— Elle a retrouvé Raul, chuchota Lucrezia.
Malko dévisagea la grosse Josepha, luisante et noiraude. Elle ne semblait pas satisfaite du résultat de ses recherches. Maintenant, le major Gomez était le dernier obstacle entre Malko et Klaus Heinkel. Curieusement, l’ecclésiastique ne s’était pas livré à la police, les journaux déclaraient qu’il avait été attaqué par des inconnus qui avaient tenté de le dévaliser.
Presencia et Ultima Hora avaient flétri cet acte odieux rappelant l’attentat dont il avait été victime quelques mois plus tôt. L’exercice de son ministère était décidément bien périlleux.
Malko avait l’intention de rendre lui-même visite à Don Federico Sturm afin de lui rendre les papiers de Klaus Heinkel et priver ce dernier de son support. Mais il désirait auparavant lever l’hypothèque Gomez.
— Où est Raul ? demanda Malko.
Josepha ressemblait de plus en plus à une grosse araignée.
— Là où il est, vous ne pouvez pas grand-chose, fit-elle.
Malko eut un coup au cœur.
— Il est mort ?
Josepha secoua la tête.
— Non, à la prison San Pedro, section Linos. Le major l’a fait arrêter pour un vieux meurtre. Il veut s’en débarrasser. Ce sera plus facile à la prison…
Malko réfléchissait à toute vitesse. C’était à la fois désespérant et miraculeux. Car s’il parvenait à arracher Raul aux griffes de Gomez, il parlerait.
Mais comment aller chercher un homme au fond d’une prison bolivienne ?
Il remercia Josepha et entraîna Lucrezia hors de la boutique.
— Cela paraît impossible d’aller le chercher dans cette prison, soupira-t-il.
— Mais pas du tout ! explosa Lucrezia. On va y aller !
— En prison ?
La Bolivienne sourit.
— San Pedro, ce n’est pas une prison comme les autres… J’ai déjà été y voir des amis. Avec de l’argent on a tout ce qu’on veut. Les prisonniers ont la clef de leurs cellules, ils la meublent à leur goût, il n’y a pas d’horaire, et ils ont droit aux visites de leur femme le jeudi et le dimanche. Et s’ils sont bien avec le directeur, ils peuvent même recevoir leur femme et leur maîtresse, à des jours différents…
— Il faut seulement beaucoup de pesos.
Le lieutenant de garde à la prison de San Pedro était engoncé dans une capote verdâtre où manquaient la moitié des boutons. Les mains dans les poches, il écoutait Lucrezia lui raconter comment le brillant journaliste étranger qu’elle accompagnait avait entendu parler de San Pedro, la prison modèle, et désirait la visiter. Sans perdre de temps par les voies officielles, bien entendu…
— Le Seigneur est américain ? demanda-t-il.
— Non, français, fit Lucrezia.
Pendant quelques minutes, on évoqua Paris, la Ville Lumière, ses jolies femmes et le Sacré-Cœur. Puis Lucrezia réattaqua. Le Bolivien eut un geste d’impuissance.
— Impossible, je ne peux pas laisser pénétrer un étranger à San Pedro. D’ailleurs, je m’en vais tout de suite et celui qui me remplace est encore plus sévère. Je dois aller à Santa-Cruz car c’est demain l’anniversaire de la mort de ma mère.
— Que le paradis lui soit hospitalier, interrompit pieusement Lucrezia qui le voyait venir.
— Hélas, fit le lieutenant, il me manque quatre-vingts dollars pour ce voyage que je ne peux éviter. Ma mère est morte, la santé ruinée par les privations…
— Vingt dollars, pas plus, fit Lucrezia.
— Que Votre Grâce soit remerciée, dit le lieutenant. Pour vous, je vais braver la loi.
Il fit disparaître dans sa cartouchière le billet tendu par Lucrezia et jeta un ordre. La gardienne mafflue qui veillait sur le registre des entrées, un colt 45 à portée de la main, se leva et fouilla sommairement Lucrezia. Dieu sait pourquoi, Malko échappa à cette formalité.
Puis le lieutenant ouvrit un énorme cadenas défendant la première cour de la prison et leur fit signe d’entrer. Galamment, il prit le bras de Lucrezia. Il n’y a pas de petits bénéfices. On referma la grille derrière eux. Malko se dit qu’il jouait avec le feu… De l’extérieur, la prison San Pedro était un ensemble plutôt coquet, carré, donnant sur la Piazza Sucre. L’intérieur était immense et d’une incroyable vétusté. La prison se divisait en plusieurs sections d’un étage chacune, avec de grandes galeries extérieures en bois. Le sol était en terre battue. Çà et là, des prisonniers accoudés à la rambarde pourrie contemplaient les visiteurs avec curiosité. Un sifflement strident salua les jambes de Lucrezia.
