14 GUÈRE ÉPAIS[38]

— … Je me trouvais donc dans une situation inconfortable. Mon épouse souffrait d’une salpingite tenace lui interdisant de céder à mes instances. Devant cet état de chose, j’aurais donc dû m’incliner devant la fatalité et refréner mes instincts. Mais il se trouve que, sans vouloir passer pour un homme à l’appétit sexuel incoercible, je ne puis m’endormir si je n’apaise pas mes glandes reproductrices. La chose est si vraie que, lorsque ma chère femme est dans une période d’inaptitude, je suis contraint de prendre un somnifère si je veux trouver le sommeil… Comme, je vous le répète, cette fâcheuse inflammation de ses trompes utérines perdurait, n’y tenant plus, je lui proposai d’avoir recours à la sodomie pour sortir du cercle infernal, si je puis dire.

« La malheureuse poussa des hauts cris et, je suis obligé de le confesser, me brisa sur la tête un vase de Delft que je tenais de ma grand-mère et qui m’a laissé au cuir chevelu cette cicatrice rose que vous pouvez apercevoir sur mon front et que je dissimule sous une mèche qui n’avait rien de rebelle originellement. Vous voyez ? Là, sur la droite, elle forme un petit éclair.

« Malgré cette réaction brutale, je revins à la charge, mais en utilisant la ruse cette fois ; j’entends par là que j’usai de l’hypnotisme, science sur laquelle je me suis penché un temps et dont je conserve des notions précieuses. M’aidant au préalable d’un puissant sédatif, je réussis à endormir mon épouse et lui donnai à croire que j’étais le commissaire San-Antonio devenu, depuis lors, directeur de la P. J.

« Là, j’ouvre une parenthèse pour vous préciser que ma moitié, la tendre Angélique, bien que m’étant d’une fidélité exemplaire, nourrit une passion silencieuse pour cet homme, assez beau il faut en convenir, et doté d’un charme auquel les personnes du sexe ne résistent pas. Quand il fait appel à moi, de nuit, elle l’invective ; en revanche, elle garde comme un talisman sa photographie dans sa boîte à Tampax, et je l’ai surprise une nuit, qui la couvrait de larmes et de baisers J’ai su faire taire ma jalousie, étant moi-même conquis par San-Antonio et donc sachant pertinemment que l’on n’échappe pas au sortilège de cet être d’exception.

« Donc, par le truchement de l’hypnose, je me fis passer pour lui auprès de son moi second. Elle l’agréa sans protestation, lui laissa même oindre son rectum de vaseline et poussa des cris de liesse lorsqu’il la força avec un maximum de tact. Certes, le lendemain, ayant occulté tout souvenir de la séance, eut-elle quelque surprise avec son fondement endolori. Mais comme nous avions mangé un couscous la veille, chez un de mes collègues maghrébins, elle mit sur le compte de l’harissa les séquelles de ma sodomie.

« Vous, monsieur, qui avez le teint bistre, peut-être vous êtes-vous fait enculer ? Si c’est le cas, vous savez de quoi je parle. Mais trêve de confidences. Je ne crois pas vous avoir remis de pourboire, n’est-ce pas ? En ce cas, voilà cinq dollars, vous seriez très aimable de m’en rendre trois demain matin si vous y pensez, car il serait inconvenant que je vous donne en pourboire davantage que la valeur vénale de ma consommation. »

Estimant que la diatribe de Xavier Mathias est achevée, je quitte le salon où je me tenais à l’écoute pour venir dans sa chambre. Le trouve assis dans son lit, dos à l’oreiller, avec un plateau lesté d’une théière fumante sur les jambes. Un serveur probablement indien, le regard d’onyx et les pommettes poilues, s’efface pour me laisser entrer, puis se retire.

Mathias m’adresse un sourire éclairé de cent cinquante volts à l’intérieur.

