XLVIII

Adamsberg avait attendu pour partir d'avoir de bonnes nouvelles de Céleste, et Danglard l'avait conduit à l'aéroport. Ils se séparèrent à la porte d'embarquement. Demain, le commandant devait commencer seul l'interrogatoire du tueur Charles Rolben.

— Savoir comment l'aborder, dit Danglard, quel chemin prendre, quelle tactique adopter, cela me tracasse.

— Pas de quoi, Danglard. Rolben est cruel et sans conscience, il est donc inutile de chercher une tactique. Il ne s'effondrera jamais, que ce soit sous l'effet de la douceur, de l'esprit, de la finesse, de la violence ou de votre vin blanc. Il est maître de la violence, n'attendez rien de lui. Contentez-vous d'aligner nos preuves et nos témoins. Une seule chose, peut-être, le fera exploser. Que vous ne teniez pas compte de lui, que vous parliez comme s'il n'avait guère d'importance. Tenez-moi au courant. Vous allez voir Céleste ?

— Cet après-midi.

— Alors rendez-lui ceci, dit Adamsberg en sortant la pipe de sa poche, ça la revigorera. Et dites-lui que Marc est rentré à bon port au Haras.


Adamsberg une fois passé en zone d'embarquement, Danglard s'attarda seul dans le grand hall, serrant cette pipe et les coccinelles qui allaient avec. Il voulait attendre l'heure du décollage avant de quitter les lieux. Ce serait le printemps là-bas, l'herbe se redresserait, droite et verte. Le commandant surveillait sa montre.


9 h 40. Danglard hocha la tête. L'avion décollait pour l'île de Grimsey.

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