La sonnerie retentit, une fois, puis deux, puis trois, et mon cœur se met à faire la toupie dans ma cage à serin. Personne ! Quelle horreur ! L’angoisse me noue, me tiripille, me distord ! Je vais vomir mes viscères, mézigue, d’appréhender pareillement !
Et alors que je commençais à me liquéfier de l’intérieur, à suinter, à relâcher des orifices ; on décroche.
La voix ibérique de notre petite bonniche espagnole demande :
— Si ?
Et j’aboie, comme tu lapes la glace d’un cornet au moment où elle va dégouliner sur ses doigts :
— Rosita ? C’est Monsieur !
Monsieur ! Chaque fois je trémouille de m’octroyer un tel vocable. C’est Monsieur ! Faut pas craindre d’outrecuider ! Faut pas rechigner sur sa personne, ni non plus chier la honte ! Si je suis « Monsieur », elle, la soubrette, c’est « Mademoiselle » alors ! Note que ce sont eux, les ancillaires, qui s’accrochent le plus fortement au vocabulaire traditionnel. Ils sont conservateurs dans le plumeau.
— Ah ! Bonjuir, Messieur ! qu’elle me vaporise, la Rosita, par-dessous ses moustaches, en gratouillant de sa main libre les touffes de noir cresson qu’elle porte sous les bras.
J’entends fourbir ses ongles. Et puis son souffle sent l’ail et l’oignon frit. C’est bath, l’Espagnerie. Vivant !
Je risque d’un ton mal assuré :
— Vous pouvez me passer Madame ?
Et c’est la chute libre.
— Mais Madame, l’est partite cesté matin avec Antonio !
— Où ? hurlé-je, comme toute une horde dans la Toundra.
— L’esté allée vous rejoignir à Le Baule !
— Comment est-elle partie ?
— En vouatoure ! C’esté oune dame qui l’a vénue chercher.
— Une dame comment ?
— Oune joune dame.
Oh ! merde ! Je raccroche…
Je tire à hue et à dia, décidément. J’aurais dû manœuvrer Al Bidoni pour lui faire dire où se trouve maman, au lieu de le planter là pour courir au téléphone. En réalité, je n’ai pas cru qu’il disait la vérité. Je pensais à un coup de bluff.
Attends que je récupère. Faisons le point… Pas commode, je ne sais où j’en suis, mon pauvre lecteur atrophié, perdu en cette aventure comme un naufragé de la Méduse qui aurait raté le radeau. Tout est allé si vite, et en tous sens…
Pour commencer, cette explosion de la plage à laquelle nous n’avons échappé, Michèle et moi, que parce que j’ai du bol et d’autres polars à commettre. Ensuite, la vieille dame de l'Esturgeon qui avait quelque chose à me dire et qu’on a zigouillée dans l’intervalle… Et puis son copain de jeu, le René Creux, mort aussi… Et l’homme à la veste blanche, flanqué de sa curieuse équipe, qui traîne sur les lieux de ces deux meurtres… Bon, bouge pas, ça ne faisait que démarrer… Dominique disparaît pour être allée faire de l’enquête à titre privé chez Al Bidoni, la conne ! Et alors… Isa qui m’aguiche d’une entorse bidon sur la plage… Et puis le prince Charles !
Alors là ! Là est le big morcif ! A peine qu’arrivé, l’héritier de la Couronne Britannouille défunte, ainsi que son secrétaire, foudroyé par le cyanure de sa langouste ! Et les poulagas anglais chargés de sa protection nous interdisent d’ébruiter la chose ! Un événement de cette importance ! Si international ! Le scoop fabuleux qui va remplir des pages et des pages de journaux ! Moi, dans le fond pas fâché d’être blanchi de ma participation involontaire au meurtre, je fonce chez la belle Isa. L’embarque. La fais magistralement reluire ! C’est alors qu’Al Bidoni qui nous filait intervient, l’abat froidement sous mes yeux et m’annonce que ma Félicie est entre ses griffes ! Ne me contenant plus, je l’allonge d’un crochet en acier trempé au bouc. Vérification faite : maman a bel et bien disparu ainsi que notre petit Antoine !