— Je me demandais où tu étais passé, me dit-il, je me sentais inquiet. Pour tromper l’attente, je discutais avec ce valet de nuit dont la conversation est pleine d’agrément. Il faut que tu saches, Antoine, combien je me sens dispos. Tu as en face de toi un homme neuf et tu m’obligerais en me résumant toutes les tribulations qui nous sont advenues, à toi comme à moi.

Je le contemple, et c’est vrai qu’il m’a l’air en forme, complètement ragaillardi. Ne subsiste plus que cette idée fixe relative à sa vie maritale. Est-ce le fait de s’être envoyé en l’air avec la sublime Mary qui lui a provoqué cette soudaine dépendance au fouinozof de sa mégère ? Sûrement. C’est un fragile, Mathias, un être dominé et perméable à tous les remords, qu’ils soient justifiés ou non. Il m’écoute, en élève studieux, soucieux de ne rien rater du cours. J’avais déjà tenté de stimuler sa mémoire, mais celle-ci demeurait poisseuse, avec trop de filaments qui festonnaient comme des toiles d’araignée à une charpente de grange. Là, il capte aisément et assimile bien tout.

Quand, pour terminer, je lui annonce que je viens de reconquérir le trophée Lancôme, ses grands yeux rouges s’emplissent de larmes.

— O mon Dieu, soupire le cher sodomiseur d’Angélique ; ô doux et bienveillant Seigneur si miséricordieux. O Vous le suprême ! Vous, l’indicible ! Vous qui donnez tout et n’attendez rien ! Vous qui n’êtes qu’Amour pour nous, misérables pécheurs indignes de Vos grâces, je me prosterne à Vos pieds de lumière.

Il se signe, en haut et à gauche.

— Montre ! fait-il. Montre vite !

— Je ne l’ai pas.

Son éberluance fait peine à voir. Tu dirais un baigneur californien qui vient de se faire becter une guitare par un requin blanc et qui n’a rien senti parce que c’est toujours comme ça avec ces sales bêtes : ils te dévorent sans que tu éprouves autre chose que de la surprise ; tous les gens qui se sont laissé bouffer les couilles par un requin blanc m’affirment la même chose.

— Comment ça, tu ne l’as pas ?

— Je l’ai mis immédiatement en lieu sûr avant qu’un commando de récupération ne soit lancé à nos trousses. Tu penses bien que Hugh Williams va passer la main après ce cuisant échec et qu’on va, cette fois, nous dépêcher une équipe de choc !

— Qu’en as-tu fait ?

— Je ne te le dirai pas.

— Merci de la confiance !

— Ce n’est pas par manque de confiance que je te tais l’endroit où je l’ai planqué, c’est pour te protéger. Si on s’empare de toi, au moins, tu ne sauras rien !

— Et si on s’empare de toi, Antoine ?

— J’essaierai de tenir le choc. Un seul point faible est préférable à deux.

— Tu as lu le texte, au moins ?

— J’ai failli céder à la tentation, mais j’ai eu la force de caractère de n’en rien faire.

— A cause ?

— Pourquoi crois-tu que Williams ne l’a pas lu non plus ? Parce que lire cela, c’est accepter le risque de mourir.

— Mais tu ignores ce que contient ta foutue plaquette !

— C’est ma meilleure chance d’avoir la vie sauve si les choses se gâtent complètement.

— Tu aurais pu l’ouvrir, lire et la refermer.

— C’est toi, l’hyper-technicien, le crack des labos qui dit une connerie pareille ? Mais, Fleur-de-Carotte, cette plaque métallique a été « usinée » et emboutie depuis un tiers de siècle, la déplier et la replier laisserait des traces voyantes et indélébiles !

— Exact !

— Bon, alors on change de disque. Parlons de notre programme.

— Tu y as déjà réfléchi ?

— Mieux que ça ; je l’ai établi…

— Je t’écoute.

