XVI

C’est pas la première fois qu’une petite poulette me double. Leçon de modestie, mon frère. D’humilité. Ça te ramène l’orgueil à zéro. Et puis, te l’avouerais-je ? Je me dis que ça m’apprendra à faire du contrecarre à Zoé. In petto, comme causent les anglo-italiens, je vois dans la trahison de Kasleen une espèce de rédemption. On aura un chouette avenir, Zoé et moi. On sera heureux. Avec pas beaucoup d’enfants. Bien, parfait, mettez-m’en six caisses avec robinet. Seulement, pour pouvoir déguster l’avenir, il faut se dépatouiller du présent, et ce ne sera pas commode.

Cette forêt de mitraillettes qui me cernent ne m’émeut pas outre mesure. Je pense que ces tordus sont tellement certains que je leur cache le cadavre, et ils tiennent tellement à me faire dire où je le planque, qu’ils se garderont bien de me buter pour l’instant.

Tu vois, le nœud gordien (comme on dit vulgairement) de cette affaire, c’est l’instant démentiel où j’ai eu l’idée aussi sotte que grenue d’embarquer le cadavre dans ma propre tire, l’autre noye. Suis leur raisonnement : ce cadavre leur est indispensable. Je l’enlève. Ensuite je fais semblant de les faire chanter. Tu comprends bien qu’après ça, pas un instant ils ne doutent de ma culpabilité. J’ai beau, par la suite, jurer sur mon honneur de flic-Bayard, sans peur et sans trop de reproches, que j’ai agi de la sorte pour les démasquer, tu penses qu’ils s’en tapotent la jugulaire, ces braves ! Comment leur faire admettre que j’ai agi d’INSTINCT, exactement comme un homme INFORMÉ ? Là est le prodige san-antonien. La démonstration absolue de son don de flic, par l’absurde.

J’ai cravaté un corps, et, au lieu de confondre les meurtriers, moi, grand flic, j’ai amorcé une opération chantage. Elle tourne court. Là-dessus le cadavre disparaît. Je crois qu’ils l’ont récupéré, mais il paraîtrait que non. Et eux, de leur côté, ne doutent pas un instant que je l’aie mis au frais (nécessairement). Tu te rends compte d’un salmigondis !

Cela dit, il représente quoi, une fois mort, ce Merdanflak ? Il a gobé les bijoux de la couronne d’Angleterre avant de canner ? Ou bien on lui a tatoué sur la fesse gauche la formule d’un nouveau missile absolu terre à terre ou solstice ? Voilà qui serait intéressant à découvrir. Amusante, l’énigme, non ? Un bistrotier de banlieue, honorablement connu, puisqu’il est le premier adjoint de sa commune, occupe ses loisirs à faire dissoudre des cadavres d’Arabes. Les gens de son organisation (ou d’autres, après tout ?) tentent de le faire disparaître de façon détournée. Leur plan échoue. Apprenant qu’on a tenté de le liquider, le bistrotier vient au renaud auprès de la bande. On le bousille brutalement et on emporte son corps. Pourquoi prendre un tel risque ? À compter de cet instant, le San-Antonio se met à brouiller les brêmes, manière de faire joujou, et c’est l’effarement de la bande, le sauve-qui-peut, les cellules qui s’affolent… Le cadavre disparaît de l’auto du commissaire bien-aimé. Qui l’a volé ? Pour le conduire en quelle morgue ? Personne ne sait plus rien, ni d’un côté ni de l’autre, tout le monde se soupçonne. Tout le monde se tient par la barbichette ! Insensé, hein ?

Moi, ma position est ambiguë, si tu veux me permettre un terme savant. Parce que, mon bon camembert-à-pieds, mes deux choses lune : ou bien je laisse planer le doute, et ils me tortureront sans me buter ; ou bien je parviens à les persuader que je ne suis pour rien dans le second rapt du macchab, et alors ils se déferont de moi rapidos, car il n’est jamais bon de laisser respirer longtemps un officier de police judiciaire auquel on a fait subir des sévices et autres marinades dans l’anchois salé.

