19

La femme prit une mine dubitative quand elle vint ouvrir à Erlendur. Le vent, qui avait tourné au nord, soufflait en bourrasques sèches et glacées. Erlendur resserra contre lui son imperméable. Il n’avait pas prévenu de sa venue et la femme, une dénommée Kristin, se tenait face à lui, immobile sur le pas de la porte, avec une expression butée, comme si elle n’avait aucune intention d’accepter cette visite inattendue. Erlendur lui expliqua qu’il était en quête d’informations remontant à l’époque où le père de Maria avait perdu la vie. Kristin affirma ne pouvoir lui être d’aucun secours en la matière.

– Pourquoi est-ce que vous remuez ça après tout ce temps ? s’enquit-elle.

– À cause du suicide, répondit Erlendur. Nous participons à une étude internordique sur les causes de suicide.

Debout dans l’embrasure, Kristin se taisait. C’était la sœur de Magnus, le père de Maria. Ingvar, l’ami de ce dernier, avait conseillé à Erlendur d’aller l’interroger car il pensait que Leonora lui avait peut-être parlé de l’accident mortel de Magnus au lac de Thingvellir. Kristin habitait seule. Ingvar avait précisé qu’elle ne s’était jamais mariée, qu’elle était restée célibataire toute sa vie et qu’elle recevait sûrement très peu de visites.

– Si vous me permettiez d’entrer, suggéra Erlendur en frappant ses pieds sur le sol pour se réchauffer, on n’en aura pas pour bien longtemps.

Au terme d’une hésitation embarrassée, Kristin finit par céder. Elle referma derrière eux et frissonna.

– Il fait drôlement froid, remarqua-t-elle.

– Oui, c’est vrai, convint Erlendur.

– Je me demande bien pourquoi vous ressortez cette histoire après tout ce temps, nota-t-elle, apparemment pas très ravie, une fois assise avec son hôte dans le salon.

– En interrogeant des personnes qui connaissaient Maria, j’ai découvert diverses informations dont je désirerais discuter avec vous.

– Pourquoi vous enquêtez sur elle ? C’est la procédure habituelle dans ce genre d’affaire ?

– Il n’y a pas d’enquête sur Maria, précisa Erlendur. Nous exploitons les données que nous avons recueillies. Il y a eu une enquête sur l’accident de Thingvellir à l’époque et la manière dont les choses se sont déroulées est tout à fait claire. Mon intention n’est pas de reprendre cette investigation. Les conclusions quant au caractère accidentel du décès de votre frère sont définitives.

– Que cherchez-vous, alors ?

– Permettez-moi d’insister sur ce point : les conclusions dont je viens de parler ne seront pas remises en cause quoi qu’il advienne.

Kristin ne saisissait toujours pas. Elle était âgée d’une bonne soixantaine d’années, avait des cheveux courts et ondulés. Elle était belle, d’une constitution plutôt frêle, et opposait à Erlendur un regard soupçonneux qui laissait présager qu’elle s’entourerait de précautions.

– Dans ce cas, que me voulez-vous exactement ?

– Rien de ce que vous me direz, que ce soit maintenant ou plus tard, ne pourra modifier le rapport qui a conclu au décès accidentel de votre frère. J’espère que vous avez bien compris.

Kristin prit une profonde inspiration. Peut-être commençait-elle à saisir où Erlendur voulait en venir bien qu’elle feigne le contraire.

– Je ne comprends pas ces sous-entendus, s’agaça-t-elle.

– Il n’y en a aucun, répondit Erlendur. D’ailleurs, je n’ai aucune envie de rouvrir un dossier classé d’aussi longue date. Que Leonora vous ait confié des éléments que nous ignorons ou non, cela ne changera rien. Vous étiez très amies, à ce qu’on m’a dit.

– En effet, convint Kristin.

– Vous a-t-elle parlé de ce qui s’est passé ?

