Les sortilèges de mademoiselle Rose


L’attaque la plus terrible que l’Association a subie s’est déroulée il y a neuf ans.

Une conjugaison de magies ténébreuses, contre notre sanctuaire de la rue du Horla.

Pas de hordes, cette fois, pas de gros bras ni de front bas. Des énergies monstrueuses, un maelström puissant et maléfique qui s’est acharné pendant des heures.

Walter et moi avons lutté de toutes nos forces pour contenir cet assaut. Le Sphinx, quant à lui, praticien médiocre, nous a grandement aidés en dénichant dans l’armurerie quelques artefacts sur lesquels appuyer notre magie défensive.

Nous n’avons jamais su d’où provenait cette attaque. Mais la façon dont elle s’est arrêtée, comme une source brusquement tarie, et la noirceur qui s’en dégageait, tout cela portait la marque d’une action démoniaque.

À la suite de cet épisode douloureux, qui aurait pu signer la fin de l’antenne parisienne de l’Association, nous avons fait ce que nous aurions dû faire depuis longtemps : placer nos bureaux sous la protection d’un sort permanent, suffisamment puissant pour décourager toute nouvelle intrusion. Trente-sept mages venus des différentes sections de l’Association se sont réunis chez nous, le temps de tisser un enchantement dont bénéficient l’immeuble tout entier et nos étages en particulier, la clé de voûte du sort étant la porte d’entrée du bureau…


Comment Walter, envoûté, possédé, transformé en gebbet, a-t-il pu tromper la vigilance du sortilège et franchir le seuil de notre sanctuaire ?

Je ne vois pour l’instant qu’une explication et elle est terrifiante : un démon dissimulé à l’intérieur d’un humain est capable de court-circuiter un enchantement…

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