CHAPITRE V

Levé à l’aube, Daniel avait l’intention de terminer sa paillasse en tomettes avant la nuit. Il faisait son ciment par petites quantités, sur une large pierre de la murette qui dominait la vallée. La journée s’annonçait lumineuse et chaude. Bien qu’elles ne soient pas encore en fleur, les lavandes sentaient.

Hervé se leva un peu plus tard, prépara le café. Les deux hommes s’installèrent devant la porte pour manger. Parfois, le bruit très atténué d’un moteur montait de la départementale. Des oiseaux qui nichaient dans les ruines s’égosillaient jusqu’aux heures chaudes. Il y avait aussi des frémissements furtifs dans les herbes, des cailloux qui roulaient sans raison du haut de la colline. Au début, les deux hommes sursautaient, guettaient pendant des heures. Il leur avait fallu des mois pour éviter de confondre les bruits de la nature avec ceux des hommes. Ainsi, pour les rares visites qu’ils avaient reçues, quelques chasseurs, plus curieux qu’amateurs de grives, les Barron les avaient pressenties chaque fois. L’intrus était signalé par un vide silencieux de la montagne. Toute la vie occulte se terrait. Plus un souffle, plus un vol dans le ciel. Des boules de plumes filaient à ras des pierres.

Vers dix heures, alors qu’il préparait un petit tas de ciment, l’oreille exercée de Daniel donna l’alerte. Le ronflement sourd d’un moteur ne s’étouffait pas en s’éloignant. Au contraire, il s’amplifiait, faisait fuir de petits oiseaux des champs en contrebas. Le garçon posa sa truelle, guetta le tournant du chemin. Une 2 CV apparut enfin, montant doucement. Dans moins de dix minutes, elle atteindrait le hameau de Labiou.

Hervé parut sur le pas de la porte, inclina la tête en voyant son fils aller décrocher la musette préparée en permanence et pendue à côté de l’évier. Elle contenait quelques provisions, de quoi tenir au moins deux jours dans la montagne. Daniel hésita en repassant devant lui, prit la direction de la source. Avec la chaleur torride, l’essentiel était de boire. Hervé pouvait être arrêté, le hameau surveillé pendant plusieurs jours.

La 2 CV surgit entre deux murs de maisons écroulées. La ruelle n’avait jamais été construite pour des véhicules, même pas pour des voitures à chevaux. Juste quelques ânes ou des mulets s’y engageaient autrefois.

L’homme qui en descendit était grand, les cheveux gris, vêtu d’une veste de toile à manches courtes, couleur tabac. Il portait un pantalon de toile plus clair. Avant de refermer la portière, il prit un appareil photographique dont il passa la courroie sur son épaule.

— Monsieur Ferrand ?

C’était le nom qu’il avait donné au village. Il pensa que l’homme était envoyé par le propriétaire de Draguignan. Les habitants lui avaient peut-être écrit parce qu’ils utilisaient les ruines pour se construire une maison.

— Pesenti, journaliste. Notre correspondant m’a parlé de vous par hasard, et j’ai voulu voir. Je vous dérange ?

Hervé lui tourna le dos pour lui cacher son air accablé. Il avait toujours pensé que ça devrait arriver, à la belle saison. Après le départ de l’homme, ils devraient s’enfuir, Daniel et lui, le plus loin possible.

— Pas du tout, murmura-t-il. Mais il n’y a rien qui puisse vous intéresser ici.

— On m’a dit que vous avez construit cette maison avec votre frère.

Hervé sourit.

— C’est exact.

Éviter de lui montrer son désarroi, parler normalement. Laisser croire que sa visite lui faisait plaisir. Mais ils n’avaient aucune chance de continuer à se cacher dans le hameau.

— Le point de vue est magnifique, dit Pesenti. C’est extraordinaire. Et vous vivez là depuis Noël ?

— Quelques jours avant.

— Vous avez acheté ?

— Loué, pour l’instant. Nous achèterons plus tard.

Il le fit entrer dans la maison.

