troisième partie


(1245 - août 1248)

« Mes amis, vous savez que ma résolution est déjà connue de toute la Chrétienté ; depuis plusieurs mois, les préparatifs de la croisade se font par mes ordres… Laissez-moi donc tenir toutes les promesses que j’ai faites devant Dieu et devant les hommes, et n’oubliez pas qu’il y a des obligations qui sont sacrées pour moi et qui doivent être sacrées pour vous : c’est le serment d’un chrétien et la parole d’un roi. »

Saint Louis,

1245.


52.

« Quand le roi, avec l’aide de Dieu, a terrassé la maladie, en cette fin du mois de décembre 1244 qui était aussi le terme de sa trentième année de vie, j’ai su qu’un autre homme était né. »


Mon père m’avait saisi les épaules comme pour s’y accrocher, s’arrimer à moi, son fils, qui représentait l’avenir de sa lignée, sa vie, alors que lui-même était tiré par les forces obscures de la mort, qui, chaque jour, l’ensevelissaient davantage.

Le roi Louis, dit mon père, était hâve et pâle, le regard brillant de fièvre et de ferveur.

J’étais parmi les barons et les chevaliers qui se pressaient autour de lui.

Au premier rang de cette assemblée se tenaient sa mère, Blanche de Castille, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, ses frères.

Je n’ai pas vu son épouse ni ses enfants.

Je ne pouvais le quitter des yeux.

Il portait une barbe de quelques jours qui lui affinait les traits. Il avait perdu de nombreux cheveux et ses longues mèches blondes n’étaient déjà plus qu’un souvenir. Sa voix était forte et fière, mais elle le paraissait d’autant plus que le corps dont elle sortait semblait affaibli.

Louis était comme une cathédrale dévastée, pillée par des Infidèles, mais dont le prêtre continue à dire la messe, à prononcer son homélie, et rien n’est plus glorieux que cette voix et que ces mots parmi ces ruines.

Celui qui n’a pas entendu et vu Louis dans les semaines qui ont suivi sa guérison ne peut imaginer le rayonnement de la foi qui brillait en lui.

Il disait qu’il resterait fidèle au voeu de croisade qu’il avait fait, alors que les seigneurs, la reine et l’évêque lui demandaient de le racheter, de le commuer, ajoutant que c’était pratique courante.


« Monsieur roi, disait l’évêque, souviens-toi que quand tu as reçu la croix en faisant inconsidérément et brusquement un voeu si difficile à accomplir, tu étais malade, et, pour dire la vérité, peu sain d’esprit ; en effet, le sang t’ayant monté au cerveau, tu n’étais pas maître de toi. Ainsi les paroles prononcées en ce moment-là étaient dépourvues de vérité et de toute autorité. Le Seigneur pape nous apportera bénévolement dispense, connaissant les besoins du royaume et la faiblesse de ton corps. »

Puis l’évêque énumérait tous ceux qui menaçaient le royaume et l’Église : l’empereur Frédéric II, le roi d’Angleterre, les Poitevins, les Albigeois et autres hérétiques.

« À qui nous laisseras-tu, désolés que nous serons ? »


La reine Blanche parla la dernière :

« Tu le sais, mon fils, il ne me reste que peu de jours à vivre, et ton départ ne me laisse que la pensée d’une séparation éternelle. »

Le roi se devait de songer au royaume, à ses enfants qu’il abandonnait au berceau.

« Ils ont besoin de tes leçons et de tes secours. Que deviendront-ils, en ton absence ? Ne te sont-ils pas aussi chers que les chrétiens d’Orient… ? Tous ces maux que ma tendresse redoute, ton départ peut les faire naître. Reste donc en Europe où tu auras tant d’occasions de montrer les vertus d’un bon roi, d’un roi, père de ses sujets, modèle et appui des princes de sa maison… Ce Dieu qui m’entend, crois-moi, n’ordonne point qu’on accomplisse un voeu contraire aux grands desseins de Sa Providence. »

J’ai vu la reine Blanche pleurer, en appeler à ce « Dieu de miséricorde qui n’a pas permis à Abraham d’achever son sacrifice. Il ne te permet point d’achever le tien et d’exposer une vie à laquelle sont attachés le sort de ta famille et le salut de ton royaume » !


