Il se met à la chouette, le lord-maire. Quand on mate sa propriété nichée au milieu d’un parc, on se dit qu’il a dû les trouver un chouïa minables les domaines de son homologue français.
C’est pas de la masure, mes gueux ! Ah ! je voudrais que vous admiriez le panorama. Un château pour de vrai tout en cailloux historiques ; avec des fenêtres à meneaux, des perrons à double révolution, des poternes, des chemins de ronde, des molosses de pierre aux grilles, des statues dans le parc, l’eau courante dans la rivière qui le traverse et l’eau chaude sur l’évier. Bien qu’étant à pince-broque, je me farcis l’allée cavalière. Madoué, elle doit faire trois bornes de long. On voit le castel, tout au bout, comme dans le viseur de votre appareil-photo. Je voudrais avoir un zoom pour le rapprocher, tellement il me paraît lointain. Il fait un temps superbe. Qui donc a prétendu que la Grande Albion était le pays des riflards ? Le mahomed cogne plus fort que sur la Côte.
Je suis à peu près à la moitié de la distance lorsqu’une voiture m’arrive dans le dos et stoppe à ma hauteur. Il s’agit d’une vieille Morgan pour laquelle un collectionneur de vieux tacots payerait une fortune.
Elle est à ce point délabrée que son propriétaire doit tendre une toile dessous quand il roule pour récupérer les pièces qui s’en détachent. Au volant se trouve un petit gus du genre ancien jockey dans la débine, tout ridé, tout flétri, avec un nez pareil à une banane trop mûre. Il est coiffé d’une invraisemblable casquette à carreaux, dont la partie supérieure s’orne d’un petit nœud d’étoffe.
— Vous allez au château, sir ? me demande-t-il.
Ce disant il me désigne la place vacante à son côté.
Je remercie le guignol et me love dans sa cage à ferraille. La chignole crachote, sanglote, hoquète puis repart. Y a du jeu dans les roulements car les roues zigzaguent en tournant. Les ressorts de mon siège me tarabustent le prosibus. Son zinzin, au jockey, c’est plus un moyen de locomotion, c’est devenu une philosophie. Pour parcourir quinze cents mètres, je veux bien m’y risquer, mais je réfléchirais avant de m’embarquer avec cécolle au Rallye de Monte-Carlo.
— Vous êtes de la région ? je lui demande.
— Non : London !
Il mâchouille une portion de cigare éteint et demande :
— Français ?
— Ça s’entend ?
— Oui, beaucoup. Chez nous, les filles raffolent de votre accent.
On passe en revue des personnages de marbre, vigilants sur leurs socles.
— Belle demeure, hein ? apprécié-je.
— La plus chouette du Comté de Pédock, admet le petit fripé, faut dire que les Frottfor sont bourrés de fric jusqu’aux yeux.
— C’est héréditaire ?
Il ricane autour de son cigare :
— Pfft, héréditaire depuis deux générations seulement. Le vieux Frottfor vendait des casseroles dans les campagnes avec un âne et une voiturette.
— Il a dû en vendre une tripotée, laissé-je tomber en découvrant l’esplanade du château.
— Vous parlez ! Quand il est mort, son fils était à la tête d’une chaîne de grands magasins. Les « Tout pour vous », vous connaissez ?
— On ne voit que ça dans les rues anglaises, dis-je, il y en a autant que des bistrots à Paris.
Très disert, ce qui est rare pour un gars originaire des îles britannouilles, le jockey m’achève dans les cent derniers mètres, pardon : dans les cent derniers yards, le curriculum du lord-maire.
— Et pour finir, ce petit futé de Frottfor F.E. Relhuyr a épousé la fille du baronnet d’ici, sir Ted Lajakett, une vraie mochetée, mais qui apportait cette gentille cabane en dot.
Nous v’là at home. On déboule du tas de ferraille. La pauvre Morgan glaviote deux ou trois écrous et son moteur continue de s’ébrouer bien que le jockey ait coupé le contact. L’auto-allumage, c’est l’asthme des vieux moteurs à explosion.
