CHAPITRE XVI

Il ne devait pas avoir plus de vingt ans. Son corps était souple, ses gestes félins. Malgré sa jeunesse il n’était pas à mésestimer et la façon dont il tenait son arme prouvait son expérience.

Kovask détourna les yeux, les posa sur Isabel Rivera. La jeune femme souriait toujours.

— Je vous dois quelques explications, dit-elle.

— Il se peut que j’aie compris.

Elle secoua la tête.

— Non. Je ne travaille pas pour Martin Cramer. Surpris, il réfléchissait rapidement :

— Segunda Bis?

— Encore moins.

Sur la bouche du garçon apparut un pli de mépris.

— Nous ne sommes pas des assassins, dit-il.

Kovask hocha la tête en silence.

— Nous faisons partie de l’opposition, dit Isabel Rivera. Ni communistes ni anarchistes. Simplement républicains. Comme toute opposition est interdite, il ne nous reste que la clandestinité.

Notre groupement s’appelle Union Democratica, mais nous faisons partie du Frente Ibérico de Liberation. Depuis trois ans, notre activité s’est développée. I’U.D. a un seul but pour le moment, compromettre la Phalange, la dresser contre le gouvernement.

— Quels résultats escomptez-vous?

— Plusieurs, tous favorables à notre cause. La Phalange entre dans l’opposition, et cela disperse la riposte du gouvernement, autorise même certains mouvements de masse. La Phalange parvient à isoler le gouvernement. La confusion qui s’ensuit peut nous être favorable.

Elle alluma une cigarette.

— Mais depuis la découverte de mon mari, nous avons changé nos plans. Nous savons que Martin Cramer détient des bazookas atomiques. Nous désirons nous en emparer. Peut-être pour ne jamais les utiliser, mais notre force de persuasion sera immense. Nos chefs nous ont donné leur accord.

Kovask regarda le garçon, puis elle.

— Vous êtes seuls?

— Non, fit-elle en riant. Nous pouvons convoquer dans l’heure cinquante sympathisants. Mais revenons-en à vous, señor. Vous nous avez été très utile. L’élimination de Julio Larano, la localisation de Martin Cramer. Seuls, nous n’aurions jamais pu obtenir de tels résultats.

— Puis-je baisser les mains?

— Oui, mais ne risquez pas une mauvaise blessure. Nous ne vous tuerons pas, mais nous serons obligés de vous neutraliser.

— Donnez-moi une cigarette.

Elle l’alluma, la posa sur le rebord du bureau. Il la prit tandis que le garçon surveillait tous ses gestes.

— Je regrette de cueillir les fruits de votre enquête à votre place, mais, pour nous, c’est d’intérêt vital.

— Vous n’y arriverez pas. La propriété de Martin Cramer est sévèrement gardée. De plus il dispose de deux cents jeunes gens entraînés au combat. Même avec cinquante hommes. N’oubliez pas que Cramer, lui, n’hésitera pas à se servir des « D. C. ».

Il tira sur sa cigarette avant de continuer :

— Si vous vous en étiez tenus à votre premier objectif, la compromission de la Phalange, j’aurais pu vous être utile. Car c’était également mon but.

Le jeune garçon haussa les épaules.

— Ne racontez pas d’histoires. Les Américains soutiennent tous les régimes de dictature. Ou alors, quand un pays se libère, comme Cuba, ils l’accusent de pro communisme, lui refusent leur aide. Ces pays-là sont bien forcés, alors, de se tourner vers Moscou ou Pékin.

Kovask eut un sourire ironique.

Vous êtes vraiment dans le vent. C’est très à la mode d’accuser les Américains de tous les crimes.

— Les vrais démocrates de ce pays n’ont plus confiance en vous. Malgré les exemples de la révolution, ils sont prêts à recommencer une alliance avec les communistes. Par votre faute, votre seule faute. En 1944, ce pays vous attendait. Il n’était pas possible que vous libériez la France, l’Italie même, sans envoyer quelques divisions ici. Vous nous avez oubliés. Jamais nous ne pourrons vous le pardonner.

