Rock the casbah

Les journaux locaux parlaient d’attentats, de présence militaire au Moyen-Orient, du prochain match de foot ou de la crise immobilière mondiale, mais rien sur la présence d’Alain Blanckaert dans l’ancienne cité impériale. Lui et Levasseur n’étaient pourtant pas là en vacances. Ou alors comme couverture pour le meurtre de Le Guillou. Qu’est-ce qui les empêchait de rentrer ? Les deux macchabées laissés chez les Plabennec ? D’après ses informations, Blanckaert n’avait aucun projet d’investissement au Maroc, et le portrait du businessman coureur et divorcé ne collait pas avec le cerveau d’un quelconque trafic d’enfants.

Sept heures et demie du soir : suivant les odeurs de friture, Mc Cash traversa la fameuse place Jemaa-el-Fna, « l’assemblée des morts », en souvenir des têtes des condamnés qu’on y exposait. Si, de jour, la place ressemblait plus à une esplanade de supermarché où l’on viendrait vendre sa bagnole qu’à un haut lieu touristique, la nuit changeait tout : conteurs, montreurs de serpents, bonimenteurs, musiciens munis de ghaïta ou de darbouka, vieilles proposant leur pacotille du bout des doigts, arracheurs de dents s’il en restait, saltimbanques haranguant la foule, magiciens sans chapeau ni colombe, cartomanciennes aux yeux soulignés de khôl, tatoueurs, bazars ambulants, porteurs d’eau aux clochettes tintinnabulantes, cireurs, gamins vêtus d’oripeaux, vendeurs d’oranges pressées, montreurs de scorpions, joueurs de flûte, il y avait de tout pour refaire un monde.

— Ça va, m’sieur ? demandaient les plus jeunes au borgne qui traversait la foule.

— Bof.

À la lueur des flambeaux, les cuisiniers toqués des gargotes grillaient les brochettes que les touristes ingurgitaient, assis sur des bancs, entre fumées âcres et brouhaha, inconscients de la tourista qui guettait leurs intestins. Mc Cash grimpa à la terrasse de l’Agarna, trouva une table libre près de la rambarde et commanda un tajine.

Une pluie fine tombait sur la terrasse mais il ne s’en rendait même pas compte. Il rêvait à des amours perdues quand Hamed arriva, presque à l’heure, un sac de sport en plastique à la main.

— Ça n’a pas été facile, mon ami ! Tu attends depuis longtemps ? ajouta-t-il en s’asseyant.

— Aboule.

Hamed posa le sac de sport à ses pieds, avec des airs de conspirateur ; tout occupés à leurs plats, les serveurs ne prêtaient aucune attention à leur manège. Depuis les haut-parleurs, la mélopée de l’appel à la prière se propageait dans toute la ville : les sages cigognes qui élisaient domicile sur les minarets avaient l’air de s’en foutre complètement. Cherchant à détendre l’atmosphère, le Tunisien désigna le dôme doré qui dépassait des toits.

— C’est la mosquée de la Koutoubia, dit-il. De là-haut, on pouvait repérer le mouvement des troupes ennemies à cent kilomètres à la ronde ! Tout le monde croyait que les boules dorées du lanternon étaient en or !

— Je m’en bats l’œil de tes histoires je t’ai déjà dit : tu as ce que je t’ai demandé ?

— Oui, oui… Tout est là, dit-il en désignant le sac de sport.

— Et Blanckaert, tu sais où il est descendu avec son petit copain ?

— Oh, ça, ce n’était pas compliqué ! s’esclaffa Hamed. Ils sont à la Mamounia !

Le palais des rois. Ça situait le genre.

— Bon… Attends-moi ici.

Mc Cash saisit le sac de sport à ses pieds et fila jusqu’aux toilettes. L’un des boxes était vide : il entra.

Tirant le zip, le borgne trouva un revolver, une sorte de casse-tête en bois d’origine douteuse, une poignée de balles et trois barrettes de shit dans une pochette en plastique. Il empoigna l’arme, un vieux calibre 32…

— Putain, siffla-t-il.

