L’officier de police Magnin est un colosse rose et blond, avec un regard d’azur qui noircit quand il se file en pétard. Il porte toujours de beaux complets marron à rayures et des chemises dans les tons saumon (fumé). Avec ça, grande gueule et tringleur d’élite. Premier prix de tir et premier trousseur de serveuses de restaurant de la Grande Taule. La serveuse, c’est son vice, son dada (et il monte souvent), son obsession, sa hantise. Il prétend que c’est la robe noire et le petit tablier blanc qui lui portent au sang. Il tringle scientifiquement, Magnin. Il investit, défriche les restaurants, rue après rue, quartier après quartier, arrondissement après arrondissement. Présentement, il écume, si l’on peut dire, le 4e. Avant d’entrer dans un établissement c’est pas le menu qu’il examine, Magnin, mais la serveuse. Si elle a moins de quatre-vingts et plus de quinze, il se pointe, la cravate bombée, les épaules à l’équerre, l’œil conquérant et la lèvre en ventouse.
Il aime à raconter.
Tiens, en ce moment, il m’explique sa dernière : une Niçoise pétaradante du réchaud. Il l’a cueillie la veille, au sortir du restaurant où elle coltine son petit-salé-aux-lentilles. Elle avait juste un manteau à col de lapin pardessus sa tenue de travail. Il l’a embarquée dans la 204. Direction une impasse, du côté de Boulogne, dont il a le monopole, ayant fait une âpre chasse à tous ceux qui s’y aventuraient pour une bagnole’s party.
Je te raconte Magnin, chemin faisant, mais tu vas voir, c’est gonflant.
Mon subordonné, ses gonzesses de bouchons, il aime les percuter en tuture. Non par ladrerie, pour faire l’économie d’une chambre, mais parce qu’il répugne à redescendre un escalier devant une fille mal rajustée qu’il vient de passer à la moulinette farceuse. Ça le déprime. Il déteste le temps mort succédant à l’acte. Attendre le réharnachement d’une nana compostée, c’est au-dessus de ses moyens. Tandis qu’en voiture, c’est l’idéal. L’inconfort favorise les positions baroques et quand c’est fini, tu démarres pendant que miss Troussée remet sa panoplie en place. Te reste plus qu’à la déposer galamment devant une station de métro en lui disant « Merci, bravo, je t’enverrai du monde ».
Donc, hier, il s’est téléguidé une Niçoise, Magnin, un sacré lot, monsieur le commissaire. La cinquantaine, très brune, avec de la barbe et du poil partout, un vrai caniche royal ! (Il a des goûts de luxe.) Le genre remuant. Elle te m’a fait une de ces séances, patron, que le dossier du siège passager en a été déglingué. Une vraie furie. De la gonzesse pour Land Rover. Je la rembarquerais encore une ou deux fois dans ma Peugeot, je serais obligé de changer de chignole… Bref, on se démène magistral. Je la crache devant chez elle — c’était sur ma route —, je rentre au logis. La bourgeoise ne dormait pas. Je lui roule la pelle du remords. Je me dessape, et puis la v’là qui me dit : « Approche voir, Loulou, t’as quéque chose d’accroché à ton slip… » Vous savez ce que c’était, patron ? Le petit cadre à ventouse que ma bonne femme avait fixé au tableau de bord. Dedans y avait sa photo et celle du môme. Et sur le cadre, en lettres d’or, y a d’écrit : « Sois prudent, papa, pense à nous ».
J’accueille la chute avec les gloussements qui conviennent. Mais je remballe ma rifouille vu que nous sommes parvenus à destination.
Je ralentis.
— Ouvre grands tes châsses, Magnin, te voilà à pied d’œuvre. Mon rancart doit s’opérer dans ce chantier : sous la loupiote rouge près de la cabane à outils. Chope ton matériel et grimpe sur la plate-forme supérieure de la grue qui se dresse au mitan du chantier. Tiens-toi prêt à toute éventualité. S’ils me font un coup d’arnaque, plombe-les. De même si je crie « Vas-y », arrose-leur les pattes. Dis-toi que je cours un grand danger et qu’il n’y a que toi pour me couvrir. Au cas où ils me descendraient, préviens les voitures par walkie-talkie. Elles sont embusquées depuis deux heures déjà aux angles du quartier. Compris ?
