L’entretien a été de courte durée, car le gus au pif pointu ressort presque sur mes talons. Drôle de bignz, non ? Qu’est-ce que les deux hommes ont pu se dire qu’ils ne pouvaient se bonnir par téléphone ?
Je revois le ton menaçant du gros pochard dans la cabine du parking. Il semblait véhément, ferme sur les prix…
Trait de lumière ! J’entrave… Parfaitement il était ferme sur les prix et réclamait du flouze.
C’est pas de la belle parole, mais une enveloppe que le grand habillé de maigre est venu lui apporter.
Chantage. Décidément, mon San-A., depuis que tes lotos refonctionnent tu tiens le bon bout ! Tout concorde au poiluchard. L’Entremetteur, convoqué par le maréchal, a eu soudain l’explication de quelque chose. Un quelque chose déterminant qui lui a permis de faire chanter « les autres ».
Il leur a fixé un rendez-vous dans le lieu le plus populeux de la ville parce qu’il avait peur de leurs réactions.
Un messager est venu lui refiler de la fraîche pour qu’il s’écrase. Ça me semble tenir, non ? Votre avis, lecteur admis ? Me reste plus qu’à suivre le grand jeune homme, à repérer son lieu de destination et, ensuite, à lui poser la question de confiance. Je me tiens à quelques pas de la station de taxis où des chignoles noires attendent le bon plaisir des Munichois. Dommage que j’aie laissé ma pompe au garage de big Trogne. J’aime avoir ma liberté de mouvement. Il est toujours délicat (et particulièrement en patelin étranger) de sauter dans un sapin en criant : « Suivez cette voiture ! » En France, ma carte de poulardin m’est un argument déterminant, mais ici ?…
J’en suis là de mes appréhensions lorsque l’intéressé réapparaît. Il fait quelques pas jusqu’à l’angle de la strasse, côté opposé aux bahus, hélas. Est-il venu à pincebroque ? Pas impossible après tout. Je dois déchanter rapidement. Un grondement se fait entendre et une puissante motocyclette pilotée par un gaillard en blouson de cuir noir, casqué d’un dôme argent-métallisé, déboule d’un coin d’ombre et stoppe à la hauteur de Nez-Pointu. Ce dernier saute à califourchon derrière le motocycliste et le bolide repart à une allure météorique à travers la ville illuminée. In the prosibe, mes fieux ! Je l’ai dans le sac à outils, very profondely ! Rien à tenter. Le temps de compter jusqu’à un-et-demi, ces messieurs se sont évaporés. La pommade noire ! J’essaie de me consoler en me disant qu’eussé-je été au volant de ma tire, moteur tournant, je n’aurais pu leur emboîter la roue. Trop fulgurant. In suivable !
Je débite tout le répertoire de notre regretté camarade Cambronne avant de réintégrer la brasserie. Les senteurs choucrouteuses m’écœurent. Ça pue la bière pissée ou qui va l’être incessamment. On dirait que le vacarme s’est accru.
Ne nous reste plus qu’à entreprendre sérieusement l’Entremetteur. De lui va jaillir la lumière. Certes, une conversation à bâtons rompus (sur sa gueule) n’est pas possible ici et nous allons devoir dégauchir un endroit adéquat, mais j’ai confiance en ma bonne étoile.
Un peu trop hâtivement, vous allez le voir.
Comme je parviens à l’orée de notre tablée, je suis déconcerté de trouver une grande effervescence autour d’icelle.
Saisi d’un funeste pressentiment je joue des coudes (ce qui, en pareil cas est préférable à jouer du tuba) et je découvre ce que je redoutais. Le violacé est allongé sur notre banquette, les bras pendants comme des rames abandonnées, la bouche ouverte. Il a le regard révulsé, les lèvres plus violettes que les joues et son gros pif semble s’être encore dilaté.
