La porte principale n’était pas fermée à clef. Je l’ai doucement repoussée. Il y avait une ligne de lumière sous celle ; du fond du couloir. Juste la pièce en face de la chambre où Pierre Barnier était mort.
J’ai collé mon oreille à la porte, mon œil au trou de la serrure. Je n’ai rien entendu, mais j’ai vu une chambre discrètement éclairée.
Lentement, j’ai tourné la poignée. Henri était en train de se rhabiller. Il s’est tourné vivement. Puis son regard est allé à sa veste où devait se trouver son pistolet. Brigitte était dans le lit, endormie. Je compris tout de suite qu’elle était ivre-morte. Je ne pense pas que, dans un état normal, elle se soit laissé faire.
Sans ses cheveux plaqués, Henri avait une drôle de tête. Il était blafard. Je suis certain qu’il avait peur. J’ai sorti le petit automatique de ma poche, et son regard s’est concentré sur le petit trou noir.
— Dépêche-toi ! Tu vas filer, si je te revois par ici je te descendrai. Rentre au Majorque et n’en bouge plus.
C’est alors qu’il m’a reconnu. Je crois qu’au lieu de le soulager, ça l’a encore affolé.
— Touche pas à ta veste ! Sors comme ça ! Je te la jetterai quand tu seras en bas.
Je m’écartai de la porte et il sortit. Je fermai à clef derrière lui. Effectivement, je trouvai un pistolet dans la poche intérieure de sa veste. Je l’ai glissé dans ma propre poche. Puis j’ai ouvert la fenêtre et j’ai balancé la veste sur le sol.
Brigitte dormait toujours. Elle était nue sous les draps. J’ai rassemblé ses affaires et je l’ai rhabillée comme j’ai pu. Puis je l’ai prise dans mes bras pour la ramener dans notre chambre.
Je n’ai rencontré personne dans le hall. Brigitte ne s’était pas éveillée. J’ai examiné le pistolet d’Henri. Il était en bon état de fonctionnement et le chargeur était à moitié plein.
Brigitte s’est mise à gémir. Je me suis penché vers elle.
— Jean-Marc ?
Elle n’avait pas ouvert les yeux et j’étais certain que ce n’était pas de la comédie. C’était moi qu’elle appelait, moi dont elle avait besoin.
J’ai pris sa main entre les miennes.
— J’ai froid.
Elle était glacée. Je suis descendu à la cuisine et j’ai demandé du café à Corcel. Il a peut-être lu dans mes yeux qu’il valait mieux faire ce que j’exigeais.
Revenu dans la chambre avec un plein pot de café brûlant, j’en ai fait boire deux tasses à Brigitte. Puis je l’ai couverte soigneusement. Il m’a semblé que son sommeil redevenait plus calme.
Au-dessous de nous, la musique et le chahut continuaient. Je ne pensais même pas que mes collègues, les musiciens, pouvaient avoir besoin de moi. Il était deux heures du matin. Brigitte et moi nous étions seuls dans le tapage.
J’ai laissé la lampe de chevet allumée et j’ai quitté la pièce. J’avais les deux pistolets dans ma poche. Je me suis d’abord rendu au bureau d’Agathe, mais elle n’était plus là. Corcel finit par me dire qu’elle devait être dans la salle. Je suis passé par l’extérieur.
Quand je suis entré, l’orchestre se reposait quelques instants. Agathe, revêtue d’une robe à danser, riait avec les occupants d’une table. Elle ne m’a pas aperçu tout de suite. Les musiciens, eux, me regardaient avec inquiétude, se demandant ce que j’allais faire. Ils avaient soupçonné le drame et devaient craindre que je fasse un esclandre.
Enfin, elle s’est redressée et m’a vu. Son visage exprima une surprise sans nom. Lentement, j’allai vers elle et elle s’approcha rapidement.
— Pas d’histoires, hein ?
— Salope !
— Je t’attends à mon bureau.
Elle passa devant moi, me laissant son parfum discret. Mais je ne pensais qu’à Brigitte. Je n’avais devant les yeux que son visage douloureux.
Dans la cuisine, j’ai foncé vers Corcel. Il m’a regardé, lui aussi, avec inquiétude.
— Combien elle te donnait pour que tu me surveilles ? Tu lui avais raconté que je louais la deux-chevaux ? Dès le premier jour ?
Il encaissa mon poing en plein visage, tituba en direction de ses fourneaux. La femme de service poussa un cri et se redressa. Mais j’étais déjà sorti et je fonçai vers le bureau. Elle m’attendait, assise dans son fauteuil.
Elle encaissa les deux gifles avec crânerie. Puis elle sourit.
— Enfin tu as des réactions de mâle.
J’ai commencé par sortir le pistolet d’Henri. Elle a ouvert de grands yeux effrayés.
