CHAPITRE XIII

Le centre des communications radiophoniques d’Aigou est une bâtisse carrée, blanche comme neige, et qui ressemble un peu à un blockhaus.

Derrière les fenêtres munies de grilles, les visages joyeux des employés se pressent pour essayer d’apercevoir des bribes de la fête dans les jardins du palais.

La sentinelle somnole dans la chaleur, appuyée contre la lourde.

D’un coup d’œil, l’infaillible, le prodigieux, l’extraordinaire San-Antonio[13] a évalué la topographie, les pions, l’ouverture.

— Allons sur la face de la maison qui ne comporte pas de fenêtres, ordonné-je.

Une fois là, j’explique mon idée aux deux autres :

— Je vais faire semblant de me bagarrer avec Pinaud. Toi, Sirk, tu vas foncer chercher la sentinelle en disant que deux hommes sont en train de s’étriper. Si, comme je l’espère, le gars accourt, tu lui feras le coup du lapin derrière la tranche, vu ? Pour un prestidigitateur chevronné, c’est tout indiqué.

Nous nous étalons dans la poussière, la Vieillasse et moi, et nous faisons semblant de nous étrangler. Sirk contourne la crèche pour crier ce que je lui ai dit de crier.

Voyez-vous, bande de navets flétris, la vie appartient aux psychologues. Quand on prévoit les réactions de ses semblables, on est assuré de toujours les biaiser en canard.

La sentinelle contourne le bâtiment et nous regarde frétiller en se marrant. Enfin, il se penche sur nous pour nous séparer à coups de crosse de fusil.

Sirk, qui connaît son métier, lui place un coup de goumi de ses deux mains croisées. L’autre ne dit rien, mais n’en pense pas moins, et se hâte de déguster la poussière.

— Allez, les mecs, fais-je en bondissant. Au turf, y a urgence.

Comme nous parvenons à la porte, celle-ci s’ouvre et deux employés qui radinaient pour assister à la castagne annoncée à l’extérieur, se trouvent nez à nez avec le canon de mon revolver et avec celui du fusil dont Pinaud s’est emparé.

— Pour la suite du rodéo, restons à l’ombre ! ricané-je en leur poussant l’index de mon tu-tues dans la tripaille.

Ils font ce que font les hommes de toutes les latitudes en pareille circonstance : ils lèvent leurs jolis bras sans muscles.

— Sirk, amène la sentinelle à l’intérieur, je voudrais pas qu’elle chope une insolation.

— C’est déjà fait, se marre Hamar.

— Rentre-la tout de même, pour si des fois un passant passait comme font la plupart des passants.


La salle des messages, c’est la première à droite en entrant.

Je m’y propulse et je m’assieds devant l’appareil émetteur.

— Garde ces bédouins au frais pendant que je fonctionne, Pinuche.

Là-dessus je me repère dans l’appareillage du Centre. Chose curieuse, vu le patelin, il n’est pas trop archaïque. Je mets le contacteur à valve, je branche le pelliculaire-convalescent, je glotemuche le pénétrateur à ondes gondolées et j’y vais de ma chansonnette.

— Allô ! Sana appelle Duralex-Sedlex…

Mon organe fait le grand écart dans le ciel brûlant d’Arabie. Il enjambe les déserts et va se poser dans l’esgourde du correspondant d’Aden, ou d’un de ses collaborateurs.

— Duralex-Sedlex écoute…

— Avez-vous possibilité fréter d’urgence avion pour prendre six passagers à Aigou ?

— Allons faire le nécessaire.

— Dans combien de temps l’appareil peut-il se poser à Aigou ?

Un silence. On sent que le correspondant se livre à un calcul rapide.

— D’ici cinq heures environ.

Je dis au copain de faire au plus vite, vu que nous bivouaquons en ce moment sur une plaque chauffante. Je lui demande de prévenir le Vieux que les agents sont retrouvés, qu’un seul est en vie et que les documents ne sont toujours pas en possession des autres ! L’avion devra se poser à environ deux kilomètres à l’est d’Aigou, derrière une petite dune. Le camarade d’Aden répond O.K. et je le laisse vaquer à ses occupations.

— Maintenant, enfermons ces gaillards dans un coin tranquille afin qu’ils ne puissent pas donner l’alarme ! ordonné-je. Il nous faut cinq heures de tranquillité.

Tout à fait entre nous et la Foire du Trône, je ne suis pas très optimiste. Parce que je ne sais pas si vous vous rendez compte de la situation, mes chéries, mais j’accumule les périls à une vitesse grand C. Les prisons secrètes, avec des gardes morts ou entravés ; le prisonnier évadé dans ma chambre, et maintenant, le centre de transmission neutralisé, ça fait un peu beaucoup. Si nous parvenons à faire encore illusion pendant cinq heures après ce festival Tintin, c’est que notre bonne étoile se plait sous le ciel d’Arabie.

