Chapitre XVII

Malko allait sortir de sa chambre pour aller dîner lorsque le téléphone sonna. C’était la voix de Zakra, et parlant très bas.

— Il a rendez-vous à la gare de l’Est à huit heures, chuchota-t-elle. Je n’ai pas vu son chauffeur.

Elle avait déjà raccroché. Il était sept heures et la nuit finissait de tomber. Malko regarda sur le plan où se trouvait la gare de l’Est. Juste entre l’avenue Kerepesi et la rue Thôkôly. Au sud de Pest. Vingt minutes plus tard, il trouvait une place rue Thôkôly, en réalité une large avenue. Il soufflait de nouveau une bise glaciale. En face se dressait la masse sombre de la gare, vieillotte et délabrée. Il traversa. Des groupes d’Orientaux, pauvrement vêtus, traînaient autour des kiosques, offrant de la nourriture et diverses babioles. Il entra dans la gare, découvrant un hall où la moitié des carreaux étaient remplacés par des plaques de carton, éclairé par une verrière, et regarda le tableau d’arrivée des trains. Beaucoup venaient du sud de l’Europe. Un convoi arrivait d’Istanbul à 7 h 50. Des voyageurs attendaient un peu partout, assis sur des ballots. La rame qui se trouvait à quai semblait être là depuis la guerre 14-18… Tout cela sentait la crasse et la misère. Malko ressortit au bout des voies par l’issue de la place Baross. En face, s’ouvrait un escalier donnant sur une galerie marchande souterraine qui reliait la gare à la place Baross et à la rue Thôkôly.

Que venait faire Pavel Sakharov dans cet endroit sinistre ?

Trop visible dans le hall de la gare, Malko resta à l’extérieur le long des kiosques, aux aguets. C’était le seul endroit par lequel une voiture pouvait arriver. Vêtu d’un jean et d’un blouson de cuir, il se fondait dans l’environnement. Son pistolet extra-plat glissé dans sa ceinture à la hauteur de sa colonne vertébrale, une balle dans le canon, lui apportait une sécurité relative.

A huit heures moins le quart, une Mercedes 560 avec téléphone s’arrêta non loin de l’entrée de la gare, mais personne n’en sortit. Il faisait trop sombre pour distinguer l’intérieur. Le train en provenance d’Istanbul entrait lentement en gare. Malko se replia vers les quais, craignant de perdre la piste. Une humanité pouilleuse, croulant sous les paquets divers, jaillit des wagons. Impossible de s’y reconnaître dans tous ces visages basanés et moustachus. Il comprit que son seul point de repère était quand même la Mercedes…

Au moment où il émergeait du hall, une portière de la voiture s’ouvrit sur Pavel Sakharov. Le Russe portait une canadienne marron et une chapka. Les mains dans les poches il fit quelques pas et demeura immobile au milieu de la foule des voyageurs qui sortaient de la gare.

Pas longtemps.

Un homme jeune, basané lui aussi, émergea de la foule et l’aborda, murmurant quelques mots à son oreille. Le pouls de Malko s’accéléra : Celui-là c’était Ali Ghotbi, l’Iranien copain de Cyrus Tadjeh. Les deux hommes entrèrent dans la gare et Malko, perdu dans la foule, n’eut pas trop de mal à le suivre. Pavel et Ali rejoignirent deux hommes qui venaient de descendre du train. Un jeune, de type moyen-oriental lui aussi, avec une grosse moustache, et un autre beaucoup plus âgé, à la crinière blanche, serré dans un pardessus de cachemire trop élégant pour la gare de l’Est, une petite valise à la main.

Surprise : l’homme à la crinière blanche et Pavel Sakharov s’étreignirent chaleureusement ! De toute évidence, ils se connaissaient. Ils se séparèrent des deux autres et s’éloignèrent vers la place Baross, tandis que les deux autres revenaient vers la Mercedes.

