10. « L’Homme qui était arrivé trop tôt »

Témoignage de Louise Baltimore.


J’ai eu un avant-goût de ce que le Conseil avait dû ressentir. J’avais dit à ces neuf génies pitoyables que ma mission était vitale pour le succès du projet et ça les avait renversés comme autant de quilles. À présent, c’était Sherman qui faisait la même chose avec moi. Je soupçonnais son autorité d’être aussi fallacieuse que naguère la mienne, mais n’osais le faire remarquer et puis… il pouvait avoir raison. Je ressentais la même crainte superstitieuse de désobéir à un message du futur.

Cela dit, j’avais tout intérêt – portée par mon souci de sécurité, d’aucuns diront ma trouille – à tenter de discuter la proposition. Lawrence et Martin n’avaient même pas ça. Eux, ils ne voyaient pas d’inconvénients, à supposer que quelqu’un dût retourner là-bas, à ce que je dirige un raid de commando vers le funeste hangar en cette nuit funeste. Ils pouvaient rester assis bien peinards tout au bout du temps, et se faire le grand plaisir de jouer aux devinettes avec moi quand je me repointerais avec un nouvel échec.

J’avais une prémonition très peu scientifique, très primitive : j’allais échouer de nouveau. Je crois que Sherman le savait.


Tout se régla très vite : il y avait juste quelques détails à aplanir.

Lawrence avait été horrifié d’apprendre mon écart avec l’objectif lorsqu’il m’avait déposé. Il fit plancher ses équipes sur le problème et bientôt fut en mesure de m’assurer qu’il pouvait me déposer dans un rayon de vingt-cinq centimètres autour de l’objectif. Je ne le croyais pas, mais à quoi bon lui dire ?

Les détails pratiques, de mon côté, étaient infiniment moins compliqués. Ce serait bien un raid de commando. Je choisis pour m’accompagner trois de mes meilleurs agents : Mandy Djakarta, Tony Louisville et Minoru Hanoi. Pas de mascarade cette fois-ci. On débarquerait comme des voleurs dans la nuit. Notre objectif : pénétrer dans le hangar, trouver le paralyseur et ressortir sans être vus.

Je confiai à Tony le choix de l’équipement et le plan d’attaque.

Je suppose qu’il avait dû subir le même bourrage de crâne que moi. Du moins avait-il vu les mêmes films. Les uniformes qu’il nous dégotta n’auraient pas été déplacés dans un film sur la Seconde Guerre mondiale. Nous étions tous vêtus de noir, avec gants et espadrilles assorties et il s’était même muni de suie à étaler sur nos visages – Mandy exceptée, qui n’en avait pas besoin.

Nous avions des ceintures pour arrimer le matériel, mais notre seul équipement était l’appareillage de détection grâce auquel on espérait localiser le paralyseur. Pas d’armes ce coup-ci. Assommer quelqu’un ne ferait qu’amplifier les problèmes.

Martin Coventry papillonnait comme une vraie mère poule pendant que nous attendions, alignés, l’entrée en congruence de la Porte. Il avait la bouche pleine de conseils de dernière minute.

« Vous serez là-bas de 11 heures à minuit. Nous voyons Smith arriver à 23 h 30 et repartir une heure plus tard. Donc, pendant une demi-heure, vous allez vous trouver dans le hangar avec lui et…

— On marchera sur des œufs », termina pour lui Minoru. « On a déjà vu tout ça, Martin. Vous voulez venir avec nous pour nous tenir la main ?

— Ça ne fait jamais de mal de tout revoir encore une fois.

— On l’a fait, Martin, lui assurai-je. C’est un grand hangar. On a un million de coins pour s’y planquer et puis, il ne sera pas très bien éclairé.

— Je suis plus préoccupé par votre côté, remarqua Tony. Si jamais il faut qu’on dégage pendant qu’il est en train de fouiner dans le coin, vous avez intérêt à ouvrir cette Porte bien gentiment sans faire de bruit.