Voilà, voilà, ce que je veux te dire…

Là-dessus (ou là-dessous, pour les antipodistes) deux archers outillés me passent des menottes aux menottes et aux chevilles (rien qui m’agace autant que d’être entravé avec mes propres instruments de travail) et me font quitter la pièce.

On ne va pas loin.

Dans le renfoncement de l’église, à droite du chœur. Là, deux fortes cordes tombent de la voûte : ce sont celles des cloches. Leur vue, si tu me permets, me donne le bourdon ! Je pressens du machiavélique apostolique non romain dans l’aventure en gestation. En gestapo, plutôt. Car je commence à les connaître.

Je me demande ce qu’ils mijotent, ces bœufs.

Je l’apprends assez rapidement.

Tu vas voir, c’est simple mais il fallait y penser. Moi, à leur place, je ferais breveter le système, car il est mieux que « D ».

Pour commencer, on m’ôte le cabriolet de la main gauche, tu piges ? Ensuite, on passe la boucle libérée autour de la chaînette située au niveau de mes chevilles, tu suis bien ? Me voici donc penché en avant comme un monsieur auquel ses mœurs permettent d’en héberger un autre.

Après quoi, les infâmes font un nœud tout ce qu’il y a de coulant à la corde d’une des cloches et me le glissent au cou. Ils serrent, juste ce qu’il faut pour que le chanvre me cravate étroitement, mais sans m’étouffer. Un monsieur obligeant soulève ma main gauche et m’oblige de la porter au-dessus de ma tête. Il m’invite à saisir la corde. Tout semble paré. On va chercher le faux superintendant Fouketts lequel semble assumer la direction de la bande. Aurais-je gravement blessé le sieur Himker, tantôt, en lui floquant mon cure-pipe, pour qu’il passe la paluche à un suppléant ?

Fouketts s’approche, examine l’installation, grommelle un « parfait, parfait » en bon français et me dit :

— Je suppose que vous avez compris la règle de ce petit jeu, commissaire ? Imaginez-vous que le précédent propriétaire de la conserverie a fait électrifier les cloches, conséquence d’un vœu, sans doute. Nous allons déclencher la sonnerie. Aucune importance, les rares habitants de l’île sont des nôtres et ne s’étonneront pas de ce tocsin nocturne. À chaque mouvement de la cloche, la corde qui subsiste pour pallier les nombreuses ruptures de courant remonte d’un bon mètre. Tenez-la bon de votre main libre afin d’amortir sa brusque traction, sinon vos vertèbres cervicales claqueront comme des spaghetti secs. Vous avez bien réalisé le système ?

— Très plaisant, dis-je.

Et je lâche la corde.

Que veux-tu que je fasse d’autre ? Le guignol, suspendu à son fil ? San-A. n’aime pas les rôles de polichinelles.

Fouketts a un tressaillement que je ne capte que par son hémisphère sud, vu ma position inclinée, mais qui n’en témoigne pas moins de sa stupeur.

— Que faites-vous ! aboie-t-il.

— Le nécessaire, réponds-je. Écoutez, mon vieux, cessons de jouer aux cons, vous et moi. Ce sont des amusettes de boy-scouts en délire, ça. Si vous avez envie que je meure, branchez votre sonnerie, j’ai affronté tellement de cloches dans ma vie que périr par l’une d’elles sera une fin quasi logique. Si vous avez au contraire envie qu’on discute, déliez-moi et offrez-moi un scotch et un cigare. Vous me prenez pour un quart de Brie gâté, ma parole ! Vous croyez que je me fais des illusions ? Que je ne sais pas pertinemment qu’après avoir parlé je serais nettoyé ? Si vous pensez vraiment cela, c’est que c’est vous le connard, mon vieux.

Et je ris.

Pas un rire méphistomeschoses, non. Rien de réellement provocant. Simplement le rire badin du type qui s’amuse d’une idée folle.

