Un temps.
Elle nous intime de nous taire, d’un geste flou mais néanmoins péremptoire (je te montrerai comment exécuter, sans se luxer le poignet, un geste flou et néanmoins péremptoire, c’est juste un coup à prendre, comme pour la branlette inversée).
— Je vais vous montrer quelque chose, dit-elle à voix tellement basse qu’on est obligé de s’étendre sur le sol pour la capter.
Elle se déchausse et s’approche de la petite porte du fond donnant sur les communs.
L’ouvre en un éclair caméléonesque.
Son vieux kroum, M. de Mouillechagatte, est accroupi de l’autre côté et se retrouve face à nous, hautement ridicule dans sa posture du chieur turc.
— Votre asthme vous trahit, Adolphe, dit la dame d’un ton cinglant comme un coup de cravache sur une botte.
Puis, à nous, le désignant théâtralement :
— Que je vous dise, messieurs : les Mouillechagatte descendent de Godefroy de Bouillon et se sont illustrés lors de la 1re Croisade auprès de l’avoué du Saint-Sépulcre ; plus tard, ils participèrent à la guerre de Hollande sous Louis XIV le Grand, et plus tard encore, le cardinal de Fleury fit la part belle à un Mouillechagatte à l’issue de la guerre de la Succession de Pologne.
« En remontant les siècles, on trouve un héroïque Mouillechagatte au siège de Sedan et le colonel Agénor de Mouillechagatte, père de ce grand con, se fit tuer au Chemin des Dames. Tout cela, ces héroïques pages d’histoire, cet arbre généalogique flamboyant, engendreur de fruits d’or, pour arriver à qui ? Et je devrais plutôt dire à quoi ? A un Mouillechagatte qui écoute aux portes ! O Godefroy IV, dit de Bouillon, retourne-toi dans ta tombe ! Ou alors sors-en carrément pour venir contempler ce qui subsiste de ta tant haute lignée ! Regarde l’excrémentiel résultat de ta race, son irrémédiable aboutissement. Pleure, Godefroy, ô roi de Jérusalem, ô duc de Basse-Lorraine, écarte les plis de ton suaire et vois la déchéance de ta semence, toi qui battis les Égyptiens à Ascalon. »
Outragé, ricaneur, Mouillechagatte s’est redressé.
— Ta gueule, salope ! dit-il avec dédain.
— Larbin !
— Souillure !
— Paillasson !
Je m’avance en agitant mon mouchoir, tel un plénipotentiaire entre deux armées ennemies.
— Stooooop ! gueulé-je.
Lors, l’homme aux cheveux en brosse prend son air le plus torve, sa voix la plus suintante pour susurrer :
— Cette garcerie vous ment, commissaire. Le dimanche 4 avril 1976 nous n’avons reçu personne pour la bonne raison qu’il y avait eu, les jours précédents, un début d’incendie au château et que les pièces de réception étaient en réfection. Les travaux ont duré deux bons mois. J’ajoute que le dimanche 4 avril, cette gueuse infâme, cette pipeuse-née, cette moins-qu’elle-même, est sortie une grande partie de l’après-midi avec sa Méhari pour, a-t-elle prétendu, une promenade en forêt. Amoureuse des halliers, dit-elle ? Mon œil ! L’enculade, commissaire ! La pipe-tout-venante ! Mon avis est qu’elle drague les gardes-chasse (le « s » à chasse est facultatif). Madame suce la plèbe, vous l’avez entendue comme moi ; mieux que moi, puisque j’étais derrière la porte. Un chauffeur de taxi italien ! Que dis-je : italien du sud ! Vous avez regardé sur une carte où cela se trouvait, le sud de l’Italie, commissaire ? Depuis la Sicile vous faites un grand pas et vous voici en Tunisie, chez les musulmans. Ne vous a-t-elle pas confié qu’elle avait tâté de l’Arabe, cette pourriture ? La femme d’un descendant de Godefroy de Bouillon, mort empoisonné par un infidèle, le cher martyr. Une Mouillechagatte pomper un sémite ! Je la répudie ! Le divorce n’est pas reconnu chez les Mouillechagatte, mais l’annulation par Rome, si ! Je téléphone immédiatement. D’autant que ce Jean-Paul Il n’a pas l’air d’un déconneur, lui. Polak peut-être, mais église-église, hein ! Le petit doigt sur la chaîne de l’encensoir. Vous n’auriez pas son numéro prive sur