Tout s’était tellement bien arrangé pour eux que Laila avait du mal à y croire. Vladek n’était pas seulement un habile dompteur de lions, il avait aussi un talent pour les choses pratiques. Il était entre autres très doué pour réparer les objets. Le bruit s’était vite répandu à Fjällbacka, et les gens avaient commencé à le solliciter pour toutes sortes de dépannages, des lave-vaisselle défectueux aux voitures en panne.
En réalité, beaucoup de ces missions lui étaient probablement confiées par curiosité. Les gens cherchaient un prétexte pour voir de plus près un phénomène tel qu’un authentique artiste de cirque. Une fois leur curiosité satisfaite, le respect pour sa compétence manuelle subsistait, et les gens s’étaient habitués à lui comme s’il avait toujours été l’un des leurs.
Il prit confiance en lui. Quand il découvrit dans le journal une offre d’atelier de mécanique générale à reprendre à Uddevalla, il leur parut évident qu’il fallait saisir l’occasion et déménager, même si Laila regrettait de s’éloigner d’Agneta et de sa mère. Vladek pourrait enfin réaliser son rêve d’avoir sa propre entreprise.
À Uddevalla, ils avaient également trouvé la maison idéale. Ils en étaient tombés amoureux au premier coup d’œil. Elle était assez petite et délabrée, mais ils l’avaient rénovée et aménagée à peu de frais, et à présent, c’était leur paradis.
La vie leur souriait et ils comptaient les jours avant de pouvoir tenir leur bébé dans les bras. Bientôt ils seraient une vraie famille. Vladek, l’enfant et elle.