Le roi s’est jeté dans les bras de sa mère, puis, d’une voix émue, a dit que sa résolution était connue dans toute la Chrétienté, qu’il avait donné des ordres pour que l’on commençât à préparer la croisade.

Et voici qu’on lui demande de « tromper tout à la fois les espérances de l’Église, des chrétiens, de la Palestine et de ma fidèle noblesse » !

Alors il met la main à son épaule, déchire son vêtement, en arrache la croix et dit : « Seigneur évêque, voici la croix dont j’étais porteur, je vous la remets de plein gré… »


Moi, dit mon père, je n’ai pas mêlé ma voix à toutes celles qui disaient leur joie.

Je regardais le visage du roi qui paraissait plus déterminé que jamais.

Je ne pouvais croire qu’il eût cédé aux larmes de Blanche de Castille et aux raisons des barons et de l’évêque.

Il a tendu le bras, imposant silence, et, d’une voix nette, de commandement, il a repris :

« Mes amis, vous ne direz pas que maintenant je suis privé de raison et de sens, que je suis malade, que je ne suis pas maître de moi. Or, aujourd’hui, je demande que l’on me rende ma croix, car Celui-là en est témoin, qui sait toutes choses : rien de ce qui se mange n’entrera dans ma bouche jusqu’à ce que cette croix soit de nouveau sur mon épaule ! »

Il y eut un mouvement de stupeur, quelques exclamations, puis le roi, après un silence, ajouta :

« Laissez-moi donc tenir toutes les promesses que j’ai faites devant Dieu et devant les hommes, et n’oubliez pas qu’il y a des obligations qui sont sacrées pour moi et qui doivent être sacrées pour vous : c’est le serment d’un chrétien et la parole d’un roi. »


Plus personne n’osa se dresser contre la volonté du roi et chacun, dans le royaume, tenta de l’aider à préparer la croisade.

Il fallait d’abord que les villes et les abbayes, que les seigneurs, toutes les corporations et toute l’Église de France acceptent de verser leur obole au Trésor royal. Celui-ci réclama que l’aide à la croisade passât du vingtième au dixième.

Templiers et banquiers italiens organiseraient les transferts d’argent en Terre sainte. On souscrivit aux emprunts forcés qui permettaient d’acheter bois, grains, victuailles en tous genres, vins qui seraient chargés à Marseille, Montpellier, Gênes.

Le roi décida que la croisade partirait du port d’Aigues-Mortes, non loin de l’abbaye de Saint-Gilles, situé dans le royaume de France alors que tous les autres – Montpellier, Gênes, Marseille, Narbonne – n’étaient pas soumis à son autorité.


Je me suis rendu dès 1245 à Aigues-Mortes pour suivre au nom du roi les travaux, la construction du port et de cette ville en damier. Dès 1246, la tour Constance, futur logis du roi, fut achevée.

Les bateaux s’amarrèrent aux quais et les provisions commencèrent à s’accumuler autour des darses.

Mais il fallut encore quatre années avant que la préparation de la croisade ne fût achevée. Louis voulait laisser un pays apaisé à Blanche de Castille qui gouvernerait le royaume pendant son séjour en Terre sainte.

Des frères franciscains et dominicains se rendirent dans toutes les provinces afin de recueillir les plaintes des sujets à l’égard des représentants du roi, des baillis et des prévôts. On répara les injustices et cette grande enquête royale de 1247 permit aussi de recueillir les impôts qui n’avaient pas été acquittés.