Me voilà donc désemparé, ployant sous les cadavres et la crainte qu’il n’arrive du très fâcheux à ma vieille.
Un tremblement convulsif m’empare. Ça ne dure pas, mais j’en suis secoué de la cave au grenier.
Comme si je me trouvais à poil dans une chambre froide.
Je me dis avec force : « Es-tu un homme ou une souris, Tonio ? » Une réplique de film américain visionné il y a très longtemps. Film comique. Le héros était un gars dépassé par les événements, comme toujours. Un pleutre confronté à des dangers trop corsés pour lui. Et il s’exhortait à l’action, le ridicule biquet. Son leitmotiv étant ; « Agis ! Agis ! Agis ! Es-tu un homme ou une souris ? »
Y a des trucs comme ça qui vous reviennent ; on se demande pourquoi. Oui, bien pourquoi les insignifiances des jours se refusent à naufrager dans nos mémoires. Pourquoi elles restent collées au talon des souvenirs comme des chewing-gum ou des merdes de chien.
Alors bon, tout ça pour t’en revenir que je dois agir. Faire n’importe quoi, n’importe comment, mais le faire. Et tout de suite.
Je quitte ma chambre pour rallier celle du Vieux, le concierge m’ayant affirmé qu’il s’y trouvait.
Je toque. On ne me répond pas. La clé se trouve sur la porte. J’entrouvre pour m’annoncer à haute voix et, pile, un ricochet de miroirs me montre Achille en train de s’embourber Mme Bernier !
Non, mais tu écoutes bien ce que j’écris, ou si tu regardes ailleurs ?
Il l’a renversée sur son plumard, et il l’opère en grand style, Pépère. De manière un peu surannée et aristrocratique, certes, mais efficace toujours est-il, j’en déduis aux gémissements qui échappent à Michèle. T’avoueras que c’est mon jour de déconvenues intégrales, non ? Le pire de cette année et de celles qui l’ont précédée, si j’excepte celui où Papa nous a largués, bêtement, sans prévenir, le pauvre chéri, me laissant à Félicie pour jusqu’à la fin du monde…
Or, donc, cette personne qui tant m’impressionnait, que tant je convoitais, et qui souffre du kidnapping de sa grande fille ; cette personne qui me donnait des marques d’intérêt on ne peut plus vives, cette femme exquise, et de race, se laisse embroquer par m’sieur l’directeur, commak, sans crier gare, alors que rien ne pouvait laisser prévoir un pareil abandon !
Furax, ivre de toutes les rancœurs, je ne puis me décider à la discrétion et, au lieu de me retirer en catiminichose, comme il se devrait, je me pointe délibérément dans la chambre.
Le Vieux bougonne ferme quand il s’avise de ma présence.
— Retirez-vous, San-Antonio, que diantre ! Vous ne voyez donc pas que je m’occupe de Mme Bernier ?
Le verbe « s’occuper » me paraît particulièrement bien venu en la circonstance.