— Écoute…
— Celui-là, il est chargé.
J’ai jeté le petit 6,35 sur le bureau.
— Mais celui-là était vide. Bien combiné. Tu as mis le paquet. Yeux roucouleurs et bouche en cœur. Tout juste si tu ne m’as pas dit que tu m’aimais.
Elle restait impassible, les joues un peu rouges à cause des gifles.
— Tu savais que je vous suivais à Béziers, à Sète. Corcel t’avait révélé que je lui louais la deux-chevaux. Tu voulais m’exciter, me pousser à bout. De là toutes tes manœuvres ce soir pour m’affoler encore. Tu avais planqué la 403 derrière la villa. Dans l’espoir que je la découvrirais quand même. Ça n’est pas arrivé tout de suite, et alors tu es venue dans ton bureau. Là, nouvelle offensive. Tu me préviens qu’Henri est armé, tu me supplies de ne pas y aller. Venant de toi, ça ne peut que me pousser encore. À bout d’arguments, tu me donnes ton pistolet. Mais le chargeur est vide. Tu sais que l’homme qui est avec Brigitte est un type dangereux et qu’il me tuera s’il me voit une arme à la main.
Elle m’écoutait avec attention, comme pour se persuader que je savais tout.
— Seulement, il n’a pas eu le temps de réagir. Je te jure qu’il a filé comme une lopette. Tu n’as même pas su en faire un assassin convenable.
Ça allait mieux. Je savais que je ne ferais rien contre elle et cette certitude me soulageait.
— Tu misais sur les deux tableaux. Ou il me tuait et alors tu étais débarrassée de moi, et tu pouvais ficher Brigitte à la porte. Elle ne sait rien, elle. Elle ne risquait pas de te faire chanter.
Je m’interrompis le temps d’allumer une cigarette.
— Ou alors je le tuais. Non pas avec un pistolet vide, mais en supposant que je le désarme. C’était bon pour toi si j’étais devenu un assassin. Nous étions à égalité. Tu parles d’une revanche. Tu pouvais m’ordonner de filer. Te débarrasser de moi. Qu’aurais-tu préféré ?
Elle répondit immédiatement.
— Que tu vives !
— Saleté ! C’était mieux ainsi, hein, pour jouir de ton triomphe ?
— Non. Je t’aurais eu à moi.
D’un paquet posé sur le bureau, elle préleva une cigarette et l’alluma.
— Tu n’as rien compris dans mes intentions. Henri n’est pas un tueur. Il a un pistolet sur lui, mais c’est pour se donner de l’importance. Je suis certaine qu’il ne sait comment s’en servir. Tu as raison, c’est une lopette.
— Alors ?
— Je savais que tu le désarmerais. Mais j’avais prévu un autre dénouement.
— Lequel ?
— Brigitte !
Soudain, elle bondit et me prit aux épaules.
— Mais tu ne comprends donc pas ? C’est sa peau à elle que je veux. Toi, je te veux en vie. Mais elle, je veux qu’elle crève. Et toi, pauvre idiot, tu ne penses qu’à la protéger, l’empêcher de faire des bêtises. Que c’est bête, un homme amoureux !
Je comprenais en effet.
— Méfie-toi, Jean-Marc, une femme amoureuse, c’est dangereux. Je te veux. Tu n’y crois pas, hein ? Depuis que tu m’as mis le marché en main en septembre, tu t’imagines que je te hais. Doux crétin ! Tu crois que j’aurais marché dans ton chantage ? Si je n’avais pas été amoureuse de toi, j’aurais préféré que tu me dénonces. Je ne suis pas une femme qui supporte la contrainte. Mais tu n’as rien compris. Rien.
Elle riait avec des larmes dans les yeux.
— Que fallait-il que je fasse ? Te prendre au même piège, t’obliger à être à moi. Brigitte morte, nous aurions fait disparaître son corps. Personne ne se serait douté. Et tu n’as même pas été capable de tuer la femme qui te trompe.
J’avais la nausée. Elle m’écœurait. Dans ma jeunesse, j’avais lu une histoire pornographique dans laquelle une vieille femme usait et abusait de jeunes garçons. Agathe me donnait le même dégoût. Elle était jeune, jolie, mais elle avait une cruauté de vieillard, une obstination sénile. Et devant sa monstruosité, je me faisais l’impression d’être tout petit, tout jeune.
— Jamais, tu entends ? Jamais ! Mets-toi bien ça dans la tête. Il n’y a aucun espoir pour que je devienne ton amant.
D’un geste, elle essaya de me retenir, de me coller à elle.
— Jean-Marc… Tais-toi. C’est impossible.
Elle cherchait mes lèvres de sa bouche entrouverte. Je la repoussai. Elle éclata.
— Pour cette petite putain !… Fous le camp !… Foutez le camp tous les deux !