— Ça joue, patron.
Il prend son fusil à lunette, sa lampe frontale à infrarouges, son walkie-talkie… Puis sa haute stature se fond dans l’obscurité du chantier.
Je mate ma tocante.
10 h 30. J’ai une bonne demi-heure devant moi, à tuer.
Tout naturellement je me propage vers un troquet. Dans ce coin de banlieue, ils ferment tôt. Je rôdaille un peu le long de façades lépreuses et finis par retapisser une lumière. Celle d’un bar minable où deux jeunes gens à longs crins, longs favoris et pantalons à pattes d’éléphant malmènent un appareil électrique pour tenter de diriger des billes d’acier dans des méandres compliqués. Des loupiotes multicolores s’allument, ponctuées de fracas métalliques. Le taulier est un vieux bonhomme impassible et pas rasé.
— Ce sera ?
J’hésite. Pas soif… Au hasard, et aussi parce que c’est un troquet à ça, je lâche.
— Un rhum-limonade.
— Ballon ?
Tout un rituel, un vocabulaire, un monde. Le bistrot, c’est une manière de se sentir chez soi à travers le monde, parmi les anonymes…
— Oui : ballon. Vous avez le téléphone ?
Il me montre l’appareil sur le comptoir, caché par des verres et des bouteilles poisseuses.
— Servez-vous.
Je cramponne le combiné. Il colle. Il est cassé et ravaudé avec un scotch pisseux. Le disque mécanique béquille en se remettant en place lorsqu’on l’actionne. J’avise un gros chat gris, castré, en train de roupiller de l’autre côté du rade, sur un coussin innommable. Tout ici est d’une mélancolie un peu sordide. Cela fait songer à la mort et au chagrin. A la misère que nous traînons, comme les anciens haleurs de chalands, le long des berges géométriques…
Je compose mon numéro. Deux dring-dring et ma Félicie me répond.
— Ah, mon chéri, il me semblait que ça allait être toi. Tout va bien ?
— Très bien, m’man. Et… à la maison ?
— Aussi. « Elle » vient de monter se coucher. Nous avons longuement bavardé, c’est une fille très bien, tu sais. Qui a eu du mérite de…
Juste ce que je cherchais. Elle l’a bien compris, ma Félicie. Qu’on me parle « d’elle ». Que m’man me parle « d’elle » me rassure… Me donne je ne sais quel feu vert. Ce moment auquel je ne croyais plus serait-il donc arrivé ? Ce quelque chose auquel je ne croyais pas, que je ne m’expliquais pas chez les autres, que j’approchais sans jamais l’atteindre, qui toujours se volatilisait… Dis, réponds à ton vieux Martien qui t’aime bien, malgré ses rebufferies, ce quelque chose, est-ce cela ? Est-ce cette peur capiteuse, cette calme impatience, ce bonheur douloureux ?
— La mort de son frère lui cause un immense chagrin, mais je devine une espèce de délivrance au fond de son cœur. Dont elle n’a pas encore conscience, bien sûr, mais qui…
Et tu parles, Félicie… Ma Félicité. Tu plaides pour qui va venir souffler la lampe, toi ma veilleuse. Tu me racontes en contrepoint ce que je sais déjà. Ce que je sais que tu sais.
— … Ce sera à toi de…
Le coup de téléphone qui sera sans doute le plus important de ma vie, là, dans ce troquet de faubourg, en présence de deux faux voyous qui iront à l’usine demain et d’un bonhomme gâteux, que la vie a oublié derrière son rade en compagnie d’un matou taillé…
Le téléphone débroqué vibre à certaines sifflantes. Mais ce qui en coule reste musical.