Par respect humain, peut-être, mon Vénérable ajoute :
— La pauvre chère a eu une fatigue, un moment de faiblesse, de pâmoison ! Son tourment de mère ! Les circonstances. Ah ! l’inoubliable créature ! Ah ! l’exquise ! Laissez, madame, San-Antonio ne fait qu’entrer et partir. Ce n’est pas à moi de me retirer de vous, mais à lui de se retirer de nous. Vous êtes ensorceleuse, madame ! Non, ne vous dégagez pas de ma présence, vous me laisseriez cruellement à penser qu’elle vous est importune ! Je vous rassérène, madame. Tenez, doucement, voyez-vous. Sans hâte, en grande intensité protectrice. Savez-vous, madame, que vous m’avez rendu fou de vous, l’espace d’un éclair ? Je vous aime à l’emporte-pièce, madame. Vous le dis, vous le fais, vous le prouve, ne m’en dédirai jamais ! Volupté ! Volupté ! Extase ! Il y a quelque chose d’unique dans toute votre personne, madame. La plus grande enchanteresse de mon existence, juré, certifié, lu et approuvé ! Attendez, patientez, je me reconcentre, me retrouve, je récupère ce rythme qui tant semblait vous agréer ! Vous aimez la lenteur de la Loire, madame ! Et ce balancement qui pourrait être de Ravel si on le mettait en musique. Ah ! Oubliez cet intrus malotru, chère fabuleuse ! Repâmez-vous, ma merveilleuse. Redites-moi vos soupirs, redonnez-moi votre fièvre à boire ! Voilà, ça y est, je suis de nouveau sur orbite. Là… Sentez-vous ma présence obsédante, belle âme ? Prenez conscience de ce que je vous occupe au mieux de mes possibilités. Cela va et vient de soi. Et aussi, de soie, n’est-il point vrai ? Je suis un soyeux drille par le sexe. Ah, comme nos corps se comprennent admirablement, madame. Comme ils parlent bien le même langage sensoriel. Ne restez pas inerte, de grâce. Participez à cet infini qui se balance comme un rossignol au bout d’une branche de rosier. Allez, mieux que cela ! Conjuguons à deux dos le verbe aimer, madame. Plus fort, vous dis-je ! Ecoutez ma supplique… Exaucez-la, ma toute divine prêtresse ! Mais nom de Dieu, bouge ton cul, salope !
Comprenant que ma présence est vraiment superfétatoire, je me retire, ainsi que le Vieux l’a promis à sa partenaire.
Juché sur un tabouret, au bout du bar, je contemple le cube de glace qui ne se décide pas à fondre au fond de mon verre vide.
Il est l’heure de la bouffe et l’endroit est à peu près vide. Le barman en profite pour faire ses comptes. C’est à son tour d’être absorbé, si je puis me permettre ce mot (et je ne vois pas qui pourrait me l’interdire).
Il fait clapoter le minuscule clavier d’une machine à calculer, comme l’univers en foisonne depuis un temps, qu’à tel point les profs de math vont pouvoir se convertir à la culture des racines de gentiane, vu que pour les racines carrées c’est plus qu’une simple touche sur laquelle peser.
Entre alors un hôte de choix : Mauricet Ducron, l’académicien. Tout le monde le connaît d’antipathie. Sa stature dindonneuse, sa poitrine pour jabot, sa tronche de perruqué de la Pléiade qu’un coup de vent aurait décoiffé, son regard hallebardeur qui tient à distance, ses gestes de prélat, sa bouche de dégusteur de vins fins, autant que son parler en chambre d’écho font de lui ce qu’il est, c’est-à-dire un pédant à vocation de grand inquisiteur et qui serait dangereux s’il n’était con, et drôle s’il n’était pas trop con.
Il entre, maniant une canne à pommeau d’ivoire dont il se sert comme M. Von Karajan (le fameux chef d’orchestre arménien) de sa baguette, mais lui, ce n’est pas la Cinquième qu’il dirige, mais sa gloire. D’ailleurs, il a été surnommé Magloire par quelques journaleux désopilants.
Cet être qui se prend pour l’Écrivain-Soleil, au point qu’il emporte dans tous ses voyages l’annuaire des téléphones de Paris, afin de pouvoir lire son nom imprimé où qu’il se trouve, va me rendre un immense, que dis-je : un signalé service, soit un service insigne, pour des fois que l’expression ne serait pas encore jusqu’à toi ; car la culture se perd et s’abîme de plus en plus rapidement et le temps se prépare où l’on ne pourra même plus loger de bulles dans les bandes dessinées. L’homme reviendra aux dessins rupestres, j’entrevois, prédis formellement. Les écoliers d’aujourd’hui ne savent plus rien et je frémis en songeant qu’ils passeront pour des érudits aux yeux obscurantés de leurs descendants complètement descendus en effet.
Mais pour l’instant, retournons vite au glorieux Mauricet Ducron, altier bonhomme de plume de paon, qui gorgeonne et rengorge et bombe torse, ventre, testicules, en ce bar du Prieuré Palace, à mon seul profit et aussi à celui du gentil barman calculateur.