J’avais, depuis l’enfance, servi le roi, mon « suzerain jumeau », avec foi et fidélité. Mais jamais comme en ces quatre années qui précédèrent le départ de la croisade je ne remerciai autant Dieu de m’avoir placé auprès de Louis.

J’ai vu comme il voulait purifier le royaume afin que le Très-Haut apportât sa protection aux croisés.

Je l’ai entendu demander que les riches remplacent leurs habits de soie par des vêtements austères.

« Il faut se nourrir et se vêtir modestement », disait-il.

Il veilla à ce que l’interdit jeté par l’Église sur les tournois pendant trois années fût appliqué. De même, les guerres entre chrétiens devaient cesser durant quatre années.


« Secondez-moi ! lança-t-il lors d’une assemblée de seigneurs et de chevaliers. Aidez-moi à chercher la véritable gloire ! Le Dieu qui m’envoie en Asie pour défendre Son héritage défendra celui de mes enfants et répandra Ses bénéfices sur la France. »

Il avait saisi les mains de Blanche de Castille et ajouta :

« N’avons-nous pas encore celle qui fut l’appui de mon enfance et le guide de ma jeunesse, celle dont la sagesse a sauvé l’État de tant de périls et qui, en mon absence, ne manquera ni de courage ni d’habileté pour combattre les factions ?

« Dieu, qui m’a fait vaincre les Anglais et les félons à Taillebourg, confondra les desseins et les complots de nos ennemis. »


53.

Louis ne se voulait pas d’ennemis parmi les chrétiens, dit mon père. Il avait fait voeu de croisade et espérait que du plus humble de ses sujets au plus titré des riches, tous se rassembleraient pour aller défendre l’héritage du Christ, cette Terre sainte à laquelle il pensait à chaque instant.

Mon père s’interrompit, me fit signe de me pencher vers lui et murmura :

– Tu apprendras, Hugues de Thorenc, qu’une vie ne suffit pas à connaître ses ennemis.

J’étais ému, car il me nommait rarement et, ce jour-là, au contraire, il ne cessa de répéter mon nom.

– Hugues, je vais te confier ce que je sais de confidence du roi lui-même, qui ne me fit pas prêter serment de conserver ce qu’il me disait pour moi seul.

Mon père sourit et hocha la tête :

– En te parlant, Hugues de Thorenc, ce n’est pas à toi que je parle, mais à ma chair et à mon sang.


Le roi de France, me dit-il, refusait de prendre parti dans la querelle qui opposait l’empereur germanique Frédéric II et le pape Innocent IV.

Dès le mois de décembre 1244, le souverain pontife s’était réfugié à Lyon, craignant que les hommes de Frédéric ne s’emparent de lui s’il restait en Italie.

Il voulait la protection du roi de France.

Louis le rencontra au monastère de Cluny en novembre 1245.

Je n’assistai pas à l’entretien. Le roi n’était accompagné que de la reine Blanche de Castille, de son frère Robert et de sa soeur Isabelle.

Il obtint la bénédiction du pape pour le mariage du plus jeune de ses frères, Charles d’Anjou, avec Béatrice de Provence, ce qui allait faire du royaume de France le plus grand riverain de la Méditerranée, mer des croisés. Et, peu après, il adouba chevalier le même Charles d’Anjou.

Mais, malgré ce gain pour le royaume, je lus sur le visage de Louis l’empreinte de la déception. Il prit mon bras et nous marchâmes ainsi, seuls, dans le cloître du monastère.


Le pape, me dit-il, ne veut pas annuler l’excommunication qu’il a lancée contre Frédéric II.

Je l’ai supplié de prendre en considération l’humiliation de l’empereur, de pardonner à celui qui demandait pardon, de lui accorder la faveur de la réconciliation, enfin d’ouvrir à un pécheur repentant le sein de la piété paternelle. Il a refusé. Je n’ai pas trouvé en lui l’humilité que j’avais espéré rencontrer dans le serviteur des serviteurs de Dieu.