Malko garda le contact visuel avec les deux qui l’intéressaient. Il les vit pénétrer dans l’hôtel Park, réplique en infiniment plus modeste du WaldorfAstoria de New York, avec deux petites tours de six étages, Malko traversa pour les observer à travers la porte vitrée. Le hall n’était guère plus grand qu’un placard à balais. L’homme aux cheveux blancs discutait à la réception. Pavel Sakharov se tenait un peu en retrait. Ensuite, les deux hommes passèrent dans le Bierstube voisin et s’installèrent dans un box. Malko en avait assez vu. Il s’éloigna, l’estomac contracté. Il n’était plus assis sur un baril de poudre, mais sur une machine infernale en train de faire tic-tac… L’arrivée de l’homme aux cheveux blancs était le grain de sable dans sa belle mécanique. D’après la procédure employée, il le soupçonnait d’être un personnage important des services iraniens. Par un moyen ignoré de Malko, Pavel Sakharov avait repris un contact direct avec ses acheteurs… Si les Iraniens ignoraient la mort d’Ishan Kambiz, ce n’était qu’un contretemps. Dans le cas contraire, sa vie était en danger. Sakharov et les Iraniens n’auraient plus qu’une priorité : l’éliminer.

Il regagna sa voiture, déchiré entre deux options. La première, la plus sûre, était de démonter. Il avait le temps d’aller récupérer Zakra et ensuite, par l’intermédiaire de la CIA, d’alerter la police hongroise. Dans ce cas, il y avait de fortes chances que les trafiquants passent entre les mailles du filet, le plutonium 239 se trouvant hors d’atteinte.

L’autre option était de continuer, comme si de rien n’était, jusqu’à la livraison du plutonium. Si elle avait lieu.

Mehdi, Chimran n’aurait jamais pensé que la situation était aussi grave. Maintenant, il avait un tableau complet de la situation. Le premier échantillon de plutonium 239 n’avait pas été perdu, mais récupéré d’abord par la police hongroise, puis par les Américains. Le reste était facile à deviner…

L’opération « Darius » pénétrée, Zakra avait été suivie jusqu’à Rio, menant droit à Ishan Kambiz qui avait été éliminé brutalement. Cette férocité le faisait se demander s’il n’avait pas en face de lui des Israéliens au lieu d’Américains. Question académique. Israéliens ou Américains, tous voulaient la même chose : le plutonium 239. Il but une gorgée de café infect. Maintenant, tout reposait sur ses épaules. Il passa la main dans sa crinière neigeuse et demanda en russe, du reproche plein la voix :

— Comment avez-vous pu travailler avec quelqu’un comme ce Karim Nazarbaiev ? Tout est de sa faute.

Un éclair de fureur passa dans les yeux de l’ex-général du KGB.

— Jamais je n’aurais pensé qu’il soit aussi bête et aussi avide ! avoua-t-il. Il n’était qu’un intermédiaire. A ce moment je ne voulais pas encore venir à Budapest. Mais ce salaud ne l’a pas emporté au paradis… Mehdi Chimran suggéra :

— Il faut retarder toute l’opération.

— Impossible.

— Pourquoi ?

— Nous avons aux trousses les gens de Boris Eltsine. Il a réformé un KGB qui lui est fidèle et les Américains sont sur son dos. Depuis un moment, ils tournent autour de cette opération, et s’ils tirent le bon fil…

— Où est le plutonium ?

— J’ai réussi à le faire sortir du centre de production. Il est stocké près de Beregovo, mais tout doit être réglé d’ici la fin de la semaine.

— Comment allez-vous l’acheminer ici ?

— Je me suis assuré un hélicoptère. Et vous, comment allez-vous l’évacuer ?

— Je vais régler ce problème, affirma l’Iranien. Il n’avait pas la moindre idée de la façon dont il allait procéder. Mais avant tout il fallait assurer l’exécution du plan « Darius ». S’il perdait à la fois l’argent confié à Ishan et le plutonium, il valait mieux pour lui partir s’installer au pôle sud…

— Très bien, dit-il, nous allons traiter cette semaine. Pavel Sakharov le fixa, soupçonneux.

