Un zinzin pareil, ça valait le coup de changer de chapitre, non ? V’là qu’on a affaire à des amazones, mon Lecteur Euthanasique. Brusquement, je réalise la portée de tout ce méli, celle de ce mélo : jusqu’à présent, je me suis heurté à des gonzesses, uniquement. Si tu me passes les deux truandelets du Bar Aka, sans portée notoire…
Mais vrai, c’est la première fois que je vois deux bergères donner l’assaut à un policier, tenter de pénétrer chez lui par effraction et le praliner à la volée sitôt qu’il montre le bout de son pif.
J’essuie les emmerderies inhérentes à une opération de ce genre. Il est rare qu’un flic soit client. Passer de la position d’inquisiteur à celle d’inquisité est démoralisant. J’en ai pour trois plombes à me farcir les copains, le Parquet, l’Identité, toute la joyeuse équipe fringante.
— Vous connaissiez ces filles ?
— Absolument pas.
— Avaient-elles des raisons particulières de vous en vouloir ?
— Elles devaient en avoir puisqu’elles forçaient ma porte, mais j’ignore lesquelles.
Et toutin. Blabla… Questions, réponses… Félicie sur la brèche. Le Toinet, sale petit con, qui se réveille là-haut et rameute. Ces messieurs qui, eux, savent que j’ai démissionné, et en profitent pour me chiater à outrance, bien me courir sur la bite, histoire de me montrer que je suis devenu paria à part entière, tricard honteux de la noble Administration. Ils me coincent sur le fait qu’il y a eu repas de gala à la maison. Toutes ces assiettes, cette verrerie… Je m’explique : j’ai ramené Pinuche et Béru pour croquer. Ils n’avaient pas de bagnole, je leur ai prêté la mienne quand ils ont dû rentrer, mais comme le Gros est un vrai locdu au volant, nous avons fait un tour de quartier pour que je lui en montre le maniement et je me suis fait jeter ensuite au coin de la rue. Footinge. C’est durant mon absence que ces dames intrépides se sont pointées, me croyant parti. Je fais état de la 404 blanche stationnée un peu plus loin. Enfin, les tracasseries paperassières suivent leur cours. Tu les verrais, mes « anciens » collègues, la manière fumière qu’ils comportent avec bibi, ces yeux torves et papilloteurs, ces sourires tout en dents, leur ton suave mais glacial. Ah, fait pas bon s’éloigner de la meute ! Un loup isolé n’est plus qu’un mouton.
Il est plus de deux heures quand enfin on nous moule après avoir évacué les cadavres.
— Mon pauvre grand, soupire maman, quelle épreuve pour toi !
Pour moi ! Et pour elle, donc. Ma Félicie d’amour., Je la chope contre moi, de mon bras valide, et la serre, fort, fort… On a déjà subi pas mal d’épreuves ensemble, m’man et moi. Des coriaces. Et on se retrouve ensuite un peu plus unis, soudés, comme si un nouveau cordon ombilical s’était reformé.
— Je t’aime, ma vieille chérie. Une fois de plus, je te demande pardon d’avoir choisi ce métier.
— Puisque tu l’aimes. L’essentiel, c’est que tu…
Elle ne finit pas, par peur des mots maléfiques. Elle veut dire : « l’essentiel, c’est que tu n’y restes pas un de ces jours ».
Ce soir, je suis passé près. Au plus juste. J’ai réussi à « négocier » le virage, mais c’était du moins cinq à l’horloge.
— Je vais téléphoner à notre docteur pour lui demander…
— Demain…
— Mais, mon chéri, il est indispensable qu’on te fasse cette piqûre antitétanique.
— On a trois jours pour, m’man. J’irai demain, promis.
— Alors je vais t’administrer un fort calmant avant que tu ne te mettes au lit.
— Ecoute, m’man…
Elle pige de suite.
— Oh non, Antoine, tu ne vas pas repartir !
