Chapitre 20
Arthur regarde Miro qui pleurniche en finissant son histoire. L'enfant est captivé, comme une grenouille devant une mouche. Il réalise seulement maintenant qu'il avait épousé Sélénia sans vraiment la connaître. Certes, leurs premières aventures les avaient rapprochés, mais il ignorait tout de son passé.
- Merci de me raconter tout ça, Miro, dit le garçon. Je comprends mieux, maintenant !
L'idée de perdre ainsi sa mère, de payer aussi cher une si petite faute bouleverse Arthur car lui aussi a désobéi à son père. Il s'est enfui et n'en a fait qu'à sa tête. Un frisson le parcourt. Il n'a pas envie que son aventure se termine aussi mal et que sa petite maman chérie disparaisse à jamais. Arthur se promet de rentrer très vite à la maison. Un bonjour à sa princesse, pour s'assurer qu'elle va bien, et il filera dans la salle des passages pour traverser la lunette, avant que le premier rayon du soleil n'apparaisse, comme le lui a fortement conseillé le chef des Matassalaïs.
- Quelle heure est-il ? demande Arthur.
Miro consulte son sablier.
- Le soleil se lèvera dans exactement cinq minutes ! lui répond la taupe.
Arthur soupire. Il espère évidemment qu'il n'est rien arrivé à la princesse et qu'elle reviendra au plus vite, mais l'idée de ne la voir qu'une minute, après tout ce qu'il vient d'endurer, ne le réjouit vraiment pas. Mais peut-être y a-t-il là aussi une leçon à retenir ? Arthur réfléchit un instant et se dit qu'il aurait pu traverser la terre entière pour l'apercevoir, ne serait-ce qu'une seule seconde. Et même si cette seconde n'arrive jamais, il tournera facilement encore une fois autour de la planète pour tenter à nouveau sa chance. Voilà ce que cette aventure lui a appris : son amour pour Sélénia est entier, pur et sans limite.
Cette pensée le ravit et il se met à sourire.
- Allez ! dit-il en se levant, commençons à nous diriger vers la salle des passages. Ce sera plus raisonnable !
Miro est surpris de le voir d'un seul coup si adulte.
- Voilà qui est sage, Arthur, lui répond-il, un sourire satisfait aux coins des lèvres.
Les deux amis se lèvent, tournent le dos à la porte d'entrée et s'éloignent.
Mais la grande roue de la vie, celle qui règle tout en toute circonstance, a parfois des rouages bien sournois que l'on surnomme « les caprices du temps ». C'est assez poétique comme nom, pour une simple roue à dents, mais plus sympathique que le nom barbare que lui ont donné les hommes : la coïncidence. Ce mot sonnait, aux oreilles des Minimoys, comme un instrument de torture.
« Avoue ton crime où on te passe à la coïncidence ! » se répétaient-ils entre eux, pour illustrer leur vision.
Même dans le grand dictionnaire minimoy le mot n'avait pas bonne réputation puisqu'il se trouvait entre « coincer » et « insidieux », ce qui prouvait bien le peu d'affection qu'on lui portait.
Archibald, il y a quelques années, avait bien essayé de leur expliquer la vraie nature du mot, qui pouvait parfois amener de bonnes choses, rapprocher des familles, ou faciliter des circonstances. Mais le roi et ses conseillers ne voulaient rien entendre. La coïncidence n'existait pas. C'était une notion philosophique et comme l'être humain avait traversé des siècles de barbarie avant de toucher du doigt la philosophie, il était hors de question pour les Minimoys de se taper tout l'âge de pierre pour comprendre le sens d'un mot, si philosophique soit-il.
Quoi qu'il en soit, la grande roue de la vie a programmé le « toc-toc » à la porte d'entrée avec le départ d'Arthur vers la salle des passages. La nature fait donc bien les choses, parce que sinon, quelques secondes plus tard, Arthur n'aurait jamais entendu cet appel et n'aurait donc pas su qui frappait à cette porte.
- C'est Sélénia ! s'écrie Arthur en se raidissant d'un seul coup comme un bambou.