Une fois la sentinelle et les préposés ficelés et bâillonnés dans un hangar où sont rassemblées les ondes défectueuses, je donne le signal du retour.


La fiesta est en train de s’achever. Les invités d’Obolan procèdent à la cérémonie des cadeaux. L’iman lui a apporté une négresse-sport à injection directe, amortisseurs spéciaux, capot profilé et refroidissement par éventail incorporé. Un autre émir lui fait présent d’un petit caïman qui offre la particularité de ne se nourrir que de petites filles prénommées Odile, un autre lui remet une trousse à castrer en argent massif de chez Zermès, un troisième émir lui donne un bonjour d’Alfred de l’époque Byzantine, conservé dans du formol, et le quatrième lui fait cadeau d’un petit enfant de harem eunuque qui a remporté le premier prix de Mysoginie au dernier trimestre et qui a obtenu son B.E.P.C.[14]

Obolan, ému, remercie ses rois mages fastueux. Il offre un thé d’honneur.

Je cherche Bérurier du regard, mais ne l’apercevant pas, j’en déduis que le Valeureux tient compagnie à S 04 H2. Nous fonçons vers nos appartements. Ma décision est prise : il s’agit de les mettre en loucedé. Je préfère me planquer dans les environs en attendant notre coucou plutôt que de me mijoter un infarctus au palais.

Je pénètre dans ma piaule, avec, sur les talons, mes deux assistants, je suis très content de Sirk, voyez-vous. C’est un gars efficace, une fois qu’il n’a plus la possibilité de vous blouser. C’est courant. Combien de gens ne sont honnêtes que parce qu’ils ont les moyens de l’être !

À peine ai-je mis le pied dans ma carrée que mes veines se vident comme si elles étaient pleines d’éther.

L’agent que nous avons délivré n’est plus sous les coussins. Il est agenouillé, les mains liées dans le dos. Assis sur des tabourets, les deux Russes blonds attendent, en fumant d’horribles et pestilentielles cigarettes. Ils ont l’un comme l’autre un pistolet mitrailleur sur les genoux. Je n’ai pas le temps de tenter quelque chose, fût-ce ma chance à la Loterie Nationale. Les deux canons d’acier bleui nous dévisagent déjà de leur petit œil sévère. Je vous jure que c’est intimidant.

D’un mouvement de tête, l’un des blondinets nous fait signe d’avancer.

Nous avançons. Un joli morceau de moment s’écoule, non homologué par Lip. Personne ne parle. Nous nous dévisageons seulement et chacun classe ses pensées par paquets de quatre, histoire de clarifier un peu la conjoncture.

C’est l’impertinent San-A. qui met fin à la grève des glandes salivaires :

— Alors, les gars, fais-je, on se fait cuire une soupe ou bien on se lave les pieds ?

C’est pas du Bergson, en fait d’interpellation, mais ça dit bien ce que ça ne veut pas dire. Le charme est brusquement rompu, si on pouvait appeler charme la tension qui nous muselait.

Le plus âgé des deux Popofs s’amène vers moi, un léger sourire aux lèvres.

Il n’est pas antipathique, ce grand garçon à l’air suave. On dirait un étudiant attardé. Le genre de gars qui est plein de bonne volonté mais qui loupe ses examens parce qu’il lui manque trois grammes de phosphore.

— Vous êtes français ? fait-il.

— Par le mari de ma mère, oui. À qui ai-je l’honneur ?

Il oublie ma question et poursuit :

— Deuxième bureau ?

— À gauche en sortant de l’ascenseur !

Je n’ai pas le temps de laisser mon sourire s’épanouir. Il vient de me balancer un coup de crosse dans les chailles et mes lèvres tuméfiées me semblent soudain épaisses comme celles d’un hippopotame.

On dirait que ça se gâte.

On dirait même que c’est complètement gâté, mes loutes.

Pinaud fait une mine de drapeau mouillé, Sirk, quant à lui, considère l’infaillible San-A. d’un œil critique et désabusé.

Le Russe qui m’a frappé dit un mot à son compagnon. Ce dernier lui tend son pistolet mitrailleur. Lors, nanti des deux armes, mon dilatateur de lèvres grimpe sur un tabouret afin de nous tenir tous en respect plus aisément. Pendant ce temps, l’autre nous fait placer à genoux et nous attache les poignets dans le dos, comme il l’a fait avec Gérard. Nous avons l’air de fidèles en prières, ou de suppliciés attendant que la hache du bourreau s’abatte sur leur nuque.