Erlendur se savait en terrain périlleux. Il n’avait rien de plus que d’infimes soupçons : une légère contradiction entre les propos d’Ingvar et une enquête bâclée ainsi que cette relation mère-fille aux liens plus resserrés qu’il n’en avait jamais connu de toute sa carrière. On pouvait s’imaginer que Kristin connaissait d’autres détails pour peu qu’elle ait été la confidente de Leonora. Si, aussi étrange que cela paraisse, elle avait tu un détail toutes ces années, il était possible qu’elle le révèle, dans certaines conditions. Elle semblait être une femme honnête et sérieuse, c’était un témoin qui avait probablement fait le meilleur choix dans une situation difficile.

Le silence se posa sur le salon.

– Que voulez-vous savoir ? demanda-t-elle finalement.

– Tout ce que vous pouvez me dire, répondit Erlendur.

Kristin le fixait.

– Je ne vois pas où vous voulez en venir, répéta-t-elle d’un air toutefois plus hésitant.

– On m’a raconté que votre frère Magnus n’avait jamais touché au moindre moteur et qu’il n’y connaissait rien en mécanique. Dans un rapport de police datant de l’époque, il est consigné qu’il avait bricolé le moteur la veille de l’accident. Est-ce vrai ?

Kristin ne lui répondit pas.

– Son ami, un certain Ingvar – c’est d’ailleurs lui qui m’a suggéré de venir vous en parler –, m’a confié que Magnus ne s’y connaissait pas du tout en mécanique.

– Oui, c’est vrai.

– Or, Leonora a déclaré à la police qu’il avait bricolé le moteur.

Kristin haussa les épaules.

– Je n’en sais rien.

– J’ai parlé à une ancienne amie de Maria qui affirme avoir toujours eu le sentiment qu’un événement qui n’a jamais été révélé s’était produit au lac. Elle pense que le décès de Magnus n’a pas été qu’un banal accident. Ce sentiment se fonde sur très peu d’éléments, seulement sur des dires de Maria selon lesquels, peut-être, il devait mourir.

– Il devait mourir ?

– Oui, c’est comme ça que Maria s’est exprimée en parlant de son père.

– Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? s’enquit Kristin.

– Son amie l’ignorait, mais elle pensait que, peut-être, il fallait comprendre que c’était son destin de périr ce jour-là. Pourtant, on peut aussi comprendre cette phrase d’une autre manière.

– Laquelle ?

– Que, peut-être, il avait mérité de mourir.

Erlendur observait Kristin. Elle ferma les yeux, ses épaules tombèrent.

– Vous pouvez me confier quelque chose que nous ignorons à propos de l’accident survenu au lac, ce jour-là ? avança-t-il avec précaution.

– Quand vous dites que ça ne changera rien aux conclusions sur…

– Vous pouvez me raconter tout ce que vous voulez, les conclusions de l’enquête menée à l’époque sont définitives.

– Je n’en ai jamais parlé à personne, commença Kristin d’une voix si basse qu’Erlendur devait tendre l’oreille. Ce n’est que lorsque Leonora était sur son lit de mort.

Erlendur percevait comme c’était difficile pour cette femme. Elle s’était accordé un long moment de réflexion. Il s’efforçait de se mettre à sa place. Elle ne s’était pas attendue à recevoir cette visite, et encore moins à la proposition qu’il venait de lui faire. Elle semblait ne plus voir aucune raison de se méfier de lui.

– Je crois qu’il me reste un peu d’aquavit d’Aalborg dans ce buffet, déclara-t-elle en se levant. Je peux vous en proposer ?

Erlendur accepta. Elle apporta deux verres à liqueur qu’elle posa sur la table et les remplit à ras bord. Elle vida le premier d’une traite alors qu’Erlendur en était encore à lever le sien. Puis, elle se resservit et reprit une gorgée.

– C’est vrai qu’aujourd’hui elles sont mortes toutes les deux.

– Tout à fait.