Il est tellement droit qu'il mesure un millimètre de plus. Son visage s'illumine, comme la tour Eiffel à minuit.
- C'est elle ! C'est elle ! J'en suis sûr ! dit-il en bondissant partout, tel un cabri.
Arthur se rue sur la porte et ne prend même pas le temps de jeter un coup d'œil à travers le périscope. Miro s'apprête à lui faire remarquer que c'est l'une des consignes principales de sécurité et qu'il ne faut en aucun cas l'ignorer. Le vieux sage a tellement d'exemples catastrophiques à raconter sur ce sujet qu'il lui faudrait la journée. Mais Arthur ne lui laisse même pas le temps d'ouvrir la bouche. Il se jette sur la barre qui bloque la porte de part en part et la pousse de toutes ses forces.
Tout le monde a entendu les cris d'Arthur et la garde royale se précipite vers la porte qu'il est en train d'ouvrir avec la plus grande imprudence.
- Que fais-tu, malheureux ?! hurle le roi à l'enfant.
- C'est Sélénia !! J'en suis sûr ! répond Arthur, incapable de refréner son enthousiasme.
Il tire comme un malade sur la lourde porte qui finit par s'ouvrir.
Arthur avait raison. Sélénia est bien là et il peut afficher un sourire des plus radieux. Mais ce n'est pas le cas de la princesse. Son visage est fermé, creusé par les larmes, ravagé par la honte et la tristesse. Probablement à cause du couteau qu'elle a sous la gorge, à cause de ce bras puissant qui l'étrangle, à cause de cet immonde Maltazard qui la tient prisonnière.
Le sourire d'Arthur s'effondre en une seconde, comme un château de cartes. Miro a d'un seul coup le sang glacé et la truffe toute bleue. Quant au roi, il est déjà aux pommes. Sélénia regarde Arthur de ses yeux pleins de larmes. Elle voudrait tellement lui dire à quel point elle est heureuse et soulagée de le savoir là, si près d'elle.
Mais la lame l'empêche d'émettre le moindre son de sa bouche pourtant ouverte.
- Quel plaisir de te revoir, jeune Arthur ! dit Maltazard de sa voix aussi agréable qu'une scie électrique sur une barre en fer. Rien qu'au son de sa voix, il a fait trembler le village entier et les gens sont tétanisés par cette vision d'horreur qui vient de les envahir.
Maltazard, que tout le monde croyait disparu dans les décombres de Nécropolis, est malheureusement bel et bien vivant et il marque son retour de la plus sanguinaire des façons. Mais cette prise d'otage est bien le minimum que l'on pouvait attendre d'un personnage aussi machiavélique.
- Tu as un joli collier ! ironise Maltazard en apercevant le coquillage qui pend au cou d'Arthur. Bienvenue dans le cercle de la nature, mon cher cousin ! ajoute-t-il en ricanant. Arthur serait ravi de lui montrer qu'il a maintenant tout du tigre en lui sautant dessus, mais Maltazard est plus rapide qu'un tigre et il fait pression avec son couteau sur la gorge de Sélénia. Arthur s'arrête aussitôt, coupé dans son élan. Il n'y a pas vraiment d'intérêt à récupérer une princesse à la gorge tranchée. Il faut réfléchir. Trouver une autre solution. Gagner du temps.
- Je sais maintenant comment Sélénia a perdu sa mère ! Miro m'a raconté l'histoire ! lui lance Arthur, pour capter son attention.
- Belle histoire, n'est-ce pas ? Mais je vais t'en écrire une nouvelle bien plus sympathique encore ! Tu auras de quoi passer de bonnes soirées d'hiver au coin du feu ! lui répond Maltazard d'un ton sarcastique.
L'odieux M pousse sa prisonnière et entre définitivement dans le village. Arthur recule devant eux, histoire de ralentir leur progression et de donner du temps aux Minimoys. Du temps pour réfléchir à quelque chose, n'importe quoi, du moment que ça puisse sauver Sélénia. Mais les Minimoys n'ont pas l'esprit guerrier ni tortueux et ils sont aussi démunis qu'une poule devant une bombe atomique.
