Chapitre 6

Il entra. Il devina qu'elle dormait. La pénombre gardait les traces d'un parfum de femme qui lui était devenu familier. La vue des vêtements féminins jetés ici ou là le fit sourire. Où était l'austère et farouche petite huguenote de La Rochelle, en vêtements de servante qu'un jour, alors qu'on voguait vers l'Amérique, le Rescator avait fait venir dans sa cabine luxueuse pour tenter de l'apprivoiser ? Où était même la pionnière, qui, tout au long de ce terrible hiver du Haut-Kennebec, était demeurée à ses côtés, à l'assister avec un courage sans limite ? Il ramassa un bout de dentelle, un corselet dont la soie gardait la forme des courbes pleines. Après avoir été une servante anonyme, puis la compagne d'un explorateur du Nouveau Monde, voici enfin que son Angélique redevenait Mme de Peyrac, comtesse de Toulouse.

« Dieu le veuille ! » murmura-t-il, jetant un regard fervent vers l'alcôve où se devinait le scintillement d'une chevelure.

Elle dormait. Il alla vers le bureau d'acajou, pour y prendre une veilleuse de verre de Venise qu'il alluma. Puis il se rapprocha doucement.

Debout à son chevet, il la contempla.

Elle dormait de ce sommeil profond et serein qui était le sien lorsqu'elle venait de subir de violentes émotions, ou des épreuves qui, pendant un certain temps, avaient requis ses forces. Il avait remarqué cela chez elle. D'habitude, elle avait le sommeil léger, celui des femmes dont le cœur veille, qu'un rien agite, fait sursauter ou se retourner, prêtes à accourir à l'appel d'un enfant, à un bruit suspect.

Mais le plus dur était passé, elle pouvait se dire que tout était en ordre ou que les siens étaient hors de danger et n'avaient momentanément plus besoin d'elle, alors elle se pelotonnait en quelque coin et s'endormait comme on s'évanouit. Il s'était souvent attardé à observer ce repos singulier auquel la grâce de ce corps féminin abandonné, la beauté du visage clos sur une absence quasi totale conféraient une impressionnante séduction. Où était-elle alors ? Enfouie si loin, plus inaccessible que jamais. Elle voguait seule sur ses rivages... Elle avait disparu, réfugiée en ce sanctuaire de l'âme inaliénable que chaque être porte en soi, et où lui-même, se dit-il, ne pourrait jamais accéder.

En ces instants, l'amour qu'il éprouvait pour elle confinait à la douleur.

Une fois de plus, au cours de l'été, il avait failli la perdre et, une fois de plus, il l'avait redécouverte, différente.

Jamais il n'oublierait l'instant où il l'avait vue accourir sur la plage, riant et pleurant, les bras tendus. Jamais il n'oublierait l'expression de son visage lorsqu'elle s'était jetée contre lui, l'étreignant follement, balbutiant des mots d'amour incohérents dont elle n'avait pas gardé le souvenir tant ils venaient du tréfonds de son cœur où elle les avait cachés, enterrés de longues années. Elle les avait criés en cet instant, prête à mourir s'il le fallait, mais pas loin de lui... pas loin de lui ! Et il avait compris dans un éclair ce qu'il était pour elle et de quel amour elle l'aimait, de quel amour elle l'avait toujours aimé, malgré une séparation de quinze années. Son élan comblait ce vide qui l'avait tourmenté, où il l'imaginait indifférente à son souvenir.

Ensuite ? Comment traduire cette impression de convalescence, de rénovation ? Le temps de régler cette sordide affaire de la Démone, de pacifier la région, de préparer son départ et ils se retrouvaient seul à seule. Il était intrigué par elle, devinant un être nouveau derrière des sourires tranquilles, des paroles sages. Elle se contrôlait encore.