vous, commissaire ? Ça ne fait rien, je vais le demander aux renseignements, et aux Renseignements généraux si les autres sont défaillants. Ainsi madame pourra retourner au bordel natal. Il y a des moments, commissaire, vous savez ce que je redoute d’elle ? La vérole ! La vraie, la grande. Après chaque étreinte, je me demande si cela va être pour cette fois. Je passe ma vie à examiner ma queue, commissaire. Je la scrute : comme une maman de l’île de Sein scrute l’horizon par gros temps. Je m’attends à y voir lever des boutons, voire des bubons, des plaques, bref, de ces inflammations ou gonflements infâmes qui déshonorent la verge d’un homme. Je sais ce qu’est le suspense, commissaire. Le suspense, c’est chaque fois que je pisse ! Vous pouvez l’arrêter, elle a sûrement tué Clotaire. Le fait qu’elle vous ait menti en dit long sur sa culpabilité ! Salope et meurtrière, elle ne m’aura rien épargné. Je vais dire à mes gens de lui préparer une petite valise pour la prison où, m’a-t-on dit, les nuits sont fraîches !
Et il s’en va.
— Réponse ? fais-je à Sidonie de Mouillechagatte.
Elle est hautement rageuse, l’écrivaine. Marche de long large en se pétrissant les doigts. On devine des éructations intérieures, des malédictions qui s’accumulent.
S’arrêtant soudain devant moi, elle me dit :
— Ce type, je n’aurais jamais dû l’épouser, commissaire. Si je vous disais qu’il a un testicule qui lui tombe aux genoux. De plus, c’est un incapable. Je fais tout ici, je gère les biens, j’écris des articles, je vis pour deux.
Elle baisse le ton et, de ce fait, pour se laisser écouter, se rapproche de moi. Sa poitrine miraculeusement échappée aux pyromanies du cousin me frôle d’abondance comme deux cornes du même nom.
— Qui vous dit, commissaire, que ce n’est pas lui qui a trucidé l’ami Clotaire ? Jaloux comme il est, ce pédant ! Bon, il assure que je suis allée en forêt le 4 avril ; ne m’en souvenais plus, mais possible après tout ; ne vis pas avec un calendrier dans la tête, ai bien assez de celui où je consigne mes époques, ne réfuterai pas le fait davantage, me suis trompée, cela arrive à tout le monde et surtout aux innocents. Mais lui, l’affreux type, aigri, bilieux, sadique, qui vous dit qu’il ne m’a pas suivie ? Et puis ensuite, bouillonnant de basse rancune, n’a pas révolvérisé Bruyère ? Nuance, commissaire : je n’accuse pas, je suggère. Lui m’accuse au petit bonheur, moi, je me contente de vous objecter : mais, après tout, hein ? N’est-ce pas la poule qui chante qui a pondu l’œuf ? Essayez donc de savoir ce qu’il a fait dans l’après-midi du 4 avril, très cher. Inspirez-vous d’Agatha Christie, Agatha, la souveraine, la géniale, la druidesse du roman policier. Renseignez-vous auprès des domestiques, des voisins, des gardes-chasses, cette engeance pullule en Sologne. Il n’existe pas plus fouineurs qu’eux. Combien de fois avons-nous été surpris sur le fait, Clotaire et moi, alors que je lui taillais une pipe forestière, contre le fût d’un chêne, tandis que les grenouilles des étangs chantaient en grégorien autour de nous et que les frondaisons frissonnaient dans le vent venu de la Loire ; joli, n’est-ce pas, commissaire ? Oui, j’ai quelque style, dommage que ces gens du Goncourt ne s’en aperçoivent pas, mais ils ne s’occupent en fait que de leurs propres livres ; le drame des académiciens, c’est qu’ils demeurent des écrivains. Et cependant, hein ? Ainsi comblés, ils pourraient renoncer ! Couronner ou faire chier les autres, c’est assez pour accomplir pleinement sa vie professionnelle ; mais non : leur esprit de conquête n’est pas calmé pour autant. Quand ils sont de l’Académie, ils guignent le Nobel ou intriguent pour être ministres. Une promotion sociale reste toujours une simple marche, il faut continuer l’escalier. Et c’est quoi, la plate-forme terminale ? Le Panthéon ? Une plaque de rue ? Qu’en pensez-vous ?