C’était tout juste si le canon n’était pas tordu.

— C’est tout ce que j’ai trouvé, mon ami ! se justifia bientôt Hamed. Les temps sont durs, tu sais, c’est la crise partout en ce moment.

Mc Cash soupira.

— S’il m’explose à la gueule, tu as intérêt à te trouver très loin de moi, dit-il en guise d’au revoir.

*

Le soleil grimpait à peine les contreforts de l’Atlas quand Alain Blanckaert sortit de la Mamounia.

Épiant la sortie, Mc Cash le reconnut aussitôt : une mèche aplatie sur son crâne dégarni, l’embonpoint jovial de l’homme heureux en affaires et assez sûr de lui pour tenir sa laisse tout seul. Un homme de haute taille l’accompagnait, une mallette de cuir à la main, la quarantaine fringante, très brun, la racine des cheveux lui mangeant la moitié du front, du genre bel homme — avec ses dents de buveur de lait et sa carrure d’athlète, Mc Cash se dit qu’il devait plaire aux femmes à bijoux. Levasseur, sans doute. Mc Cash était plus préoccupé par les deux types au faciès plat qui encadraient Blanckaert : deux poids lourds en Hugo Boss, l’un à la nuque rasée, l’autre un gros blond aux traits laiteux. De la protection rapprochée ou il n’y connaissait rien.

Ils s’engouffrèrent dans la limousine noire qui attendait devant le palace.

Mc Cash laissa passer un taxi jaune avant de démarrer dans leur dos. La circulation était dense malgré l’heure matinale, les pots d’échappement des camions crachaient une fumée noire à la face des gendarmes en gants blancs qui faisaient la girouette. La limousine avait la priorité.

À bord de la 205, Mc Cash restait à distance. Ils longèrent la médina, traversèrent Guéliz et atteignirent un quartier résidentiel à l’architecture européenne. Après quelques circonvolutions parmi les rues ombragées, la limousine stoppa devant la grille d’une grande maison moderne cachée par les arbres et les palmiers. Le chauffeur adressa un signe de la main au type en uniforme qui stationnait là. Blanckaert et sa suite descendirent de voiture et, visiblement attendus, passèrent la grille, laissant le garde en faction devant la propriété.

Mc Cash gara la 205 à l’angle de la rue.

Un soleil pâle éclairait la façade, qu’on devinait par-dessus la verdure. Mc Cash marcha jusqu’à la grille. L’uniforme du garde était celui d’un militaire ; le propriétaire de la maison travaillait donc pour le gouvernement ? Dans ce cas pourquoi la visite de Blanckaert était-elle officieuse ? Passant à hauteur, il vit un nom sur la boîte aux lettres : Mohamed Ben Keddir… Le garde le dévisageait avec des yeux méfiants. Mc Cash désigna la propriété :

— C’est à vendre ?

Le Marocain n’avait pas vingt ans ; il fit signe que non, raide comme un i dans son uniforme trop grand. On apercevait un garage au bout de l’allée, et deux 4 × 4 rutilants garés devant la maison.

— À louer ?

Le Marocain secoua la tête en prenant des airs durs.

— À donner ?

— Quoi ?

— Tu connais le propriétaire ? Je veux dire, tu sais ce qu’il fait dans la vie, Ben Keddir ? Je fais dans l’immobilier.

Il commençait à l’énerver.

— Faut pas rester là ! jappa-t-il en s’aidant de ses mains. Allez !

Mc Cash partit en haussant les épaules et contourna la propriété. D’autres constructions récentes jouxtaient le terrain, plutôt luxueuses — la nouvelle jet-set de Marrakech, où se mêlaient de plus en plus de résidents français… Caché derrière ses lunettes noires, le borgne observait la topographie des lieux quand deux hommes apparurent au coin de la rue, et un dogue allemand qui tirait sur sa laisse comme si c’était une question de vie ou de mort.