Isabel Rivera chercha son regard :

— Son père a été fusillé il y a cinq ans.

Un silence suivit. Kovask écrasa son mégot dans un cendrier en marbre. Il aurait pu le rafler, le projeter sur le garçon, se laisser tomber derrière le bureau et renverser celui-ci sur la jeune femme. Il ne se sentait pas en danger immédiat, était curieux de ce qui allait suivre.

— Qu’allez-vous faire de moi?

— Vous garder prisonnier un certain temps.

— On va me chercher.

— Martin Cramer sera suspecté.

— Votre plan est stupide.

Le garçon, décidément hargneux, riposta avec violence :

— Pas autant que vous le croyez. Nous avons un moyen de convaincre Martin Cramer.

Il se tut, comme s’il craignait d’en avoir trop dit. Isabel resta silencieuse, les yeux baissés sur le sous-main du bureau. Kovask, vivement intéressé, regrettait cette discrétion. Lui-même avait réfléchi au moyen d’attirer Martin Cramer dans un piège. Il n’en avait trouvé aucun, et ces terroristes amateurs paraissaient en posséder un. Ils étaient très sûrs d’eux. Il fallait que ce fût quelque chose d’infaillible.

— Votre mari connaissait-il vos activité?

— Non. Il savait que je fréquentais les milieux libéraux, mais ignorait la part active que je prenais à la lutte.

— Pedro connaissait l’existence du camp, n’est-ce pas?

— Oui, et la veille de sa mort il avait rencontré un paysan de la région. L’homme avait été évacué avec sa famille et cherchait du travail. Pour la première fois, Pedro entendit parler d’accident très grave et de radioactivité.

— Vous me l’aviez caché alors que vous m’aviez dirigé vers Perico, El Machote. Elle sourit :

— Je ne pensais pas que le vieux fou saurait vous renseigner, mais je voulais aussi élucider cette affaire de radioactivité. Dans notre organisation, nous supposions l’emploi d’une arme de petite puissance. Pablo a retrouvé un article paru dans une revue américaine sur le « Davy Crockett » et le « Red Eye ». Tout de suite nous avons compris l’importance de cette arme nouvelle, pour nous.

Avec des gestes prudents il sortit son paquet de cigarettes, en alluma une.

— J’ai la nette impression que vous sous-estimez Martin Cramer. Vous espérez l’attirer en dehors de sa propriété et le capturer. J’ai étudié une éventualité semblable et je n’ai trouvé aucune solution.

Pablo, puisqu’elle l’avait désigné par son prénom, eut un sourire plein d’orgueil.

— Pourtant, c’était simple. Il suffisait d’y penser.

— Ce que c’est que d’être né dans le pays de Christophe Colomb ! Répondit Kovask.

Il voulait l’asticoter, utiliser sa jeunesse et son impétuosité pour le faire parler.

— Et peu nous importe Martin Cramer. Qu’il aille se faire pendre ailleurs pourvu qu’il nous indique où se trouvent ces armes.

— Vous ne vous emparerez pas de lui. Cet homme a su éviter d’être condamné comme criminel de guerre, et pourtant c’en est un. Il n’a jamais attiré l’attention sur lui depuis qu’il est en Espagne, et pourtant il a formé des centaines de néonazis. Il est rusé comme un renard. Vous allez tout gâcher par votre imprévoyance. Il n’y a que deux heures que vous connaissez son nom, son repaire.

Pablo l’écoutait, goguenard.

— Ce que vous ignorez, señor, c’est que depuis plusieurs jours nos sommes prêts. Il ne nous manquait que le nom et l’endroit. Mais pour une fois, la chance nous favorise. L’un de nous connaît parfaitement Martin Cramer.

— Ce n’est pas aussi simple que vous voulez le dire, dit Kovask.

