Une petite lampe éclairait le bureau d'Ivory. Le professeur remettait ses notes à jour. Le téléphone sonna. Il ôta ses lunettes et décrocha.
– Je voulais vous informer que j'ai remis votre pli à sa destinataire.
– L'a-t-elle lu ?
– Oui, ce matin même.
– Et comment ont-ils réagi ?
– Il est encore trop tôt pour vous répondre...
Ivory remercia Walter. Il passa un autre appel et attendit que son correspondant décroche.
– Votre lettre est arrivée à bon port, je voulais vous en remercier. Vous aviez bien écrit tout ce que je vous avais indiqué ?
– J'ai recopié chacun de vos mots, je me suis simplement autorisé à y ajouter quelques lignes.
– Je vous avais demandé de ne rien changer !
– Alors pourquoi ne pas l'avoir envoyée vous-même, pourquoi ne pas lui avoir dit tout cela de vive voix ? Pourquoi vous servir de moi comme intermédiaire ? Je ne comprends pas à quoi vous jouez.
– J'aimerais tellement que ce ne soit qu'un jeu. Elle vous accorde bien plus de crédit qu'à moi, bien plus qu'à quiconque d'ailleurs, et je ne cherche pas à vous flatter en vous disant cela, Max. Vous avez été son professeur, pas moi. Lorsque je l'appellerai dans quelques jours pour corroborer les informations qu'elle obtiendra à Yell, elle n'en sera que plus convaincue. Ne dit-on pas que deux avis valent mieux qu'un ?
– Pas quand ces deux avis émanent de la même personne.
– Mais nous sommes les seuls à le savoir, n'est-ce pas ? Si vous êtes mal à l'aise, dites-vous bien que je fais cela pour leur sécurité. Prévenez-moi dès qu'elle vous rappellera. Elle le fera, j'en suis sûr. Et, comme convenu, débrouillez-vous maintenant pour être injoignable. Demain, je vous communiquerai un nouveau numéro où me contacter. Bonne nuit, Max.
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