Prend le temps de s’en esbaudir, malgré la gravité de l’instant.

Je remarque la petite rouquine instituteuse, qui, à quelques mètres, pardon : à quelques pieds de là, observe la scène avec intérêt. Quelques pieds, tu parles ! Elle en cramponne un tout beau quand on l’entreprend. Comme disait un pote à moi : « Les fenêtres de sa maison étaient en saillie, ça voulait tout dire ! » Marrant comme les gonzesses ont la faculté d’oubli, de reniement. Un mec, quoi qu’il advienne (même si c’est Quepourra), il garde en mémoire les moments de bonheur que lui a dispensés une gerce. Lui subsiste dans le bas-ventre une émotion indélébile. Mais les polkas : tiens, smoke ! Autant en emporte le bidet ! Les hommes sont cons à ne plus pouvoir se tenir debout. Un jour, ils remarcheront à quatre pattes, je promets. Redeviendront poissons, dans les abysses féminins. Trop grands, trop généreux… Ils savent qu’il ne suffit pas de faire le bien, mais qu’il faut surtout bien le faire. Le mal idem, d’ailleurs. Tout cela est question de conscience…

Le grand cœur qui paraît, aux discours que je lui tiens, n’entame pas la philosophie du pseudo Fouketts. Tu crois qu’il me dit : « Vous parlez comme un sage, mon cher, venez qu’on se fasse cuire une soupe à l’oignon ? » Des clous, oui. Des clous de girafes ! Ou de girofle, voire de giroflée à cinq feuilles. Il pince ses lèvres et dit simplement ceci, qui est de toute beauté, t’en conviendras :

— À votre guise, commissaire. Je vais déclencher le contacteur qui se trouve fixé à ce tableau de bois, contre le mur. La première cloche qui va se mettre en mouvement, c’est l’autre, car les deux sont jumelées pour le carillon. Je pense qu’à partir de l’instant où elle résonnera vous disposerez de quelques secondes pour saisir la corde de la vôtre et ne pas être étranglé. Si vous vous décidez à parler, dites-le vite, car la cloche continue sur sa lancée un certain temps après l’interruption du courant électrique. Cela étant dit, je vous affirme que si vous nous révélez ce qu’il est advenu du cadavre de Merdanflak, nous vous laisserons la vie sauve.

Il s’approche du tableau fatal (bien dit, hein ?) et place son index toujours ganté sur un bitougnot gros comme un caramel.

— Prêt, commissaire ?

Prêt à lui défoncer le portrait, pour peu qu’il veuille bien me faire démenotter, mouais ! Prêt à leur cracher ma façon de penser, à tous ces malfrats en armes.

Clic !

Déclic !

Et c’est parti. Une profonde vibration tombe des hauteurs… Un ronron d’orgues gonflant ses tuyaux… Je sens trembler le nœud dégoulinant à mon cou. La corde voisine s’abaisse, s’abaisse, serpente sur le vieux dallage, puis, brutalement aspirée, se déroule et jaillit en l’air, rectiligne, comme le serpent qui voudrait attraper le sein d’Ève sur le conseil de la pomme (de Georges Magritte ; bien sûr).

Gaffe ! Ça va être à moi.

Il est pas dingue, Fouketts. Il sait que l’instinct de conservation, chez un homme, c’est plus fort que, chez une femme, celui de la conversation. Ma main s’élance à la désespérée au-dessus de ma tronche. Du premier coup se saisit de la corde dure et lisse, assouplie malgré son fort diamètre par des générations de carillonneurs.

« Ding… dong… Dreling… Drelong… Drelong… Dreling… Dong… ding. » Pour commencer, je me retrouve à plat ventre sur le sol glacial.

Une force vigoureuse me ramasse, me refout debout, m’arrache à la pesanteur. Me v’là en valdoche dans l’air. Je domine l’aimable assistance (coupable de non-assistance à personne en danger de morse : ding, dong dong dong, ding !). La paume de ma main est illico en feu. Mes doigts suent comme Eugène.