Mais dès qu'on eut quitté les rivages maudits, dès qu'on eut fait voile vers Québec l'euphorie de la victoire sembla la transfigurer. Elle faisait montre d'une gaieté exubérante qui enchantait son entourage. Ce n'était, avec les Français montés à bord, que mots d'esprit, histoires drôles, éclats de rires. Plutôt que de se croire partis pour une expédition guerrière, on aurait plutôt pensé que la flotte de Peyrac s'en allait en ambassade galante pour un mariage princier destiné à sceller des alliances éternelles. Elle donnait le ton, au point que les hommes d'équipage eux-mêmes avaient commencé à montrer plus de jovialité et de bonne humeur. Elle les aurait fait passer par le trou d'une aiguille...

Détachés de la terre, ils voguaient, libres, sûrs d'eux-mêmes. Le ciel et la mer étaient couleur de perle et les îles du golfe brillaient comme des joyaux.

Angélique riait, s'amusait de tout ce que disait Villedavray, du moindre incident, faisait mille projets. C'était comme si elle avait oublié le reste de sa vie.

Et lui, découvrait la femme qu'elle avait été à la Cour de France, la mondaine, l'audacieuse. Angélique, celle des « autres ».

« Elle fera merveille à Québec... »

Il était pris du désir de pénétrer dans son passé, d'en savoir plus long sur l'existence inconnue de cette femme, ce qui la composait réellement, toutes choses qu'il avait jusqu'alors écartées avec violence, comme ne voulant jamais apprendre dans quelle mesure elle l'avait trahi.

Mais voici que l'amertume avait perdu de sa virulence et les mauvaises images de leur empire. Un mur avait été abattu et semblait-il par le fait de la Démone. Ce qui comptait pour lui désormais c'était qu'elle fût là, bien vivante, l'aimant avec fougue et qu'il pût la rejoindre quand il le voulait et la prendre dans ses bras.

Peu lui importait le reste. Au contraire, par instants, il souhaitait partager les secrets de sa vie afin de mieux se rapprocher d'elle.

« Ma femme ! »

Joffrey de Peyrac abaissa un peu sa lampe pour contempler au doigt de la main abandonnée le cercle brillant de l'anneau.

Il s'agenouilla et baisa ses doigts un à un.

Comme elle dormait profondément ! Il s'inquiéta presque. Chaque fois une crainte irraisonnée le saisissait.

Il déposa la veilleuse sur un guéridon près du lit et se rapprocha plus encore, guettant sur son visage clos le frémissement de la vie et sur ses lèvres, le passage d'un souffle. Puis il se gourmanda avec ironie. Lui qui avait eu tant de fois sous les yeux le spectacle hideux et glacé de la mort, ou ses signes avant-coureurs sur une face à l'agonie, qu'avait-il à chercher de tels stigmates sur ce beau et radieux visage endormi ? Elle reposait, elle réparait ses forces.

« Qui l'a secourue autrefois, quand je n'étais pas là ? se demanda-t-il. Quels hommes ? »

Il imagina sur ces lèvres au tendre incarnat, l'attouchement de lèvres étrangères venant y boire la volupté mais aussi communiquant à cette femme sensible la force de la passion qui étourdit et ressuscite. Et loin d'être irrité par cette pensée, il accepta qu'il y ait eu – heureusement ! – des hommes pour la secourir, la prendre dans leurs bras au bon moment et la sauver du désespoir. Elle était si fragile parfois. Et pourtant elle avait brisé des êtres redoutables : Moulay Ismaël, Louis XIV...

Par quelle arme avait-elle su frapper au cœur, ce sultan cruel, ce roi intolérant ?

Il découvrait qu'il n'était plus jaloux – ou presque plus. Il aspirait à connaître le mystère de son cœur, comme il l'était de celui de son corps.

Depuis qu'il avait glissé à son doigt cet anneau, il lui paraissait qu'ayant affirmé ses droits vis-à-vis de ses invisibles et inconnus rivaux du passé, il avait cessé de les haïr.

N'était-ce pas puéril ? Ne fallait-il pas plutôt admettre que la crise traversée, en débridant toutes les plaies, en balayant tous les doutes, avait purifié leurs cœurs ?...