– Et que, par conséquent, cela ne changera rien.

– Je ne pense pas, en effet.

– Je ne sais rien à propos de l’hélice de ce bateau à moteur, précisa Kristin.

Elle demeura un moment silencieuse avant de poursuivre :

– Pourquoi donc Maria a-t-elle fait cela ?

– Je l’ignore, répondit Erlendur.

– La pauvre petite, soupira Kristin. Je me souviens si bien d’elle du vivant de mon frère. Elle était leur rayon de soleil. Elle était leur seul enfant et ils l’ont élevée avec un amour infini. Quand Magnus est mort à Thingvellir, on aurait dit que ses jambes s’étaient subitement dérobées sous son corps. Ça valait pour toutes les deux, pour Maria et Leonora. Je sais que Leonora était très amoureuse de mon frère, au point qu’il lui aurait presque caché le soleil. Et la gamine était très proche de lui. Voilà ce qui m’échappe. Je ne comprends pas ce qu’il avait dans la tête.

– Il ? Vous voulez dire Magnus ?

– Après l’accident, la mère et la fille ne se quittaient pas d’une semelle. Leonora protégeait tellement Maria que c’en était trop. Je crois qu’elle la surprotégeait. Les autres pouvaient à peine l’approcher et nous, la famille de Magnus, pas du tout. Les liens qui nous unissaient se sont dissous avec le temps. En fait, Leonora a coupé toute relation avec nous, avec la famille paternelle de sa fille, après l’accident. Ça m’a toujours semblé très étrange. Mais je n’ai appris toute la vérité qu’un peu avant le décès de Leonora. Elle m’a demandé de venir la voir avant de s’en aller, elle était clouée sur son lit de mort, extrêmement faible, et savait qu’il ne lui restait que quelques jours à vivre. Nous n’avions aucun contact depuis… depuis une éternité. Elle était dans sa chambre, elle m’a demandé de fermer la porte et de venir m’asseoir à son chevet. Elle avait quelque chose à me confier avant de dire adieu à ce monde. Je ne savais franchement pas à quoi m’attendre. Alors, elle s’est mise à me parler de Magnus.

– Vous a-t-elle dit ce qui s’est passé au lac ?

– Non, mais elle était furieuse contre lui.

Kristin remplit une nouvelle fois son verre d’aquavit. Erlendur refusa d’en prendre un second. Elle vida le sien d’un trait avant de le reposer doucement sur la table.

– Et maintenant elles sont parties toutes les deux, reprit-elle.

– Oui.

– Elles formaient presque une seule personne.

– Que vous a avoué Leonora ?

– Que Magnus s’apprêtait à la quitter. Il avait rencontré une autre femme. J’étais déjà au courant, il me l’avait raconté à l’époque. Enfin, c’est pour cette raison que Leonora m’a demandé de venir la voir. Elle a plus ou moins laissé entendre que j’avais participé à une sorte de complot contre elle. Elle ne l’a pas dit de façon directe, mais je l’ai bien senti.

Erlendur hésitait.

– En d’autres termes, il lui était infidèle.

Kristin hocha la tête.

– Ça avait débuté quelques mois avant son décès. Il me l’avait confié. Je crois qu’il ne l’avait dit qu’à moi et je ne l’ai pas répété à qui que ce soit. Ça ne regarde personne. Magnus a annoncé à Leonora qu’il voulait mettre un terme à leur mariage. Elle en a été profondément affectée, m’a-t-elle dit. Elle tombait des nues. Elle aimait mon frère et se consacrait tout entière…

– Il lui a révélé cela à Thingvellir ?

– Oui. Ensuite, Magnus est mort et je n’ai jamais soufflé mot de son infidélité. Ni à Leonora, ni à quiconque. Il était décédé et je me suis dit que ça ne regardait personne.

Kristin inspira profondément.

