Conclusion

Le Vieux est radieux comme un premier mai ensoleillé. Il me presse la main avec énergie, chaleur et émotion.

— Bravo, San-Antonio. Voilà du beau, du bon, de l’excellent travail.

Je proteste :

— Un travail qui a bien failli ne rien donner. Si je n’avais pas été frappé par la clémence de ces gens (qui se sont avérés par ailleurs si impitoyables) pour Mme Godemiche, tout ratait et l’habile femme pouvait conserver les documents cachés dans son soutien-gorge. D’autre part, lors de ma première visite à Mme Godemiche, elle m’avait parlé d’une Simca coupé. C’est ce qui a renforcé ma conviction de son appartenance à la bande. Heureusement ma ruse a réussi. Elle s’est crue perdue. Ferdinand a raison, les gonzesses n’ont pas les nerfs solides.

Le Vieux fronce les sourcils.

— Je veux dire : les dames, patron, excusez-moi.

— Drôle de chef de bande que cette femme de la gentry, hmm ? rêvasse le tondu.

— Habile chef de bande, dis-je. Seul Embroktaviok savait qui elle était. C’était lui qui a fait rentrer Ferdinand à son service. Le comble de la prudence, ç’a été de se faire passer pour une victime de la bande aux yeux de la bande elle-même. C’est la première fois que je vois ça !

Le boss me pose sa main satinée sur l’épaule :

— Vous en verrez d’autres, promet-il.

FIN
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