Ce passé inconnu d'Angélique dont les images devaient revivre derrière les paupières closes, quel était-il ? Il ne savait pas tout. Des bribes de récits lui revenaient. Mais depuis l'affaire de Colin Paturel, elle se montrait réticente lorsqu'il essayait de l'entraîner sur la voie des confidences.

C'était sa faute aussi. Il l'avait brutalisée de façon odieuse. Par sa colère qui masquait en lui une terrible douleur devant l'injustice de la vie, il avait ajouté aux coups dont elle avait été frappée.

Mon petit amour !

Avec ferveur, il se pencha sur son sommeil et, ne pouvant résister, posa ses lèvres sur les siennes entrouvertes.

Il s'en voulait de troubler son repos mais son impatience de la voir ouvrir les yeux et le reconnaître, de capter le reflet de sa joie, à sa vue, était plus forte que ses scrupules.

« Quel sera le premier mot qu'elle me dira ? La première parole ? »

Angélique broncha et il murmura :

– Dors ! Dors ! mon amour.

Mais elle ouvrait les yeux et le voyant si proche une lueur de bonheur traversait ses prunelles d'émeraude encore embrumées par le sommeil.

– Tu souriais en dormant, à quoi rêvais-tu ?...

– J'étais sur la plage, dans tes bras.

– Quelle plage ? ironisa-t-il. Il y a eu tant de plages...

Elle rit et, passant ses bras autour de son cou, rapprocha son visage du sien, cherchant le contact de sa joue contre la sienne, lisse et tiède.

– Je me demande... fit-il.

– Quoi donc ?

– Sur laquelle de ces plages as-tu été la plus belle, la plus émouvante, la plus éblouissante ? Je ne sais... Je te revois partout, dans le vent et le soleil, sous les rafales, à La Rochelle, ou courant vers moi l'autre jour... Je ne sais que décider... Sur laquelle de ces plages as-tu été la plus belle ?

– Qu'importe ? Cela m'importait peu quand j'ai couru vers toi.

Elle avait couru, volé... Elle ne sentait plus le sol sous ses pas, possédée par la folie de l'atteindre, de serrer contre elle sa forme vivante... même s'il devait la repousser.

Mais il ne l'avait pas repoussée. Il lui avait ouvert les bras et il l'avait serrée contre lui de toutes ses forces.

L'instant de Tidmagouche, dans le fracas et la fumée du combat, restait entre eux comme une lumière qui avait changé bien des choses. C'était un miracle, un don du ciel, bénissant leur constance parmi les pièges dans lesquels on avait voulu les faire trébucher. Il ne fallait pas que les mauvais esprits en fussent avertis. Par le regard, par les gestes d'amour ils se communiquaient ce sentiment ineffable et nouveau.

Elle s'était avisée de sa bonté : une bonté franche, réelle, efficace que n'altérait aucune faiblesse. Sa seule faiblesse, c'était de trop l'aimer. Il le lui avait dit. Elle se reprochait de s'être laissé intimider au cours de la première année de leurs retrouvailles, par sa prestance, sa causticité, sa force, sa domination sur les autres et son destin que rien ne paraissait entamer.

En fait, il n'était pas de ceux qui se laissent facilement deviner, car s'il souhaitait être compris, il lui importait peu d'être incompris.

Sa force venait, en partie de ce que peu d'êtres, peu de choses avaient le pouvoir de le faire souffrir.

Étrange homme, qu'on aurait pu haïr de n'être pas à l'image du commun ! Il avait vu disparaître ses œuvres, ses palais, ses biens mais ce n'est pas par là qu'on avait pu l'atteindre car il tirait ses joies et ses peines de valeurs plus mystérieuses.

*****

– À quoi rêves-tu ?

– À toi.

