie comme il avait été ivre de fureur, d’une grande lampée frénétique, aspira l’air froid de la nuit d’hiver. Et il hurla:
– JE VIENS DE CONDAMNER À MORT CLOTHER DE PONTHUS!
– Tu crois que c’est le même? grogna François Ier.
Loraydan jeta un long regard sur la silhouette immobile. Il eût reconnu Clother dans une foule. Il l’eût reconnu dans la tombe. La haine, quand elle est sincère, creuse profondément le dessin de l’être haï dans la mémoire. Pour Loraydan, aucune forme humaine ne pouvait être semblable à la forme définitive que Clother avait prise dans son esprit. Loraydan se dit:
– Ce n’est pas lui! Non, non, ce n’est pas lui!… Et au roi:
– C’EST LUI, SIRE! PAS DE DOUTE! C’EST BIEN CLOTHER DE PONTHUS!…
François Ier mâchonna quelque juron rauque par quoi Notre-Dame, deux ou trois saints et une demi-douzaine de diables, pêle-mêle, étaient appelés à la rescousse. Puis il dit:
– Je veux me débarrasser une bonne fois de ce misérable espion. Ne bougez pas. J’y vais!
Et il tira sa dague.
– Sire, vous n’y pensez pas! haleta Sansac, réellement effrayé.
– Sire! Sire! supplia Essé. Ce bravo est peut-être adroit. Ciel! Qu’arriverait-il, si…
– Sire, dit Loraydan, vous m’avez donné le commandement de l’expédition!…
– C’est juste, dit François Ier soudain calmé par l’effroi qu’il voyait à ses compagnons. Fais donc à ta guise, mais fais vite!…
– Essé, Sansac, vous gardez Sa Majesté. Quoi qu’il arrive, ne bougez pas, et me laissez faire!
Loraydan s’avança vers la grille de l’hôtel d’Arronces, tandis que le roi, Sansac, Essé, d’un même mouvement, reculaient vers le logis Turquand. Loraydan avait la rapière au poing.
– Monsieur, dit-il, vous nous gênez!
– Par le ciel! fit l’inconnu dans un éclat de rire. C’est ce que j’allais vous dire!
Loraydan tressaillit.
Cette voix! Oh! Elle avait son timbre spécial, caressant et ironique, avec on ne savait quoi d’inquiétant, une voix fraîche et jeune, certes, et sonore, mais perversement railleuse et sceptique, le subtil parfum mortel d’une jolie fleur vénéneuse. Cette voix! Loraydan se ricana:
– Et! par Dieu! C’est celui qui a tué le père de ma noble fiancée Léonor d’Ulloa! C’est ce digne Espagnol que je dois, moi, rechercher, provoquer et tuer: ordre du roi! Ordre de l’empereur! C’est don Juan Tenorio!
En lui-même, Loraydan ricanait. Il éprouvait la joie violente et mauvaise, cette joie qui défie le destin vaincu, la joie du joueur qui voit chaque coup de dé, avec persistance, lui donner partie gagnée.
Méfie-toi, bon joueur! Méfie-toi du piège que peut-être, en ce moment, te tend le destin!
Loraydan ricanait, heureux comme jamais il ne l’avait été.
Comment! Vraiment? C’était Juan Tenorio qui était là?… Vraiment?… Parmi des milliers et des milliers de gens que le hasard eût pu, là, en cette minute, amener devant lui, si on lui eût donné à choisir, il eût ardemment souhaité que ce fût justement Juan Tenorio… le seul qu’il eût pesé, jugé, compris… le seul capable de l’entendre, de le comprendre, lui, là, en cette minute!…
ET C’ÉTAIT DON JUAN TENORIO!…
Juan Tenorio seul était capable de faire les gestes qu’il fallait, de dire les mots qu’il fallait, ah! les gestes et les mots qu’il fallait pour condamner Clother de Ponthus!
Et lorsque Loraydan eut reconnu don Juan, il se cria:
– À NOUS DEUX, CLOTHER DE PONTHUS!…
Il faut des lignes d’écriture pour qu’il y ait entente entre celui qui lit et celui qui écrit, il en faut! Mais dans l’esprit de Loraydan, les lignes n’y étaient pas: deux ou trois brusques éclairs fauves, aveuglants. Don Juan Tenorio venait à peine de parler que Loraydan reprenait:
– Veuillez nous céder la place. Nous vous en serons reconnaissants.
– Ma reconnaissance, à moi, sera sans bornes si vous consentez à vous en aller!
– Monsieur, nous sommes quatre, et vous êtes seul. En toute justice…
– En amour, il n’y a pas de justice! Fussiez-vous mille, mon droit vaudrait le vôtre!
Loraydan s’amusait, se délectait. Il montrait l’exquise patience d’un gentilhomme de haute politesse. Don Juan, tout bonnement, commençait à s’échauffer. Loraydan poursuivit:
– En ce cas, monsieur, laissez-moi vous dire que vous ignorez à qui vous avez affaire: il s’agit ici d’un haut personnage…
– Fût-il plus haut qu’une sierra d’Espagne, et ce n’est pas peu dire, je me hausse à sa taille et n’en démords point.