Louis s’est arrêté, me faisant face :

Le pape est aussi fermé que l’est Frédéric. J’ai dit à ce dernier : le royaume de France n’est pas encore si affaibli qu’il se laisse mener à vos éperons. Et j’ai dit au pape : je crains bien qu’après mon départ, des embûches hostiles ne soient préparées sous peu contre le royaume de France à cause de votre inexorable dureté. Si l’affaire de la Terre sainte éprouve des embarras, c’est sur vous qu’en retombera la faute.

Louis, qu’on appelait « roi papelard », roi dévot, avait osé, dans l’intérêt du royaume et de la Chrétienté, parler ainsi au pape, successeur de l’apôtre Pierre.

Souviens-toi de cela, Hugues de Thorenc !


Mon père me raconta les derniers jours précédant le départ pour Aigues-Mortes, et ce grand moment que fut, le 26 avril 1248, la consécration solennelle de la Sainte-Chapelle, cette merveille digne du trésor divin et royal, ces reliques qu’elle abritait.

Lorsque j’ai assisté à cette première messe, me dit-il, l’émotion m’a inondé.

Cette chapelle aux deux sanctuaires situés l’un au-dessus de l’autre, avec cette lumière tamisée par d’immenses vitraux, songe, Hugues, au roi qui en eut la vision, et aux hommes qui l’élevèrent comme un immense reliquaire construit à la gloire et en souvenir du Christ.

Cette consécration de la Sainte-Chapelle, au printemps de 1248, fut comme une bénédiction donnée à la croisade, ce voeu du roi de France, Louis IX.


54.

Le vendredi 12 juin 1248, j’ai vu le plus puissant des rois de la Chrétienté recevoir comme un humble pèlerin le bourdon et la besace.

J’étais agenouillé comme lui dans l’abbaye de Saint-Denis. Louis a saisi l’oriflamme aux fleurs de lis, puis a rejoint Notre-Dame pour y suivre la messe.

Nous avons communié.

Et Louis, marchant pieds nus, comme un pénitent, a pris la tête d’une procession suivie par tout le peuple, et nous nous sommes rendus à l’abbaye royale de Saint-Antoine-des-Champs.

Ainsi a commencé la croisade de notre grand roi.

Mais il était devenu le pèlerin et le pénitent, le chevalier du Christ. Il n’était plus vêtu richement. Il portait des vêtements modestes, de « bleu et de pers, de camelot ou de noire brunette ou de soie noire ».

Point d’or et d’argent pour orner la selle de son cheval. Et ses éperons n’étaient plus dorés, mais de simple fer.

Nous avons chevauché jusqu’au palais royal de Corbeil. Le roi était entouré par ses frères Robert d’Artois et Charles d’Anjou et par leurs épouses ; la reine Marguerite se tenait près de lui, et tous devaient accompagner le roi en Terre sainte.

La reine Blanche de Castille était d’une extrême pâleur. Et on dut la soutenir quand elle se sépara du roi après l’avoir embrassé, car elle défaillit.

Elle allait gouverner le royaume et veiller sur les trois fils aînés du souverain.


Nous nous sommes dirigés vers Sens, et le roi décida de faire la dernière partie du chemin à pied, comme un pénitent, un pèlerin.

Ses frères et bien des chevaliers – je fus du nombre – marchèrent à ses côtés.

Le roi était le plus humble d’entre nous et il entra avec besace et bourdon au cou dans l’église des Franciscains.

Il s’agenouilla devant l’autel et pria.

Quand il sortit de l’église et s’arrêta sur le seuil, j’étais encore à côté de lui. On lui offrit de la part du trésorier de l’Église de Sens un grand brochet qu’on lui montra vivant dans l’eau d’un bassin en bois de sapin que les Toscans appellent bigonca, dans lequel on lave et baigne les bébés au berceau.