— Et l’argent ?

— Je vais le mobiliser, affirma Mehdi Chimran. Pour le budget d’un pays comme l’Iran, c’était une goutte d’eau. Il regarda sa montre.

— Je dois me rendre à l’ambassade. Retrouvons-nous demain, ici, à la même heure. Qu’allez-vous faire avec cet imposteur, ce soi-disant bras droit d’Ishan ? Il travaille soit pour les Américains, soit pour les Israéliens.

Les yeux pâles de Pavel Sakharov se glacèrent un peu plus.

— J’en fais mon affaire, affirma-t-il.

— Je considère cela comme une priorité absolue. Je ne veux pas traiter tant qu’il ne sera pas éliminé, avertit Mehdi Chimran.

— Je vais faire au mieux, promit Sakharov, mais il est peut-être plus intelligent de gagner un peu de temps. Son élimination peut déclencher des réactions. Il n’est pas seul. Faites-moi confiance, je sais traiter ce genre de problème mieux que vous.

— D’accord, admit Mehdi Chimran.

Les deux hommes se serrèrent la main chaleureusement. Contents de s’être retrouvés. Au moins ils se faisaient confiance…

Pavel Sakharov s’éloigna vers l’endroit où l’attendait sa Mercedes, de l’autre côté de la gare. Bouillonnant de rage. Il aurait aimé pouvoir déterrer Karim Nazarbaiev et l’éventrer de nouveau. Russe jusqu’au bout des ongles, il avait toujours méprisé les peuplades du Caucase, musulmanes, rétrogrades. L’expérience lui donnait raison. Jamais un vrai Slave ne se serait conduit ainsi… Tous les éléments du problème se bousculaient dans sa tête. Éliminer le faux bras droit d’Ishan était facile, mais cela ne supprimait pas tous les dangers. Cet homme ne travaillait pas seul. Sa disparition allait déchaîner ses commanditaires. La question était de savoir ce qu’ils pouvaient faire. Il hâta le pas. Dans le doute, il lui fallait couper tous les ponts derrière eux et se venger de Zakra, qui, de toute évidence, le trahissait. Il fallait trouver un endroit sûr pour mettre au point les derniers détails de l’échange avec l’Iranien. Quand tout serait fini, il repasserait clandestinement en Ukraine. A Beregovo, ce n’était pas encore trop dangereux. Pour l’instant le plus urgent était d’éviter la catastrophe. C’est-à-dire une action brutale et conjuguée des Américains et des Hongrois. Il avait besoin de quelques jours de tranquillité. Pour cela, une seule méthode : endormir ses adversaires.

Lorsqu’il regagna la Mercedes, son plan était au point dans les grandes lignes.

Malko finissait de se raser lorsque le téléphone sonna. C’était Zakra.

— Il veut te voir, annonça-t-elle. Il t’attend à la Citadelle dans une heure. Là où nous étions la première fois. Tu as pu le suivre ? Qu’a-t-il fait ?

— Il a rencontré un Iranien, dit Malko, mais je n’en sais pas plus. Sois sur tes gardes, il est possible qu’il apprenne pour Kambiz.

La veille, après sa planque, Malko avait dîné avec le chef de station de la CIA. Depuis, la Company travaillait fiévreusement à identifier l’homme aux cheveux blancs.

— Vous êtes sur un volcan, avait conclu Alan Spencer. Ils savent certainement pour Kambiz maintenant. Et donc pour vous. Il faut prévenir le NBH. Ils trouveront bien un prétexte pour arrêter Sakharov. Ensuite, il n’y aura plus qu’à le faire parler…

— Il ne parlera pas, affirma Malko. Et le plutonium 239 se trouve sûrement de l’autre côté de la frontière. Attendons la première livraison. Et remontons la filière.

— Ils vous liquideront avant.

— Je ferai attention. C’est le sort de Zakra qui m’inquiète.

— Hélas, je ne peux rien pour elle, éluda l’Américain.