Les deux Marocains portaient un costard-cravate bleu marine et, à leur façon de marcher, des holsters sous l’aisselle : ils paraissaient surtout plus expérimentés que le gamin à l’entrée…

— Qu’est-ce que vous faites là ? demanda le plus maigre dans un français impeccable.

Le chien montrait les crocs, prêt à mordre.

— Rien, répondit Mc Cash.

Il ne pouvait pas encadrer ces putains de clébards.

— On dirait que vous traînez autour de la maison.

Il y avait donc aussi des caméras.

— Je travaille dans l’immobilier, expliqua Mc Cash. Je cherche des maisons à vendre. Chouette métier, hein ? On vend, on achète, on vend…

— Vous avez une carte ?

— Non. C’est interdit par la loi ?

Celui qui tenait le dogue fit un pas de côté. Dissymétrique, décharné, son visage était laid à regretter son petit déjeuner.

— Vous avez vos papiers ? reprit le maigrichon.

— Vous êtes de la police ?

— Ça se pourrait.

— Mais ça se peut pas.

L’homme au chien souffla comme un buffle perdant patience : il tendit la laisse au plus maigre, qui s’en saisit aussitôt.

— Nous sommes les agents de sécurité de cette maison, dit-il : nous avons les pleins pouvoirs pour assurer la tranquillité du quartier. Montrez-moi vos papiers.

L’autre, qui le contournait lentement, se jeta alors sur Mc Cash et le ceintura. Sous la menace du dogue, son compère fouilla ses poches et trouva le passeport dans sa veste. Mc Cash ne chercha pas à se débattre — c’était le moment de tester le talent de son vieil ami Sean…

Le Marocain inspecta longuement le passeport, puis il ôta ses lunettes de soleil et regarda le borgne dans les yeux. Façon de parler, puisqu’il ne sembla pas remarquer la prothèse — au moins ils n’avaient pas un œil qui disait merde à l’autre. Il empoigna son téléphone portable et commença à parler en arabe. L’autre le tenait toujours fermement.

— Lâchez-moi, dit Mc Cash : je suis trop vieux pour me mettre à courir n’importe où…

Celui qui parlait au téléphone fit signe à son compère qu’il pouvait obtempérer. Ils semblaient vérifier l’authenticité du document, ou s’il n’était pas fiché… Il finit par lui tendre son passeport.

— Vous travaillez pour quelle agence ?

— Mohamed Immobilier, répondit Mc Cash.

Le type dans son dos le frappa aux reins. Une douleur fulgurante lui fit plier l’échine. Le maigrichon se pencha vers lui, que la douleur faisait gémir :

— Allez-vous-en avant que mon ami se mette en colère…

*

Midi, place Jemaa-el-Fna : le pied posé sur le siège d’une calèche à grelots, une main sur la hanche, l’autre retenant son chapeau à large bord, une Française qui venait de débarquer passait son monde en revue, comme au bon vieux temps du Protectorat.

Mc Cash traversa les ruelles uniformes de la médina, l’esprit encore échaudé par sa petite virée matinale… Au détour de venelles grouillantes, des enfants jouaient à l’âne en martyrisant leur petit frère ; riads et hôtels de luxe se terraient à l’ombre des masures saadiennes dont l’exubérance ne se réduisait plus aujourd’hui qu’à quelques mausolées. Il acheta une tenue complète dans une des boutiques du souk : pantalon, veste, chemise, chaussures, on était très loin du look rock-glamour des Clash mais le chic local suffisait à le rendre presque méconnaissable.

— Oh ! s’émerveillait le vendeur. Ça te va à ravir, mon ami !

Mc Cash se mira dans la glace, pas longtemps.

— J’ai l’impression d’être déguisé en pauvre type, maugréa-t-il.

— La classe ! continuait l’autre.