— Il le faut ! Le temps presse. Si je ne débrouille pas cette affaire dans les heures qui viennent, je vais être en bute aux pires emmerdements. N’oublie pas que je n’appartiens plus à la police. Tu as vu leurs gueules à tous, tout à l’heure ? Finie la solidarité professionnelle. En les quittant, je suis devenu leur ennemi. C’est la quarantaine déclarée.
— Mais que vas-tu faire à pareille heure, mon chéri ?
— Des visites.
Mon sourire, qui se veut rayonnant, ne la calme pas.
— Tu es tout pâle… Après un tel choc, je te jure, mon grand, qu’il faut te soigner. Un jour ou l’autre on paie ce genre de chose.
Un jour ou l’autre…
Bien sûr. Tout se paie. Un jour ou l’autre, tu paies ta vie de ta mort. Le cycle infernal. Tout le monde est dans le bain.
Je cesse d’ergoter et j’appelle un taxi.
C’est un petit mecton à frime de jockey qui s’est laissé pousser les moustaches afin de s’affirmer davantage. Le monde est plein de minus qui comptent sur leurs poils pour avoir moins l’air de ce qu’ils sont ; en réalité, ça ne fait qu’accentuer la gravité du cas, une barbouze ou des tifs Louis XIII. C’est pas parce qu’un griffon a les poils longs qu’il a moins l’air d’un chien. Un con poilu fait même plus con qu’un con imberbe. Il se rend suspect. Tu penses à le regarder, alors qu’autrement tu te contenterais de l’ignorer.
Tout ça, et je te prie de m’en excuser, pour te dire, ô mon Lecteur Barbu, que le chauffeur de taxi porte une moustache de fier gaulois à tête de nœud.
Il grinche, regrettant son pucier. Le régime nuiteux doit pas lui convenir, à julot. Les boules Quiès dans les feuilles pour pouvoir en écraser au matin, dans son clapier bruyant, ça finit par lui tartiner les burettes. Vivement la retraite, Merlin Plage, avec crédit personnalisé ! Là-bas, au moins, les pets de voisin sont emportés par le vent du large.
— Champs-Elysées, patron, lui lancé-je le plus joyeusement que je peux, manière de créer une ambiance détendue.
Mais un apôtre dans ce marasme, tu peux pas l’amadouer. Il macère dans des vinaigreries mentables inadouciçables. Il me répond que s’il était patron, il ferait autre chose. Mais que de toute manière ça ne le tente pas, vu qu’il sodomise les patrons tousautanquisont, ce qui doit être, à tout prendre (si je puis dire) plus confortable que de sodomiser un clodo.
On roule mollo. Il aime prendre son temps, le bléchu, profiter de ce que les rues sont libres à cette heure pour se payer l’allure croisière.
Il prend l’avenue du Général-de-Gaulle, puis traverse la place Général-de-Gaulle et s’apprête à virer sur le boulevard Général-de-Gaulle lorsque la clameur que je pousse à cinquante-huit centimètres de ses portugaises le fait patiner.
— Non, mais qu’est-ce y vous arrive !
Un instant.
Je m’arrache comme un dingue de la chignole.
— Hé, minute ! Où qu’ vous allez ? gueule le driveur.
Je m’approche d’une 404 blanche rangée sur le trottoir (y avait plus de place en bordure). Le pneu arrière droit est crevé, la jante complètement écrasée, et je dénombre trois impacts de balles dans la carrosserie, dont l’une a pulvérisé la lunette arrière. Pas d’erreur, il s’agit de la tire sur laquelle j’ai tiré au cours de la soirée.
Le chauffeur se pointe en m’agonisant, comme quoi je lui fais perdre son temps, qu’un taxi de nuit peut pas se permettre de ceci cela et j’ sais quoi encore.
La bouille que je lui propose doit pas être photographiable pour un mensuel sexy car il arrête son gazouillis.
— Police ! grondé-je.
Jamais, décidément, je ne me serai autant vanté d’être de la Rousse que depuis que je n’en fais plus partie.
Et j’ajoute :
— Si tu la ramènes encore, je te fais bouffer ta gueule !
Il se calme. Hésite à s’enfuir. N’ose pas et reste immobile sous sa gâpette à petits carreaux, avec sa moustache de terreur de chiottes pour lui tenir compagnie et lui épargner d’éventuels embruns.