— Cet ami, dit Pablo, dédaignant l’interruption, est un entrepreneur de maçonnerie. Il a effectué des travaux à la propriété de Martin Cramer. Tout à l’heure, il me l’a confirmé au téléphone. Notre organisation surveille cet Allemand depuis longtemps. Nous ignorions évidemment quelles étaient ses activités.

Il éclata d’un rire bref, très fier de donner une leçon à l’Américain.

— Notre ami l’entrepreneur va téléphoner à Martin Cramer et lui annoncer que des inconnus posent des questions sur lui.

Kovask comprit immédiatement l’ingéniosité de ce plan. Martin Cramer viendrait certainement aux nouvelles, voudrait connaître le signalement de ces inconnus et tomberait dans le panneau.

— Jacinto habite la banlieue est, et ses ouvriers lui sont dévoués. Martin Cramer n’a aucune chance d’en réchapper.

L’agent de la C.I.A. hocha la tête :

— C’est un plan excellent …

— Heureux que vous appréciiez, señor. Pendant que se dérouleront ces événements, vous serez enfermé dans la cave de cette villa. Nous vous libérerons plus tard. Kovask eut une moue désabusée :

— Écoute, muchacho, ne me prends pas pour un imbécile. Après, je serai trop dangereux pour vous.

— Non. Même si vous nous dénoncez à la police secrète. Ils ne nous retrouveront pas.

Il se demanda s’il ne devait pas risquer une tentative pour ne pas éveiller les soupçons du jeune garçon et d’Isabel. Ils devaient attendre une action désespérée de sa part. Il hésitait. S’il réussissait à se rendre maître de la situation, Martin Cramer lui échapperait. Leur plan était le meilleur qui soit. Le moins dangereux. S’il parvenait à « donner du temps au temps », il n’aurait plus qu’à empocher les marrons retirés du feu par les autres.

Son silence, son expression soucieuse alertèrent le jeune garçon.

— Attention, señor ! N’imaginez pas qu’il vous serait facile de vous en sortir. Ne misez pas trop sur ma jeunesse.

Il décida de rester tranquille. Un coup de bluff pouvait lui amener une balle dans un bras ou une jambe.

— Dona Isabel, dit Pablo, allez préparer la cave pour le señor. Laissez-lui de l’eau et de quoi manger. Peut-être devra-t-il attendre longtemps notre retour.

Un quart d’heure plus tard, elle annonça que l’endroit était prêt.

— Avancez, señor. N’oubliez pas que je tire au moindre geste suspect.

Ce qu’il fit quand Kovask s’immobilisa dans la descente d’escalier. La balle siffla sur sa droite et s’incrusta dans le crépi, faisant éclater des fragments de brique rose. Il poursuivit son chemin.

La cave était nue avec seulement une chaise longue de jardin, une table en fer sur laquelle Isabel avait posé une petite bonbonne d’eau, des fruits et des gâteaux secs. Un soupirail attirait une flaque de soleil. Il était trop étroit pour laisser passer le corps de Kovask, même en descellant le barreau de fer.

Sans autre parole la porte fut refermée sur lui. La clé grinça dans la serrure et un verrou fut poussé. Il alla l’examiner. Pedro Rivera avait jadis aménagé l’endroit en cellule, sans se douter que ce serait un de ses collègues qui l’inaugurerait.

Il s’installa dans la chaise longue, consulta sa montre. Elle indiquait sept heures moins le quart. Il n’y avait pas tout à fait une heure qu’il était dans la villa.

Brandt, qu’il avait prévenu par téléphone de son entrevue avec la veuve Rivera, ne serait pas là avant une bonne heure encore.

Il aurait dû le rappeler à sept heures.

Le commander prendrait certainement un hélicoptère ou un petit avion d’observation. Mieux valait qu’ils n’interviennent pas trop vite.

Kovask sourit. Ni Isabel ni Pablo n’avaient paru s’inquiéter. Ils restaient des amateurs. Même si leur plan de la capture de Martin Cramer était excellent.

Le soleil couchant s’acharna sur cette partie de la maison, la chaleur coulait par le soupirail. Il but un peu d’eau fraîche, alluma une cigarette.