— Je vous offre du café ? Du vin ?

— Ce tonneau est sympathique. Je veux bien y goûter.

Hervé remplit deux verres au robinet de bois, les posa sur la table. Le journaliste s’assit, regarda autour de lui.

— Vous travaillez ?

— Je fais une paillasse en tomettes.

Il croyait que Pesenti parlait du travail abandonné par Daniel.

— Vous êtes des géologues ?

— En quelque sorte. Nous étudions aussi la flore et la faune de ces collines.

— Vous faites des films, paraît-il ?

Tout se savait. Il avait soigneusement caché sa caméra, prenant la précaution d’acheter la pellicule à Manosque ou Digne. À l’avance, dès le premier jour de leur installation, ils avaient perdu, avaient gâché six mois à découvrir cet échec. Il but une gorgée de vin pour lutter contre son désespoir.

— Votre frère est sorti ?

— Parti depuis quelques jours. Nous avions des affaires à régler dans le Nord.

— Paris ?

— Non, répondit Hervé, en s’en voulant de sa précipitation. Dans la région de Lille.

Le journaliste sortit un bloc-notes et griffonna quelques lignes. Puis, il but du vin, l’apprécia d’un claquement de langue. Il voulait jouer le gars bonhomme, mais Hervé se tenait sur la défensive. L’homme n’était pas monté au hasard.

— Ça n’a pas dû être drôle tous les jours. Vous n’avez ni l’eau ni l’électricité… Il paraît que vous vous êtes installés ici au plus fort d’une tempête de neige… N’était-ce pas une sorte de défi ?

— Pas du tout. Mon frère et moi en avions assez de la vie que nous menions jusque-là. Ça ne veut pas dire que nous passerons toute notre existence ici, mais, pour l’instant, nous sommes heureux.

Pesenti sortit une pipe de sa poche, commença à la bourrer avec des gestes précis. L’air absent, Hervé calculait ce qu’il ferait dès que le journaliste aurait décidé de partir. D’abord, aller rejoindre Daniel. Il espérait que son fils n’était pas allé jusqu’à la source, mais attendait non loin de là. En moins de deux heures, ils pourraient réunir tout ce qu’ils désiraient emporter. Le mieux serait de descendre vers la mer pour se fondre dans les millions de touristes qui circuleraient de la frontière italienne aux Pyrénées. Peut-être pourraient-ils louer un petit logement. À moins qu’ils ne se réfugient dans quelque camping.

— Que faisiez-vous, avant de venir ici ? répéta Pesenti.

Le journaliste le fixait en parlant plus fort. Il n’avait pas entendu la question la première fois.

— Nous étions en Côte-d’Ivoire. Professeurs. Notre contrat terminé, nous sommes rentrés. Nous avions quelques économies. C’est pourquoi nous avons voulu prendre le temps de réfléchir. Nous ne pouvons plus nous intégrer à la société après ces années d’absence. Tous nos amis, nos parents ont disparu ou changé…

Il parlait sans hésitation, se souvenant d’un reportage sur des Français travaillant en Afrique. En même temps, il songeait à la 4 L que l’on connaissait bien dans la région. Les paysans avaient peut-être noté le numéro. Il suffisait d’un contrôle policier. Il l’avait achetée à son nom dans un garage de Digne, avait obtenu la carte grise dans la journée. Une épreuve terrible. Daniel et lui étaient descendus dans un petit hôtel. Le matin, il avait acheté la voiture. « Repassez ce soir pour la carte grise », lui avait-on dit. Il avait dû donner son nom, son prénom et sa date de naissance. Le soir, il était allé chercher la voiture et la carte grise, certain de trouver le garage plein de policiers pour l’arrêter. À tout hasard, il avait donné tout son argent à Daniel, l’avait laissé à la station dès cars, lui donnant la consigne de partir s’il n’était pas revenu à six heures et demie. Mais tout s’était passé normalement. Ébahi et fou de joie, il avait rejoint Daniel pour prendre la route de Labiou.