— Tu te remets dans tes hardes et tu te rends à la gare routière après avoir changé deux ou trois fois de taxi. Là-bas, tu achètes un billet pour n’importe quelle grande ville. Arrivé à cette destination que je ne connaîtrai donc pas, tu vas à l’aéroport et, sous un faux nom, tu prends un billet d’avion pour où tu veux ; de là, tu regagneras Paris. Grouille-toi, nous avons, comme capital temps libre, celui qui sépare l’émission de ton gaz magique de leur réveil.

— A quelle heure as-tu balancé le potage, grand ?

— Onze heures du soir environ.

Il mate sa montre.

— D’ici une ou deux heures le plus costaud des deux reprendra conscience…

— Alors démerde-toi !

— Et ton programme à toi ?

— Retrouver Béru ; jusqu’ici, pris par notre « mission », nous l’avons royalement laissé quimper.

— Mais ils vont t’alpaguer, Antoine !

— Pas sûr. En tout cas, ta disparition garantit ma sécurité. S’ils me serrent, je dirai pour débuter que tu as mis les voiles avec le gadget.

— Tu ne vas pas rester au Méridien ?

— Non, rassure-toi.

— Alors ?

— Alors, merde ! Je te demande de foutre le camp le plus vite possible. Tu devrais déjà être dans un bahut. Décidément, tu es un vrai bureaucrate, mon pote ! Tu as le cul plombé !

Il glousse des protestations, le Grand-cierge-scintillant, mais finit tout de même de se sabouler. Il part enfin dans la nuit new-yorkaise, non sans m’avoir donné une accolade napoléonienne.

* * *

Il est six heures de moins sur la côte Ouest. Soit, environ dix plombes du soir, présentement. Je risque le coup, avant de me tirer, d’appeler le Beverly Hills Hôtel à Los Angeles. Comme je l’ai fait naguère, je redemande après Mr. Alexandre-Benoît Bérourier et, comme la fois précédente, on me répond qu’il a quitté l’hôtel. Au lieu d’en rester là, je pousse l’interrogatoire ; difficile de faire jacter une employé d’hôtel sans avoir de banknotes à lui faire renifler, mais au Beverly Hills c’est la classe et les gars qui y travaillent se comportent comme si tous leurs clients étaient des gentlemen.

Faut dire que j’exprime aimablement, en homme sachant conduire un interrogatoire et aussi en prévenant que je suis l’ami d’enfance de Mr. Sam Chatouilh, le principal actionnaire du palace. Si bien que je réunis en moins de pas longtemps les indications suivantes :

a) Le Gros a quitté l’hôtel en compagnie d’une riche Anglaise qui y était descendue, Lady Keckett.

b) En partant, il a réglé non seulement sa note, mais également celle des « deux messieurs » qui l’accompagnaient et à emmené leurs bagages.

c) Lady Keckett a fait retenir deux billets en first pour le vol de New York.

Je te laisse entrevoir combien ces renseignements me sont précieux. Ainsi donc, mon travail de recherches va se trouver simplifié puisque, si j’en croive (dirait Béru) ces indications, il se trouverait à N.Y. Qu’est-ce qui a bien pu se produire qui l’amenât à quitter le Beverly Hills avec notre paquetage ? Pourquoi s’est-il rabattu directo sur Nouille York alors qu’il savait que je projetais de me rendre à Frisco ? Autant de sulfureux mystères qu’il me faudra bien éclaircir un jour très prochain !

Maintenant, il est temps de me fondre dans la Grosse Pomme avant qu’il ne m’arrive des pépins, si je puis plaisanter de la sorte sans perdre de mon crédit. Nonobstant l’aimable bafouille que j’ai laissée à mes enfarinés, je m’attends à du grabuge car ils n’ont pas d’autre solution que de prévenir leurs sponsors de mon coup fourré et là, je te prie de croire qu’il risque de pleuvoir des grêlons gros comme les diams de Liz Taylor.

Bon, je me tire ailleurs, comme disaient jadis nos braves Sénégalais. A leur propos, papa me racontait qu’ils étaient venus « en manœuvres », jadis, dans son village, et ce qui avait le plus impressionné mon futur vieux, c’était de les voir se raser le crâne avec des tessons de bouteille (authentique).