Je te disais qu’il me rendait un signalé service[32].
Tu sais quoi ?
Sa canne !
J’admire la manière dont il la virevolte. Un artiste tambour-major ! Presque de l’art. Il l’utilise mieux que son stylo à encre dorée.
Et en moi, pendant que je contemple ce numéro de bravoure, un voile se déchire comme le pantalon de Béru quand il se baisse trop brusquement. Je sais ce qui m’a tracassé chez la mère Duralaix, tandis que je contemplais son cadavre modestement vautré sur le tapis. Oh ! oui, je sais. L’apprends à un détour de pensée, sans préméditation. La canne ! La lumière est instantanée. Elle m’inonde. J’ai un sourire d’enchantement que Mauricet Ducron prend pour de l’admiration car ce genre d’être prend tout pour de l’admiration, même les tartes dans la gueule. Tiens, il se farde ! Pourtant il passe pour aimer les femmes ! Il est vrai que c’est un acteur. Il joue le rôle écrasant de Mauricet Ducron. Avec sa gueule de cul, il doit utiliser le papier hygiénique comme démaquillant, probable !
La canne ! La canne de la vieille !
Attends que je m’explique pour essayer de te faire comprendre en comprenant moi-même. La dame impotente a été tuée par surprise. Une canne était nécessaire à ses déplacements. Or, quand la mort l’a prise au dépourvu, elle tenait sa canne pressée contre sa poitrine, en un geste d’instinctive possession. Elle ne s’en servait plus mais la protégeait. Oui : à un moment de péril, alors que son (ou ses) visiteur(s) venai (en)t de la dépouiller de quelque chose, elle serrait sa canne sur son sein. Et c’est cela qui m’a choqué. Qui m’a fait tiquer, moi, l’infaillible limier ! Le maître à peser le pour et le contre (je suis le Roberval de la déduction).
Canne ! Canne ! Canne !
Serait-ce un trait de lumière dans cette sanglante opacité ?
Constatant ma jubilation, Mauricet Ducron m’adresse un geste pré-bénisseur d’une main dont le poignet est endentelé.
— Beau temps, n’est-ce pas ? me lance cet homme de conversation.
— Oh, oui, Monsieur Guy des Cars, lui réponds-je, non moins aimablement, en m’esbignant comme s’il me menaçait d’une dédicace.
On ne peut pas appeler ce modeste déploiement de deux flics un « cordon de police » ; encore moins un cordon sanitaire, tant tellement qu’ils fouettent des pinceaux, mes z’aimables collègues. Néanmoins, ils représentent la force publique et protègent la maison du crime.
Je me pointe, la bouche en forme de « je t’aime », ma brème policière (plastifiée) entre deux doigts, comme il était bon, jadis, quand on présentait sa carte à un valet de chambre (mais au jour de d’hui, y a plus de valet et presque plus de chambre, en tout cas des députés). Les agents (qui ne font pas le bonheur) sourcillent et saluent très mollement, comme derrière une vitre en verre dépoli.
— Ce qu’y a pour vot’ service, m’sieur l’ commissaire ? s’inquiète l’un d’eux.
— Je viens jeter un coup d’œil aux lieux, dis-je.
Ils m’hochent leurs têtes de veau dont on a fâcheusement oublié la vinaigrette et celui qui a le plus d’initiative (il fait partie du syndicat) me dit ;
— L’ procureur d’ la république y est avec le commissaire d’ici.
— Je serai ravi de leur faire la connaissance, assuré-je sans perdre Montcalm (contrairement aux troupes françaises qui perdirent le leur devant Québec en 1759, ces connes !).