Le roi remercia aussi bien le messager que le donateur.


Mon père s’est interrompu et sourit, les yeux mi-clos, comme s’il rêvait, à demi ensommeillé.

Ce jour-là, reprit-il, les frères franciscains nous offrirent un grand banquet, et le roi voulut prendre les dépenses à son compte. Lui qui faisait souvent pénitence, versant de l’eau dans ses sauces et son vin, s’assit au milieu des frères qui voulaient vivre sa présence parmi eux comme une fête, un moment de grande joie.

Le roi picora, mais sans rechigner, heureux, je le lisais sur son visage, de cette joie franciscaine simple et pleine d’élan.

Nous eûmes d’abord des cerises, puis du pain très blanc et du vin digne de la munificence royale, abondant et excellent.

On força à en boire ceux qui s’y refusaient, mais sans brusquerie, dans un grand mouvement fraternel.

Puis il y eut des fèves fraîches avec du lait d’amande et de la poudre de cannelle, des anguilles rôties avec un excellent assaisonnement, des tartes et des fromages servis dans de petites corbeilles d’osier, des fruits en abondance.


J’ai observé mon père qui dégustait chaque mot, le gardant longtemps en bouche comme s’il voulait retrouver le plaisir qu’il avait éprouvé autrefois, en cet été de l’an 1248.

« Tout cela fut servi courtoisement et avec soin », ajouta-t-il ; puis, après un silence : « Les frères franciscains, connaissant l’humilité du roi, avaient exclu les viandes de leur festin. »

Mon père a-t-il senti que je trouvais ce repas fastueux plutôt inattendu alors que Louis, selon ses propres dires, souvent jeûnait et se mortifiait ?

Louis, dit-il, voulait que le départ en croisade fût aussi une fête et non pas seulement une pénitence. Cette table chargée de mets préparés avec amour par les franciscains était aussi l’occasion d’un partage.


Nous repartîmes, gagnâmes Vézelay, là où saint Bernard avait lui-même prêché la croisade.

Le roi s’abîma en prières et en dévotions, puis nous gagnâmes Lyon où Louis rencontra à nouveau le pape Innocent IV. Le souverain pontife, selon ce que m’en dit Louis, promit de « s’opposer à tous les adversaires du royaume de France ».

On s’embarqua et descendit le Rhône, contraints de faire le siège du château de la Roche-de-Glun dont le seigneur voulait lever péage et avait pris des otages.

Le château fut détruit. J’admirai mon suzerain, Louis le Croisé, Louis le Juste, qui savait combattre et ne pas céder aux seigneurs brigands.

Enfin il y eut la mer qui battait les quais du port d’Aigues-Mortes.


J’ai compté trente-huit grands vaisseaux et des centaines de petites embarcations.

Le navire du roi, Montjoie, avait deux ponts et jaugeait cinq cents tonneaux.

Les deux amiraux, Lercaro et Jacopo de Levante, étaient génois. Autour du port, dans Aigues-Mortes, se pressaient des centaines de chevaliers avec leurs valets d’armes et leurs écuyers, des sergents à pied, des arbalétriers.

Peut-être étions-nous plus de vingt mille hommes.

À la mi-août 1248, nous vîmes arriver des milliers d’arbalétriers et de piétons qui voulaient eux aussi partir avec le roi.

Il s’agissait de mercenaires, souvent génois et pisans, qui savaient que la solde serait payée par le roi. Ils crièrent et se querellèrent quand ils comprirent qu’on ne pourrait les embarquer.


Le 25 août 1248, on hissa les voiles.

Mais Dieu retint le vent durant trois jours, comme s’Il voulait s’assurer de notre ferme volonté de partir pour la Terre sainte.

Le 28, Il libéra les vents et les voiles se gonflèrent.

Nous prîmes le large en priant et chantant.


Le roi est agenouillé à la proue de son navire.

Il tient son glaive droit comme une croix.

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