— Vous êtes attendu ? s’enquiert mon obligeant compagnon.
— Oui, j’ai téléphoné ce matin pour prendre rendez-vous.
— Oh bon, alors je passerai après vous, fait-il, car moi je débarque à l’improviste.
Nous gravissons une volée de marches et sommes accueillis par un jeune serviteur qui devait garder les vaches y a encore pas longtemps. Sa veste blanche est sur le point d’éclater aux épaules et, en tout cas, ses gants blancs ont déjà pété entre le pouce et l’index. Le gars est tellement constellé de taches de rousseur qu’on a envie de lui conseiller de teindre ce qui lui reste de peau claire afin de s’unifier. Il tient ses doigts écartés contre les jambes de son pantalon noir et roule des yeux congestionnés.
— Le lord-maire m’attend, lui dis-je.
Il me vote un sourire timide auquel il manque une douzaine de dents.
— Par ici, fait le vacher de chambre.
D’une démarche appuyée, il me convoie au fond du hall.
— Au revoir, et merci, lancé-je à mon accompagnateur.
Le gus porte un doigt rapide à la visière de sa casquette.
— Tout à votre service, sir, fait-il en se laissant tomber dans un fauteuil plus solennel que le couronnement de la reine d’Angleterre.
Le valet de ferme et de chambre toque à une porte dont le loquet représente un lion tirant la langue.
Une forte voix crie d’entrer. Le larbin pénètre dans la pièce et m’annonce. Ensuite de quoi il s’efface pour me laisser le passage.
Je me pointe dans un bureau bibliothèque extrêmement sévère. Y a des livres reliés cuir jusqu’au plaftard, des vitrines bourrées d’objets précieux, des meubles d’acajou, des tableaux pompiers, des sièges garnis de cuir vert, une grande table-bureau enfin, décorée de motifs en argent.
Le lord-maire est assis derrière la table, les mains croisées, dans une attitude de portrait de famille. Je fais deux pas, trois pas, trois pas et demi et je m’arrête, abasourdi. Impossible de forcer mes cannes à aller plus loin. La stupeur les paralyse. Maginez-vous, mes drôles, que le bonhomme qui m’accueille n’a absolument rien de commun avec le lord-maire venu présider le jumelage à Embourbe-le-Petit. L’autre ressemblait, vous vous en souvenez (sinon faites comme moi : relisez le passage en question) à M. Pickwick. Il était rondouillard, coloré, jovial. Celui-ci, au contraire, est grand, plutôt maigre, avec l’air grave d’un hépatique venant de manger une omelette. Il est habillé de triste : costar noir, cravate noire, col rapporté en celluloïd, manchettes trop longues de vingt centimètres, pardon ; de dix pouces.
De longs favoris gris achèvent de lui donner un aspect suranné.
Il me contemple par-dessous d’épais sourcils.
— Yes, sir ? me dit-il enfin pour m’inviter à m’approcher et à m’expliquer.
Je réponds à la brève invite.
Frottfor F.E. Relhuyr me désigne une chaise.
— Asseyez-vous, s’il vous plaît. Ainsi vous êtes un journaliste français ?
— Oui, monsieur.
— Et vous désirez m’interviewer à propos de ce jumelage de notre ville avec une ville française ?
— Exactement !
Il doit me trouver monosyllabique sur les bords pour un reporter. Correspondant de « Motus », le grand organe des sourds-muets, oui ! Faut que je m’efforce, y a pas, sinon je vais passer pour une pelure.
— Vous avez assisté aux festivités d’Embourbe-le-Petit, monsieur le maire ? demandé-je bille en tronche.
— Naturellement, fait-il. Celles-ci ont eu lieu voici une dizaine de jours. Ce fut très agréable, très pittoresque.
— Attendez, attendez, monsieur le lord-maire, coupé-je, je m’y trouvais aussi à cette fête…
— Je ne vous y ai point vu, déclare mon vis-à-vis.