— J’ai l’impression que je vous dérange, dit Pesenti.

Hervé tressaillit, sortit de ses pensées. L’autre lui avait-il posé une question qu’il n’avait pas entendue ?

— Bien des gens ont acheté des villages abandonnés dans la région. Un éditeur avec ses amis. En avez-vous entendu parler ?

— Bien sûr.

— D’autres aussi. Des associations, ou plus simplement des gens qui aiment la Haute-Provence.

Pesenti se leva et fit le tour de la grande pièce, restant rêveur devant l’étonnante cuisinière en fonte. Hervé lui raconta avec humour comment ils l’avaient récupérée dans les ruines.

— Au début, nous vivions dans un poulailler, en nous chauffant avec un bidon transformé en poêle. Un trou dans le toit évacuait la fumée.

— Une fois arrivés ici, vous avez essayé de vous en sortir par vos propres moyens ?

Impossible d’avouer qu’ils n’avaient pas osé descendre durant trois semaines. Ils avaient vécu de conserves, de légumes sauvages comme des poireaux trouvés dans une ancienne vigne. Puis, Hervé s’était décidé à se rendre au village. À son retour, Daniel s’était jeté sur le pain frais qu’il rapportait et, le même soir, ils avaient fait un plantureux repas à base de viande de bœuf. « Nous ne nous sommes pas assez surveillés, pensa-t-il. Nous avons fini par attirer l’attention et, maintenant, ce journaliste donnera l’alerte. Se doute-t-il de quelque chose ? L’affaire a fait grand bruit, mais, depuis, d’autres affaires criminelles ont frappé davantage l’opinion. »

— Mais, pour l’eau, comment faites-vous ?

Tout était perdu, mais il ne révéla pas l’existence de la source.

— Il y a un puits. Pour l’eau de boisson, nous prenons de l’eau minérale.

Il avait entendu un léger bruit. Le plus naturellement du monde, il se leva.

— Encore un peu de vin ?

— Très peu. Il est excellent, mais j’ai de la route à faire.

Pour remplir les verres, il passa devant la porte ouverte et jeta un coup d’œil. Daniel fouillait la 2 CV du journaliste. Il eut un haut-le-corps, fit un effort sur lui-même. Il remplit les verres et revint s’asseoir, essayant de mater l’accélération de sa respiration.

— Si vous restez, de quoi vivrez-vous ? En écrivant des articles, en faisant des films ?

Il semblait insister particulièrement sur ce dernier point.

— Avez-vous une formation particulière dans la technique cinématographique ?

— Je me débrouille assez bien, dit Hervé en tendant l’oreille.

Que cherchait Daniel ? Pourquoi ne s’était-il pas éloigné ? Peut-être avait-il entendu Pesenti se présenter. Oui, ce devait être cela, et il ne croyait guère à une visite banale.

La gorge contractée, il répondit encore à quelques questions sur les travaux imaginaires qu’ils effectuaient, « son frère » et lui.

— Il est bien plus jeune que vous, attaqua soudain Pesenti.

— Une quinzaine d’années. Depuis la mort de nos parents, il vit avec moi. Ce qui explique que nous soyons toujours ensemble.

— Porte-t-il également la barbe ?

Hervé Barron le contempla en silence, et Pesenti parut soudain mal à l’aise. Il était allé un peu trop loin. Preuve qu’il savait à l’avance ce qu’il allait trouver au hameau de Labiou. Le correspondant local s’était-il douté de quelque chose ? Avait-il voulu avertir son journal avant la gendarmerie ? Celle-ci les guettait peut-être, les encerclait lentement, tandis que Pesenti sétait chargé de les faire parler, de distraire leur attention.

L’ex-réalisateur de TV atteignit la porte avant le journaliste. Les six mois d’efforts physiques avaient encore développé ses muscles, et, jadis, il avait pratiqué des sports assez violents.

— Un instant, monsieur Pesenti.

Daniel apparut comme par miracle.