Et je franchis la porte sans plus m’occuper d’eux. Dans la maison de la défunte, c’est le ronron classique des constatations. Des personnages jeunes (car désormais on est jeune dans la police et la magistrature) s’affairent avec une certaine économie de mots et une grande précision dans les gestes. On va, on vient aussi par voie de conséquence, on photographie, on mesure, on examine, on palpe, on récupère, on saupoudre, on s’accroupit, on chuchote, on note, on annote, on ânonne, on tâtonne, on pet-de-nonne. Et puis on reva et on revient, tout ça bien dans la logique des nécessités des circonstances et de l’instant. Ma venue insouhaitée fait rembrunir les chefs. Je me présente en catimini. Paris, toujours mal vu par la province. Bec enfariné, le Parigot. Grande gueule, puant, vanneur, dédaigneux à la manque. Le tout sale con, pur malt ! Snobineur ! Le vilain apôtre dans toute sa hideur ! Et des phrases pas audibles, des mines pas vraies ! Turpide, enfoiré, incongru, un con cru. La race fumière, le Parisien. Il n’est bon mec de Paris ! Faut s’avancer sur la pointe des pieds. S’excuser frelateusement, chuchoter qu’on en est tout juste à peine, par raccroc et inadvertance, voire accident ; mais que ça ne va pas durer. On y passe pour dire, manière de constater la nocivité des mœurs, le combien elles sont pernicieuses ! Il y a à peu près ça dans mon attitude. Je veux les amadouer, leur calmer la rogne armoricaine.
Monsieur le procureur est un jeune avenant, genre cadre surdoué. Je lui murmure à mots couverts que la raison de ma venue est un secret d’État. La veuve Duralaix a tripoté dans des milieux bizarres, bizarres, j’ai dit bizarres, jadis. Mais qu’on ne se dérange pas pour moi. Je suis pas venu empiéter ni faire chier d’aucune sorte. Juste regarder de visu. Établir un petit rapport. On me rechigne, mais on me tolère et, comme je suis plus discret qu’un tampon périodique, on finit par me presque oublier. Ces messieurs continuent leur labeur.
Moi, je visionne le cadavre roide, à distance. Oui, oui, j’ai bien senti la chose clochante. Cette farouche manière qu’elle cramponnait sa canne, la bonne boiteuse, la Gilberte Rosier épouse Duralaix (sed lex). Pas à s’y tromper, au cours de sa panique intense, elle a eu ce réflexe. Bon, à toi de jouer, bonhomme.
Dans la lumière pauvrette de la chambre, son mystère s’épaissit, à la gentille vieillasse. Je voudrais bien engourdir sa canne, mais ils sont tous après elle, mes confrères, comme des corbeaux sur le cadavre d’un chat écrasé. Y en a l’un d’eux qui, justement, tente de la lui ôter. N’y parvient pas. Il rogne, à mi-voix (ou mezza voce si tu préfères que je te le dise en ilaloche) : « Bonté divine, y a pas moyen de lui faire lâcher prise. »
Son collègue Dubois objecte que, dans quelques heures, la rigidité cadavéridique cessera. Le gars admet le bien-fondé de pouvoir et renonce apostolique.
Moi, je guigne cette canne à en bicher mal au ventre. Te dire ! Je pense à ma Félicie disparue avec le petit Antoine. Et puis au prince Charles dont le décès n’a pas ému ses anges gardiens.
En bas, s’opère une sorte de remue-machin. Un pas de soudard ébranle l’escadrin. Un gardien of the peace surgit et rugit :
— Escusez si je vous demande pardon, messieurs, mais c’est rapport à un autre meurtre dont on vient de découvrir !
« Poum ! me dis-je très simplement et en aparté ; il s’agit du sieur René Creux. »
Les autorités présentes gardent tant bien que mal le contrôle de leur self.
— De qui s’agit-il ? questionne le commissaire.
— D’un type probablement américain, bien qu’il n’ait pas de papiers sur lui, mais c’est à cause de sa voiture. Il a été tué dans le petit bois de Krèv’Barbac’h », au nord-est de la ville.
Un qui manque en avaler sa glotte, ainsi que la ficelle qui la transforme en yo-yo, c’est ton bien-aimé Santantonio, mon lapin !
Putain, quelle journée !
Et attends que je te fasse rire : elle est pas finie !