— Mais… moi non plus ! lui riposte le sien.
Un temps. On se regarde, on s’étudie, on se sonde, on se surveille, on cherche où on veut en venir.
Je prends l’initiative du redémarrage.
— Le lord-maire qui présidait la séance n’avait rien physiquement qui pût rappeler votre personne, sir.
— Qu’entendez-vous par là ?
— Il s’agissait d’un homme petit, gros et rubicond : mettez-vous devant un miroir, je ne crois pas que vous y découvriez rien de semblable.
Il fait craquer ses jointures (tiens : comme le Vieux) et sans hausser le ton demande :
— Êtes-vous certain de ne pas confondre, monsieur ?
Je biaise.
— Me serait-il possible de présenter mes devoirs à votre épouse, monsieur le lord-maire ?
— Mais… heu… Pourquoi pas !
Il actionne un timbre et le vacher de chambre entre dans la seconde qui suit, comme s’il avait eu l’oreille à la serrure et la main sur le loquet.
— Appelez Madame, Teddy, je vous prie !
— Yes, sœur, répond l’autre que ma qualité de français déconcerte.
Un bout de moment plus tard, la grande seringue anguleuse que j’ai eu loisir d’admirer dans toute son horreur sur l’estrade d’Embourbe-le-Petit pénètre dans la pièce. Sa figure est jaune, elle n’a pas assez de lèvres pour cacher son clavier, ses pommettes saillent, ses paupières tressaillent et son regard m’assaille.
— Vous m’avez demandé, darling ? fait-elle au lord-maire.
— Ma chère Emily, permettez-moi de vous présenter mister Antoine, un journaliste français qui…
Il se tait pour se détrancher vers la lourde qui vient de se rouvrir à la volée. Le larbin aux taches de rousseur réapparaît, ayant à son côté le petit jockey fané. Les deux hommes se dirigent droit vers nous.
— Que signifie, Teddy ? réprobationne le châtelain.
— Ça ! répond le propriétaire de la Morgan.
Ce disant, il sort un revolver de sa poche, et, presque à bout portant, tire trois balles sur le lord-maire qui émet un râle-gargouilleur et s’écroule sur le tapis. Je n’ai pas le temps d’intervenir. Déjà le larbin est sur moi. À ses doigts de la main droite brillent les quatre alliances chromées d’un coup de poing américain. Je déguste l’ensemble à la pointe du menton. V’là ma tronche partie dans les atmosphères. Elle s’éloigne de mon tronc, du château, de l’Angleterre. Elle grimpe majestueusement jusqu’à des régions peuplées d’archanges.
Un brouhaha de conversation. Suis-je dans un hall de gare ? Ou bien sur un stade ? Dans un endroit très vaste en tout cas car les bruits ont une résonance de cathédrale.
Je balaie ce qui m’entoure d’un regard aussi frais que des reliefs de poisson dans une poubelle. Des jambes vont et viennent dans mon champ visuel. Plus haut, des bouches surexcitées prononcent des mots que j’ai du mal à comprendre. Mon anglais se réajuste mal dans mon caberluche perturbé. Je traduis avec difficulté. Y a des règles grammaticales britiches qui restent en panne sèche in my citron, pardon : in my lemon. Durant une fraction de seconde tout se trouble. Puis je déguste en pleine bouille le contenu d’un seau de flotte. Vrrraouf ! Une grande claque glacée ! Je perds mon souffle, le retrouve en claquant des chailles.
Vive monsieur le lord-maire ! Et la fête continue… Deux policemen tout droitement sortis d’un film anglais, tant ils sont raides et compassés, se tiennent debout près de moi.
— Stand up ! me dit l’un deux, d’une voix très calme.