– Monsieur, il s’agit d’un prince… amorça Loraydan, sinistre et joyeux.
– Prince? Ah! vous me fendez l’âme, mon cher monsieur. Prince? Ne le suis-je pas moi-même en ce moment? C’est ici la principauté de l’aventure, le duché de l’amour… Osez prétendre que sur ce terrain votre prince est plus duc ou plus prince que moi!
Don Juan se mit à rire et tira son épée.
François Ier fit deux pas et gronda:
– Assez!… Allez-vous-en! Partez, par l’enfer, ou je vous fais jeter au Temple tout proche!
– Ho! fit don Juan. Si c’est le temple d’Éros, à qui je veux justement faire mes dévotions, je suis tout prêt à m’y rendre. Mais qui êtes-vous, monsieur, vous qui me parlez sur un ton de roi?
– Je suis le roi!…
À peine ces mots échappèrent-ils à François Ier qu’il les regretta amèrement. Mais il ne savait pas quel incrédule, quel sceptique il avait devant lui. Don Juan ne crut pas un instant qu’il parlait au roi de France. Seulement il fut mortifié qu’on employât à son égard un aussi grossier subterfuge pour le mettre en fuite. Et se redressant, tel un coq en bataille:
– Vous êtes le roi? Le roi François? Et vous n’avez pas honte de le proclamer? Vous, sire roi, vous, un homme marié! père de famille! qui devriez être couché à cette heure en votre lit conjugal! Fi donc, sire roi! Vous qui devez à vos sujets l’exemple de l’abstinence, de la continence, de la décence, et de toutes les vertus en excellence! Dès que je verrai la reine, je lui dénoncerai votre indigne conduite!
François Ier écumait. Essé et Sansac demeuraient interdits. On ne sait où se fût arrêté le sermon de morale que don Juan Tenorio débitait avec le ton et l’aplomb d’un moine prêcheur, si Amauri de Loraydan ne se fût jeté tout à coup sur lui.
L’attaque fut si prompte que don Juan dut, d’un bond, se mettre hors d’atteinte.
– Par le ciel! cria-t-il, ceci est indigne d’un gentilhomme.
Et il se mit en garde, la rapière au vent. Loraydan comprit que l’instant décisif était venu. Avec le courage de l’homme qui joue tout pour tout, il s’élança au risque d’être percé de part en part, écarta violemment de la main l’épée de don Juan.
– Jour de Dieu! cria François Ier, ému par cette bravoure, prends garde, Loraydan!
– N’ayez pas peur, sire!…
Le roi, Essé et Sansac ne virent plus rien qu’un groupe indistinct hérissé de gestes forcenés et d’où venaient des grognements… puis tout cela s’effaça dans la nuit… dans la direction de la rue du Temple.
Une minute s’écoula.
Et soudain, Loraydan reparut.
Il essuyait sa rapière à un pan de son manteau… oui, oui: il essuyait sa rapière!… Loraydan faisait toujours le geste qu’il faut. Avec lui, rien d’inutile – ou le moins possible.
Le roi vit donc très bien le geste qu’il fallait qu’il vît, et s’écria:
– Tu l’as tué!…
– Non. Mais il en tient. Il a pris la fuite dès que je l’eus touché, et il m’a échappé dans la nuit. Je crois que, de sitôt, il n’osera revenir rôder dans le chemin de la Corderie.
– À moins qu’il n’y vienne tresser la corde qui doit le pendre.
Les trois courtisans applaudirent d’un rire bruyant le bon mot du roi; puis, Loraydan:
– En effet, sire: ce Clother de Ponthus, tout gentilhomme qu’il puisse être, doit périr par le chanvre et non par l’acier, car il a insulté le roi.
– C’est vrai, dit Sansac. Il y a lèse-majesté.
– Il y a haute trahison, dit Essé.
– Et tu dis, demanda François Ier, qu’il se nomme Clother de Ponthus?
Loraydan répondit:
– C’est bien son nom: Clother de Ponthus.
Le roi François Ier demanda:
– Ponthus?… De quelle famille?… Et tout aussitôt, il ajouta:
– De qui ce Clother est-il fils?…
… Il y eut un moment de silence. La nuit parut plus sombre. Il y avait de l’angoisse dans l’air… et cependant, Agnès de Sennecour ne se levait pas de sa tombe pour répondre à la question du roi…
– Sire, dit Loraydan, Clother est fils de Philippe, seigneur de Ponthus… la seigneurie de Ponthus est aux abords de Brantôme, près Périgueux.
– Philippe de Ponthus? fit le roi.
Et il jeta un regard sombre vers l’hôtel d’Arronces. Et il murmura un nom. Loraydan acheva:
– Philippe de Ponthus, oui, sire: ce Philippe est mort à la suite d’un duel qui a eu lieu dans le parc d’Arronces et où lui-même tua Maugency.