— Je pense qu’il est surprenant, madame, qu’ayant eu un rendez-vous galant avec Clotaire de Bruyère quelques instants avant son assassinat, vous n’en ayez pas informé la police.
Poum ! La douche lui choit dessus, bien froide, bien drue.
Elle me regarde sans tu sais quoi ? Sans aménité. Je la dérange, je l’agace, il y a un début de haine dans sa prunelle.
— Mais bon Dieu, commissaire, que j’aie sucé M. de Bruyère avant son décès n’a aucune importance. Vous me voyez, aux assises, racontant la chose devant tous les chroniqueurs de France et de Navarre ?
— Madame, réponds-je, personne en ce monde n’est dispensé de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. N’importe les conséquences.
— Tout de même…
— Non, madame. Pas tout de même.
On s’affronte carrément, z’œils dans z’yeux, sans se lâcher du regard.
C’est elle qui flanche la première.
— Au moment où ce cliché a été pris, aviez-vous déjà accordé à Bruyère les faveurs qu’il attendait de vous ?
— Oui, je venais tout juste de me relever.
— Le petit photographe a tiré son cliché, et ensuite ?
— Il a ramassé son matériel et a poursuivi son chemin.
— Et ensuite ?
— J’ai pris congé de Clotaire.
— Immédiatement ?
— Presque.
— Où se trouvait son cheval ?
— Attaché à la branche basse d’un arbre, à une centaine de mètres. Clotaire s’éloignait de la bête pour ne pas être vu d’elle au cours de nos… effusions. Il prétendait que sa monture avait un regard humain qui le troublait et l’empêchait de jouir convenablement.
— Et votre voiture ?
— Je l’avais remisée à l’intersection de deux allées cavalières, sur un petit terre-plein réservé à cet usage.
— Vous êtes rentrée directement ici ?
— Pas ici. Je me suis rendue chez les Tanva la Cruchalaud, à une dizaine de kilomètres.
— Vous y étiez attendue ?
— Pour le thé.
— Et votre mari ?
— Non, pas lui. Adolphe est un ours.
— Si j’en crois vos exquis penchants, madame, cet ours ne peut se plaindre d’être mal léché. A quelle heure êtes-vous arrivée chez vos voisins ?
— Si vous croyez que je m’en souviens.
— Il le faudra bien, pourtant.
— Disons, autour de 16 heures.
— C’est-à-dire après le décès du comte, puisque sa mort se situe entre 15 et 16 heures. Le photographe excepté, vous n’avez remarqué personne dans cette partie de la forêt, soit avant, soit après votre rendez-vous ?
— Personne, si ce n’est un groupe de cavaliers sous la conduite d’un moniteur, avant l’arrivée de Clotaire. Ils fonçaient au galop en direction d’Orléans.
— Vous connaissiez Gaspard d’Alacont ?
— De nom. Clotaire nous en parlait parfois, pour se lamenter ; c’était un homme rigoriste et cet élément trouble de la famille l’empêchait de dormir.
— Mais vous ne l’avez jamais rencontré ?