Je ressens une espèce de dislocation au niveau de l’épaule.

Et puis je descensionne. Brutal contact sur la froide pierre qui pue le sépulcre mal entretenu ! J’en ai de l’incandescence dans les rotules. Plaouff ! Un temps d’arrêt. Espoir. Est-ce fini ? Que non pas. On repart. Le chanvre lisse cisaille ma main.

La douleur me fait geindre. Musique de chanvre !

Mon énergie est bandée (tu penses !). Je m’accroche à cette ficelle désespérément. Ma vie ne tient qu’à un fil : celui-ci. Des froidures me parcourent le fondement, comme lorsque tu vas aux tartisses en chemin de fer. Je monte, je m’écrase, je remonte. Je m’arrache. L’écartèlement. Pauvre Damien ! Des visages me cernent. Hilares. Pourquoi la souffrance d’un homme réjouit-elle ceux qui la provoquent ? Il n’est pas de plus beau spectacle, ni de plus fort.

Une colère démente me parcourt tout, depuis la pointe du A jusqu’à la semelle du Z. Je voudrais pouvoir massacrer ces gens qui se délectent de mes douleurs, s’en repaissent et gavent. Les écraser, les énucléer, les écouiller. Les manger, tiens, si je te disais…

Je monte de plus en plus haut, donc chois de plus en plus durement.

Une cloche en clocherie, en tocsin, en branle-bas, branle-haut, ça remue ferme. Elle m’happe, me recrache. Yo-yo vivant. Parfois, je reste en l’air un temps interminable, par terre également, y’a des temps morts qui chaque fois me couillonnent en me laissant espérer que c’est enfin finito. Combien de temps encore vais-je pouvoir tenir ? Dinggggggg dongggg ! Je me disloque. Et ces vilains ricanements, ces rires de masques cruels ! Salauds d’hommes !

Ma pensée se refroidit. Ma colère me tombe de l’âme. Un instant d’extrême lucidité endort mon mal. Je me convoque pour une réunion de la plus haute importance.

M’y rends.

Ouvre la séance, propose une décision que je vote à l’unanimité plus ma voix.

Le va-tout. Ma vie à qui perd-gagne. À pilou-fesse. À la mords-moi le compucteur.

Je calcule que la période que je passe au sol est d’environ trois ou quatre secondes. C’est peu, si tu veux bien comprendre qu’à chaque impact je subis un léger coup de flou. Ma jambe gauche (la plus belle), me fait un mal affreux. Un mal semblable à une rage de dents. Ça me donne mal au cœur. Tant pis, je surmonterai. Il faut agir. Seulement agir, oublier toutes les tracasseries physiques pendant trois secondes.

« Dinggggggg dongggg ». Je gigote au-dessus de l’assemblée. Je les mate tous. Ils sont cinq en tout. Krakzecs est le plus près, peut-être parce que le plus myope. Il tient sa mitraillette dans ses bras, comme un enfant endormi. Les autres ont posé leurs armes contre le mur, ou remisé leurs pistolets dans leur ceinture. Oui, c’est le moment.

Le moment ou jamais.

Je dévale au bout de mon fil, pataude araignée dont la bobine folle se déroulerait brutalement. Flac, sur les pierres dures. Les méchantes pierres qui sentent les siècles moisis.

Je lâche ma corde. Si je ne réussis pas à desserrer le nœud coulant passé à mon cou et à le retirer, la corde repartira dans les cintres et je serai mort. Il ne me reste plus, peut-être, que trois secondes de vie. Couic !

