Des mois plus tard, je revins à Varsovie. Je me retrouvai devant la porte de l’appartement délabré, rue Kanonia, dans la vieille ville. Me reconnaissant, Maria comprit immédiatement pourquoi j’étais là.

Elle n’eut pas besoin de me poser de question. Son sourire et son regard étaient éloquents. Elle me parut plus fatiguée. Mais la lumière dans le clair de ses yeux était aussi fraîche, aussi éternelle que dans ceux d’une enfant.

— J’ai fait traduire le texte et je l’ai lu, dis-je.

Elle approuva d’un signe de tête en accentuant son sourire.

— Et vous, l’avez-vous lu ? En avez-vous une traduction ?

— Abraham Prochownik me l’a raconté.

— S’il n’est pas mort sur la croix, demandai-je, comment est-il mort ?

Elle haussa les épaules, agacée d’avoir à prononcer cette évidence.

— Vous parlez de qui ? De mon Jésus ? De mon Yechoua à moi ? Je vous l’ai dit… à Auschwitz.

FIN



[1] A cet emplacement du rouleau, manque un fragment du texte : la macule de l’humidité a engendré une déchirure.

[2]Ici, une déchirure supprime trois lignes de texte en biais, épargnant, sur le côté gauche du rouleau, quelques mots qui ne permettent pas à eux seuls une reconstitution fiable.

[3]Cette partie du rouleau est fortement détériorée, sans doute pour avoir été manipulée plus que les autres. L’humidité et l’usure rendent illisibles une vingtaine de lignes. Ensuite, sur autant de longueur, seuls quelques fragments sont déchiffrables.

[4]Ici, le rouleau a été déchiré, peut-être volontairement. La partie manquante est importante et les deux bords déchirés sont retenus ensemble par une couture de fil de soie rouge.

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