Je me livre à un petit turbin mental pour piger ce qu’il me veut. En moi c’est encore le sirop de groseille : ça gélatine, ça poisse, ça rubise… Et puis ma vaste intelligence reprend son essor. Stand up veut dire « debout ». Très bien, sir. Je me lève avec beaucoup de parfaitement ! Mon menton pend comme un tiroir ouvert. Ce qu’il m’a mis le vacher de chambre ! Ô ma douleur, ce pain de huit livres ! Il a dû s’entraîner pendant des mois sur un sac de sable avant de pouvoir ajuster un gnon de cette ampleur. Une véritable œuvre d’art dans son genre, cette beigne. S’il m’a pas fracturé la boîte à croque j’aurai de la chance… Un petit taureau, le tache-de-roussé. Et un taureau renforcé d’un coup de poing amerloque, croyez-moi, ça fait du dégât.
Je me conjure de produire un effort. À genoux… Vingt gu ! ça tourne encore… Des gens, avec des tronches d’étrangers. Ils me regardent comme on mate une flaque de dégueulis pour ne pas marcher dedans. Je suis devenu terriblement excrémentiel, insupportable à l’œil.
Je vais vous expliquer, messieurs les policemen, gargouillé-je.
Oui : tout leur bonnir… L’entrée du larbin dans le bureau en compagnie du zig à la Morgan. La scène incroyable qui a suivi. Le pétard : boum ! boum ! Et boum ! J’allais en oublier une ! Trois prunes dans le baquet du lord-maire… À tes souhaits, pépère ! Un attentat politique ? En ma présence ! Et devant l’épouse du malheureux.
— Stand up ! réitère le flic.
Avec son bitos comme une cloche à melon, il ne fait pas humain, ce type. Je finis par me dresser. Comme j’embarde, le policemaniaque me retient d’un coup d’épaule. Je renifle l’odeur de son uniforme. Le drap noir sent la margarine anglaise, le cheval anglais, la pluie anglaise… Pourtant il fait beau, non ?
Ma toupie ralentie, me revoilà à peu près lucide.
— Amenez-le par ici ! lance une voix de centaure.
On m’empoigne les manettes et on m’entraîne dans un vaste office. Debout devant un fourneau à peine plus grand que celui de la cantine Renault une femme qui ressemble à une pigeonne, à cause de sa volumineuse poitrine, avec des cheveux blancs-bleus tout frisottés, pleure de façon ridicule. C’est fou ce que le chagrin des autres a l’air bête. Tellement cruche en vérité que c’est ça son vrai côté pathétique. Je me rappelle qu’un jour, à l’aéroport Kennedy de New York, une jeune femme noire chialait à haute voix, très fort, sans retenue. Elle en pouvait plus, fallait que ça s’écoule carrément. Elle hoquetait, sa figure dégoulinait. Pour accomplir les différentes formalités d’embarquement, elle glapissait des réponses. Elle ne songeait même pas à torcher ses larmes. Elle avait franchi la cote d’alarme du respect humain. Je me suis dit en la contemplant que si les bêtes pleuraient, elles pleureraient ainsi.
Je me détourne. Une table de cuisine, fort belle ma foi avec ses pieds tournés et son épais plateau. Comment peut-on apprécier la qualité d’un meuble en un pareil instant ? Mystère de l’homme.
Un grand malabar est assis sur un coin de la table. Il mesure six pieds six pouces, comme le commandant de la chanson (celui qu’il ne faut pas confondre avec un merle blanc). L’homme porte un complet dans les tons marron, un peu fatigué.
Il a le teint rouge, des bajoues, un nez blanchi par le whisky (car souvent, le scotch blanchit les frimes), un regard ennuyé. Détail pittoresque, son chapeau de feutre ressemble à celui de Béru. « Un flic, me dis-je. Y a qu’un poulaga ou un romanichel pour circuler sous un bada pareil. »
L’homme tend la main vers un panier de légumes posé près de lui, arrache une carotte de sa botte et se met à la croquer sans cesser de me dévisager. De temps à autre il crache des morcifs sur le carrelage de la cuisine. On n’entend que son bruit de lapin et les sanglots de la vieille dame frisottée.
