Chapitre XII

— Vous la connaissez ! fit Carl van Haag, médusé. Mais pourquoi ne pas l’avoir dit à la police ?

— Ce n’est qu’une hypothèse, expliqua calmement Malko. Il y a auGaborone Sun une fille pour laquelle Ferdi éprouvait une certaine attirance. S’il a suivi quelqu’un, c’est celle-là.

— Qui est-ce ? Il faut la faire arrêter tout de suite !

— C’est Wanda.

— Wanda ? Mais je croyais que nous ne l’avions pas identifiée ?

— C’est vrai, mais j’ai des soupçons. Si on l’arrête, elle niera. Nous n’avons aucune preuve. Je préfère essayer de la coincer d’une autre façon.

— Dites-moi son nom.

— Louisa. Lapit-girl. Une splendide métisse.

— Ne faites pas comme Ferdi, fit avec tristesse l’officier sud-af. Voyez où cela l’a mené…

Malko décida de vaincre la réticence de son compagnon.

— Vous allez me déposer auGaborone Sun. S’il y a du nouveau par Pretoria, vous me tenez au courant. Sinon, je vais tenter quelque chose. S’il m’arrivait la même chose qu’à Ferdi, vous savez au moins de qui il s’agit… Et si j’ai raison, nous avons une chance de remonter jusqu’à Joseph Grodno et Gudrun Tindorf.

Malko avait très envie d’avoir raison et en même temps il savait qu’il allait affronter de nouvelles horreurs. Celle qui avait entraîné Ferdi dans son guet-apens mortel était dangereuse comme un cobra. Elle aussi pouvait se méfier.


* * *

Une foule dense évoluait autour des machines à sous. Malko se fraya un chemin jusqu’à la balustrade dominant la salle de jeux proprement dite et s’y accouda. Toutes les tables de roulette et de black-jack fonctionnaient. Il chercha des yeux celle qui l’intéressait et la repéra entre les deux dernières tables de roulette, surveillant la boule. Toujours aussi sculpturale, grâce à un bustier lacé dans le dos, qui offrait ses seins café au lait comme sur un plateau, et sa stricte jupe noire droite d’où émergeaient des jambes au galbe splendide… Louisa, lapit-girl. Tous les hommes cherchaient à s’en approcher et elle leur souriait parfois, altière et hautaine.

Il plongea au milieu des joueurs et se faufila vers une table particulièrement animée, non loin de l’endroit où se trouvait lapit-girl. Puis, il attendit, noyé dans la foule, caché derrière un énorme Boer. L’occasion se présenta quelques minutes plus tard. Lapit-girl s’était approchée pour un changement de croupières. Sans se montrer, Malko lança :

— Wanda !

Du coin de l’œil, il vit lapit-girl tourner brusquement la tête, puis reprendre une attitude indifférente.

Dans le brouhaha, c’était impossible de savoir qui l’avait appelée. Malko attendit qu’elle se soit éloignée pour disparaître à son tour et regagner sa chambre.

Carl van Haag devait être couché sur le téléphone car il décrocha instantanément.

— J’avais raison, annonça Malko. C’est bien celle que je pensais.

— Bravo, fit van Haag. Parce que j’ai eu tout à l’heure la réponse de Pretoria. Cette Shona a disparu. Que comptez-vous faire ?

Malko le lui expliqua. Préférant agir seul.

Il s’allongea ensuite sur son lit, après avoir mis son réveil à une heure et demie. Il n’eut pas à s’en servir, car il ne put fermer l’œil. Un peu avant l’heure, il prit le gros Browning, le glissa sous sa chemise à la hauteur de la ceinture, mit un chargeur de rechange dans sa poche avec sa clef et fit coulisser la porte-fenêtre donnant sur le parking.

Celui-ci était désert. Malko referma la baie vitrée, la verrouillant. De cette façon, personne ne pouvait vérifier s’il se trouvait dans sa chambre ou non. Il partit à pied, traversant le parking et franchit la haie le séparant du bas-côté de Nyerere Drive. Ensuite, il traversa l’avenue, parcourut une centaine de mètres, retraversa et rentra dans le parking duGaborone Sun par la sortie pour gagner la Sierra louée chez Budget le matin même, garée en vue de l’entrée et s’y installa. Ainsi, personne ne l’avait vu sortir du motel.