— Je n’aime pas ça, dit Mandy. Pourquoi ne pas déposer la Porte à l’extérieur du hangar et entrer ensuite ? »

Martin prit un air douloureux. « Parce qu’il y avait des gardes en faction cette nuit-là.

— Oh ! que je n’aime pas ça ! dit Tony, sombrement.

— On n’y peut rien. Faites-nous juste confiance. Lawrence et moi, on va mettre tous les suppresseurs en action. La Porte apparaîtra à l’endroit prévu et elle arrivera sans le moindre bruit. »


On dira ce qu’on voudra, mais la Porte fut loin d’arriver aussi tranquillement que ça.

Je pouvais encore entendre les échos se réverbérer dans le hangar vide lorsqu’on y mit le pied. Je n’étais pas inquiète outre mesure puisque je savais qu’on était seuls et que le bruit n’était pas assez fort pour porter à l’extérieur de l’édifice. Mais je me rappelle avoir songé que Lawrence aurait intérêt à faire du meilleur boulot pour notre récupération.

« En plein dans le mille », murmura Mandy en montrant le sol en béton.

Elle avait raison. Ma brève incursion dans ce même bâtiment quelques heures plus tôt – ou quelque trente-neuf heures plus tôt, tout dépend du point de vue – avait été utile pour sélectionner un point d’accès et de sortie pour la Porte. Nous avions choisi l’angle nord-ouest, derrière ce qui restait de la queue du 747 et d’autres fragments importants du fuselage. L’ombre y était assez épaisse pour nous contraindre à utiliser nos lampes-crayons afin de scruter rapidement les alentours et d’éviter de trébucher sur quelque chose.

Une fois que je me fus repérée, je fis signe en silence aux trois autres de se déployer et de commencer les recherches. Je sortis moi-même mon détecteur et me dirigeai vers l’endroit où s’était trouvée l’arme lors de ma dernière visite dans le hangar.

Tous les sacs-poubelles avaient été déplacés. Logique. Ils avaient eu presque deux jours pour trier les débris et ils avaient bien avancé. Je commençai donc à chercher, rampant en silence comme un chat parmi l’amoncellement cauchemardesque des décombres.

Un quart d’heure plus tard, je rampais toujours et l’aiguille du détecteur n’avait pas frémi d’un demi-millimètre.

Je sifflai doucement et presque aussitôt mes camarades se matérialisèrent hors des ténèbres ; tête contre tête, on tint conciliabule.

« Je ne trouve rien.

— Moi non plus, dit Tony.

— Rien de rien. »

Minoru se contenta de hausser les épaules et faire non de la tête.

« Des idées, quelqu’un ?

— Ces bidules réagissent à l’alimentation du paralyseur. Peut-être qu’il est à plat.

— Ou que quelqu’un l’a sorti du hangar.

— Peu probable. » Je m’aperçus que je me mordillais l’ongle du pouce. « Il sera là dans quinze minutes. On se prend dix minutes, pour garder une marge de sécurité. Allumez vos lampes, regardez dans tous les coins possibles, ne vous en faites pas tant pour le bruit. Si on ne le retrouve pas, on se planque sous la queue pour attendre le retour de la Porte.

— On est bien partis pour faire chou blanc, pas vrai ? dit Mandy.

— Ne sois donc pas si pessimiste.

— Tous les voyageurs du temps sont pessimistes. »


Ce fut la seule contribution de Minoru à la conversation. Moi, je ne sais pas si je suis pessimiste de naissance ou si ça m’est venu après. Ce que je sais en tout cas, c’est que j’ai eu toutes les raisons d’embrasser cette philosophie. Un exemple : ça faisait trois ou quatre minutes que je retournais des bricoles diverses quand j’entendis Tony lancer le roucoulement sourd sur lequel nous étions convenus dans les vestiaires. On l’avait piqué à quelque Cherokee dans un film des années 30 et ce cri était censé signifier : « Je l’ai trouvé ! »

Il l’avait trouvé, pas de doute. On convergea vers lui. J’avais le cœur battant. On était vraiment en passe de s’en sortir. Et puis, je vis Tony faire signe à Mandy, lui dire de s’arrêter. Ce qu’elle fit aussitôt, glissant en silence pour s’accroupir à vingt mètres de lui. Idem pour moi. Je vis Tony lui indiquer de s’approcher. Minoru apparut sans un bruit à mes côtés, et ensemble, on rampa sur les trente derniers mètres.