Sur le moment, je me demande pourquoi ils se livrent à cette séance dans ma chambre alors que des prisons secrètes sont disponibles, avec la panoplie du parfait inquisiteur. Mais je crois piger : ils attendent le retour du Gros. Ils savent que nous sommes quatre et ils veulent tous nous cueillir sans bavure. Ils se méfient des indigènes et mènent leur petite affaire tous seuls. Sans doute redoutent-ils qu’on alerte notre ami et qu’il parvienne à leur échapper ?

Effectivement, une fois que nous sommes agenouillés en rond au milieu de la pièce, les deux hommes continuent d’attendre.

J’ai beau taquiner mes cellules grises, je n’arrive pas à les porter à l’incandescence. Je connais les hommes (les femmes aussi, par la même occasion) et je sais qu’on n’a pas grand-chose à espérer avec ces deux gars d’acier. Ils sont trop vigilants, leurs réflexes sont trop fulgurants (j’en sais quelque chose) pour que nous puissions espérer les feinter. À la moindre tentative, on prendra du plomb.

Un quart d’heure s’écoule de la sorte, dans un silence quasi religieux, très compatible avec notre position. Au fait, que fabrique-t-il, mon Béru ? Dans quelle histoire s’est-il embringué pour ne pas être ici alors que je lui avais donné l’ordre de veiller sur Gérard ? Notez que jusqu’à nouvel ordre sa désobéissance aux ordres est une bonne chose.

Tout à coup, la porte s’ouvre et une grosse femme paraît dans l’entrebâillement. On dirait une bohémienne enceinte. Elle a le teint presque marron, de larges anneaux de cuivre aux oreilles, un foulard écarlate autour de la tête et des cheveux noirs qui lui tombent sur les épaules. Elle porte une espèce de longue robe imprimée qui lui descend jusqu’aux pieds.

En nous apercevant, la femme a un tressaillement et bat en retraite. Mais l’un des deux Russes, celui qui a les mains libres, se précipite et la ramène dans la pièce. Il lui demande, en français ce qu’elle vient faire ici. La grosse bohémienne ne pige pas et exprime son incompréhension par gestes. Les Russes lui font signe de s’asseoir sur le sofa. Elle a une mimique désespérée pour demander « Mais qu’est-ce que j’ai fait, moi ? ». Nos surveillants ne se donnent pas la peine de lui fournir des explications. Alors la bohémienne se résigne. Elle reste tranquille, jouant avec les coussins comme le ferait une petite fille de la campagne en visite chez Mme la Baronne.

Elle en prend un, le lance en l’air, le rattrape en riant. M’est avis que cette donzelle est un peu lézardée du plaftard. Elle saisit un deuxième coussin. La voilà qui jongle en gloussant. Sur le coup, les blondinets sont un peu déroutés, mais ça finit par les amuser, ces simagrées. Surtout que la bonne femme jongle maintenant avec un troisième, puis un quatrième coussin. Ça doit être une artiste ayant participé à la représentation. À un certain moment, la maladroite rate un de ses coussins qui choit au pied du tabouret du haut duquel le mitrailleur d’élite continue de nous tenir en respect.

Avec des petites mines confuses, notre jongleuse va le ramasser. Elle se baisse, et alors c’est le clou de la représentation, mes fils. Tout se déroule si vite que nous n’avons pas le temps de réaliser.

En se baissant pour ramasser le coussin, la bohémienne fait un bond la tête la première.

Elle file un coup de boule dans le ventre du Russe qui fait une cabriole en arrière et s’abat sur le plancher. Sa tête a porté contre une table basse et, à la position de son cou, je me dis qu’il doit avoir une demi-douzaine de vertèbres cervicales de cassées.

La bohémienne, au cours de cette plongée acrobatique, a perdu son turban, ses cheveux et l’une de ses boucles d’oreille.

La trogne magnifique du gars Béru nous est alors restituée. Sans perdre une seconde, le Gros saute sur les pétards.

— Fais gaffe, Béru ! je lui crie.

Car le deuxième Russe plonge sur lui, un couteau à la main. Tout en criant je me suis allongé sur le parquet. Un pied de l’assaillant me heurte le crâne. Je me dis qu’il a dû me le défoncer. J’entends confusément un remue-ménage près de moi. Puis un tic-tac. Silence. Je regarde : le deuxième blondinet est en train de se tortiller sur le sol en se pétrissant sa brioche dans laquelle ce petit écureuil de Béru a planqué trois ou quatre glands d’acier pour l’hiver.

— Eh bien, mes enfants, dis-je, c’est ce qu’on appelle un coup de théâtre.

Je regarde Béru.

— Si Mme Sahara Bernhardt voulait bien nous résumer le premier acte de son mélodrame, ça nous éviterait de mourir de curiosité.

Le Gros se dépiaute en rigolant comme un petit fou.

— J’ai marché sur tes brisants, Gars, me fait-il avec orgueil.

— C’est-à-dire ?

— Moi z’aussi je me suis payé une nana de l’émir.