Il n’y avait plus qu’à attendre.

Glaces ouvertes, il surveillait l’entrée. Une brise fraîche aurait pu faire croire qu’on se trouvait en Europe. Il était deux heures moins dix, et il attendait peut-être pour rien. Lapit-girl pouvait très bien ne pas partir seule. Dans ce cas, son plan ne fonctionnerait pas.


* * *

Des grappes de filles sortaient sans cesse du motel. Des putes. Enfin, il vit apparaître celle qu’il attendait. Sa Seiko-quartz lumineuse indiquait deux heures et demie.

Lapit-girl était seule. Elle monta dans un taxi qui démarra, filant vers la sortie. Malko mit en route et prit le même chemin, sans allumer ses phares. Il vit le taxi tourner à gauche dans Nyerere Drive, lui laissa prendre un peu d’avance et s’engagea à son tour sur le grand périphérique, allumant alors ses phares. Ils franchirent deuxsequel et au troisième, le taxi tourna dans Kaunda Road. Puis, tout de suite à droite dans une petite voie mal éclairée. Il parcourut cinq cents mètres et stoppa. Malko, qui avait de nouveau éteint ses phares, en fit autant, cinquante mètres derrière, et s’élança en courant vers le taxi. Ce dernier était en train de faire demi-tour. Malko aperçut lapit-girl qui se dirigeait vers une maison. Malko arriva derrière elle juste quand elle allait pousser la porte. Il appela doucement :

— Wanda !

Lapit-girl se retourna brusquement. Malko leva le bras et la torche électrique qu’il tenait dans la main gauche, inonda le visage de la métisse d’une lumière crue. Elle semblait paralysée… Il avança d’un pas.

— Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle d’une voix altérée par la peur.

Brièvement, Malko éclaira son propre visage, et sa main droite tenant le gros pistolet noir.

— Ce n’est que moi, dit-il.

Aussitôt, il rebraqua le faisceau de lumière sur elle.

Pendant quelques secondes, la métisse demeura strictement immobile. Puis, la vie revint dans son corps. Lentement, sa main droite glissa d’un geste naturel vers son sac et elle demanda d’une voix étonnée :

— Que faites-vous ici ? Pourquoi cette arme ?

Malko s’approcha encore, le Browning braqué sur la jeune femme.

— Ne faites pas l’idiote, Wanda, dit-il, je ne suis pas Ferdi. D’abord, jetez votre sac par terre.

Comme elle ne bougeait pas, il allongea le bras tenant la torche et lui fit lâcher son sac.

— Reculez.

Elle obéit. Il se pencha, retourna le sac. Avec un bruit mat, un petit revolver en tomba. Malko le ramassa et le mit dans sa poche. Puis de son pistolet, il désigna la porte où pendait le trousseau de clefs.

— Entrez. Je crois que nous avons à bavarder. Il y a quelqu’un à l’intérieur ?

— Non, fit-elle d’une voix étranglée… Mais…

— Entrez !

Il la poussa légèrement et elle obéit enfin, allumant une minuscule entrée. Dès qu’elle fut à l’intérieur, il referma tenant sous son feu l’entrée et les deux portes qui y donnaient.

— Vous allez ouvrir ces deux portes, ordonna-t-il.

— Vous êtes fou !

Ils s’affrontèrent du regard pendant quelques instants, puis elle finit par céder. Malko se sentait infiniment triste. Louisa était superbe, féminine, sensuelle. Comment avait-elle pu être mêlée au meurtre sauvage de Ferdi ?

— Allumez, dit-il, une fois qu’elle eut ouvert les portes.

Elle s’exécuta. Les deux pièces étaient vides. Une cuisine et une chambre pauvrement meublées. Seul luxe : une télé couplée à un vieux magnétoscope Akaï avec une pile de cassettes. Malko verrouilla la porte d’entrée, laissa la clef dans la serrure et fit entrer la jeune femme dans la chambre. Elle s’assit sur le lit, tandis qu’il restait debout. Lapit-girl semblait avoir retrouvé tout son sang-froid. Elle alluma une cigarette et fixa Malko de ses grands yeux en amande.