L’éclairage était très mauvais. Il nous fallut un moment pour être sûr de ce que nous voyions. La première chose que j’identifiai fut le paralyseur, par terre, à trois mètres d’une rangée de tables pliantes encombrées de débris. Une masse allongée gisait dans l’ombre devant les tables à quelques pas de l’arme. Graduellement, mes yeux confirmèrent mon pressentiment initial : c’était un corps humain.

« Qui est-ce ? chuchota Mandy.

— À ton avis ? » fis-je, amère.

On s’approcha. J’allumai ma torche en veilleuse. C’était Bill Smith.

« Est-ce qu’il respire ?

— Je ne peux pas dire avec certitude.

— Ouais, il respire. Il est simplement assommé.

— Alors, il peut sans doute nous entendre. » Mandy et Tony commencèrent à battre en retraite.

« Merde ! » m’écriai-je, puis je poursuivis, plus bas : « S’il peut nous entendre, on y est déjà, dans la merde.

— Inutile d’aggraver la situation », suggéra Mandy. Je suppose qu’elle avait raison. On recula tous et on s’accroupit. Je demandai : « Il a les yeux ouverts ou fermés ?

— Ouverts, dit Tony. Je suis sûr qu’il m’a vu.

— Qu’est-ce qui s’est passé, à votre avis ? »

Tout le monde contempla la nature morte au désastre et bientôt le scénario devint évident :

Il gisait sur le dos. Les jambes écartées, l’une légèrement repliée, coincée sous l’autre : celle-là allait sans doute s’engourdir et lui ferait au réveil un mal de chien. Le paralyseur était à quelques dizaines de centimètres de sa main gauche ouverte. À quelques centimètres de la droite, il y avait un couteau suisse, sa lame longue ouverte.

Minoru résuma pour nous le scénario :

« Il est entré ici avant notre arrivée. Il a découvert le paralyseur. Sur les scanneurs, nous avons repéré une lueur rouge en provenance de l’arme : fuite de l’alimentation. C’est sans doute ce qu’il a vu lui aussi. Il a sorti le canif, commencé à farfouiller dedans et provoqué un court-circuit.

— L’arme était assez endommagée pour que le faisceau ne soit plus focalisé.

— Sacrée veine en plus qu’elle ait été sur la position “paralyseur”. On pourrait être en train de contempler un cadavre.

— Je ne veux pas entendre de "pourrait", dis-je. Il aurait aussi pu venir quand il était censé le faire, à 11 h 30. Qu’est-ce qu’il fout là à cette heure-ci ? Pourquoi était-il déjà là avant notre arrivée ?

— Il faudra voir ça une fois rentrés.

— Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? On récupère le paralyseur ? »

Je remâchai la question. Je savais que le dommage avait été fait, mais on était quand même venus pour le reprendre et il était là devant nous, alors je le pris. Je l’ouvris et vérifiai que les batteries étaient effectivement à plat, ce qui expliquait pourquoi il n’était pas apparu sur nos détecteurs.

« On le prend. » Je regardai ma montre. « Merde. Ça fait déjà un quart d’heure qu’on est là à bavarder. La Porte revient dans cinq minutes. Tirons-nous en vitesse.