- Pourquoi ne pas faire comme avec la reine ? Je suis prince, maintenant. Ça vaut bien une princesse. Prenez-moi en échange. Je vous donne ma vie contre la sienne ! lui suggère Arthur en l'obligeant à s'arrêter.
- Nooon ! hurle la princesse, et Maltazard a toutes les peines du monde à l'empêcher de gesticuler.
Il est obligé d'utiliser toute la force de son bras pour maintenir la jeune fille. La pression devient si forte que Sélénia ne peut plus bouger et elle commence à tourner de l'œil.
- C'est gentil de ta part, jeune Arthur. Il y a quelques années, effectivement, ce genre de troc m'amusait. Mais aujourd'hui, j'ai des ambitions bien plus grandes et ta misérable vie ne m'intéresse pas ! lance Maltazard, aussi méprisant qu'une bourgeoise devant un ticket de métro.
- Peut-on demander à Son Altesse, à Sa Grandeur Sérénissime, quel genre de projet elle a en tête ? demande Arthur, qui essaye la flatterie.
Il fait bien, ça marche toujours sur les dictateurs et les tordus de son espèce. Maltazard s'arrête et prend la pose, comme en interview.
- J'ai effectivement de grands projets et le premier est de quitter ces territoires minables qui ne sont pas à la hauteur de mes ambitions ! déclare Maltazard, comme s'il récitait du Molière. Je vais partir vers d'autres contrées, plus adaptées à ma taille et mon génie. J'ai décidé de voir... plus grand ! ajoute-t-il en pointant un doigt vers le ciel.
Arthur commence à comprendre.
- C'est vous qui avez envoyé le message sur le grain de riz ? demande-t-il, comme s'il avait déchiffré d'un coup toute l'énigme. Vous m'avez envoyé un message de détresse, car vous saviez que j'essaierais de faire quelque chose pour sauver mes amis et que je chercherais à les rejoindre, donc à utiliser le rayon pour ouvrir la porte qui mène aux Minimoys. Mais ce qui vous intéresse, ce n'est pas de « rétrécir », mais bien au contraire de « grandir ». En ouvrant le chemin des Minimoys, je vous ouvrais, par la même occasion, le chemin vers les humains.
Si les bras de Maltazard n'avaient pas été occupés à maintenir, Sélénia, celui-ci aurait volontiers applaudi Arthur.
- Bravo, jeune garçon, tu es décidément très perspicace ! avoue Son Altesse.
Maltazard avait eu un mal de chien à trouver un grain de riz et il avait dû monter toute une expédition pour en ramener un. Il trouva d'abord, au fond de la Sixième Terre, un passeur de niveau qui connaissait la maison des humains comme sa poche, et, quand M lui décrivit l'aliment recherché, le passeur lui indiqua immédiatement la cuisine. Maltazard avait longé les canalisations verticales pour monter jusqu'au rez-de-chaussée. Le premier humain qu'il rencontra était Marguerite. Elle s'affairait dans la cuisine, et Maltazard fut fasciné de voir la minutie avec laquelle la grand-mère préparait à manger. Fasciné aussi de voir tous ces instruments, ce four qui chauffe en tournant un bouton, cette eau qui coule rien qu'en ouvrant un robinet, ce mixeur qui mélange les fruits en quelques secondes et les transforme en purée. Tout l'émerveillait. Le moulin à poivre, le toaster qui faisait sauter le pain en l'air, le frigo qui gardait un morceau d'hiver en plein été, et surtout cet instrument tout tordu qui permettait de faire sauter les bouchons. L'ustensile qui le fascinait le plus était tout de même celui que Marguerite utilisait pour râper les légumes.