Ensuite, il examina sa cellule et fit une conclusion désagréable. Si, par malchance, Brandt ne le retrouvait pas, il lui serait impossible de sortir de là. Il sonda la cloison, se rendit compte qu’il s’agissait d’un mur de refend épais de trente centimètres au moins.

C’est en vain qu’il chercha un instrument quelconque pour attaquer la porte. L’endroit était parfaitement nu. Seul le verre de la bonbonne aurait pu lui fournir des éclats suffisamment durs pour un travail pareil. Il lui aurait fallu cinq à six heures d’efforts acharnés.

Installé dans la chaise longue, il fuma en s’efforçant au calme. Il réfléchit, pour s’évader de sa condition, aux différents aspects de l’affaire.

Lies yeux fermés il réunit les morceaux du puzzle. Arrivé à un certain point, il se dressa vivement et jura.

Le plus important de l’histoire lui avait échappé jusque-là. Elle débordait le cadre local et intéressait tout le secteur Méditerranée et Sud-Europe.

Faisant les cent pas dans sa cellule, il grilla plusieurs cigarettes avant d’entendre le moteur d’une voiture qui s’arrêtait non loin de là.

Isabel et Pablo qui revenaient? Ou le commander Brandt? Un silence suivit et il tendit l’oreille. La villa semblait toujours aussi déserte.

Brusquement, on frappa à la porte de sa cellule.

— Kovask? Demanda une voix étouffée.

— Ici ! Hurla-t-il. C’est vous, Brandt?

— Nous allons essayer de liquider cette porte.

Il leur fallut cinq minutes pour en venir à bout et Kovask se rongeait au sang. Brandi et deux hommes firent irruption dans sa cellule. Le commander parut soulagé en le voyant indemne.

— J’ai cru vous trouver à moitié mort. Qui vous a enfermé ici mon vieux? Les hommes de Martin Cramer?

— Non, une femme et un gosse. Venez, je vous expliquerai en route.

Brandt, surpris, écouta son récit. Kovask avait retrouvé sa voiture. Celle des collaborateurs du commander suivait derrière.

— Si je comprends bien, c’est volontairement que vous vous êtes laissé enfermer.

— C’était la seule façon de laisser Cramer tomber dans le piège. Maintenant il nous faut trouver un entrepreneur de maçonnerie qui habite la banlieue est, et dont le prénom est Jacinto. J’espère qu’un annuaire sera suffisant.

Il roula, les dents serrées. Brandt tirait sur sa pipe l’air songeur.

— Vous paraissez en pétard. Nous avons fait notre possible pour aller vite.

— S’agit pas de ça, Brandt. J’ai eu le temps de réfléchir dans mon trou. Vous souvenez-vous des paroles du sergent Spencer et de Gracian? Ils recevaient les faux bazookas et les faux rockets dans un emballage d’origine.

— Oui. Et alors?

— D’où tenaient-ils ces emballages? Ils sont aussi rares que les armes qu’ils contiennent. Vous savez bien qu’on surveille leur fabrication et leur stock?

Brandt tétait sa pipe, l’air absorbé.

— Je vais vous dire, dit Kovask. Ce sont des emballages volés ailleurs. En Italie, en Allemagne. Volés avec leur contenu et maquillés à nouveau pour être remis en échange d’autre « D. C. » et de fusées.

Le commander retira la pipe de sa bouche.

— Nom d’un chien ! Vous voulez dire …?

— Que les vols étaient accomplis sur une grande échelle, et que l’arrestation de Cramer va certainement nous livrer la composition d’un immense réseau qui couvre l’Europe.

Il ricana :

— Le plus drôle, c’est que j’ai été envoyé ici pour permettre à l’Espagne de fournir des garanties. Quand je vais déballer ma petite histoire à Washington, L’O.T.A.N. Tout entière risque d’en être ébranlée.

Il immobilisa la Mercedes devant l’hôtel.

— Combien d’hommes à votre disposition?