Ils s’étaient quittés là-dessus. Maintenant, il y avait du nouveau. Malko fonça vers la place Szabadsag. Mis au courant du rendez-vous, Alan Spencer se rembrunit.

— C’est un piège. Un endroit trop isolé. Il ne faut pas y aller.

— Autant avouer tout de suite que j’appartiens à la CIA, répliqua Malko. Je crois que je peux encore prendre ce risque. Sakharov est trop malin pour se livrer à un acte aussi brutal. Il fera quelque chose de plus vicieux.

— Vous ne voulez pas que je prévienne les Hongrois ?

— Non.

Les lacets escaladant le mont Gellért étaient pratiquement déserts. Malko ne croisa qu’un gros bus jaune. Son cœur battit quand même plus vite en voyant, sur le parking où il avait flirté avec Zakra, la Mercedes de l’ex-général du KGB. Il se gara à côté et Pavel Sakharov sortit aussitôt.

— J’ai de bonnes nouvelles, dit-il avant d’entraîner Malko près du parapet, loin des oreilles indiscrètes.

Le Russe semblait calme. Il ébaucha même ce qui pouvait passer pour un sourire.

— Quelles nouvelles ?

Malko, sur ses gardes, surveillait la Mercedes où se trouvaient deux hommes. Dans la poche de son imperméable, il caressait la crosse de son pistolet extra-plat.

Prêt à tout.

— Je peux faire venir les premiers six kilos de plutonium 239 par la route, et vous les livrer ce soir, annonça Pavel Sakharov. Êtes-vous en mesure de les recevoir ?

— Bien sûr ! fit immédiatement Malko. Ainsi, les dés roulaient. Pavel Sakharov n’avait pas perdu de temps depuis sa rencontre avec l’homme aux cheveux blancs. Le rendez-vous qu’il proposait ne pouvait avoir comme but que l’élimination de Malko.

— Comment ce plutonium est-il conditionné ? demanda-t-il.

— Ce sont des lingots, enveloppés dans de l’aluminium. Ils se trouvent dans un attaché-case.

— Où a lieu le rendez-vous ? demanda Malko.

— Zakra viendra vous chercher au Hilton vers neuf heures et demie, expliqua Pavel Sakharov. Elle vous y conduira.

— A ce soir, donc.

Le Russe serra la main de Malko et regagna sa Mercedes qui démarra immédiatement. Malko, lui, prit tout son temps pour redescendre les lacets.

Il trouva ensuite une place en face du Palais de la Télévision et gagna à pied l’ambassade américaine.


* * *

— Nous avons identifié l’homme qui a rencontré Pavel Sakharov hier soir, annonça d’emblée Alan Spencer. Il s’agit du Dr Mehdi Chimran, diplômé en physique nucléaire de l’université de Berkeley en Californie. Il travaille avec le vice-président iranien Said Mohajerani, au sein du programme accéléré d’acquisition d’armement nucléaire. Il voyage avec un passeport iranien à un autre nom.

— Eh bien, j’ai aussi du nouveau, annonça Malko. Lorsqu’il eut terminé, le chef de station de la CIA posa quand même la question qui lui brûlait les lèvres :

— Il n’y a bien entendu aucune chance qu’il vous livre du plutonium 239 ce soir ?

— Une sur mille, répondit Malko, mais il faut aller au rendez-vous. Quel type de protection pouvez-vous m’assurer ?

— Les Hongrois, fit l’Américain. Cette fois je suis obligé de les mettre dans le coup. Leur dire qu’on va intercepter une livraison de plutonium.

— Je crains que tout cela ne se termine en eau de boudin, soupira Malko. Il n’y aura pas de plutonium et je doute que Sakharov prenne des risques personnels. Mais il faut aller à ce rendez-vous. C’est probablement une ruse pour lui permettre de filer aujourd’hui se mettre à l’abri en Ukraine.


* * *

Zakra attendait dans le hall, enveloppée dans sa houppelande d’astrakan, les traits sereins. Malko la rejoignit et l’entraîna vers la sortie de l’hôtel.