La grand-mère s'était fait avoir au supermarché par un vendeur à la criée qui lui avait revendu une série de râpes à découper les légumes de façon décorative. Elle pouvait donc transformer un radis en fleur, mettre de la dentelle autour d'un œuf dur et transformer une tranche de navet en étoile à cinq branches. Elle avait évidemment passé une heure dans la cuisine à essayer chacune des râpes sur tous les fruits et légumes qu'elle avait pu trouver dans le réfrigérateur. Cette démonstration avait subjugué Maltazard. Toute cette création, ce talent, simplement pour le plaisir d'agrémenter un repas. Il en avait les larmes aux yeux, ce qui lui arrivait très rarement. D'abord parce que ses larmes étaient acides et qu'il évitait donc de pleurer, puisque ça lui faisait extrêmement mal, ensuite parce que son esprit malade ne lui donnait pas accès à l'émotion.
Pourtant là, dans cette cuisine, devant cet acte de création absolue, cet art éphémère qui alliait volupté et géométrie, Son Altesse craquait littéralement. Il se sentait revivre, comme si son cœur, trop longtemps éteint, s'était enfin remis à battre. Il n'avait d'habitude dans sa tête qu'un long bruit de marteau-piqueur qui venait de s'arrêter pour faire place à du Mozart. La vie de Maltazard avait ici basculé. Cette vieille dame le fascinait et il venait tous les jours la voir en cuisine. Il avait même dormi plusieurs fois dans l'un des placards, mais un être horrible l'avait surpris en pleine nuit avec un jet de gaz toxique. Comme Maltazard était déjà tellement pourri de l'intérieur, il avait été insensible aux effets de cette bombe.
Il avait aussi fait connaissance avec la mère d'Arthur qu'il trouvait très drôle. Quand elle cherchait un verre, elle ouvrait tous les placards en râlant pour finalement décider de ne plus boire. Pourtant, même lui, en quelques jours, savait où se trouvaient les verres, les assiettes, les couverts et autres ustensiles.
Il savait même où se cachait la petite bouteille de whisky qu'Archibald venait caresser de temps en temps. Maltazard avait enfermé Archibald pendant plus de trois ans dans ses fameuses prisons de Nécropolis et il le regrettait aujourd'hui, car Archibald était un homme bon. Tous les jours il venait réparer un truc dans la cuisine à la demande de Marguerite. Tantôt l'évier qui se bouche, tantôt une porte de placard qui grince. Il aiguisait les couteaux, enlevait le calcaire des machines, réparait le ventilateur et autres modernités qui tombaient régulièrement en panne. Maltazard était fasciné de voir ce petit couple s'entraider de la sorte et cette complicité, qui les rendait joyeux, le bouleversait. Il n'avait jamais eu ce genre de rapport avec qui que ce soit, pas même avec ses parents, puisqu'ils l'avaient abandonné dès sa naissance. L'amour, la complicité, l'amitié, le partage. Tout ceci lui était totalement inconnu et il avait pris depuis longtemps l'habitude de ne rien partager. Il allait donc envahir ce nouveau monde qui le fascinait et en devenir le maître absolu, sans que cela lui pose un problème particulier.
Mais il se fit à lui-même la promesse solennelle que, dès qu'il aurait pris les commandes de son nouveau royaume, il élèverait Marguerite au rang de citoyenne d'honneur et grand chef de la cuisine royale.
En attendant, Maltazard lui avait volé un grain de riz et il l'amena chez le graveur.
Maltazard avait dégoté l'artiste dans un bar de la Cinquième Terre. Le fameux « Stunning rapids bar » que tenait Max. Le graveur était le plus talentueux de la ville et on se l'arrachait à prix d'or pour créer dans la pierre des enseignes alléchantes susceptibles d'attirer le client. Il était donc très pris et son carnet de commandes était plein pour au moins dix lunes. Mais quand l'artiste aperçut Maltazard le maléfique, il aurait gravé n'importe quoi en un temps record.