– Leonora m’a reproché de ne pas l’avoir prévenue dès que j’ai appris qu’il la trompait. Magnus a dû lui dire que j’étais au courant. En ce qui me concerne, il me semblait préférable qu’elle l’apprenne de sa bouche. Elle s’est montrée extrêmement butée et rancunière à mon égard. J’avais l’impression qu’elle pensait encore que je l’avais trahie, même après toutes ces années. Quand elle est morte… je n’ai pas eu la force de me rendre à son inhumation. Et aujourd’hui je le regrette. À cause de Maria.

– Ça vous est arrivé de parler de l’accident avec Maria ?

– Non.

– Vous pouvez me dire qui était cette femme que Magnus avait rencontrée ?

Kristin avala une autre gorgée d’aquavit.

– Qu’est-ce que ça changerait ?

– Je ne sais pas, répondit Erlendur.

– Je crois bien que c’est justement pour cette raison que Magnus a tellement hésité à lui dire, à cause de l’identité de celle qu’il voyait.

– Comment ça ?

– La femme en question était une bonne amie de Leonora.

– Ah, je vois.

– Elles ne se sont plus jamais adressé la parole après ça.

– Avez-vous, à un moment où à un autre, établi un lien quelconque entre cette affaire et l’accident ?

Kristin regarda Erlendur d’un air grave.

– Non, où voulez-vous en venir ?

– Je…

– Pour quelle raison vous intéressez-vous à cet accident seulement maintenant ?

– J’ai entendu parler de ce qui est survenu à…

– Le décès de Maria laisserait penser à autre chose ?

– Non, répondit Erlendur.

– Pourtant, elle a dit à une de ses amies que, peut-être, Magnus devait mourir, c’est bien ça ?

– C’est exact.

– J’ai toujours considéré ce qui est arrivé là-bas comme un terrible accident. Pas un seul instant, je n’ai envisagé qu’il ait pu s’agir d’autre chose.

– Mais… ?

– Il n’y a pas de mais qui tienne. Il est trop tard pour changer quoi que ce soit.

La station de taxis était située en plein centre-ville, dans un bâtiment qui avait connu des jours meilleurs. Il avait abrité une boîte de nuit, dans un passé où les jeunes hommes mettaient de la brillantine, portaient la banane, où leurs petites amies étaient coiffées à la Bardot et où un rock tout frais arrivé d’Amérique avait déchaîné les foules sur les pistes de danse avant de sombrer dans le silence. La moitié du bâtiment avait été transformée en station de taxis et le calme régnait désormais dans les parages. Deux hommes d’âge mûr jouaient au rami. Le sol était tapissé d’un lino jaune plein de trous, la laque immaculée des murs avait depuis longtemps cédé le pas à la crasse et ce n’était pas demain la veille qu’on trouverait le désodorisant permettant d’atténuer les relents d’humidité qui émanaient du parquet et des murs en bois. En entrant ici, on avait l’impression de faire un bond de cinquante ans en arrière. Erlendur ne boudait pas son plaisir. Il s’attarda un instant au milieu de l’espace pour humer l’histoire des lieux.

La standardiste leva les yeux. Voyant que les joueurs de rami n’avaient aucune intention d’interrompre leur partie, elle demanda à Erlendur s’il voulait qu’elle lui appelle une voiture. Il s’approcha pour la questionner au sujet d’un chauffeur, un certain Elmar.

– Elmar, le 32 ? s’enquit la femme qui avait eu son heure de gloire à la même époque que le bâtiment.

– Oui, je suppose.

– Il est en route, observa-t-elle, vous voulez l’attendre ? Il ne va pas tarder. Il mange toujours ici, le soir.

– Oui, c’est ce qu’on m’a dit, répondit Erlendur.

Il la remercia, puis alla s’installer à une table. L’un des joueurs leva les yeux et lui lança un bref regard. Erlendur lui adressa un signe de la tête, mais ne reçut aucune réponse. On aurait dit que le rami était la raison d’être de ces deux hommes.