Penché sur elle, il lissait d'un doigt ses sourcils dorés comme s'il eût joui d'en redessiner doucement la courbe légère, il baisait le bout de ses doigts, il ramenait sur ses épaules nues les draps de dentelle. Mais elle les rejetait, s'asseyait, levant les bras, faisait passer prestement par-dessus sa tête sa chemise de linon.

– Embrasse-moi ! Embrasse-moi !

– Folle ! dit-il en riant. Il fait froid.

– Réchauffe-moi !

Les bras nus encerclaient son cou, l'attiraient. Elle se réfugiait en lui de toute sa force, de toute sa faiblesse. « Oh ! Toi ! songeait-elle, éblouie, un homme qui m'aime ! »

Et il voyait passer en ondes sur son merveilleux visage l'éclat de ce sourire fugace que donne l'extase et soudainement cette expression désespérée et quasi douloureuse qui souvent accompagne les joies profondes de l'amour.

« Un homme qui m'aime, qui me veut là. Un homme qui a besoin de la tiédeur de mon corps, comme j'ai besoin de sa chaleur. Il m'effraye et me rassure. Il m'échappe et pourtant je sais qu'il sera toujours là, pour moi, qu'il ne peut plus s'enfuir. Quelle ivresse ! »

Avec passion, elle retenait sa tête rude contre son sein, elle riait un peu follement, et il l'enlaçait, impatient de répondre à ce désir féminin qui s'embrasait, de combler cette faim d'amour qu'elle osait lui avouer sans honte. Depuis l'Acadie, elle ne craignait plus de se montrer voluptueuse et coquette. « Fut-elle ainsi entre les bras de ses amants ?... » s'interrogeait-il.

Sans doute... Peut-être ?... Il s'imaginait Mme du Plessis-Bellière, la reine de Versailles... et qui d'autre encore, dans les bras de quels autres hommes avait-elle ri ainsi sans fard et sans retenue ? Colin ? Le Roi ? Alors il devait s'avouer qu'il ne savait rien d'elle, si peu... Avec lequel avait-elle risqué ces hardiesses, ces audaces savantes, avait-elle pratiqué cette science subtile qui ne s'apprend qu'auprès de maîtres divers, chacun apportant ses goûts et ses fantaisies ? Quels hommes avaient pris dans leurs bras cette Vénus enivrante, posé ainsi leur front sur son sein, l'avaient marquée de leur sceau ? Mais elle les avait marqués plus encore...

Et c'était sa vengeance à lui.

Et aussi de les lui faire oublier dans la fièvre du plaisir. Pour lui, elle restait toujours neuve. Par on ne sait quelle magie, ce qu'ils osaient ensemble avait une saveur d'initiation troublante.

Elle était appuyée contre ses oreillers, nue et si belle, tous ses cheveux comme un voile. D'une main, il les écartait et dégageait ses épaules de neige pour mieux les caresser, ses seins auxquels il aimait appuyer une bouche avide. Ses lèvres descendaient le long de ce corps marmoréen de déesse d'une pâleur touchée d'or, avec des creux d'ombre pleins de douceur.

Elle se plaignait, égarée, méconnaissable dans son abandon, tandis qu'elle livrait à ses baisers sa féminité palpitante et désirable, reddition sans retenue en laquelle il discernait que, de lui, elle n'avait plus de crainte, et qu'elle l'accueillait pour ces jeux de l'amour en partenaire égale.

Aujourd'hui, il était devenu moins son maître que l'ami qui plaît, séduit et auquel on ne doit que le plaisir d'un soir, bien donné, bien partagé et cela communiquait à leurs rapports une nuance libertine et légère.

Il s'amusait de son entrain et de son abdication et ils se retrouvaient épuisés et charmés en une sorte de complicité amicale qui avait l'énorme avantage de reléguer à l'arrière-plan tous soucis autres que celui de goûter le plaisir à satiété et d'en savourer ensuite dans les bras l'un de l'autre la bienfaisante fatigue, de renaître à la vie avec des mots simples chuchotes.

– C'était bon ?