J’ouvre les portières de la voiture, après avoir noté le numéro. Sur la banquette avant, se trouve un fusil à canon scié et des gants de pécari.
Voyons la boîte à gants, now…
J’y trouve du banal : une carte de France ravagée par ses pliures trop de fois dépliées et repliées, une lampe électrique, un tournevis, une boîte de cigarettes à bouts dorés. Je tique : ces sèches sont autrichiennes. Voyez Danube bleu, roi de Rome tubar, François-Joseph…
Je les coule dans ma vague.
A présent, le coffiot. Là, c’est le tout grand panard, ô mon Lecteur Assidu-Laid. Et juge le combien cette expression argotique est judicieuse, car j’y déniche deux paires d’énormes chaussons de feutre pour terre-..euvas. Mais dans le cas présent, ce sont, je subodore, des morues qui les ont chaussées. Et sais-tu pourquoi, dis, belle colique ? Pas seulement pour ne point laisser d’empreintes de godasses, mais pour qu’on ne puisse détecter qu’il s’agissait de souliers féminins.
Bon, ben, c’est tout.
Le taxi, impressionné par ma démarche policière et la sûreté (si tu permets) de mes gestes, attend mon bon vouloir, le petit doigt sur la tirette de sa braguette.
Je regrimpe dans sa caisse en lui jetant l’adresse du claque de maman Angèle.
Une sacrée coriace, cette punaise de serrure. Mais tout vient à poing à qui sait t’attendre, mon joli. Bon, je me pointe dans ce cher petit bordel, si pimpant, intime, familial que c’en est à se demander pourquoi les messieurs qui viennent là ne restent pas plutôt chez eux à calcer leur brancard au lieu de le laisser calcer par les amis et connaissances.
Je retrouve l’aimable livinge, les deux chambres de « travail », la salle de bains qui sent le tout-venant et la savonnette collective. A te dire vrai, je n’attends qu’un renseignement de cette taule : l’adresse privée de la tenancière. Mais j’ai beau fouiller, je ne renouche rien. Pas le moindre faf qui puisse m’éclairer. Cet appartement est un logement de fonction. Il scelle pudiquement la vie privée de cette fort surprenante dame, qui fait reluire, le jour, l’humanité engorgée, et qui, la nuit, joue les Jeanne d’Arc du crime avec une maestria qui donnerait des cauchemars à Buffalo Bill.
Faut que je me grouille, l’Identité Judiciaire est en train de faire son boulot, donc d’identifier Mâme Angèle, et mes ex-tas de confrères vont radiner.
Mais les tiroirs des meubles ne contiennent que des linges de toilette, des martinets, des godemichés, des pots de vaseline, des bouquins pornos et un chapelet à gros grains oubliés céans par un cardinal de passage.
Conclusion : nothing !
J’apprête à tailler lorsqu’un détail me sursaute. In extremis, comme disent les latins angoras grâce à une ultime vue d’ensemble du studio. J’y avise deux appareils téléphoniques. Un noir, normal, à cadran, un autre gris, sans cadran, posé sur une console supportant quelques ouvrages pleins d’illustrations représentant des culs et des c…, nubiles ou poilus comme des bonnets de grognards. J’approche ce dernier et décroche. Rien… Il y a un bitougnot rouge sous la fourche. Je l’enfonce. Une sonnerie d’appel retentit. Je raccroche et me rends dans les deux chambres. Aucun appareil téléphonique ne s’y trouve. Perplexe, je reviens à l’appareil gris et me mets à en suivre le fil, saisi d’une idée aussi géniale que subite. Ce fil plonge dans le plancher. Il me suffit d’écarter avec mon couteau le bord de la moquette pour voir qu’on a percé un trou vertical dans le sol. Donc, l’appareil est relié à un autre qui se situe dans l’appartement du dessous. La défourailleuse émérite n’a donc qu’un étage à gravir pour venir sur son lieu de travail.