— Pourquoi dis-tu : « ce sera à toi de l’aider », m’man ?
Elle a un petit rire qui semble vrai.
— Voyons, mon grand, tu le sais bien…
Un silence.
— Tu es toujours là, Antoine ?
— Oui, ma chérie. Tu sais que la première fois que je l’ai rencontrée, elle m’a flanqué une poignée de poivre dans les yeux ?
— Elle me l’a dit, oui…
Son ton est grave, malgré elle.
— Il vaut mieux que les femmes jettent du poivre dans les yeux des hommes avant de les épouser plutôt qu’après, mon petit.
— Grand Dieu ! Qui te parle d’épouser ?…
— Personne. Et pourtant, Antoine, lorsqu’elle est arrivée avec toi à la maison, malgré qu’elle eût les menottes aux poignets, j’ai su…
— T’as su quoi, m’man ?
— Que… que ce serait elle.
Puis, changeant de ton :
— Tu penses bientôt rentrer ?
— Je ne peux rien te dire, j’ai encore beaucoup à faire…
— Ces vilaines gens dont vous parliez ? Pourquoi n’as-tu pas arrêté leur chef, puisque tu le tenais ?
— Mon instinct de flic, m’man. Il s’agit d’en finir une bonne fois avec cette affaire. Je ne voulais pas risquer de voir le reste de la bande se disperser dans la nature.
— Enfin, tu sais ce que tu as à faire. Sois prudent, surtout. Pense à nous.
La recommandation me remet en mémoire l’histoire de Magnin et je pouffe.
— Pourquoi ris-tu ? s’étonne ma vieille.
— Je t’expliquerai, une anecdote marrante.
— On t’a dressé le lit pliant au salon. Je t’ai mis la lampe d’opaline bleue sur une chaise, à ton chevet ; prends garde de ne pas la renverser en entrant.
Non, m’man, t’inquiète pas.
Bon, et puis voilà.
Je raccroche. Je vide mon verre « ballon » de rhum-limonade. Dans le fond, c’est bon, le rhum-limonade.
Le premier alcool que j’aie ingurgité. C’était y a du temps déjà.
Quand l’oncle Octave m’emmenait à la pêche, dans les aubes cafardeuses, et qu’on attendait le train, moi, pétrifié de torpeur, de sommeil, d’effroi d’être planté là, parmi des types qui crachaient entre des faisceaux de « gaules ». Au buffet, trépidait un Octave tout guilleret, car lui ne dormait jamais.
« Deux rhum-limonade. Si, si, prends-en un autre, Coco (il m’appelait je ne sais pourquoi Coco) ça te réchauffera. » Je buvais. Je changeais de torpeur, passant du sommeil à l’ivresse…
— Un autre, patron ! Mais pas ballon, un grand !
Pas surpris, il verse.
Je bois en dégustant mon enfance. Elle est bien partie, la vache. Et elle s’éloigne progressivement vers des confins bizarres, n’abandonnant qu’un homme sur le sable. Echoué !
Je laisse ma tire à l’entrée du chantier.
Je mate : personne. « Ils » sont en retard. Est-ce de mauvais augure ? Se sont-ils gaffés de quelque chose malgré mes précautions ?
Le San-A. va se poster sous la loupiote pourpre. Au début, on croit sa lueur faiblarde, mais au bout d’un moment, le regard s’adaptant, elle semble inonder. Mon champ de vision se développe plus largement, de minute en minute. J’aperçois les fondations de l’immeuble en construction. Il n’affleure pas encore le sol. Les maisons, mine de rien, c’est fiché profond dans la terre, comme des piquets somme toute.
Des banches, des ferrailles, une bétonneuse dont l’ombre biscornue évoque vaguement le célèbre véhicule lunaire.
Le silence n’est troublé que par des froissements de papiers gras agités par un bout de brise qui pantèle à peine qu’amorcé. Et puis par autre chose aussi que j’ai du mal à définir. Cela ressemble à un léger sifflement continu, comme celui d’une cafetière électrique quand le caoua est prêt. Au gré de la brise mentionnée ci-dessus, ce sifflement s’écarte de mes cages à miel ou y revient brusquement. Agaçant. Et troublant, aussi, je te jure.