Était-elle réellement furieuse ? Était-ce une comédie pour masquer sa déception à la suite des événements de la soirée ? J’étais perplexe. Je me suis dirigé vers la porte.
Comme une folle, elle m’a barré le passage.
— Reste. Elle n’a pas besoin de toi. Elle est saoule comme une vieille prostituée. Ne me dis pas que c’est après cette loque que tu cours… Jean-Marc, dans quelques années elle sera horrible. Tu le sais. Rien ne l’empêchera de boire. Ni le bonheur, ni le désespoir.
On me l’avait déjà dit, mais avec plus de ménagement. Je me souvins du directeur d’une tournée que nous faisions dans l’Est. Un soir, Brigitte avait bu et n’avait pu participer au spectacle.
— Si elle continue, m’avait dit l’homme, dans quatre ans elle ne trouvera plus d’engagement.
Agathe continuait.
— Tu ne vois pas qu’elle devient grasse de tout cet alcool qu’elle ingurgite ? Quand nous sortions ensemble, elle buvait trois, quatre fois comme moi. Et c’est ça que tu veux sauver, ça que tu veux défendre ?
J’essayai de l’écarter. Elle se cramponna, cherchant à rapprocher nos corps.
— Jean-Marc, nous pouvons être heureux tous les deux. Ici. Tu seras le maître… Je te le jure. Toute ta vie tu vas traîner ce boulet. Et un jour, elle te quittera pour suivre un type qui ne l’empêchera pas de boire. Tiens, c’est pourquoi elle avait un faible pour Henri. Il ne lésinait pas. Ce soir, elle a peut-être bu deux bouteilles de Champagne à elle seule.
Enfin, j’ai pu dégager la porte et sortir. Mais elle me poursuivit dans le couloir.
— Jean-Marc, écoute-moi encore cinq secondes.
J’y consentis.
— J’ai eu beaucoup d’amants. Je suis une sale bête. Mais tu es le seul homme qui m’ait jamais plu. Le seul avec lequel je puisse imaginer sans frémir de passer toute ma vie entière. Nous pouvons partir d’ici, quitter cet hôtel. Aller au bout du monde si ça te fait plaisir. Réfléchis, Jean-Marc. Je peux attendre encore quelques jours, mais pas davantage. Depuis que tu es venu ici, j’attends. Tu crois que je t’aurais seulement engagé ? Mais la première fois que je t’ai vu, j’ai eu envie de te faire du mal. C’est pourquoi j’étais dure, méchante avec toi, pourquoi je n’étais qu’une patronne sévère et avare. J’ai lutté contre moi-même.
Quelqu’un qui nous aurait surpris aurait pensé que nous étions follement amoureux. Elle me poussait contre le mur et pesait de tout son corps contre moi, sa bouche à quelques centimètres de la mienne.
— Le 31 août, quand tu es venu dans mon bureau pour te faire payer, tu m’as prise de court. J’allais te proposer de rester seul, sans Brigitte.
— Je t’en prie.
— Tu ne me crois pas ? Et tes menaces m’ont donné un prétexte. Sur le moment, j’étais furieuse mais ensuite j’étais heureuse. Follement. Et je n’ai plus pensé qu’à une seule chose, me débarrasser de Brigitte pour pouvoir rester seule avec toi. Je lui ai présenté des hommes qui n’auraient pas demandé mieux que de l’emmener avec eux. Mais elle aussi se sent liée à toi. Il faut qu’elle revienne. J’ai mis du temps à le comprendre. Pourtant, j’ai cru qu’avec Henri…
— Tu me dégoûtes. Tu la fichais entre les bras d’un maquereau. Tu crois que je l’aurais supporté ?
— Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? Pourvu qu’elle nous laisse seuls.
— Jamais je ne pourrai oublier ce que tu as voulu faire. Et écoute-moi bien. Si jamais il y a eu une chance pour que je m’intéresse à toi, tu viens de la détruire. Ne l’oublie jamais.
Cette fois, j’avais réussi. Elle s’écarta, me laissa aller. Je suis remonté dans notre chambre. Brigitte dormait d’un sommeil paisible.
J’ai pris la lampe de chevet et l’ai approchée d’elle. J’ai essayé d’imaginer son visage dans quelques années. Son visage d’ivrognesse.
Son teint était plombé et ses yeux cernés. La lumière ne l’importuna nullement. Elle dormait au sein de son ivresse, désarmée, ingénue. Et c’est pourquoi je l’aimais, parce qu’elle était faible et qu’elle avait besoin de moi. C’était ce que les gens ne pouvaient comprendre.