Tu vas voir ce que la vie est attrayante, pour peu que tu y mettes du tien. Evidemment, le clapoteux qui ne tente rien, qui n’attend rien, qui ne provoque rien, peut faire tapisserie pendant des millénaires, le cul sur un pliant, à regarder flotter son destin sur l’eau opaque de ses jours[3].
Mais le téméraire à la Sana, décidé, énergique, tisonneur d’aventure, toujours sur ou dans la brèche, ben mon vieux, fais confiance qu’il récolte une sacrée moisson de péripéties, tiens ! Yayaille ! T’as qu’à tendre ton tablier, fillette, pour en ramasser.
Je m’agenouille devant la seconde porte, mon sésame à la main, prêt à caramboler une fois de mieux la maison Yale (travaillez, prenez du pêne, c’est le gond qui manque le moins), lorsque je perçois un bruit de verrou qu’on déverrouille. J’ai pas le temps de dégainer Tu-Tues, la lourde s’en va de devant mon pif. Je me trouve devant deux jambes en pyjama, deux mules vernies noires, un pan de robe de chambre en soie que ça représente des fleurettes blanches sur fond d’azur. Tout juste la pensée m’arrive que ces mules sont masculines. Et déjà, d’une détente féline, comme ils disent, le Santonio pique, boule la tête la première dans le personnage. Au-dessus de moi, à quelque quatre-vingts centimètres par un « hhhan » de douleur privée de souffle pour s’assumer. Le télescopé carabate, effondre un petit meuble genre bonheur-du-jour, qui se déguise en malheur de nuit, le tout dans un fracas de bois précieux éclaté et de porcelaine plus précieuse encore, menu-morcée. Je suis toujours agenouillé. J’ébroue. Ma pauvre épaule a effacé une abominable secousse et des tisons brûlants la titillent.
Je regarde ma victime. S’agit d’un monsieur très aristocratique d’aspect, avec de beaux cheveux blanc-gris bleuté, un regard bleu pervenche, et une médaille pieuse au cou représentant sainte Apoplexie au bain de siège de La Rochelle.
Revenant de sa stupeur et de son télescopage, le monsieur distingué porte la main à la poche de sa robe de chambre en Hermès pur fruit, afin d’y puiser le pistolet qui l’alourdit. Ce que comprenant, je me relève d’une admirable détente, encore plus féline que la précédente, et pose mon pied droit sur sa poche, cependant que, de ma godasse gauche, je lui tire un coup franc direct au temporal. Il abandonne ses projets homicides, son arme et ses esprits, ce que j’en profite pour fermer la porte derrière moi, récupérer son feu et attendre le dévapage du monsieur entre les bras en « v » d’un fauteuil savonarole.
L’événement ne tardant pas à se produire, je me mets à converser.
— Ne cherchez pas votre pistolet, cher monsieur, je viens de le placer sous séquestre. Et il est inutile que vous montiez dans l’atelier de ces dames, au-dessus, c’est moi qui ai actionné le téléphone intérieur ; je crains, ce faisant, de vous avoir réveillé, n’est-il pas vrai ?
Il se relève assez souplement, vu son âge qui n’est plus du premier et encore si peu du second.
Les mains dans ses poches vides (mais pleines de mains, donc), il me fixe sans rancune apparente. Son regard contient davantage de surprise que d’amertume.
— Qui êtes-vous ? me demande-t-il avec un accent issu de germain.
— Le commissaire San-Antonio, pour vous servir.
Il sourit.
— L’ex-commissaire San-Antonio.
— Je vois que vous êtes au courant de bien des choses ?
— C’est préférable.
Un temps. On s’observe, comme toujours dans ces cas-là. T’es là, tu massacres un mec, il récupère, on sait pas quoi se dire. Y a comme de la timidité, tu comprends ? Ça provient du respect humain, ce fâcheux frein qui si souvent t’empêche de t’accomplir pour de bon.
— Vous êtes autrichien, n’est-ce pas ?
Il a un fugace sourcillement. Semble surpris.
— Me permettez-vous de vous donner un conseil amical, cher Herr ?
— ? ! ? ! ? ! me répond-il.