Je gagne les ascenseurs (ayant acheté un billet à la loterie dont ils constituent le gros lot) et appuie sur la touche d’appel. En Amériquerie, les ascenseurs sont fulgurants. Qu’à peine t’es dedans, ils font un bond de vingt étages qui te paraît durer l’espace d’un seul. Je frète donc la chouette cabine capitonnée, mais avant que je n’aie eu le temps de programmer le rez-de-chaussette, l’engin s’élance vers les sommets, ayant été appelé par saint Pierre, sans doute. En fait la personne qui attend est beaucoup mieux que saint Pierre puisqu’il s’agit d’une sublissime gonzesse, chinoisante sur tes bords, somptueuse dans une robe de lamé or et une étole filante en vison noir. Son maquillage n’a pas souffert de la soirée d’où elle sort. Radieuse et énigmatique, elle me coupe le souffle. Je feins de considérer que le perpétuel sourire « accroché à sa face », comme dit mon pote Aznavour, m’est exclusivement adressé, et je le lui rends avec toute la charge émotionnelle dont tu me sais capable.

Voyant que je ne sors pas de la cabine, elle murmure :

— C’est moi qui vous oblige à monter au dernier étage.

Et ma pomme, dans la foulée :

— Ça me vaut le plaisir de redescendre en votre compagnie.

Elle ne rougit pas, étant chinoise, mais le cœur y est.

— La soirée était réussie ? fais-je en montrant son étole (des neiges).

— Vous avez déjà assisté à des soirées réussies ? objecte-t-elle.

— Oui, quand je les passe à deux avec une personne comme vous, m’enhardis-je.

— Vous allez vite en besogne, assure Fleur-de-Camomille, sans perdre son sourire dessiné au pinceau sur ivoire.

— Moins vite hélas que cet ascenseur, déploré-je.

Car nous sommes déjà parvenus à destinance.

Au moment que nous sortons, deux hommes se tiennent pique-plante (comme on dit chez nous) devant les élévateurs.

Pourquoi, à cet instant, ai-je un carillon d’alarme qui se déclenche sous ma coiffe ?

En les apercevant, dare-dare (peut également s’écrire dard-dard, voire dard d’art) le routier que je suis flaire un danger. Un je-ne-sais-quoi dans leurs regards, quelque chose d’attentif, de suspicieux et surtout de pas gentil. Aussi, des bosses significatives sous leurs vestons.

Sans en perdre une, je cramponne le bras de la Chinoise.

Elle est offusquée par mon geste, mais le temps qu’elle se dégage, les deux hommes « douteux » sont déjà dans l’ascenseur.

— Pardonnez-moi dis-je à ma compagne de voyage (l’un des plus brefs qu’il m’ait été accordé de faire en compagnie d’une aussi fabuleuse Asiate), il était indispensable que ces deux types me croient en votre compagnie.

— Des ennuis ? demande-t-elle sans marquer un intérêt excessif.

— Qui n’en a pas ? soupiré-je.

Comme nous passons devant les caisses, le concierge de nuit m’interpelle :

— Monsieur San-Antonio, deux messieurs viennent de demander après vous. Ça ne répondait pas dans votre appartement, mais ils ont voulu monter quand même, vous avez dû les croiser dans les ascenseurs…

— Je cours les rejoindre ! assuré-je.

Courbette à la Chinetoque :

— Au bonheur de vous revoir, mademoiselle !

Ayant rebroussé chemin, une fois hors de la vue du concierge, j’enquille la porte secondaire du Méridien, celle qui donne sur la rue parallèle. Décidément, les prévisions du Rouquin concernant sa poudre à ronfler sont prises en défaut (ou battues en brèche, si tu préfères l’ampoulé, quoi-qu’en général, ce sont les blancs d’œufs qu’on bat en brèche), et mes anesthésiés n’ont pas fait long pour récupérer. C’est déjà l’hallali.