— Où as-tu trouvé cette arme ?

— Dans sa voiture.

C’était un petit pistolet automatique calibre 6,35. Daniel le tenait dans la main droite. Dans la gauche, il froissait une liasse de coupures de journaux.

— Le salaud savait bien ce qu’il faisait. Il y a nos photographies et le récit de l’affaire.

Pesenti reculait à l’intérieur de la pièce, jetant des coups d’œil inquiets autour de lui.

— Il n’y a pas d’autre issue, murmura Hervé. Les fenêtres donnent dans le vide. Mieux vaut ne pas filer par-là. Pourquoi êtes-vous venu ? Les gendarmes attendent-ils votre signal ?

— Je ne suis pas un indicateur de police, répondit Pesenti. Mais, lorsque mon correspondant m’a parlé de vous par hasard, je me suis douté de quelque chose. Ainsi, vous vivez ici depuis six mois sans que personne ne se doute de rien ?

Ce qui inquiétait Hervé, c’était ce pistolet dans la main de Daniel. En décembre, le jeune garçon s’était procuré le même pour tuer un C.R.S. Il n’osait pas lui demander l’arme, ignorant quelle serait sa réaction. Après six mois de vie commune, il n’avait pas encore résolu le mystère que représentait son enfant. D’une façon fugitive, il enregistra ce constat comme un échec.

— Pourquoi étiez-vous armé ? lança Daniel de sa voix provocante. Vous aviez peur de nous ? Me prenez-vous pour un assassin crapuleux ? Savez-vous pourquoi je l’ai tué, ce sale flic ?

Pesenti regardait dans la direction d’Hervé, et ce dernier lut de la peur dans ses yeux gris.

— J’ai commis un crime politique. Ce C.R.S., je l’avais vu matraquer une toute jeune fille dans une porte cochère. Elle était tombée par terre, et il lui lançait des coups de pied dans le ventre.

Le journaliste pinçait les lèvres, mais Hervé savait ce qu’il aurait répondu sans la menace du pistolet. On n’avait jamais retrouvé cette toute jeune fille en question. De plus, comment reconnaître, dans l’homme en civil que Daniel avait abattu, le militaire casqué et muni de lunettes contre les gaz lacrymogènes qui faisait de la répression au mois de mai ?

La plupart des journaux avaient écrit que Daniel, ayant appris par hasard que la famille de l’homme habitait ce quartier, l’avait guetté des jours durant avant de se décider à lui tirer quatre balles dans la poitrine.

— Cette jeune fille est morte. On a fait disparaître son corps, comme celui de plusieurs étudiants tués au cours de cette nuit-là ! criait Daniel. Voilà pourquoi je ne peux rien prouver. Personne n’a eu le courage d’enquêter sur ces disparitions.

Hervé examinait le doigt qui frôlait la détente de façon dangereuse, n’écoutait son fils que distraitement. Y avait-il eu des disparitions, vraiment ? Son rôle de journaliste n’aurait-il pas dû être d’enquêter dans ce sens pour atténuer la responsabilité de son fils ? Il frissonna, baissa la tête. Il devait s’avouer qu’il ne croyait pas du tout à cette version donnée par Daniel.

— Nous allons partir, murmura-t-il.

Surpris, son fils se tourna vers lui. La voix douce de son père cassa ses nerfs. Il parut se décontracter et recula de quelques pas.

— Tu devrais me donner cette arme, dit Hervé.

Les yeux de Pesenti sautaient de l’un à l’autre. Daniel finit par se décider, et Hervé Barron empocha l’arme.

— Si j’avais eu peur de vous, dit Pesenti, je n’aurais pas laissé mon pistolet dans ma voiture. Il y a quelques années, j’ai été attaqué sur les routes désertes de cette région, et, depuis, je trimbale cette arme dans le coffre à gants. Je suis venu de mon propre gré. Il n’y a pas de gendarmes qui attendent mon signal. Je ne désire pas me faire votre complice, mais mon rôle n’est pas de vous livrer. Partez, et je vous jure de n’alerter la gendarmerie que dans deux heures.