— Où est le rendez-vous ? demanda-t-il.

— Au bout du quai Ujpesti, avant le pont Arpad. La voie sur berge se termine par une rampe qui rejoint Nepfurdô utça. Mais le quai Ujpesti continue jusqu’à un petit bois. Souvent, des camions se garent là pour la nuit, au bord du Danube.

Ils prirent place dans la voiture de Malko. Ce dernier était « sonorisé » grâce à un micro dissimulé dans une fausse montre, dont l’émetteur se trouvait sous son manteau. Le récepteur permettant de recevoir les appels de la police hongroise était dissimulée dans la radio du tableau de bord. Quatre voitures banalisées de la police hongroise ne devaient pas le lâcher dès son départ du Hilton. N’intervenant que sur son ordre. Alan Spencer l’avait forcé à enfiler un gilet pare-balles en kevlar qui lui tenait horriblement chaud. Son pistolet extra-plat était dans la poche droite de son manteau, une balle dans le canon. Zakra, elle, semblait ne se douter de rien.

— Que t’a-t-il dit ? demanda Malko.

— Qu’il devait te remettre quelque chose. C’est du plutonium, n’est-ce pas ?

— Ce devait être du plutonium, corrigea Malko. Je crains que ce ne soit un piège. Comment était-il aujourd’hui ?

— Il avait l’air content, dit Zakra. Il m’a dit que bientôt nous irions en Ukraine. Il a donné plusieurs coups de téléphone là-bas.

La présence de Zakra à ce rendez-vous inquiétait Malko. Cela ne pouvait avoir qu’une seule signification. Sakharov connaissait son double jeu et avait décidé de l’éliminer en même temps que Malko…

Il descendit Ostrom utça, puis fila jusqu’au pont Margit, rejoignant la voie sur berge allant vers le nord. Peu de circulation. A cet endroit, le Danube se divisait en deux bras, séparés par l’île Margit. Un kilomètre plus loin, les voitures remontaient par une rampe jusqu’à Nepfurdô utça.

— Ne prends pas la rampe, continue tout droit, dit Zakra.

Le ruban asphalté s’arrêtait, laissant place d’abord à des pavés, puis à un sol inégal. Un espace long de quelques centaines de mètres, coincé entre le fleuve et un mur. Les phares de Malko éclairèrent un restaurant fermé. Une baraque de bois qui semblait abandonnée.

— C’est là, annonça Zakra.

Il fit demi-tour avant de couper le contact afin d’être prêt à repartir. L’endroit était absolument désert, à part deux poids lourds cent mètres plus loin. C’était un cul-de-sac et la végétation, derrière la baraque, était trop clairsemée pour qu’on puisse s’y dissimuler. D’où pouvait venir le danger ? Il approcha sa montre de sa bouche et demanda en allemand :

— Vous m’avez repéré ?

— Affirmatif, répondit aussitôt une voix anonyme, le dispositif est en place. Zakra ouvrit de grands yeux.

— Qu’est-ce… ?

— Nous ne sommes pas seuls, expliqua Malko. Je suis certain que ce rendez-vous est un piège. Plusieurs unités de la police hongroise nous protègent en ce moment.

— La police…

— Oui, ne crains rien.

Dix heures moins dix, Malko avait beau se creuser la tête : à part une attaque frontale qui serait contrée aussitôt par les policiers hongrois, il ne voyait pas en quoi pouvait consister le guet-apens.

Soudain, un pinceau lumineux se détacha de la file de voitures qui empruntaient la rampe sur Nepfurdô, et prit la direction de l’endroit où il se trouvait.

Le pouls de Malko monta brutalement.

La voiture approchait en cahotant sur le sol inégal. C’était la Mercedes de Pavel Sakharov. Elle stoppa à une dizaine de mètres et le Russe en sortit. Il adressa un geste amical à Malko, lui faisant signe de le rejoindre. La main crispée sur la crosse de son pistolet extra-plat, Malko avança vers lui. D’où allait venir le coup ?

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