Véhément au cœur de la bousculade, Béru-le-tricotin tente d’expliquer les choses à des personnages hostiles qui n’entravent rien à son charabia.
— Le Mein Air a biberonné son glasse of beer. Poussé hoquet ! Jawohl comprendre, hoquet ? Commak : hiiic ! Puis lui tout lâcher et tomber, the noze dans sa bière. Kaput ! Schnell ! Achtung ! Heil Hitler ! Mortibus ! Tanenbaum ! Luftwaffe ! Waffen S. S. Nach Berline ! Guten Tag ! A capito ? Si signor !
Il se démène, il veut convaincre. Abasourdi par le coup du sort, il est, Bibendum. En perdition dans cette antre formidable. La musique flonflonne de plus belle.
Les buveurs grommellent des choses suspicieuses.
Je me penche sur l’homme mort.
Mais alors, mort en plein, croyez-moi !
Vous n’ignorez pas qu’entre autres dons (comme disait un cosaque) j’ai celui d’investiguer subrepticement dans les poches de mes contemporains. Explorer les vagues d’un défunt, y’a rien de plus fastoche. Mes doigts en pince de homard armoricain vagabondent dans les vêtements du violacé. Je ne tarde pas à dénicher ce que j’escomptais, à savoir une enveloppe dodue et craquante. Donc, il avait vu juste, votre cher San-A. Merci pour vos applaudissements, j’ sais bien qu’ils sont mérités, mais ils me vont tout de même droit au cœur. J’escamote l’enveloppe. Puis je retire ostensiblement le larfouillet du clamsé. Je l’ouvre, examine ses papiers : Karl Steiger, 54, Mabitakouperantranschestrasse, München. Je montre à l’auditoire… Je dis que je vais appeler un médecin… Je fais signe au Gravos. On se brise menu. Du moins, essayons-nous, car les voisins de table du Mastar ne l’entendent pas ainsi. Les v’là qui s’interposent. « Nein, nein, Polizei ! Polizei ! »
— Qu’est-ce y débloquent ? demande Béruroche.
— Ils veulent que tu attendes la volaille du bled, pour témoigner. Après tout, tu ne risques pas grand-chose…
— Tu parles, il a été farci au cyanure, ce Mec, c’est signé ! T’as vu sa bouche ! Et la manière qu’il a été foudroyé par sa bière, dis, ça n’ trompe pas un vieux singe comme mécolle. Quand y s’en apercevront, les archers me casseront les bibelots de famille vu que j’étais en pleine discussion avec lui ! Allez, du vent, mec ! Et fissa !
D’une bourrade, il écarte les protestataires et fonce. Du coup c’est l’alerte au gaz dans la brasserie. L’opération Apocalypse, je vous le certifie. Sans hésiter, une chiée (au moins) d’énergumènes se lancent (d’arrosage) à l’assaut de la forteresse béruréenne. La charnière de Sedan, mes gentils amis ! Ça déboule plus fort que les panzers d’alors. Une mêlée de rugby multipliée par cent ! Cette grappe ! Ils s’escaladent, les Munichois. Z’en veulent tous, du Béru. Au moins un lambeau ! Rien que le toucher, lui filer un gnon ! Lui cracher dessus, à défaut. Il en a bientôt six mètres de haut sur les endosses, Pépère. Vous parlez d’un tohu-bohu, d’un charivari, d’un pêle-mêle ! Comment qu’ils forment l’essaim, les carnes ! Doit plus pouvoir respirer, mon pote, avec un pareil cataplasme sur le buffet ! Et je ne peux rien pour lui. Me faudrait un lance-flammes, et encore…
Moi, flic d’élite avant tout, je me taille avant que ça se mette à cacater pour ma pomme. Plus de temps à perdre. L’urgence est extrême. Je me fonds lentement, à reculons, dans la masse effervescente. En me trémoussant savamment, tout en feignant de vouloir avancer, je me laisse écarter. La force centrifuge joue en ma faveur. Je suis chassé du point crucial par le seul effet de mon inertie. Croyez-moi, c’est le cœur lourd que je fuis. Abandonner le cher Béru dans ce concasseur humain est un acte lâche, j’en conviens. Seulement je suis dans l’impuissance la plus complète à le secourir. Rester équivaudrait à avoir droit aux ennuis de tout ordre qui vont s’abattre sur lui. Je n’ai pas le droit de subir son sort, du moment que je peux agir autrement. Je lui serai plus utile libre qu’embastillé (ou hospitalisé) avec lui. Et surtout, il y a l’enquête. Cette chaude piste qui soudain…
Ouf, me voilà dehors.