– C'était merveilleux !

– Tu n'as plus peur de moi ?

– Oh ! Si !

– Alors... C'est que tu cherches à m'aliéner, à m'enchaîner par tes sortilèges ?

Elle riait et il lui réaffirmait, en la couvrant de baisers passionnés, qu'il était fou d'elle, qu'il venait d'être très heureux par elle, qu'aucune femme ne l'avait jamais comblé comme elle et il la taquinait en lui disant qu'il comprenait pourquoi tous les hommes étaient jaloux de lui et voulaient le tuer, car il possédait en elle, un trésor unique.

Entre eux, tout leur semblait libre, brillant et délicieux.

*****

– Ah ! Si nous pouvions demeurer toujours sur un navire voguant, la mer devant nous... soupira Angélique.

– Ne crains rien. De bonnes choses aussi nous attendent à terre.

– Je ne sais pas, je rêve... mais c'est comme si, à mesure que nous avançons, le rêve se retirait hors de la portée de ma main et devenait inaccessible. Tout ce qui m'en sépare, surgit, je découvre des faits que j'avais oubliés, les êtres tels qu'ils sont. Je les connais trop bien.

– Mais toi, tu te connais mal. Tu n'auras qu'à paraître...

Il insista.

– Tu te regardes dans le passé. Mais tu ignores ta force aujourd'hui.

– Je n'ai de forces qu'en toi, fit-elle en se blottissant contre lui.

C'était agréable d'exagérer sa dépendance pour mieux se faire câliner. Il ne fut pas dupe, mais l'embrassa.

– Nous en reparlerons, je t'ai vue le pistolet en main. Pour l'instant, nous sommes encore loin de Québec, libres sur le fleuve. À Tadoussac, nous ferons escale. Nous nous y reposerons de la navigation. Nous y retrouverons, je gage, des amis ou de futurs amis avec lesquels nous commencerons à créer des alliances. J'augure beaucoup de bien de Tadoussac.

– À moins que nous y accueillent mousquets et bombardes...

– Non, ce n'est qu'un poste de traite, une ferme, une chapelle. Pas plus qu'un petit bourg de colons et d'Indiens qui trafiquent, prient, subsistent d'un troupeau, de l'aiguade des navires et qui n'ont guère l'occasion de se distraire. Nous la leur donnerons. Festins et danses au bord du fleuve. Qu'en dis-tu ?

– Que, vue sous cet aspect, la conquête de la Nouvelle-France me semble très séduisante.

Ils se turent. Le navire les berçait. Au-dehors, le brouillard portait l'écho de bruits divers, voix ou appels, mais qui s'éparpillaient dans la nuit, révélant la présence des hommes qui veillaient. Cependant, tout était paisible.

Angélique avait fermé les yeux.

Dormit-elle ? Elle se vit, s'élançant à travers les flammes d'un bûcher pour l'atteindre là-bas, haute silhouette liée au poteau, noire dans la draperie d'or, des flammes dont le bruit torrentiel et la chaleur étourdissante la séparaient de lui. Lui, le sorcier, le maudit qu'on a brûlé en Place de Grève.

La vision ne dura qu'une seconde et elle s'éveilla, croyant avoir poussé un cri.

Il dormait à ses côtés, miraculeusement présent, fort et serein.

Sans l'éveiller, elle posa sa main sur son poignet lisse et chaud et elle sentait sous ses doigts palpiter la vie.

Le rêve qu'elle venait de faire se superposait aux sensations éprouvées lorsqu'elle avait sauté dans le feu des Basques, à l'île de Monegan, la nuit de la Saint-Jean.

La main de fer du harponneur Hernani d'Astiguarza l'avait fait bondir, s'envoler à travers les flammes, atterrir sans mal de l'autre côté du brasier.

– Vous voici épargnée, Madame, lui avait dit le grand Basque. Le Diable ne pourra plus rien contre vous pour l'année.

En se penchant il l'avait baisée vivement sur les lèvres.

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