— Habillez-vous et filons d’ici, car la police, la vraie, la ronflante, ne va pas tarder à rappliquer.
Incrédule, il amorce un deuxième sourire qui ferait très joli sur une photo officielle.
— Sceptique ? je demande.
Moue du Distingué.
— Vous avez tort. Dame Angèle est morte, mes ex-collègues sont en train de l’identifier, peut-être est-ce déjà chose faite, et…
Pas le temps d’en bonnir davantage, une sourde rumeur monte des profondeurs de l’escalier.
— Chopez vos fringues et barrons-nous, les voici ! l’houspillé-je.
J’entrouvre doucement la porte. Fectivement, ça tambourine, en bas, à la vitre du concierge. Mon interlocuteur a pigé le sérieux de la situation. Il bondit dans une chambre proche, ramasse à brassée ses hardes et croquenuches et revient à moi, tout pâlot.
En bas, une voix demande :
— Angela Albrecht, je vous prie ?
Et explique, laconique :
— Police !
— Deuxième et troisième gauche ! répond un bonhomme effaré.
L’homme aux cheveux blancs m’interroge du regard.
— Il faut grimper par l’escalier, dis-je, grouillez !
Je coupe la lumière, tire doucement la porte derrière nous. On s’élance dans l’escadrin au pas de charge de velours. Troisième, quatrième, cinquième. Un couloir terminé par un second escalier plus modeste. On s’y engage et ça nous parvient au dernier, sous une vaste tabatière à travers laquelle on voit la lune comme je te vois. Mon compagnon se reloque précipitamment.
Pendant qu’il, moi je m’assois par terre pour attendre que ça se passe.
— Vous croyez qu’ils monteront jusqu ici.
— Pourquoi le feraient-ils, ils ne cherchent personne, ils viennent seulement perquisitionner chez Angèle.
— Est-il vrai qu’elle soit morte ?
— Authentique. Je l’ai abattue moi-même sur mon perron.
— Vous !
— Bé, je l’avais prise pour un homme, et elle avait commencé par me tirer dessus, j’ai une épaule à moitié démolie. Toujours est-il qu’avant de trépasser, cette pauvre femme m’a parlé. Oh, très peu, car elle arrivait au terme de son voyage, mais enfin, peut-être m’a-t-elle dit l’essentiel ?
— Vous croyez ? fait l’Elégant.
— Elle m’a parlé de vous.
— C’était pourtant une femme fort discrète.
— L’imminence de la mort a raison de la discrétion la mieux ancrée, car la mort est indiscrète, cher monsieur, philosophé-je, que tu dois en prendre plein les badigues et comprendre quel écrivain follement émérite je suis.
Il hausse les épaules :
— Et que vous a-t-elle dit de moi ?
— Rien de très important au plan de la personnalité, mais passionnant au plan général ! Elle a murmuré : « L’Autrichien est chez moi, il faut le prévenir tout de suite ; il y a beaucoup d’argent à gagner. »
Poum !
Tu te rends compte, les inventeries que je suis capable ? Où il va chercher ça, le Santa, merde ! Si c’est pas franc le génie du siècle, c’est au moins celui de ces six derniers mois, non ? Pour phosphorer de la manière que voilà, avancer des pions sculptés à l’improviste en faisant croire que c’est le Roi.
Ce que je lui torpille laguche est-il plausible ? Point d’interrogation à la ligne.
En tout les cas, j’ai mis l’accent convaincant.
Il reniflotte deux trois petits coups, comme le ferait un camé, rien laisser perdre de sa blanche.
— Je pense que j’ai bien fait de suivre son conseil, ajouté-je en désignant les étages inférieurs de mon pouce renversé. Du moins pour vous. Car dans la diplomatie, on n’aime pas trop les scandales, bien qu’on les étouffe la plupart du temps.
Nouveau bon point.
Je progresse.
Mon processus est entamé. Le procès suce !
Cela dit, j’aimerais bien savoir ce qu’un respectable membre de l’ambassade autrichienne peut avoir à fiche avec une maquerelle assassine.
Pas toi, l’Affreux ?