— Au grand jamais. Cela dit, je ne partageais pas les sentiments de Clotaire à son sujet. Les temps évoluent et il est bon que les grandes familles possèdent leurs loubars, elles aussi. La plèbe n’a pas l’exclusivité de la délinquance, que diantre !
Je fais quelques pas mélancos autour de la donzelle. Voilà que je m’ennuie. S’il y a une chose dont j’ai horreur, c’est des interrogatoires classiques (à la Agatha Christie, justement). Le côté : « Que faisiez-vous, le 4 avril 1976 entre 15 et 16 heures ? » me coupe l’élan. T’as un individu en face de toi, tu le suspectes, il le sait. Tu lui poses des questions pour tenter de le coller, lui, te fait des réponses pour te désamorcer. Chat et souris ; l’horreur ! Je préfère tant tellement y aller franco, bille en tête. Finasser, c’est bon pour les viceloques. Je sais des collègues à moi qui font cela très bien et qui mouillent leur kangourou du panard que ça leur procure. Moi, ce que je ressens dans ces instants-là ressemble à de la honte. J’ai honte d’inquisiter. C’est dégradant, je trouve.
Elle suit attentivement mon déplacement circulaire. Tout est calme. On entend chanter un coq dans la basse-cour. Le « cousin » Pinaud du Treuil du Naninana s’est assoupi entre les bras d’un fauteuil Louis XV-hélas (dans mes appréciations mobilières, j’ai le Louis XIV-beurg, le Louis XV-hélas, le Louis XVI-pouâh, l’Empire-à-chier, le Charles X-brrrr, le Napoléon III-branlette).
Je me pose la question suivante : « Cette follingue a-t-elle tué Clotaire de Bruyère ? » Je me la pose en mon âme et conscience. La réponse me vient, formelle : « Non ! »
L’instinct, l’élan intérieur. Non, je ne peux l’imaginer foudroyant le bonhomme. Tout comme je n’imagine pas le pauvre Gaspard en train de révolvériser son parent.
Et Adolphe de Mouillechagatte ?
Pas pareil. Possible. Il a la gueule à commettre n’importe quoi, y compris une action héroïque. Il peut être le docteur Petiot aussi bien que l’abbé Pierre. Il est de ces gens qui se conservent pour leur usage personnel et qui n’hésitent pas à se mettre à contribution lorsqu’ils estiment que besoin est. Il joue les foufous pour unissonner avec sa mégère, mais chez lui ça sonne faux.
— Une dernière question, madame, ensuite je vous ficherai la paix. Lors de votre dernière rencontre (car vous êtes l’ultime personne à avoir vu Bruyère vivant si l’on excepte son assassin) avez-vous remarqué quelque chose d’anormal dans le comportement de votre ami ?
Elle s’apaise, comme le grand vent quand vient la petite pluie que tu sais. Son pittoresque laisse place à du souci. Du vrai souci, qui transforme le front en accordéon.
— Eh bien, je ne sais si je fais bien de vous le dire, mais je vais vous le dire tout de même.
Elle prend une ponctuation.
— Clotaire était très préoccupé par un singulier travail de traduction qui lui avait été confié.
— Quel genre ?
— Un document en provenance de Chine qu’un journaliste français avait découvert lors d’un reportage, à Pékin. Ce garçon, qui faisait partie d’une agence de presse, accompagnait là-bas notre ministre de la Mécanographie. Il a acheté chez un antiquaire — car, contrairement à ce que le public français s’imagine, il existe des antiquaires en Chine — un vase extrêmement ancien, de l’époque Pôv Kon. Las, la précieuse potiche s’est brisée pendant le voyage de retour et notre journaliste a alors eu la surprise de découvrir un parchemin que l’on avait caché dans le fond du vase en coulant du plâtre par-dessus. Intrigué, il s’est mis en quête d’un traducteur, a montré sa trouvaille au maître d’hôtel d’un restaurant chinois où il fréquentait. L’homme a été incapable de lire le texte. Notre journaliste obstiné a fini par aboutir chez Clotaire.