À la fin il jette son moignon de carotte dans le panier.
— Des papiers, mylord ? articule-t-il d’une voix beaucoup trop fluette pour sa vaste carcasse.
— Certainement, réponds-je.
Le gros mecton fait claquer ses doigts et tend vers moi une forte main calleuse en murmurant.
— Je suis le shérif !
Je me fouille. Rien ! On m’a secoué mon passeport pendant que je flânais dans le cirage. Et Dieu sait que j’ai dû m’y attarder dans la purée de truffe ! Le gars Teddy m’a administré un soporifique d’au moins une demi-plombe !
— On me les a pris, bredouillé-je, en me rendant parfaitement compte que j’aurais plus de chance d’être cru si j’affirmais que je suis le prince Philippe Dédain-Bourre.
— Well, well, well, well ! murmure paisiblement le Gravos.
— Il y a à l’Hostellerie de « La Livre dévaluée et de la Licorne d’abondance » un gentleman qui peut se porter garant pour moi.
— Hmm hmm ! acquiesce le shérif. Vous êtes français ?
— À ne plus en pouvoir, shérif.
Il ahane pour dégager un magnifique carnet de sa poche. Il se mouille un pouce et tourne les pages de celui-là comme on compte des billets de banque. Ayant découvert une page vierge il décide de me la consacrer.
— Donnez-moi toujours votre identité supposée, mylord. Son lord !
Tu parles ! Son calme, voisin du détachement, me déconcerte. On dirait qu’il se fout de tout, ce bonhomme et qu’il a hâte d’en avoir terminé pour aller biberonner en paix.
— Vous êtes mister Martin Chicken ? je demande.
Il a un léger cillement, puis il déclare :
— Ce n’est pas mon nom que je vous demande, gentleman, mais le vôtre.
— Je suis le commissaire San-Antonio, de la police française.
— Well, well, well, well ! rechantonne-t-il.
— Peut-être ne me croyez-vous pas, mais je ferai la preuve de mon identité. Je suis victime de je ne sais quelle effarante machination, seulement celle-ci ne tiendra pas et se retournera contre ceux qui l’ont tramée !
Le shérif opine, hésite, puis il suce la mine de son crayon avant de le ranger au cœur du carnet.
— Emmenez ce gentleman en prison ! ordonne-t-il aux deux policemen.
— Hé ! Minute, shérif, on a des choses à se dire ! réagis-je.
Le gros gus se masse les bajoues.
— J’y compte bien, mylord, seulement on se les dira devant le jury.
— C’est-à-dire ?
— Demain matin au plus tard !
— Enfin, tonnerre de chien, cette affaire ne tient pas debout ! Je fais appel à mon ambassadeur ! Je suis officier de police, ma réputation…
— Sorry, sir. Elle n’a pas encore franchi nos frontières, coupe Chicken, et je doute que celle que vous aurez ici soit très présentable. Fermement, les bobbies m’entraînent. À l’instant où nous quittons la cuistance, la pleureuse aux cheveux blancs-bleus s’arrache à son fourneau et à son chagrin pour se précipiter sur moi.
— Vous êtes un monstre ! me dit-elle dignement. Et si j’avais de la cuisine à faire pour vous, je la saupoudrerais d’arsenic !
— Ce serait une dépense superflue, chère madame, lui riposté-je, je suis persuadé que, sans arsenic, elle me trouerait tout aussi bien l’estomac.
Nous traversons le hall encombré de gens atterrés. Un silence hostile accueille ma sortie. J’avise, prostrée dans un fauteuil, la femme du défunt lord-maire. Des dames aux râteliers en gargouille lui tiennent la main.
— Mistress Frottfor, la hélé-je, vous qui avez assisté au drame, je vous conjure de dire la vérité !
La lorde-mairesse détourne les yeux et soupire :
— Écartez cet homme de ma vue, je vous en supplie, sinon je sens que je vais m’évanouir.
Dites, vous parlez d’une aventure ! On croit rêver, non ?