La réunion venait de s'achever, les convives se regroupaient autour du buffet. La main d'Isabel frôla subrepticement celle de Sir Ashton qui avait particulièrement brillé ce soir-là. Si, lors du dernier conseil, le plus grand nombre de voix s'était prononcé en faveur de la poursuite des recherches, le lord anglais avait cette fois réussi à faire basculer une majorité de participants dans son camp et l'allié le plus précieux du moment acceptait de coopérer pleinement : MOSCOU mettrait tous les moyens en son pouvoir pour localiser et interpeller les deux scientifiques. On les renverrait à Londres par le premier avion et aucun visa de séjour ne leur serait désormais accordé. Ashton aurait préféré des mesures plus radicales, mais ses confrères n'étaient pas encore prêts à voter ce genre de motion. Pour apaiser les consciences de chacun, Isabel avait émis une idée qui fit l'unanimité. Si l'on n'avait pu jusque-là dissuader ces deux chercheurs par la force, alors pourquoi ne pas les détourner de leur quête en leur faisant à chacun des propositions qu'ils ne pourraient refuser, des propositions qui les éloigneraient de facto l'un de l'autre ? La coercition n'était pas toujours la meilleure méthode à employer. La présidente de séance raccompagna ses invités jusqu'au pied de la tour. Un convoi de limousines quitta la place de l'Europe et prit la direction de l'aéroport de Barajas ; MOSCOU avait offert à Sir Ashton de lui faire bénéficier de son avion privé, mais le lord avait encore quelques affaires à régler en Espagne.
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