Je mets mes mains en pavillon devant mes écoutilles et je pars à la recherche de cette source sonore. Je furète de gauche, de droite…
Je trouve.
C’est le walkie-talkie de Magnin qui gît sur le sol glaiseux, complètement défoncé. Cette pomme a dû le laisser quimper du haut de sa plate-forme.
L’appareil, blessé à mort, agonise. Ses piles lâchent un jus faiblard dans la nuit.
Furieux, je l’achève d’un grand coup de talon. Me v’là nettoyeur de tranchées, à c’t’ heure. Malin. Nous sommes maintenant coupés des forces policières qui cernent le quartier. On va avoir bonne mine si ça tourne chtouille. Tireur d’élite, Magnin, mais maladroit dans ses gestes. L’éléphant vise bien avec sa trompe, seulement pour l’exercice, grâce et souplesse, il risque pas de mettre une patte sur le podium. Je récite des choses malveillantes à l’endroit de mon collaborateur. Ça commence par enviandé et on ignore par quoi ça finira.
Et les autres chacals qui n’arrivent toujours pas.
Pour user mon énervement, et chasser la froidure nocturne, je commence à faire les cent pas.
C’est au vingt-troisième que je bute contre le cadavre de Magnin. Il gît à la renverse, les bras en croix. Il a toujours son fusil à lunette en bandoulière, mais la crosse de l’arme est brisée, le canon tordu. J’examine le pauvre garçon et je détermine assez facilement ce qui s’est passé.
On l’a abattu d’une balle pendant qu’il gravissait l’échelle verticale de la grue. Une prune de gros calibre, virgulée par un flingue muni d’un silencieux, je présume. La balle a pénétré par le ventre et elle est ressortie entre les omoplates. Le champion de la serveuse de calandes toutes catégories est tombé comme une pierre et s’est écrasé le bocal à l’arrivée.
« Sois prudent, papa : pense à nous. »
Ma gorge se serre. Je me traite de minable, d’assassin. Si j’avais emballé le comte de Monte-Carlo au lieu de finasser, Magnin serait en train de fourbir la jupaille d’une nana dans son impasse de Boulogne. Quelle chierie de métier, Seigneur !
Heureusement, je n’ai pas le temps de me laisser voguer sur les eaux fangeuses du désespoir.
— Démerde-toi de lever les pognes, si tu n’en veux pas autant !
La porte de la cabane à outils vient de s’ouvrir et des mecs d’en jaillir. Ils sont trois, non, quatre : y en a un qui lambinait. Je vois briller des armes dans la lumière sanglante de la lampe. Alors je me dis, très sincèrement, que mes projets matrimoniaux n’auront probablement pas cours. Parce que, si j’en réchappe, c’est vraiment que mon ange gardien est un garçon zélé. Les gugus portent des bas sur le visage, et puis leurs bitos pardessus le blaud. Je lève les mains, parce que c’est vraiment la chose la plus urgente à faire, compte tenu des données irrévocables du problème.
— T’as voulu nous feinter, avec ton porte-flingue à la manque, hein, vérole ! me lance l’un des éléments du quatuor en s’avançant. Heureusement qu’on est à pied d’œuvre depuis 6 heures de l’après-midi. T’as la camelote, au moins ?
Le faisceau d’une lampe électrique se braque en plein sur ma poire. Aussitôt, une exclamation retentit :
— Merde, un poulet !
— T’es sûr ? demande un autre zig.
— Je le connais : c’est le commissaire San-Antonio !
— Alors c’est un perdreau qu’on a démoli ?
— Faut croire. On s’est laissé piéger comme des tartes !