– Oui bien. Et où tu te battis, toi, contre ce Clother?
– C’est vrai. J’eusse mieux fait de le tuer ce matin-là. Mais lorsqu’il vit tomber son père, il me demanda d’arrêter notre combat; j’y consentis, je m’en repens.
– Non pas. Tu fus généreux, Loraydan. J’aime les gens généreux. La générosité dans le combat est une preuve de courage. Elle est l’apanage de tout bon gentilhomme. Quant à cet insolent, demain, je donnerai l’ordre au prévôt de le saisir et d’en faire prompte justice…
– Sire, dit Loraydan, si cela vous agrée, j’irai trouver M. de Croixmart, votre grand-prévôt, et lui fournirai tous les renseignements nécessaires touchant Clother de Ponthus.
– Je le veux, dit François Ier. Et maintenant, qu’on ne prononce plus devant moi ce nom de Ponthus.
Loraydan fut frappé d’étonnement et d’inquiétude. Pourquoi le roi ne voulait-il plus qu’on prononçât devant lui le nom de Ponthus? À cause de ce qui venait de se passer? Non, non. Ce ne pouvait être cela.
Pourquoi, pourquoi le roi de France ne voulait-il pas, entendre le nom de Ponthus?
Pourquoi, en parlant, s’était-il tourné vers l’hôtel d’Arronces?
Pourquoi sa voix, en disant ces mots, était-elle devenue sourde, et si arrière, si triste?…
Loraydan, Essé, Sansac s’étaient reculés de quelques pas, respectant cette rêverie soudaine du roi. Et François Ier, tournant le dos au logis Turquand, s’était avancé vers la grille d’Arronces.
Et si Loraydan avait pu approcher d’assez près pour écouter ce que murmurait le roi, voici ce qu’il eût entendu:
– Tu es morte, Agnès! Morte depuis si longtemps. Et il a suffi de ce nom de Ponthus pour te faire revivre. Et toujours, tu vis en mon âme, ô toi que j’ai tant aimée. Et je n’arrive pas à te faire mourir dans mon souvenir, ô Agnès! Pourquoi, du moins, ah! pourquoi ne m’as-tu pas laissé cet enfant dont j’attendais la venue avec tant d’heureuse impatience? Agnès, je te jure que toutes mes promesses je les eusse tenus: l’enfant eût été l’égal des enfants du roi… L’enfant est mort! Il est mort, Agnès, et ceci est bien étrange: je n’arrive pas plus à oublier la mort de l’enfant que ta propre mort, Agnès! Même aujourd’hui, je revois Philippe de Ponthus que tu m’envoyas. Je l’entends encore me dire: «L’enfant est mort, sire, mort avec la mère!…»
Le roi se retourna vers ses trois compagnons attentifs, muets, étonnés.
Quelques minutes, lentement, s’écoulèrent.
La tête baissée, François Ier songeait… Il songeait ceci:
– Oui, ce fut Philippe de Ponthus qui m’annonça la mort de l’enfant. Ce Ponthus ne m’aimait guère. Il fut mêlé à toute cette histoire et je ne pus jamais démêler son rôle… N’est-il pas étrange que son fils, à son tour, s’en vienne rôder autour de l’hôtel d’Arronces?
Les trois courtisans l’entendirent qui murmurait d’indistinctes paroles qu’ils ne purent saisir. Le roi disait:
– N’y pensons plus. Par une heureuse coïncidence, le fils payera pour l’inquiétude et les soupçons que m’inspira le père. Voilà tout. Allons! fit-il brusquement.
– Sire, s’empressa Sansac, nous reprenons notre plan contre le logis Turquand?
Le roi tressaillit, revenu de très loin.
– Le logis Turquand? fit-il en frissonnant. Non, non. Pas ce soir… Jamais plus, peut-être!… Il fait très froid aux abords de l’hôtel d’Arronces… entrons, messieurs, rentrons au Louvre!…
Ne pensons plus au logis Turquand…
Loraydan étouffa un rugissement de joie frénétique. Il renfonça sa dague au fourreau et leva vers le ciel étoilé un regard fulgurant d’allégresse.
Une heure plus tard, le roi de France reposait en son Louvre. Essé, Sansac et Loraydan, qui l’avaient escorté, se séparèrent alors et chacun d’eux reprit le chemin de son logis… Mais le roi, au dernier moment, avait pris Loraydan à part et lui avait dit:
– Je suis content de toi. Je t’ai promis une charge à la cour. Tu l’auras, et si belle que tes bons amis en seront malades. Songe donc à la conquérir par un dernier effort… Cette Léonor d’Ulloa… Il faut que tu l’épouses. Il le faut, Loraydan! N’oublie pas ce que je t’ai dit: «Tu épouses la noble Espagnole, et c’est pour toi la fortune. Tu ne l’épouses pas… et c’est la disgrâce, l’exil… ou un cachot. Va-t’en maintenant, car je suis fatigué de tous ces soucis d’État… va, et songe à m’obéir.»