— Ben, mon pote, t’en as mis du temps à t’éjecter, lance une voix, je commençais à désespérer.
Sa Majesté !
En chair et os de première qualité.
Triomphante, gouailleuse…
— Mais comment diantre ?
— Un vrai velours, se marre Béru. Z’étaient trop nombreux. Une fois que je fus à terre, j’ai estourbi ceux du dessus et je m’ai mis à repter sous les tables. Y continuent à s’avoiner entre eux.
Je rigole si fort que ça me coupe les jambes. J’ai toutes les peines du monde à courir en direction du parking.
Je commence déjà à manœuvrer la mère Cédès quand il me vient brusquement une idée. Au reste, les idées vous viennent toujours brusquement.
Et elles foutent leur camp encore plus vite.
On trémulse de la cervelle, et puis pas plus.
V’en a, comme Einstein et moi qui, certes, trémulsent un peu plus fort que les autres, seulement ça ne fait pas progresser l’humanité outre mesure. Ici, je pourrais vous intercaler un de ces morceaux de bravoure philosophico-merdeux dont j’ai le secret (de polichinelle), mais je préfère m’abstenir.
J’ai pas envie de prendre mon panard.
Jouir nécessite un effort dont le succès même engendre la fatigue. Dès lors, pourquoi se fatiguer à triompher puisqu’on peut se reposer en renonçant ? Hmm ? La véritable volupté siège dans l’inassouvissement. L’aboutissement est une servitude. En conséquence de quoi, je vous laisse flotter sur le radeau de votre connerie et je m’abstiens de tigresser. Tant mieux pour vous !
Donc, ai-je déclaré à quelques sottises d’ici, au moment de démarrer du parking il me vient une idée. Je coupe le contact et déboule de la caisse.
— Tu vas où est-ce ? s’inquiète Mister Godedur.
Négligeant de l’affranchir, je bombe à la voiture de notre bon violacé. Une petite farfouille-maison, croyez-moi, ça ne mange pas de bred. La preuve… Tiens, au fait, je n’ai pas encore examiné le contenu de l’enveloppe. Assis derrière le volant de feu Karl Steiger. Vivement je déchire la pochette de papier gris. Du fric… Je retire une épaisse liasse de billets de mille marks. Zob ! En fait la liasse n’en comporte que deux : celui de dessus et celui de dessous, l’un et l’autre pouvant jouer ce rôle suivant la position du paquet de coupures. Entre les deux, du papier d’emballage possédant à peu près la consistance du papier monnaie et qu’on a découpé au format. La feinte à Jules ! Pour le cas où Steiger aurait jeté un œil dans l’enveloppe avant le départ du messager. Mais « ces messieurs » en avaient déjà moralement terminé avec l’entremetteur. Il s’agissait de lui donner apparemment satisfaction en attendant qu’on lui refile la potion magique ; celle qui convertit les plus bavards au silence.
Bien joué. Travail classique, parfaitement exécuté. Avec maîtrise et brio. Décidément ça urgeait…
Bien, à l’auto, à présent !
Je me sens calme, précis, d’une lucidité cristalline. Mon caberlot est un diamant.
Un diamant !