Bon Dieu, je fonctionne au ralenti. Mais un ralenti relatif. Je vois défiler toute ma vie : M’man, mon enfance, les promenades à la campagne, les souris que j’ai tringlées…

Comme mes doigts sont lents, mais comme ils sont précis. Je chope la corde à l’endroit du nœud. Je tire posément. Ça s’écarte. J’ôte le nœud comme on pose un pull-over. C’est-à-dire que je le quitte. J’ai encore le temps de rattraper la corde. Et il me reste du rabe d’attente, tu imagines ? L’opération qui m’a paru interminable n’a pas duré plus de deux broquillettes. Relativité étonnante du temps. Combien auront vécu leur vie en une pincée de minutes ? Tout le reste étant de l’inutile ? Du superflu. Un informe brouillon.

Je repars au valdingue. Le plus hallucinant, mon vieux bout de machin, c’est que les autres n’ont encore pas réagi, tant ma fulgurance a trompé leur acuité visuelle. Tu comprends : ils me regardent monter, descendre, gigoter… Un spectacle rythmé, ça monotonise l’entendement du spectateur. J’ai seulement fait un geste de trop dans un rituel bien réglé. Il leur faut du temps pour l’enregistrer et l’admettre. Mais San-Antonio, le vaillant, le fort, l’invincible, ne leur laisse pas le temps d’avoir le temps.

À peine parvenu à la hauteur maximale, il se laisse choir de tout son poids sur le camarade Krakzecs. Qui craque sec. Au bruit, répercuté par les voûtes de l’église, je sais que ses vertèbres cervicales ont cédé. On s’aide comme on peut, pas vrai ?

Mais je ne perds pas de temps à réclamer un stéthoscope pour l’ausculter. Avec une rapidité toujours aussi soutenue, je cramponne sa mitraillette. Vois-tu, mon vieux clystère, ce qui différencie les héros des autres hommes, c’est qu’ils parviennent à faire des choses plus rapidement que les autres ne les pensent. Ils ont l’action naturelle, comme certains ont l’orthographe naturelle.

En un tourne-bras j’assure l’arme contre ma hanche. Pas besoin de réfléchir, je te dis. Mon index est déjà dans la boucle d’acier qui protège la détente. Il presse. Le potage s’en va en trombe de la seringue. Et j’arrose, j’arrose ! Une folie de tir. La rafale balaie tout, fracasse tout. Des statues de l’église en perdent leur piédestal, les pieds des stalles volent en éclats. Et je te parle pas des gus que je plombe à tout va. Que ces navetons m’en meurent devant le nez, avec des frimes stupéfaites. La grande liquidation de juillet, camarade. Je me sens en rut de mort, si tu vois ? La bandaison trucidante. J’hécatombe à tombeau ouvert. Tac tac tac tac tac… Les premiers arrivés (au ciel) seront les premiers servis (en auréoles).

Je relève mon arme, juste à l’extrême seconde que ma bonne marchandise va bigorner la frénétique Kasleen. Une aussi jolie rouquine, ce serait dommage malgré qu’elle soit la pire des pires garces. Où la galanterie va-t-elle se loger, Vatel ?

Bon, donc, je saute l’institutrice (pour la seconde fois) et je volte pour face à facer avec Fouketts. Le faux superintendant a une vision complète et panoramique de mon état d’âme. Il sait que je te vais le plomber d’importance. Lui en mettre pour deux cents grammes dans les centres vitaux. Lui perforer le battant, le foie, quelques poumons et lui hacher, sans majoration du devis, dix mètres de boyasse.

Alors il hurle :

— Non, arrêtez !

Et j’arrête.

Non pas que j’aie coutume d’obéir à l’injonction d’un malfrat, tu parles que ô que non !

Mais c’est sa voix, le son de sa voix, qui me bloque. Car il n’est plus pareil. Fouketts vient de me causer avec une voix de femme.

Avant que je sois revenu de ma stupeur (j’y séjourne quelque temps) il porte ses deux mains à son visage.

Tu ne peux pas savoir l’effet que ça fait, un tour pareil. C’est prestigieux. Prestidigieux. Inhumainement réussi. On dirait qu’elle s’arrache la figure. Ses deux mains retombent. Bonjour Dora !

Pour une grande artiste, vous êtes une grande artiste.

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