Bibi, pendant ce bref échange, il se dit qu’en pleine nouvelle lune que nous sommes, c’est la période propice pour jouer son va-tout. Alors, tu comprends, il te trémule un coup de sifflet de trident, comme dit le Gravos. Quèque chose de plus perçant que Farah Diba. A t’en coincer les marteaux dans les louches à caviar !
Une ruse qui ne vaut pas un Sioux, apparemment. Mais qui porte ses fruits cependant.
Brusquement, les malfrats, croyant à un signal, se mettent à cavaler comme des poulains devant un coup de klaxon.
Tous, moins un : celui qui m’a identifié.
— Tu vas me le payer, flic ! grince-t-il.
Il tient une mitraillette dont il relève brusquement le canon. Moi, j’ai une faculté qui vaut celles des lettres et des sciences réunies. Un don précieux qui me permet de démultiplier le temps pour ainsi dire. Je t’explique : dans des cas cuisants comme voilà, pendant que mon vis-à-vis exécute un mouvement, fût-ce avec promptitude, j’ai le temps de penser à une foule de choses, le temps de réfléchir, d’apprécier, le temps de décider.
Conséquemment, j’amorce une sorte de plongeon à gauche qui se continue par une accélération pivotante et c’est sur ma droite que je m’étale.
« Rrrrrahahahahaha. »
Fait la mitraillette malgré son silencieux.
Un vol de frelons passe.
Sans que je trépasse[31].
Je lâche une plainte comme on n’en a jamais exhalé dans les maternités les plus huppées. Ce qui empêche nullement ton Santantonio d’élite de dégager son ami Tu-tues et de se l’assurer bien en main.
On est dans l’ombre, mais à la clarté du fanal de chantier, je vois mon agresseur qui s’approche, la sulfateuse toujours braquée. Il va me filer la giclée suprême. Chez les vrais assassins, on ne part jamais avant d’avoir fignolé le boulot d’une dernière rasade, quand bien même elle semble superflue.
Je le précède, au jugé. Pas le temps de viser. Mes bastos à moi, sans étouffoir, font un foin terrible. Je les lâche rapidement, en balayant très légèrement du poignet.
Sa plainte à lui est moins théâtrale que la mienne, mais plus en situation. Il tombe à genoux. Sa mitraillette se déclenche. Elle fouillasse le sol tel un pic pneumatique. Les pierres volent. La terre gicle. Moi, je suis plaqué contre le cadavre du pauvre Magnin que j’ai rejoint d’un rapide roulé. Je sens l’impact des balles dans le corps de mon collègue. Ce que ça me semble longuet ! Quand enfin le silence et l’inertie s’étalent sur le chantier, j’ai l’impression que la scène a duré des heures…
Je ne bronche plus, redoutant quelque ruse. Mais non. Le mitrailleur semble vraiment out.
Out, et même septembre, octobre… Jusqu’à la Toussaint que tu pourras y porter des chrysanthèmes.
Je l’ai praliné en plein poitrail. Il a une de ces cavernes aux soufflets qui livrerait passage à un autobus londonien.
Son chapeau a roulé sur le sol. J’empoigne la lampe électrique pour la lui braquer sur le faciès. Mais le bas écrase les traits du gars. Malgré tout, j’ai l’intuition de connaître cette bouille de méduse. Léon Napobarte disait, je cite, que « Talleyrand, c’était de la merde dans un bas de soie », tu te souviens ?
Ce que je peux t’assurer, c’est que le mortibus étalé devant moi n’est pas Talleyrand, mais que néanmoins, c’est de la merde dans un bas de nylon. Quelle triste bille, madoué !
Dominant ma répulsion, j’arrache le bas. Je lui mets bas le masque en mettant bas le bas.
Bien sûr que je reconnais !
Il a laissé son apparente sénilité au vestiaire, ou dans les mailles de son Le Bourget, et il pèse des années de moins que lors de notre première entrevue où il chiquait les vieux débris.
Bref, l’individu en question n’est autre que L’Avoine, le faux crucifié rencontré chez Duplessis et qui réclamait son dû à Fernande.
C’est choc, hein ?