Je l’avais presque oublié, ce vilain bloc, cause de tous ces maux ! Me voilà parti à explorer minutieusement la guinde. Boîte à gants, poches-soufflets, plage arrière, dessous de banquettes…
— Ça biche ? me demande le Mastar que l’impatience a rabattu vers moi.
— Non, des flacons de genièvre vides, des chiffons sales, des cigarettes froissées, des stylobilles asséchés… Un vrai bohème, dans son genre, ton camarade de beuverie.
Je me rabats sur la malle de l’auto. Elle contient un grand loden verdâtre, passablement râpé et souillé. Visite des poches…
À la longue, ça finit par être dégradant, ces sempiternelles explorations des domiciles ou des effets d’autrui. On a l’impression d’écumer la misère du monde… De racler son propre pus avec un tesson, comme Job sur son tas d’engrais. Toujours des objets d’homme, qui racontent des nécessités d’homme, des pauvretés d’homme…
— Rien ? demande le Majestueux.
— Non. Ah, si : ça !
Il s’agit d’un feuillet de papier pelure rose, tout chiffonné.
Par acquit de conscience je le défroisse. L’examine pour la bonne forme. Béru, qui connaît son San-A. par cœur, assèche sa voix pour lancer un « : Alors ? » qui ne souffrirait pas d’être pris pour des prunes gâtées.
— Je crois qu’on tient un sacré truc, Gros. Nous revoilà sur rails…
— C’est quoi donc ?
— Une fiche de transport concernant un colis d’une tonne pris en charge à Neuvolandt-oder-Isar et livré à l’aéroport de Munich.
— Ça voudrait dire quoi ?
— Le maréchal von Dechich habite Neuvolandt-oder-Isar, Gros, l’as-tu oublié ? Un colis d’une tonne ! C’était le dirigeable, ou du moins son enveloppe et sa nacelle ! Et puis la date concorde… Deux jours avant l’agression dont je fus victime en Tathmaziz. Allez, fissa !
— On va où est-ce ?
Je le fustige d’un regard intraitable.
— Par instants, lui dis-je, t’es tellement con que je me demande si tu existes !
Je crois que, pour changer le monde, faudrait commencer par supprimer les miroirs. À force de ne plus pouvoir narcisser, les gens finiraient par s’oublier un peu, du moins par perdre cette fausse notion d’eux-mêmes qui leur entartre l’esprit. La chiasserie vient de ce qu’ils s’admirent, s’auto-vénèrent. Ils sont leur propre religion, leur vraie politique, leur seul horizon, l’ambition de leur vie. Ils prennent envie d’eux sitôt qu’ils ouvrent les yeux sur leur image. Ah, oui, brisons les miroirs pour qu’entre nous la glace soit enfin rompue. On écoperait peut-être de sept années de malheur, mais on serait tellement heureux ensuite.
Je divague sur ce thème en piétinant devant un guichet de l’aéroport, marqué « Fret » (en allechleuh : « Fracht », merci Mrs. Pinloche et Jolivet des établissements Larousse).
Deux gonzesses sanglées dans des uniformes oranges bavassent en prenant des mines. Elles ne s’entendent pas, ne se regardent pas, par contre chacune s’écoute et se mire en l’autre. C’est là la forme la plus probante de la solidarité féminine, ce mutuel réfléchissement. La seule manière qu’ont les filles de réfléchir, c’est celle-ci. Elles se placent face à face et s’admirent dans les yeux l’une de l’autre.
On attend encore dix minutes.
J’ai beau toussoter, Béru grommeler. Nous avons beau interpréter à quatre mains le concerto de Ludwig von Broutemich sur leur comptoir de Formica, les deux gerces ne réagissent pas.
Il faut dire que le local est désert. Je m’étonne d’ailleurs qu’une permanence soit assurée à ce guichet jusqu’à une heure aussi tardive.
— Hé, les petites Fräuleins ! hélé-je.