— Je ne vous crois pas, dit Daniel.

Il ressortit si rapidement, que son père ne put le retenir. Il dut tapoter sa poche pour stopper l’élan de Pesenti.

— Désolé, mon vieux. Il va certainement mettre votre bagnole en panne. Pour atteindre la route, il vous faudra bien une heure. Vous serez également obligé de faire du stop.

Se résignant, Pesenti haussa les épaules.

— Ma bagnole est très ancienne. Puis-je vous poser une question ?

— Pourquoi pas ?

— Croyez-vous ce qu’il dit, au sujet de l’homme qu’il a abattu ?

Hervé détourna les yeux. Pesenti insista :

— Même des journaux non alignés mettent en doute sa version des faits. Il a monté le coup à ses camarades qui ont été interrogés par la police. Ne croyez-vous pas qu’il aurait surtout besoin d’être soigné et que son cas relève de la psychiatrie ?

Barron l’avait pensé au début. Maintenant, il n’en était plus tout à fait sûr.

— Ce qui est certain, c’est que les événements de mai 68 l’ont traumatisé, mais il y a probablement une autre explication. Quel enfant était-ce, avant les événements ?

Comment répondre qu’il n’en savait rien, qu’il avait toujours cru que son fils était un second lui-même, que, pour son confort moral et familial, il l’avait classé une fois pour toutes comme un Hervé bis. En fait, il ignorait tout de son fils.

— Je comprends que vous ne répondiez pas. C’est dur, et je vous plains. Je n’ai qu’une fille, mais si jamais… Peut-être aurait-il fallu faire confiance à la justice. Il ne vous restera jamais que cette solution.

Puis, il sourit, car, en parlant, il regardait toujours par l’ouverture de la porte.

— Il m’a crevé les deux pneus avant. En le voyant partir, j’ai cru qu’il allait réduire le moteur en bouillie.

Daniel avait réussi à se calmer, entre-temps. Il y avait aussi cette histoire avec un ouvrier agricole. Quel potentiel de violence s’était accumulé chez lui ?

— Il était étudiant en lettres ? Quel métier envisage-t-il ?

— Je ne sais pas.

— Jusque-là, avait-il fait de bonnes études ?

— Moyennes.

Pourquoi répondre ? Pesenti publierait un article à sensation qui le ferait remarquer, et lui vaudrait peut-être une place de rédacteur en chef ou quelque emploi équivalent.

— M’autorisez-vous à relater ces événements le plus objectivement que je le pourrai ?

— Vous n’avez pas besoin de ma permission.

— Si. Voyez-vous, Barron, vous m’êtes sympathique. J’aimais bien ce que vous faisiez à la télévision, et votre licenciement m’a écœuré. Pourtant, je ne suis pas un homme très engagé. Je voudrais vous aider dans la mesure du possible. Un article favorable, même dans un petit journal de province, peut changer les esprits. Si je suis venu, c’est autant pour vous rencontrer, vous, que lui.

Hervé restait songeur, mais un peu de joie se glissait en lui. Il se secoua comme pour échapper au piège de l’attendrissement sur lui-même.

— Je ne vous demande pas ce que vous allez faire. Mais, réfléchissez. Ce n’est peut-être pas la meilleure solution.

L’entrée du garçon l’interrompit.

— On va l’enfermer dans la chambre, expliqua Daniel. On bloquera la porte. Il lui faudra des heures pour arriver à sortir pour donner l’alerte.

Pesenti marcha vers la chambre en question.

— Même si je me libère avant, vous pouvez compter sur quatre à cinq heures de sursis. Je n’interviendrai pas avant.

— Pourquoi nous feriez-vous des cadeaux ? répliqua Daniel.

Contrairement à ce que craignait Hervé, Pesenti ne répondit pas. Il aurait pu dire que c’était pour le père qu’il agissait ainsi, mais se taisait pour ne pas commettre de maladresse irréparable.

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