— Sûr qu’il transpire un max. »

Je braquai ma lampe sur lui. Tony avait raison. Sous peu, monsieur Smith allait baigner dans une mare. J’essayai de m’imaginer à quoi tout cela rimerait pour lui. Il nous avait tout au plus entr’aperçus, mais ça suffirait à lui flanquer une trouille bleue. Il avait surpris quelques phrases. Je ne savais plus exactement ce qu’on s’était dit de compromettant qu’il aurait pu entendre.

Mais quelle que soit la façon d’envisager la chose, on avait dû lui paraître bizarrement menaçants.

Et qu’est-ce que je pouvais y faire ? Rien. Je fis signe à mon équipe de se replier vers le coin nord-ouest du hangar.

Je commençai même à les suivre, sur une vingtaine de mètres.

Puis je me retrouvai immobilisée. Je n’avais pas souvenance de m’être arrêtée. C’était comme s’il y avait eu dans l’air quelque chose de si visqueux que j’étais devenue incapable de le traverser. Je voulus continuer, mais impossible. Je fis demi-tour et me précipitai vers lui.

Il n’avait pas bougé. Je m’agenouillai à côté de lui et me penchai jusqu’à être sûre qu’il pût me voir. Je me rappelai mon grimage noir ; il ne pouvait sûrement pas me reconnaître même après notre brève rencontre presque deux jours plus tôt.

« Smith, dis-je. Vous ne me connaissez pas. Je ne peux pas vous dire qui je suis. Mais ça va aller mieux. Vous êtes simplement paralysé. Vous avez mis le nez dans quelque chose qui…» Stop, Louise. Tu en dis trop. Mais jusqu’où ne pas trop en dire ? Et pourquoi même lui parlais-je ?

Je transpirais à présent tout autant que lui.

« Je voulais… Smith, vous mettez en danger un projet plus vaste que vous ne pouvez l’imaginer. Oubliez tout ça. »

Seigneur. Comment pouvait-il oublier ? Est-ce que j’aurais oublié, moi ? Et vous ?

« Il va se produire un paradoxe si vous ne laissez pas tomber tout ça. »

Je me sentis soudain glacée. Je savais très bien ce qu’il pensait.

« Oh ! non. Ce n’est pas nous. Vous croyez que c’est nous qui avons provoqué la collision, mais non, je vous le jure, ils allaient de toute façon…»

Merde. J’en avais déjà trop dit. Je crus voir tressaillir le coin de ses lèvres, mais c’était peut-être mon imagination. Il n’y avait que le lent soulèvement de sa poitrine et les rigoles de sueur.

Apparemment, tout ce que je touchais tournait en eau de boudin. Croyez-le ou non, jusqu’à récemment encore, j’étais considérée comme un crack.

Je l’abandonnai et rejoignis en vitesse mon équipe.

Au moment voulu, la Porte apparut et nous la franchîmes tous les quatre.


Il y eut des récriminations. Je gâchai un temps précieux à engueuler Lawrence et Martin pour la merveilleuse efficacité de leur pronostic. Je me rappelle avoir fait remarquer que je m’en serais mieux tirée avec une boule de cristal ou du marc de café, et autres amabilités du même genre. Je n’avais aucun mal à me sentir absolument dans mon droit ; je n’avais pas fait de conneries, ce coup-ci. On nous avait dit que Smith ne se pointerait pas avant 23 h 30. Je ne fis pas mention de mon bref monologue avec lui, pas plus que n’en parlèrent mes équipiers. Non qu’ils aient su ce que je lui avais dit, mais ils auraient pu difficilement manquer de noter mon demi-tour pour aller lui dire quelque chose.

Tout cela en vain, à moins qu’on ne pût considérer comme positive une sensation de rachat bien imméritée. Je savais aussi bien qu’eux que les mesures adoptées avant notre départ étaient désormais invalidées par la situation chaotique de la trame temporelle. Nous aurions tous dû réaliser qu’il ne fallait plus compter sur les scanneurs pour obtenir des renseignements fiables.

Et une fois encore, il y avait eu des changements durant ma brève absence.

