Ce qui me vient de ma mère :
— les ballades d’Elton John de 1969 à 1975, sommet de la musique pop mondiale
— toujours voir les Woody Allen le jour de leur sortie
— le meilleur vin rouge n’est pas le plus cher
— l’insatisfaction, se plaindre sans cesse, ne jamais être content de rien
— la myopie
— le romantisme
— les attaches fines
— la bonne éducation
— les rougissements
— le snobisme
— savoir bien s’habiller
— aimer la solitude
— ne pas avoir peur de rompre
— les auteurs russes
— manger le foie gras avec sa fourchette
— l’indépendance
— ne pas avoir honte de pleurer en public, ni se retenir de pleurer devant la télé
— le complexe d’infériorité
— le gigot d’agneau rôti à l’ail
— les baisers dans le cou
— l’esprit critique acéré
— la gentillesse avec autrui, la cruauté avec soi-même
— le goût des ragots
— Singin’ in the rain de Gene Kelly et Stanley Donen
— la grasse matinée, avec le petit déjeuner au lit, l’odeur du pain grillé le matin
— l’amour doit être passionnel, inconditionnel, fusionnel et jaloux, quitte à durer peu
— l’amour est prioritaire sur tout le reste de l’existence
— ne pas dire « ce midi »
— L’envie de lire.
Ce qui me vient de mon père :
— la fantaisie
— la folie des grandeurs
— le gros nez
— les maux de gorge fréquents
— le grand menton
— les yeux couleur de pluie
— une manière très bruyante d’éternuer deux fois en effrayant toute la maison
— aimer la fondue bourguignonne ou savoyarde
— la lucidité
— Brooks Brothers
— le sarcasme
— l’égoïsme
— l’obsession sexuelle
— dire « souliers » pour « chaussures », « chandail » pour « pull-over » et « illustrés » au lieu de « bandes dessinées »
— le sens de la fête
— aimer les feux de cheminée
— le goût des femmes jeunes
— les belles voitures
— les Marx Brothers
— les Vêpres de la Vierge Marie de Monteverdi
— se foutre de l’opinion des gens
— la bande originale d’American Graffiti
— le complexe de supériorité
— les îles tropicales
— faire ses courses dans les duty-free
— il est possible d’ingurgiter un saucisson entier en moins de cinq minutes
— être archicool en permanence, mais s’énerver de temps en temps pour un détail
— ronfler la nuit
— le solipsisme de Plotin
— le sans-gêne est une qualité
— L’envie d’écrire.