— Alors, que voulez-vous ?

— D’abord, dit-il, vous m’avez dit vous appeler Louisa. Vous avez répondu quand je vous ai appelée Wanda. L’autre soir, je vous ai demandée si vous connaissiez quelqu’un de ce nom, et vous avez dit « non ».

— C’est un nom que j’ai porté, mais que je préfère oublier, répondit-elle. C’est vous qui m’avez appelée aussi tout à l’heure dans la salle de jeux ?

— Oui, dit Malko.

Il prit l’arme qu’il avait trouvée dans le sac, la tenant par le canon.

— Pourquoi avez-vous cela ?

Louisa eut un sourire triste.

— Si vous étiez une jolie femme et que vous vous promeniez la nuit dans Gaborone, vous ne poseriez pas cette question. Vos amis sud-africains se montrent parfois très pressants quand ils ont bu. La semaine dernière, ils m’attendaient à cinq dans le parking du Gaborone Sun pour me violer. Si je n’avais pas eu ce revolver… Mais d’abord, pourquoi me posez-vous toutes ces questions ?

Malko remit l’arme dans sa poche. Louisa-Wanda allait être difficile à faire craquer.

— Bien, dit-il, laissons cela. Vous plaisiez beaucoup à mon ami Ferdi. Quand je l’ai laissé au bar, vous étiez au casino. À mon avis, vous êtes la seule femme qu’il ait eu envie de suivre.

Elle le fixa, avec un regard étonné.

— La police a interrogé tout le monde. Votre ami est sorti seul. Tous les gens de l’hôtel ne parlent que de ce meurtre. Et pourquoi aurais-je voulu tuer votre ami, il était très sympathique.

Elle ne semblait même pas émue.

— Parce que vous avez des contacts avec des gens qui voulaient la peau de Ferdi.

— Qui ?

— Ceux qui vous connaissent sous le nom de Wanda.

Elle hocha la tête, ses yeux marron soudain empreints de tristesse.

— Wanda… je suis surprise que vous connaissiez ce nom.

— Pourquoi ?

— C’est un nom que je n’utilise plus depuis un certain temps. Comment le connaissiez-vous ?

— Quelqu’un me l’a donné à Jo’Burg, dit-il, en me disant que vous étiez une call-girl.

— C’est parfaitement vrai, dit-elle calmement. J’ai été une prostituée. Vous voulez connaître mon histoire ?

— Allez-y, dit Malko.

— Vous savez qui est mon père ?

— Non.

— Un pasteur de l’Église Réformée Hollandaise. Un de ces salauds qui prêchent que Dieu aime les Blancs et qu’il ne faut pas se mélanger avec les Noirs. Eh bien, il s’est mélangé avec une Basuto, une domestique qui faisait aussi la cuisine… C’était ma mère. Quand il s’est aperçu qu’elle était enceinte, il l’a flanquée à la porte.

À cette époque, l’apartheid, c’était encore très strict. Alors ma mère est allée vivre sur un des plateaux qui entourent Capetown dans un pondokkie…

— Qu’est-ce que c’est ?

Elle tira un peu sur sa cigarette, avant de répondre :

— Une sorte de hutte en tôle ondulée et en planches, le tout tenant avec des fils de fer. C’est là que j’ai grandi. Il y fait très chaud et très sec, il n’y a pas d’eau et il y avait des ronces jusque devant la porte. En juin et juillet, il y a les pluies et l’eau rentre partout, emportant le toit et les murs. Quand c’était fini, on allait les chercher et on essayait de les remettre debout. L’été, c’était pire. Avec la tôle ondulée, notre seule pièce était un four. Ma mère est morte quand j’avais quinze ans, piquée par un serpent. On l’a enterrée dans un trou creusé dans le sable avec des bouts de fer par dessus pour que les chiens ne viennent pas la manger et j’ai été recueillie par la famille du pondokkie voisin. Un gros type qui se fabriquait de la liqueur avec des myrtilles et de l’alcool de méthyl. Le premier soir, il m’a mise sur une paillasse à l’écart et il m’a violée dès que sa femme s’est endormie. Je n’ai rien osé dire, sinon il me jetait dehors. Ça a duré deux ans et je suis partie au Cap.