Il feuilletait de vieux magazines lorsque le chauffeur de taxi apparut à la porte.

– Il veut te parler, lui cria la femme depuis le standard. Elle désignait le policier. Il se leva pour saluer l’arrivant qui lui serra la main et se présenta. C’était Elmar, le frère de David, le jeune homme disparu. Âgé d’une bonne cinquantaine d’années, le visage rond, il était plutôt enveloppé. Ses cheveux commençaient à se clairsemer et ses fesses avaient fondu à force de rester éternellement assis derrière le volant. Erlendur lui expliqua ce qui l’amenait à mi-voix. Du coin de l’œil, il voyait les joueurs de rami tendre l’oreille.

– Vous êtes encore là-dessus ? interrogea Elmar.

– On est sur le point de classer l’affaire, répondit Erlendur sans plus de précision.

– Ça ne vous dérange pas si je mange pendant qu’on discute ? demanda Elmar alors qu’il s’asseyait à la table la plus éloignée des joueurs. Il avait apporté son repas dans une boîte en polystyrène, un frichti acheté dans quelque magasin d’alimentation. Erlendur s’installa avec lui.

– Vous n’aviez pas une grande différence d’âge, observa-t-il.

– Deux ans, j’ai deux ans de plus que lui. Vous avez du nouveau ?

– Non, répondit Erlendur.

– En fait, David et moi on n’était pas très proches. En fait, mon frère ne m’intéressait pas beaucoup. Pour moi, c’était un gamin. Je passais plus de temps avec mes copains et les gens de mon âge.

– Vous avez réussi à vous faire une opinion sur ce qui a pu arriver ?

– Non, si ce n’est qu’à mon avis il s’est suicidé. Enfin, vous comprenez, il n’avait pas le genre de fréquentations ou d’activités qui auraient pu amener quelqu’un à lui vouloir du mal. David était un brave garçon. Dommage que les choses aient tourné comme ça.

– Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

– La dernière fois ? Je lui ai demandé de me dépanner pour aller au ciné. À cette époque-là, j’étais constamment à sec. Tout comme aujourd’hui. David travaillait parfois après les cours et il économisait. Je vous ai déjà raconté tout ça.

– Et… ?

– Non, et rien. Il m’a prêté de l’argent, point. Enfin, vous comprenez, je ne pouvais pas savoir qu’il allait disparaître ce soir-là, alors les paroles qu’on a échangées n’étaient pas mémorables, c’étaient des banalités, merci et à la prochaine.

– Donc, vous n’avez jamais été très proches ?

– Non, on ne peut pas dire.

– Vous ne vous êtes jamais fait de confidences ?

– Non, je veux dire, c’était mon frère et tout ça, mais on était très différents, enfin… vous voyez…

Elmar mangeait goulûment. Il glissa dans la conversation qu’en général il ne s’accordait qu’une demi-heure de pause pour le repas du soir.

– Savez-vous si votre frère avait une petite amie avant sa disparition ? demanda Erlendur.

– Non, je ne crois pas, il n’avait pas de copine.

– Un de ses amis dit qu’il avait rencontré une fille, mais c’est une information très vague.

– David n’a jamais eu aucune petite amie, répondit Elmar. Il attrapa son paquet de Camel, en proposa une à Erlendur qui refusa. En tout cas, pas à ma connaissance, ajouta-t-il en jetant un œil à la table des joueurs.

– Non, je vois, observa Erlendur. Vos parents ont longtemps espéré qu’il reviendrait.

– Oui, ils… ils n’en avaient que pour David. Ils ne pensaient qu’à lui.

Erlendur eut l’impression de déceler dans la voix d’Elmar une certaine amertume.

– On a terminé ? demanda-t-il. Je me disais que j’aurais peut-être le temps de faire une petite partie avec les gars.

– Oui, excusez-moi, répondit Erlendur en se levant. Loin de moi l’idée de gâcher votre dîner.

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