Apparemment, à peine mon équipe avait-elle franchi la Porte que quantité de choses étaient soudain devenues plus claires dans les cuves des scanneurs temporels. La censure était partiellement tombée et les opérateurs pouvaient désormais discerner des séquences restées auparavant obscures. L’une des premières choses était que Smith avait pénétré dans le hangar à 22 h 30. Ils furent même capables de le voir découvrir le paralyseur, le ramasser et se mettre comme un imbécile à farfouiller dedans. Toute la suite s’était déroulée de manière fort similaire à la description de Minoru. Mais bien sûr, à ce moment, il était trop tard pour nous rappeler.

Martin était dans tous ses états, à essayer de comprendre pourquoi la censure temporelle était en train de se lever. Je ne pouvais certainement pas l’aider. Je n’ai jamais été une théoricienne. Si j’avais une opinion en la matière, c’était simplement que Dieu avait lui aussi ses coups, qu’il nous jouait ses petits tours en douce. Libre arbitre, mon œil !

L’autre grand changement, c’était Sherman : sa bouche était à présent une création beaucoup plus réaliste. Il avait également ajouté un nez à ses prouesses faciales. Il était encore loin de pouvoir passer pour un être humain même par une nuit sans lune, mais il était devenu du moins un intéressant humanoïde.

Je n’arrêtais pas d’observer sa bouche. Je finis par me convaincre qu’il n’y avait franchement aucune ressemblance. Il fallait être un zombi effrayé, obsédé, acculé et émotionnellement épuisé pour vouloir lire un sourire en coin sur ces traits de plastique.


J’étais la seule à simplement envisager la fenêtre B. Je n’avais encore révélé à personne que j’avais personnellement éliminé la D, ce qui rendait ma position difficile à défendre. Tout le monde comptait sur l’aide de Sherman. Il restait coi.

Puis on apprit que j’étais à nouveau convoquée devant le Conseil si bien que la décision fut remise. Martin et Lawrence admirent que ce retard était le bienvenu car ils désiraient tester leur équipement temporel. L’objectif était de créer un univers statistique ayant quelques traits en commun avec l’univers « réel » – quoi que ce terme pût signifier à présent. Ils savaient qu’ils ne pouvaient plus examiner le passé ni savoir avec certitude si ce qu’ils observaient était le réel ou bien une probabilité, mais ils espéraient au moins être capables d’exprimer les choses sous la forme de pourcentage. Je trouvais que ça serait chouette, surtout si c’était encore moi qu’ils comptaient expédier. Jusqu’à présent, on s’était gourrés tout au plus de quatre cents mètres dans une dimension spatiale et d’une heure sur la dimension temporelle. Martin m’avait un jour confié que pas moins de douze dimensions étaient impliquées dans la manœuvre de la Porte. Je n’avais aucune envie de me gourrer sur l’une des dix restantes.


La seconde réunion avec le Conseil était de la même eau. Je leur présentai par deux fois ma démission et je crois que la seconde, ils ont bien failli l’accepter. Je leur répétai une fois encore que cette mission était vitale pour le succès du projet, mais je soupçonnais l’argument de commencer à faire léger.

Je fus incapable de suivre la plus grande partie de la discussion. Elle était essentiellement d’ordre technique et me passait loin au-dessus de la tête. Le reste semblait lié aux problèmes politiques internes au Conseil. Il y avait au moins trois factions – à vrai dire, c’était peu pour un groupe de cette taille – et l’une d’elles ne cessait d’osciller. Au bout du compte, ils m’autorisèrent un autre voyage.

Martin avait surmonté son dégoût de la salle du Conseil et m’avait accompagné lors de cette seconde entrevue. Il dit aux conseillers que rien ne pourrait être entrepris avant au moins 10 heures. J’adressai une prière de gratitude silencieuse aux dieux s’ils existaient. Je n’avais pas eu un seul instant de repos depuis près de deux jours.

Et j’avais besoin de parler à Sherman.

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