— Là, j’ai rencontré un maquereau noir qui m’a dit que je pouvais gagner de l’argent à Jo’Burg. Qu’il y avait plein d’étrangers qui aimaient bien baiser des Noires ou des métisses. Je me suis retrouvée près de Soweto, dans une petite maison. Il y avait une autre fille avec moi qui fumait de la dagga toute la journée, à moitié idiote.

— Des types arrivaient en voiture, nous baisaient et repartaient. On m’avait dit de m’appeler Wanda. Toutes les semaines, on me donnait cinquante rands que je planquais. Un jour, la police est venue, j’ai été arrêtée et j’ai couché avec les flics pour ressortir. J’ai attrapé des maladies aussi. Et puis, un type avec qui j’ai baisé m’a parlé de Gaborone. J’ai pris le train et j’ai débarqué ici. Je pensais être pute, puis j’ai pu décrocher ce job depit-girl. Ça fait deux ans de ça. Un jour, quand j’aurai assez d’argent, je retournerai au Basutoland et j’achèterai un commerce.

— Voilà, ça vous suffit ?

Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier. Malko était perturbé. Son récit sonnait vrai… D’ailleurs, sa voix douce au début, avait changé, se chargeant de haine… Elle se méprit sur son expression et lança :

— Je vous dégoûte, hein ? Une pute de couleur…

— Vous connaissez une fille qui se fait appeler Greta ? Greta Manstein ?

Elle fronça les sourcils.

— Greta… oui, attendez. Je l’ai rencontrée ici. Elle aussi avait des problèmes. Plaquée par son jules. Elle avait envie de faire la pute. Je lui ai expliqué qu’elle n’avait aucune chance. Les Blancs qui viennent ici, ils veulent des Noires. C’est plus excitant pour eux et c’est moins cher. Alors, je lui ai donné le téléphone d’une fille avec qui j’avais travaillé à Jo’Burg, en lui disant d’y aller de la part de Wanda. C’est comme ça qu’elle me connaît. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue. Pourquoi me demandez-vous cela ?

Malko ne savait plus que penser. C’était parfaitement plausible.

— Cette femme est une dangereuse terroriste.

— Ah bon ! Elle n’en avait pas l’air. Qu’est-ce qu’elle a fait ?

— Elle a fait sauter une voiture piégée en plein Pretoria, tuant des dizaines de personnes.

— Des Blancs ?

— Des Blancs et des Noirs…

Elle hocha la tête.

— C’est bête, elle n’aurait dû tuer que des Blancs…

Malko la regarda : elle semblait parfaitement sincère.

— Vous haïssez tous les Blancs, n’est-ce pas ?

— Pastous les Blancs, seulement ceux d’ici, qui sont si bêtes et si méchants. J’en ai rencontré de très bien. Ils voulaient même m’épouser. Moi la putain basuto. Vous, je ne vous hais pas. Vous avez l’air gentil.

— Merci, dit Malko.

Son pistolet pendait au bout de son bras et il se sentit soudain très fatigué. Son instinct lui soufflait que Wanda venait de lui dire la vérité. Mais peut-être pas toute la vérité. Car son intuition lui disait aussi que Ferdi n’avait pu suivre qu’elle. Ils s’observèrent quelques instants, puis lapit-girl demanda :

— Vous ne me croyez toujours pas ?

— Vous n’avez aucune idée de ce qui est arrivé à mon ami ? demanda Malko, ignorant la question.

Elle secoua la tête.

— Non. Je lui ai parlé au bar, il avait beaucoup bu, puis je suis rentrée me coucher. Comme ce soir. C’est un travail dur et je n’aime pas traîner dans l’hôtel où tous les hommes me draguent.

— Pourtant, vous avez accepté de boire un verre avec nous…

— Ce n’était pas la même chose. Vous me… plaisiez. Vous sembliez différents de ces braillards ivrognes qui traînent auGaborone Sun. Voyez-vous, j’ai beaucoup de chance. Malgré tout ce que j’ai passé, je ne suis pas dégoûtée detous les hommes.