L’Irlandais paya sa panoplie, déjeuna dans un petit restaurant de la médina et retrouva la 205 devant le marchand de tapis berbères, qui le salua la main sur le cœur. Chose aussi curieuse qu’inhabituelle, la plupart des gens lui souriaient sur les trottoirs — Mc Cash s’était même demandé un moment s’il n’était pas suivi par une espèce de clown à la con, mais il finit par s’y faire. Enfin, il prit son sac de voyage à moitié vide dans le coffre de la voiture et sortit par la porte sud de la médina. La température était douce, le ciel voilé. Il héla un taxi et roula jusqu’à la Mamounia, le palace où Alain Blanckaert avait réservé une suite et deux chambres single.

Le chauffeur de taxi était hilare, on se demande pourquoi.

Des remparts vieux de neuf siècles cernaient le jardin luxuriant de l’hôtel. Le taxi le déposa devant l’entrée. Palmiers oisifs, oiseaux piaffants et chasseurs plumés le saluèrent avec déférence tandis qu’il grimpait les marches, étriqué dans son costume de Berlusconi agricole. Le type de la réception lui donna la clé de la chambre réservée un peu plus tôt — une carte magnétique dont le système datait des années quatre-vingt.

Incognito derrière ses lunettes noires, le borgne croisa quelques célébrités qu’il ne connaissait pas, de riches étrangers satisfaits de leur sort, des femmes seules fardées comme de vieux polichinelles, des émirs en djellaba Gucci mais pas l’ombre d’Alain Blanckaert, as du BTP.

Il regagna sa chambre et téléphona à son contact.

— Tu connais un certain Mohamed Ben Keddir ?

— Oh oh ! gloussa le Tunisien. Tu l’as rencontré ?

— Juste son service d’ordre. Plutôt nerveux, les types. Qu’est-ce qu’il a de si particulier, Ben Keddir ?

— Oh, c’est une huile locale, expliqua Hamed. Quelqu’un qui aide à faire fonctionner les choses.

— Il travaille pour le gouvernement ?

— Hum, pas vraiment…

— Ça veut dire quoi « pas vraiment » en marocain ?

— Ça veut dire qu’il est protégé.

— Par qui ?

— Ah, ça on ne sait pas ! rigola le Tunisien.

— Bon, s’impatienta Mc Cash, ça consiste en quoi ses activités ?

— Les autorisations.

— Qu’est-ce que c’est encore que cette connerie ?

— C’est pas de la connerie, c’est de la corruption. Tu sais qu’ici, ça fonctionne plutôt bien…

— Ailleurs aussi. Ben Keddir, c’est donc un type qui facilite l’obtention de contrats, ce genre de choses ?

— Oui, répondit Hamed : c’est l’huile dans les rouages.

— Dans ce cas, pourquoi sa maison est gardée comme une banque ?

— C’est qu’il a des ennemis, dit Hamed. Depuis la mort d’Hassan, les choses ont changé. Le nouveau roi doit faire avec les désirs d’ouverture de la jeunesse marocaine mais aussi avec les islamistes radicaux. Ben Keddir a la réputation d’aider les pauvres et les imams le voient d’un bon œil : c’est un bon croyant et il distribue les enveloppes dans les bonnes poches.

— Comme les mafieux, commenta Mc Cash. En résumé, Ben Keddir est protégé car il fait le tampon entre le business et les mosquées ?

— On peut dire ça comme ça.

Une sorte d’intermédiaire… C’était bien le seul lien avec Le Guillou.

*

Mc Cash attendit dans le grand hall de la réception. Il venait d’acheter un petit miroir dans le souk pour vérifier si son œil de verre ne louchait pas stupidement vers son nez — ou, tout aussi cruellement risible, vers ses oreilles…

Alain Blanckaert réapparut dans l’après-midi, escorté par Levasseur et les deux colosses en Hugo Boss. Rentraient-ils seulement de chez Ben Keddir ? Levasseur portait toujours sa mallette.