Son Altesse devait maintenant trouver un messager, et qu'y avait-t-il de mieux qu'une araignée pour livrer rapidement un message ? Il s'adressa donc à la Tarentula-Express Compagnie. C'était évidemment un Toulabah qui tenait la boutique, puisque le dressage était leur spécialité. Il s'appelait Den-Hiro. Sa petite entreprise ne connaissait pas la crise et affichait une prospérité indécente. Il réalisait quatre-vingt-dix pour cent de son chiffre d'affaires dans la Cinquième Terre, grâce aux Koolomassaïs, beaucoup trop feignants pour délivrer eux-mêmes leurs messages.
Notre Toulabah se portait bien et il était d'ailleurs assez surprenant de voir un nomade des Deuxièmes Terres réussir ainsi dans les affaires. Mais au niveau des affaires, il rencontra son maître. Maltazard entra dans le bureau et ne prit même pas la peine de s'asseoir. Il proposa à Den-Hiro un arrangement assez simple : le Toulabah dressait une araignée à porter un message à Arthur et en échange il épargnait la famille de l'animal et la vie du patron. C'était une proposition qu'on ne pouvait refuser et Den-Hiro l'accepta.
- Voilà comment le grain de riz est parvenu jusqu'à toi, mon jeune ami ! dit Maltazard, assez fier de son machiavélisme. Toute cette histoire a fait gagner du temps, mais personne n'en a profité. Ces imbéciles de Minimoys, toujours aussi fleur bleue, se sont tous assis pour écouter le récit avec intérêt. Arthur est furieux. C'est pas comme ça qu'il va sauver sa princesse.
- Assez bavardé ! lance Maltazard en poussant son otage vers la salle des passages. Le soleil va bientôt se lever et j'aimerais être là pour le voir ! ajoute-t-il en ricanant comme une voiture qui tousse.
Maltazard entre dans la fameuse salle des passages, suivi par Arthur, Bétamèche et Miro. Eux seuls sont assez courageux pour oser affronter ce seigneur des ténèbres, qui coupe d'un ongle le cocon du passeur. Le vieil homme tombe au sol, comme une poire trop mûre.
- C'est pas bientôt fini ces va-et-vient ?! lâche-t-il, en râlant comme à son habitude.
- C'est le dernier ! affirme Maltazard en souriant. Après celui-là tu pourras dormir en paix !
Le vieux passeur regarde l'immonde personnage dans les yeux. Il n'est nullement impressionné.
- Tiens ?! Le petit Maltazard ! Ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu ! Tu as grandi ! dit-il machinalement. Maltazard n'aime pas les arrogants et encore moins les familiers.
- Oui ! Et je vais grandir davantage ! lance-t-il avec certitude.
- Tu ferais mieux d'aller dormir au lieu de penser à grandir ! T'as vu ta tête ? C'est à toi qu'un bon roupillon ferait du bien ! lui conseille le passeur.
- Tais-toi, vieux fou ! Ou ton sommeil sera éternel !! hurle- t-il, incapable de contrôler sa colère.
Sélénia essaye de profiter de l'occasion pour s'enfuir, mais Maltazard resserre son étreinte autour de la jeune fille, et la lame est à deux doigts de s'enfoncer dans la peau.
- Calmez-vous tous ! crie Arthur à son tour avec une autorité surprenante.
La tension redescend progressivement et même Sélénia s'arrête de gesticuler.
- Si tu veux rejoindre le monde des humains, va ! Mais laisse ici Sélénia ! lui demande Arthur.
Maltazard sourit, ce qui n'est jamais agréable.
- Ne t'inquiète pas, mon jeune ami ! Je n'ai aucune intention d'emmener avec moi cette petite peste ! lui dit Maltazard. Il y en a plein qui m'attendent là-haut et qui seront ravies de me servir !
Il est impossible de faire confiance à un être aussi abject, mais Arthur est certain qu'il dit, pour une fois, la vérité. L'idée de voir Maltazard passer dans le monde des humains ne le réjouit pas, mais si c'est le prix à payer pour sauver son aimée, alors la question ne se pose même pas. Il s'occupera de Maltazard plus tard.
Arthur fait un signe à Miro qui comprend immédiatement ce que l'enfant a en tête.
- Passeur ! Lance la procédure ! dit Miro avec autorité.