XXIV

Les journées en duo avec Ginette Saint-Preux s’écoulèrent avec aisance, n’était la complexité croissante du stage qui avait contraint Adamsberg à prendre des notes sous la dictée de sa coéquipière. Passage en chambre d’amplification, production de copies de l’échantillon par appareil de cyclage thermique.

Bien, Ginette, comme tu voudras.

Mais Ginette, aussi bavarde que tenace, repérait le regard flou d’Adamsberg et revenait à la charge.

— Fais pas ta mule, c’est pas dur de comprenure. Imagine-toi une photocopieuse moléculaire qui produit des milliards d’exemplaires de cibles. Correct ?

— Correct, répétait machinalement Adamsberg.

— Les produits d’amplification sont marqués d’un indicateur fluorescent qui facilite la détection au balayage laser. Tu comprends-tu mieux maintenant ?

— Je comprends tout, Ginette. Travaille, je te regarde.


Noëlla l’attendait le jeudi soir, campée sur son vélo, le visage souriant et résolu. Une fois le matelas déroulé au sol de la boutique, elle s’y allongea sur un coude et tendit le bras vers son sac à dos.

— Elle a une surprise pour toi, dit-elle en en sortant une enveloppe.

La jeune fille l’agitait sous ses yeux en riant. Adamsberg s’était redressé, méfiant.

— Elle a obtenu une place sur le même vol que toi, mardi prochain.

— Tu rentres à Paris ? Déjà ?

— Je rentre chez toi.

— Noëlla, je suis marié.

— Tu mens.

Il l’avait à nouveau embrassée, plus inquiet que la première fois.

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