Ils prirent leurs clés à la réception puis le chemin des ascenseurs. Suite 427. L’homme d’affaires pérorait, familier, donnait quartier libre et rendez-vous au bar de l’hôtel à sept heures. L’un des gardes du corps passa le premier dans l’élévateur, l’autre balayait le hall comme une tourelle de tank. Le borgne ne savait pas si Blanckaert connaissait son signalement, si son bandeau servait de leurre : ils ne l’avaient visiblement pas repéré.

Ils ne sortiraient pas de leur chambre avant sept heures. Mc Cash prit une douche, téléphona à Hamed pour l’organisation de la soirée, puis à Saholy.

La métisse répondit à la quatrième sonnerie.

— C’est pas la peine d’appeler tous les quarts d’heure, fit-elle depuis son bout de montagne : je te dis qu’ici, il n’y a que des marmottes et du fromage qui pue. En revanche, si ton portable est sous surveillance satellite, il est possible qu’on finisse par nous localiser.

— Ouais. Et la petite ?

— On a skié cet après-midi. Elle se débrouille bien pour une débutante, fit-elle comme si tout cela était parfaitement naturel. Et toi ?

— Je suis avec Blanckaert à la Mamounia, répondit Mc Cash.

— On s’emmerde pas.

— Non, mais ça manque de filles.

— Tu dis ça pour moi, ou tu comptes aller aux putes ?

Il ricana.

La nuit tombait sur le jardin merveilleux.

Voilà qu’elles lui manquaient.

Décidément, ça n’allait pas mieux…

*

Sept heures du soir. Les deux colosses surveillaient le couloir d’un air dégoûté quand Blanckaert ressortit de la suite 427. Rafraîchi, changé des pieds à la tête, il rejoignit Philippe Levasseur au grand bar de l’hôtel et, toujours sous protection rapprochée, disparut dans l’une des berlines qui faisaient la navette à l’entrée du palace impérial. Le petit copain de Blanckaert était sorti les mains vides.

Mc Cash attendit que le couloir de l’aile gauche du quatrième étage soit désert pour démagnétiser la porte de la chambre, au système obsolète. Les rideaux étaient tirés mais il n’alluma pas la lumière. La mallette de cuir était posée sur le guéridon : il l’ouvrit sans avoir à la forcer et, à la lueur de la lampe-torche, tomba sur des papiers, des plans d’architecte qu’il déploya sur la table.

— Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? marmonna-t-il entre ses dents.

Il y avait plusieurs plans en coupe, des perspectives qui désignaient le même site : à première vue, une gigantesque résidence intégrée à la médina de Marrakech, des lots de riads de luxe d’un style marocain particulièrement folklorique. Avec la flambée de l’immobilier qui ici aussi sévissait, le projet devait se chiffrer à des dizaines de millions d’euros.

Cela expliquait peut-être le rendez-vous de ce matin chez Mohamed Ben Keddir mais pas les meurtres perpétrés dans le canton de Montfort-sur-Meu.

Blanckaert ne figurait sur aucun document. Il y avait seulement le nom de l’architecte, dans un coin du calque : cabinet Levasseur, domicilié à Pacé, près de Rennes.

Mc Cash referma discrètement la porte de la chambre derrière lui et téléphona à Hamed.

Le Tunisien était dans les toilettes d’un des meilleurs restaurant de la ville. Il avait réussi à avoir une table près de celle de Blanckaert et remerciait Mc Cash pour le repas : il avait invité son cousin, celui qui lui avait fourni la 205, pour ne pas éveiller les soupçons. D’après les bribes de conversations qui lui parvenaient, Blanckaert et Levasseur étaient proches, ils se tutoyaient, il leur arrivait même de rire. Ils parlaient souvent à voix basse, c’était difficile d’entendre, mais ils avaient parlé d’un rendez-vous qui aurait lieu le lendemain matin, à huit heures.

— Ils n’ont pas dit avec qui, chuchota le Tunisien depuis son portable, ni où.

Aucune importance…

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