Elle bâilla soudain :

— Excusez-moi, je suis fatiguée. Vous voulez encore m’interroger ?

— Je veux savoir qui a tué Ferdi, insista Malko.

— Ce n’est pas moi, répéta Wanda.

Ils se défièrent du regard un long moment dans un silence absolu. Un chien aboya au loin.

Wanda se releva tout à coup. Tranquillement, elle se mit à défaire les boutons de son chemisier, faisant peu à peu apparaître un soutien-gorge balconnet noir.

— Qu’est-ce que vous faites ? dit Malko.

Elle lui adressa un sourire à peine ironique.

— Vous voyez, je me déshabille. J’ai eu une longue journée.

Sa jupe tomba à terre, dévoilant un slip et un porte-jarretelles rouges.

— Je suis une sauvage, dit-elle d’un ton enjoué, j’aime les couleurs vives.

Au lieu de continuer, elle se rassit sur le lit, puis, d’un geste provocant, elle étendit la jambe gauche devant elle, tirant sur son bas. Elle la reposa par terre et dit d’une voix plus douce :

— Si vous voulez absolument rester ici, venez. Vous me plaisez toujours, malgré toutes vos questions.

Malko ne répondit pas, mal à l’aise. Wanda se leva alors et s’approcha. Lorsqu’il sentit ses seins et son ventre peser contre lui, il ne put s’empêcher d’éprouver un trouble violent. Wanda noua ses mains sur sa taille et commença à onduler très lentement jusqu’à ce qu’il ne puisse plus dissimuler son désir.

La métisse prit alors son pistolet par le canon et le posa sur la commode derrière Malko. Puis ses doigts se faufilèrent sous sa chemise et agacèrent sa poitrine avec habileté. Les grands yeux marron étaient rivés dans les siens.

— Vous aimez cela, dit-elle à voix basse. Je suis la putain la plus habile de Gaborone, quand je le veux.

Maintenant ses deux mains jouaient avec ses mamelons, lui envoyant de brefs courants électriques dans sa colonne vertébrale. En même temps, son bassin continuait à se frotter doucement contre son érection. Elle lui jeta un regard trouble :

— Vous aimez les putains. Laissez-moi être la vôtre.

Elle glissa le long de son corps jusqu’à être à genoux. Elle fit coulisser le zip et sortit son membre qu’elle se mit à caresser d’abord avec la main, puis avec la bouche. Sa langue l’enveloppait, le quittait, le reprenait. Elle s’interrompit pour dire ironiquement :

— J’aime sucer un homme à genoux. Probablement l’atavisme de mon pasteur de père.

Elle était supérieurement intelligente et le manipulait. Ou elle était innocente et pouvait devenir une alliée… Il sentait la bouche se faire de plus en plus rapide, ses doigts se faufilèrent, l’envahissant au plus secret. C’était vraiment une merveilleuse putain. Il explosa tout à coup et elle le garda dans sa bouche tant qu’il ne se fut pas vidé. Ensuite, elle se redressa et lui sourit :

— Voilà ! Vous ne serez pas venu pour rien. Moi, je vais dormir. Si vous voulez rester…

En un clin d’œil, Wanda acheva de se déshabiller. Elle avait un corps de rêve, avec une poitrine épanouie, une taille de guêpe et ses fesses cambrées et pleines qui semblaient l’appeler.

— Vous voulez m’aider ? demanda-t-il.

— À quoi ?

— À retrouver ceux qui ont tué Ferdi ?

Elle secoua la tête.

— Ce n’est pas mon métier. Demandez à la police.

— Vous connaissez tout le monde auGaborone Sun. C’est plus facile pour vous.

Elle noua ses mains sur sa nuque.

— Je trouvais votre ami sympathique. Je veux bien essayer. Retrouvons-nous demain ici, vers la même heure.

— D’accord, dit Malko.

Il n’avait pas envie de rester. Pourtant, lorsqu’elle l’enlaça pour lui souhaiter bonne nuit, il eut du mal à s’en détacher. Il se retrouva dans la ruelle sombre, perplexe. Si Wanda était celle qu’il croyait, elle ne pouvait manquer de lui tendre un piège. Sinon, ce serait une alliée de choix.

Encore un coup de roulette russe.

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