Pinaud s’étouffe en dormant, il émet à plusieurs reprises le cri d’un embrayage naze que l’on sollicite pour rétrograder.
— En quoi ce fameux parchemin préoccupait-il tellement M. de Bruyère ? demandé-je à bon escient.
— D’abord, explique Mme de Mouillechagatte, parce qu’il avait un mal fou à le traduire, ensuite parce que plusieurs correspondants anonymes lui ont téléphoné pour s’enquérir de l’avancement de ses travaux.
— Qu’appelez-vous des correspondants anonymes ?
— Des gens qui lui proposaient de très fortes sommes d’argent pour qu’il leur accorde l’exclusivité de la traduction.
— Et le document en question était relatif à quoi ?
— Eh bien, selon les confidences de Bruyère, il traitait d’une découverte susceptible de changer la face du monde. Il s’agissait d’une espèce d’arme absolue.
— Et un tel texte était rédigé dans un dialecte perdu de Chine ?
Sidonie hausse ses gracieuses épaules.
— Que vous répondre ? Je n’en sais pas plus long que ce que je viens de vous dire.
— Bruyère vous a dit le nom du journaliste qui a découvert ce mystérieux parchemin ?
— Non, et me l’aurait-il dit, je l’aurais oublié.
— Au moment de sa mort, avait-il terminé son décryptage ?
— Je l’ignore.
— Que sont devenus les gens qui le servaient ?
— Eh bien, il n’avait plus que deux personnes, une toute vieille femme, Marie Tournelle qui je crois bien lui avait servi de nourrice, et le fils de celle-ci, un grand gars un peu jobastre, mi-palefrenier, mi-jardinier et valet de chambre d’occasion, Henri. Depuis qu’il vivait séparé de son épouse, Clotaire ne quittait plus sa bibliothèque ; il avait aménagé une chambre dans la pièce contiguë.
Elle se tait, regarde dormir cousin César, lequel sourit aux anges folâtres peuplant son chétif sommeil décadant.
— C’est un être d’une douceur exquise, n’est-ce pas ? demande-t-elle en le désignant.
Et de s’approcher de lui pour, doucement, câlinement, flatter d’une main de velours la braguette flasque du bonhomme.
J’en profite pour partir à la recherche d’Adolphe. Le larbin m’apprend que Monsieur est parti comme un fou au volant de sa Rolls immaculée (et immatriculée), en parlant d’avocat et de séparation de corps.
— C’est un jaloux ? lui demandé-je à brûle-pourpoint, malgré qu’il ne soit que valet.
Le cher garçon sourit avec l’air d’en avoir deux, ce que je lui souhaite tout ce qu’il y a de volontiers.
— Pensez-vous. Il est parfaitement au courant des fantaisies de Madame. Il sait bien que Madame lui est fidèle et que si elle fait des pipes à droite et à gauche, c’est par marotte de collectionneur ; mais que ça ne va pas plus loin. Madame a des apparences frivoles, un parler quelque peu relâché, des attitudes parfois équivoques, mais Madame est une femme sérieuse. Si elle suce beaucoup, c’est uniquement par gourmandise, voire simplement par curiosité.
— Et Monsieur ?
Le valet prend son air le plus simiesque. Matois et torve, un air de maquignon normand qui va te fourguer un vieux cheval de labour en t’assurant que c’est un demi-sang.
— Ah ! Monsieur ! Alors là, Monsieur ! je n’en dirais pas autant de lui. Toutes les occasions de tremper lui sont bonnes. Le queutard type. Plusieurs tringlées dans la même journée ne lui font pas peur. C’est beau, à son âge, non ? Je l’ai eu vu embroquer sa femme, la mienne et la lingère en un seul après-midi. Chapeau !
— Vous ne vous rappelez pas ce qu’il faisait le dimanche 4 avril 1976 entre trois et quatre heures de l’après-midi, par hasard ?
— Oh, si, monsieur. Je pense qu’il était en train de tuer le comte de Bruyère.