Nous nous exclamons à qui mieux mieux.

— Que me bailles-tu là, bonhomme ?

— J’ai pas voulu partir d’ici sans être allé faire une petite virée au sérail. Seulement, pour limiter la casse, je m’ai déguisé en bergère. C’était simple, mais fallait y penser. J’ai secoué une perruque dans la malle d’une danseuse et avec des rideaux j’ai confectionné le joli petit ensemble que vous avez vu.

— Tu es le Christian Dior de la Poulaille, complimenté-je. Et alors, raconte !

— Je m’étais repéré une gentille petite négresse bien sous tous les rapports. À la frissonnante, que je l’ai eue ! Mon regard ensorceleur numbère oane, quoi. Quand je m’ai pointé au sérail, ces dames ont cru que je faisais partie de la troupe et elles m’ont offert des bonbons. Moi, en loucedé, j’ai sélectionné ma petite Miss Café-au-lait dans un coin. Elle cause pas français, mais comme elle a du doigté, j’ai pas eu de mal à lui faire comprendre que l’habit ne fait pas le moine ! Elle m’a piloté dans sa carrée personnelle et alors, mes enfants, j’ai eu droit à une séance estravagante. Figurez-vous qu’elle m’a…

— Oh ! ça suffit, Gros, épargne le descriptif, tu vas nous faire censurer. On a mieux à fiche pour le moment.

Je regarde où en sont les deux blonds. L’un est mort, l’autre est décédé. Nous les arrangeons sous des coussins pour les soustraire provisoirement à la vue d’un visiteur.

La grande hécatombe de printemps continue, quoi ! Nous avons une façon de jouer au Petit Poucet en jalonnant notre parcours, qui n’est pas piqué des vers de chez Borniole. Si on s’attarde encore au Kelsaltan, la population de ce valeureux patelin sera en rapide régression.

— Ils vous ont parlé de nous ? je demande à S 04 H2 ?

— Pas un mot. Ils sont entrés dans votre chambre après avoir visité les pièces voisines. Ils fouillaient. Et c’est en fouillant qu’ils m’ont découvert.

— Ont-ils eu l’air surpris en vous trouvant là ?

— À coup sûr.

— Par conséquent, conclus-je, ils n’étaient pas encore descendus dans les prisons. Ce qui revient à dire que, le garde qui s’y trouve ligoté n’étant pas en mesure de nous démasquer, nous pouvons encore sortir du palais.

Je claque des doigts à Béru.

— Puisque tu as des talents d’habilleuse, camoufle un peu notre ami qui fait trop occidental.

— Fastoche, se réjouit le Gravos. En deux coups d’écuyer à Pau, ça va être réglé.

Teinture d’iode, chiftards de couleurs et en effet, nous voyons naître une kelsaltipe sous les doigts magiques du boudiné.

Pinaud mate l’heure.

— Le zinc ne sera là que dans quatre heures, dit-il, où allons-nous nous planquer ?

— Nous verrons.

Là-dessus, la porte s’entrouvre et le doux visage de Lola apparaît.

— Ça y est ? fait-elle.

Je vais vous avouer une chose, mes Jolies Princesses, mais dans le feu de l’action je l’avais oubliée, celle-là.

— Écoute, mon lapin rose, je lui gazouille, nous allons sortir du palais parce qu’il y a urgence. Toi, tu viendras nous rejoindre dans trois heures à l’est de la ville, derrière la grande dune au sommet de laquelle se dresse le mausolée du Vieux Kroumir.

Elle blêmit.

— Mais comprends une chose : les femmes ne peuvent quitter le palais.

Sirk s’emporte en voyant ma mine dubitative.

— Dites donc, commissaire, on va tout de même pas jouer les boy-scouts et risquer de se faire crever pour une gonzesse, non ?

— Salaud ! fait Lola en lui crachant au visage. Tu es donc le démon pour toujours briser ma vie !

Je m’interpose, d’abord parce que c’est pas le moment d’organiser un nouveau combat de catch, ensuite parce que ce que dit la pauvrette fait un peu vieux mélo et que ça n’est pas digne d’une prose de la qualité de celle que je vous livre.

— Qu’est-ce qu’elle a à me chambrer avec sa vie brisée, cette pécore ? gronde Hamar.

— Laisse, je t’expliquerai tout plus tard, coupé-je violemment.

Je réfléchis. Il y aurait bien la solution qui consisterait à la travestir en homme, mais nous n’avons pas le temps de chercher des fringues. Chaque seconde qui s’écoule prépare la catastrophe.

Dans les pires instants, mon sixième sens intervient, pour prêter main-forte aux cinq autres. J’aperçois dans un angle de la pièce un coffre mauresque, en cuivre. Il me semble assez grand pour y loger Lola.

— Colle-toi là-dedans, petite. On va plonger.

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