— Il y en a deux dans le bois de pins en train de surveiller la propriété de Cramer. En plus il y a les deux qui nous suivent.

— Vous êtes venus par la route? Fit Kovask, incrédule.

— Non, mais j’ai un correspondant ici. C’est sa voiture que nous utilisons. L’hélico nous a déposés à l’aérodrome. C’était le seul moyen de faire vite.

À la réception ils demandèrent un annuaire et Kovask trouva rapidement :

— Jacinto Pedal, via Granada, 58.

— On va trouver du monde, là-bas?

— Oui, mais des gens qui ont mille raisons d’être discrets. Tout se passera sans bruit.

Brandt grimaça :

— Ces gars-là sont de première force au couteau.

— Oui, mais nous, nous n’avons pas de raisons de nous montrer discrets. Après tout, que risquons-nous? Il suffit d’aller vite pour éviter une rencontre avec la police. Il vaudrait mieux ne pas trop abîmer les gardiens de Martin Cramer. Ils vivent dans l’opposition. Nous ne sommes pas là pour remplacer la police espagnole.

— Une fois Cramer en notre pouvoir …?

— Nous lui poserons les conditions d’un marché. Il ne pourra pas les refuser.

Le soleil était couché depuis longtemps, mais le jour encore grand quand ils eurent repéré la maison de l’entrepreneur. On y accédait par un portail ouvrant sur une grande cour. Les matériaux étaient entreposés sous des hangars légers. Le logement de Jacinto Pedal, situé au premier étage, avait toutes ses ouvertures sur une galerie cachée de la route.

Un homme de Brandt avait fait le tour des bâtiments pour apporter ces renseignements.

— Je crois dit-il, qu’il suffit que deux hommes se présentent normalement à l’entrée, et que les autres pénètrent en sautant le mur du fond.

Kovask fut d’accord, mais les mit en garde.

— Nous ignorons le nombre des personnes présentes. Neutralisez immédiatement les premières vues.

Brandt et lui s’approchèrent du portail, et Serge tira la chaînette. Un homme aux vêtements tachés de chaux, un type râblé entrouvrit.

— Le patron n’est pas là.

— Je sais, dit Kovask. Regardez ça.

Il lui tendit une feuille de papier. L’homme baissa la tête, Serge le frappa à la nuque. Le maçon poussa un han de surprise, essaya de se défendre. Une seconde manchette le fit rouler dans la poussière. Brandt le ficela tandis que Kovask refermait la porte.

La cour était déserte. Un faible bruit de radio provenait de l’étage. Il escalada l’escalier de bois avec précaution, se rapprocha de la pièce d’où s’échappait la musique. Son arme à la main, il entra. Une femme d’une quarantaine d’années lui tournait le dos, en train de discuter avec Isabel.

Celle-ci arrondit les yeux. La femme se retourna, eut un recul devant l’arme.

— Martin Cramer est ici? Demanda Kovask.

Le visage d’Isabel se ferma.

— Sortez devant moi, dit-il.

La femme désigna une pièce voisine.

— J’ai ma petite fille qui dort à côté. Si elle se réveille, elle va avoir peur.

Kovask la regarda dans les yeux :

— L’Allemand est ici?

— Oui. Depuis une heure.

— Qui le garde?

Elle évitait de regarder Isabel.

— Un homme de mon mari. L’autre monte la garde dans la cour.

— Ils ne sont que deux? S’étonna Kovask.

— Tous sont partis là-bas.

Kovask regarda la femme de Rivera, un sourire aux lèvres.

— Pourquoi êtes-vous mauvaise joueuse? Elle haussa les épaules.

— Allez voir Martin Cramer et vous comprendrez.

— Où est-il?

— Au fond de la cour, derrière les sacs de ciment.

Brandt rejoignit Kovask.

— Ça va. Nous sommes maîtres du coin. Nous avons trouvé Cramer. Qui sont-elles?

Il le lui précisa.

— Envoyez un des gars ici et rejoignez-moi.

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