J’ai l’air (ou j’hélair) d’un aphone préludant à son après-midi[27]. Un bâillement de mouche mobiliserait davantage l’attention de ces deux bougresses.
— Elles seraient pas aussi choucardes, je passerais par-dessus ce comptoir pour aller leur beigner le museau ! assure Bérurier. Qu’est-ce on pourrait faire les faire con-descendre ?
Il entonne la Marseillaise !
La plus blonde des deux souris tapote le rebord de sa table et, sans nous regarder, désigne un panneau sur lequel est écrit « Stillschweigen » en caractères lumineux. Silence !
— Fräulein ! supplié-je, je vous en supplie : ça urge !
La moins blonde, mais la plus replète (on ne peut tout avoir) prend dans un casier un écriteau portant en lettres dorées sur Plexiglass noir le mot « Fermé » (en allemand, bien sûr, mais j’ai pas le temps de chercher la traduction sur le dictionnaire).
— Fermé ! dis-je néanmoins à Béru.
Sa Majesté perd patience, et par conséquent son sang-froid.
— Non, mais elles pouvaient pas nous le dire plus tôt, ces deux radasses ! Où qu’est le carnet des réclamations, que je leur signale le matricule !
— Écrase ! enjoins-je.
Je puise un billet de cent marks (Aurèle) dans ma profonde et l’agite comme l’on agite un pavillon, dans la marine, pour converser d’un bâtiment à un autre !
— Hou, hou ou… Fräuleins !
Les nanas virgulent un regard indifférent à la coupure et d’un commun accord me montrent l’écriteau « Fermé ».
— Si t’imaginerais leur allécher avec du fric, mon pote, tu te gourres, rage l’Orageux. T’oublies qu’en Deutscherie, y z’ont tellement de pognon qu’y sont obligés de le brûler, comme les Brésiliens brûlent leur caoua quand la récolte est trop surbondante. Un mendiant se donnerait même pas la peine d’avancer la main pour enfouiller ton carbure. Y’ t’ dirait de l’ virer directo sur son compte chèque postal.
Désespérant d’arriver à un résultat, je m’apprête à décréter le repli général de nos forces, quitte à revenir demain, quand mon génial ami a une idée. Avec une souplesse dont onc (ou oncques ou onques) le croirait capable, il se juche sur le guichet, exécute une rotation du postère et fait fasse aux greluses. Je perçois un bruit de fermeture Éclair sèchement actionnée. Cette fois, les deux bergères de la Luftmonchose se taisent. Elles regardent. Leurs bouches, leurs yeux béent. Fascination ! Flagellation ! Les v’là qui prennent le souffle court.
— Moi aussi, j’ révalue, hein, les gretchens ? ricane l’Ignoble. Vous paraissez intéressées par mon climat social, on dirait, boug’ de p’tites polissonnes ! C’est pas du perchoir à serin, ça, mes drôlesses ! Ni la baguette du Car-à-Jean ! Vous pouvez arpenter toute l’Allemagne, du Rhin au Nil, vous trouverez jamais la pareille ! Pièce unique, mes mam’zelles ! Cheune protype, jawohl ? Gross manette ! Zim-boum ! Article fransaucisse ! Zobinoche surchoix ! Gut kalitate ! Nein esportation ! Made in Paris ! Folies-Bergèère ! Merci m’sieur Ségalot, ça c’est du meuble ! Pétite tour Eiffel ! Vous permettez que jauge ! Maître étalon, very interessinge ! Big lot ! Prima ! Mordez la came ! Cèpe bordelais classé monument hystérique. On prend les inscriptions ! Amarrage gros bateaux ! Biroute aéroport ! Allez, hop, terminé ! Coucouche-panier ! S’agit pas qu’elle s’enrhumasse ! À la revoyure ! Envoyez un baiser à M’sieur Loyal ! Maintenant place-leur ton discours, San-A., elles sont à point.