Malheureusement, je n’avais que des moyens limités de lutter contre ce vice qui croissait rapidement. Quelques mois plus tôt, il n’avait pas cette ampleur. Je n’avais pas assez d’argent pour assurer à Brigitte une tranquillité qui aurait pu la sauver. J’avais voulu l’éloigner des troupes de music-hall miteux, des boîtes de nuit douteuses où l’alcoolisme est le soutien numéro un des artistes sans talent. J’avais échoué. Que pouvais-je faire pour elle ? À cause de ce vice, elle venait de me tromper de la plus honteuse façon. Je n’étais pas près d’oublier Henri en train de se rhabiller auprès du lit où elle gisait sans conscience, à moitié nue.
Les paroles d’Agathe me revenaient :
— Rien ne l’empêchera de boire. Ni le bonheur, ni le désespoir.
Et puis aussi :
— Mais elle aussi se sent liée à toi. Il faut qu’elle revienne.
Peut-être avait-elle obscurément conscience que je luttais pour la sauver, et qu’en me quittant ce serait pour elle la vertigineuse descente, la rapide dégradation.
Rien ne pourrait m’empêcher de tout tenter.
Une nouvelle fois, je me suis penché vers elle, vers ce néant d’où montaient des relents d’alcool. Et je savais qu’elle dormait tranquillement parce qu’elle percevait ma présence. C’était moi qu’elle avait appelé tout à l’heure. Non Henri ou n’importe quel autre.
Peut-être m’avait-elle déjà trompé, mais c’était la première fois que je m’en apercevais. Et je ne lui en voulais pas. J’étais décidé à ne lui faire aucune scène le lendemain. Elle ne se souviendrait d’ailleurs que de bribes, et je serais obligé de tout reconstituer pour lui faire constater son ignominie. À quoi bon ?
J’ai quitté la chambre. Il était trois heures du matin et en bas l’ambiance était toujours aussi élevée. J’ai rejoint ma place au piano. Il y avait deux heures que je l’avais quittée environ.
Agathe était dans la salle. À plusieurs reprises, elle a longuement regardé dans notre direction. À tel point que les autres musiciens en étaient importunés.
— La voilà encore qui nous lance des regards sombres. Tu lui as fait quelque chose ? me demanda l’accordéoniste.
Je me suis contenté de sourire.
— Elle t’en veut d’avoir quitté ta place.
— Elle est au courant.
Il m’a regardé avec admiration.
— Tu as osé lui demander la permission ? Moi, elle me glace. Tu n’étais pas bien ?
Mais il n’a pas attendu la réponse. Il était un peu ivre comme les autres.
Paulette, la serveuse, est revenue m’aguicher. Elle aussi paraissait éméchée.
— Ce tango, nous le faisons ? Vous me l’avez promis.
Je n’étais pas d’humeur à danser. Je l’ai envoyée promener avec une certaine brutalité. Tout de suite, elle s’est rebiffée avec vulgarité.
— On le sait que vous êtes jaloux et que votre amie a passé toute une nuit avec un gars venu de Béziers dans la villa de la patronne !
Tous les musiciens et les clients assis non loin de l’estrade l’ont entendue. Ce sont des détails dont les gens se souviennent.
— Sa maîtresse se cuite et le fait cocu avec n’importe qui ! lança-t-elle à une table. Les occupants se mirent à rire en me regardant.
Elle s’excitait et l’accordéoniste m’a fixé avec intention. J’ai abandonné mon tabouret et je me suis dirigé vers la serveuse.
— Ne me touchez pas.
— Venez avec moi, ai-je dit entre mes dents. Nous allons voir madame Agathe.
Prévenue qu’il se passait un incident dans la salle, elle venait d’apparaître. J’ai poussé Paulette devant moi. Agathe, nous voyant venir, a tourné le dos et nous a attendus dans le corridor.
— Que se passe-t-il ?
Je le lui ai expliqué. La fille commençait de sangloter en disant qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait.
— Écoute-moi, mon petit, tu vas filer. Le plus loin possible. Si tu essayes de te placer dans la région, je le saurai.
— Madame, je n’ai pas voulu.
— File tout de suite. Tiens, pour ta soirée.
Normalement, elle était engagée pour toute la période des fêtes.
— Allez, ouste !
Quand nous avons été seuls, Agathe a posé sa main sur mon bras.
— Jean-Marc, tu as bien fait… Tu ne pouvais pas me faire plus de plaisir.
Mais elle n’a pas essayé de se coller à moi, de me retenir. Je ne l’aurais pas supporté. Je me dégoûtais d’être responsable du renvoi de la serveuse, mais Agathe m’écœurait encore plus.
Par la suite, je devais me maudire d’avoir eu besoin d’elle ce soir-là. Il aurait mieux valu que je calotte la fille devant tout le monde. Cet incident devait avoir beaucoup d’importance, car Paulette raconta partout sa mésaventure, se donnant le beau rôle. C’est ainsi que naquit la légende qui me donnait non seulement Brigitte, mais aussi Agathe pour maîtresse.