Je fonce au milieu de la chaussée pour stopper un taxoche. Ce genre de rodéo s’opère continuellement à New York. Voilà encore un Indien qui se pointe[39]. Il s’arrête ; je monte, mais la portière que je veux fermer me résiste. Mon sang ne fait, etc. Mais il ne s’agit pas d’un méchant, seulement de la Chinoise.

— Vous permettez ? fait-elle en déposant contre le mien le plus exquis cul extrême-oriental qui se puisse caresser.

Ma surprise est telle que ma glotte reste coincée comme une boule de pétanque dans mon gosier.

— Où allons-nous ? demande l’Indien qui est un tout petit peu plus patibulaire que sur la photo fixée à son tableau de bord.

Moi, franchement, je n’avais pas encore pensé à ça. Heureusement que ma compagne sauve la situasse.

Silver Palace ! jette-t-elle.

Le driver opère une décarrade qui écœurerait Senna.

* * *

Le plus charmant, c’est que nous restons sans parler le temps du trajet, lequel n’excède pas cinq minutes Fahrenheit. Je suis bourré de curiosité, tu le conçois, mais je ne trouve aucun mot valable pour l’exprimer.

Une fois à destination, je file quelques roupies à l’Indien et suis la jolie créature dans son propre hôtel. Le Silver, ça se voit à l’œil nu, c’est le top niveau (il en possède une bonne quarantaine). Je ne sais pas s’il existe un Gold Palace, mais je ne crois pas qu’il puisse être supérieur au Silver. Je ne te le décris pas parce qu’à une heure aussi tardive, t’en as classe de confectionner des compofrancs.

Elle n’a pas à se nommer au concierge, celui-ci, déférent à en lécher les tapis du hall, présente une clé d’argent (ben voyons) à ma princesse de Chine. Il se casse à ce point en deux que je crains un instant qu’il ne puisse se redresser. Sa vieille doit lui faire des enveloppements de fuego quand il regagne son clapier pour soigner ses tours de reins.

Nouvel ascenseur, tout aussi véloce que le précédent. On est lâchés au trente-huitième étage. Pile en face de la cabine, s’offre une double porte aux panneaux incrustés d’argent. Silver ! Silver ! Partout silver : c’est le nerf de la guerre.

Je continue de filocher ma « protectrice » en me disant, par bribes de phrases que, des aventures aussi faramineuses n’arrivent qu’au rejeton de Félicie. Faut être conditionné, pour vivre des trucs pareils sans accumuler les infarctus.

Elle a droit à la suite royale du Silver Palace, la princesse. Un salon dans lequel tu pourras mettre le Nordway (ex-pauvre France) en vitrine quand on le désarmera. A chaque bout, un apparte composé chacun d’une vaste chambre, d’un dressinge, d’une salle d’eau et d’une kitchenette (comme si les mecs qui louent cette cathédrale faisaient leurs œufs brouillés eux-mêmes !).

Ma compagne se déchausse à la manière des dames riches : en lançant ses pompes à travers la pièce d’un double mouvement des pieds.

— Asseyez-vous ! me dit-elle en me désignant un troupeau de fauteuils en train de paître l’épaisse moquette.

Je me dépose prudemment sur l’accoudoir de l’un d’eux, mais il est suffisamment large pour soutenir le valseur de Nancy Nordman.

— Vous pourriez m’expliquer ? finis-je par coasser miséreusement.

— Il n’y a pas d’explication, tranche-t-elle, péremptoire.

Elle me désigne l’une des extrémités du salon.

— Vous pouvez prendre l’appartement de mon mari qui est en voyage ; vous semblez tomber de sommeil et de fatigue…

— J’aimerais au moins savoir…

— C’est inutile, bonne nuit. Si vous vous réveillez tôt, soyez gentil : ne me dérangez pas. Je dors toujours jusqu’à midi.

Elle disparaît de l’autre côté, non sans me laisser son étole (polaire) de vison noir en otage.

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