Une vieille femme les frôla, portant un lourd panier. Le lieutenant se pencha vers Malko :
— Celle-là, elle a tué son mari à Cochabamba, et l’a coupé en morceaux pour en faire des saucisses qu’elle a vendues au marché. Elle tient la cantine. (Il eut un rire énorme). Je ne lui achète jamais rien.
— Vous avez beaucoup d’évasions ? demanda Malko.
Le Bolivien leva les yeux vers les murs dépourvus du moindre barbelé, hauts de six mètres au plus.
— Beaucoup, soupira-t-il. Mais il y en a qui restent après leur temps, parce qu’ils sont bien. Alors, pour l’administration, on a toujours le compte…
Il s’approcha d’une porte, frappa et ouvrit. Dans une cellule de quatre mètres sur quatre, aux murs crasseux disparaissant sous les pin-up, un homme, assis à même le sol, soudait des morceaux de ferraille. Près de lui, il y avait un tas de camions-jouets. Il sourit au lieutenant et continua son travail. Au fond on apercevait un grabat et quelques hardes.
— Celui-là, expliqua le lieutenant, il devrait être parti depuis deux ans, mais il me supplie de le laisser là. Dans son village, il n’a pas de travail et il couche dehors. Ici, il a un toit, il gagne quelques pesos et peut se payer une femme de temps en temps.
Ils ressortirent. Ahurissante prison. Après plusieurs méandres, ils parvinrent à un petit patio coquet, avec des parterres de fleurs. Toutes les portes étaient fermées par d’énormes cadenas et peintes de couleurs vives.
— Voilà la section Linos, annonça fièrement le lieutenant. C’est la mieux. On y met les riches et les dangereux.
— C’est là qu’est Raul, le marquesé ? demanda Lucrezia.
Le Bolivien lui jeta un regard étonné.
— Vous le connaissez ?
— J’avais fait une enquête sur les Tigres et les Marquesés quand j’étais journaliste. Ça m’amuserait de le revoir.
L’autre fit la grimace.
— Il ne voudra pas vous voir. Il ne veut voir personne. Tenez, sa cellule, c’est la porte bleue…
— Pourquoi ne veut-il voir personne ?
— Je ne sais pas. Il a peur, il paraît. Il croit qu’on veut le tuer.
Ils s’étaient arrêtés devant la porte en question. Le lieutenant tambourina sur la porte fermée :
— Raul, il y a un seigneur étranger qui désire te voir.
La réponse parvint à travers le battant, assourdie, mais parfaitement compréhensible :
— Foutez le camp !
Désolé, le lieutenant secoua la tête.
— Vous voyez, il ne va même pas à la cantine, ni à la télévision. Depuis qu’il est ici, je ne l’ai pas vu dehors une seule fois, ce n’est pas sain.
Malko dévorait des yeux la porte bleue. La solution de son problème se trouvait peut-être derrière ce battant.
— J’ai une idée, dit-il.
Il prit dans sa poche un billet de cent dollars et le déchira en deux. Sur un des morceaux, il écrivit en espagnol :
« Ouvrez. Je viens vous sauver du major Gomez. »
Puis il passa le demi-billet sous la porte, sous l’œil ahuri du lieutenant.
Pendant quelques secondes, rien ne se passa. Puis il y eut un claquement sec et la porte s’entrouvrit. Malko entra le premier.
Des centaines de paquets de cigarettes vides couvraient les murs, alternant avec des femmes nues ornées d’attributs fantastiquement obscènes. Un immense lit à baldaquin prenait presque toute la place.
Inattendu.
Raul était debout à côté du lit. Il avait un visage rond sans expression avec des yeux très enfoncés noirs et froids, au-dessous d’un front bas. Un blouson de nylon bleu moulait un torse puissant. Les jambes écartées, il tenait dans le poing droit un court poignard, la lame à l’horizontale. Pourtant, en dépit de cette attitude menaçante, il suait la peur.
— Qu’est-ce que vous voulez ?
— Vous parler, dit Malko.
— N’avancez pas, intima Raul.
— Je vous laisse, dit le lieutenant, j’ai à faire.
Discrètement, il s’éclipsa. Malko examina l’homme en face de lui. Ainsi c’était l’homme qui avait sauvagement massacré le vieil Izquierdo et sa maîtresse. Malko revit le cadavre du vieillard avec la gorge ouverte.
— Pourquoi avez-vous peur ? demanda-t-il.
Raul le fixa comme s’il ne comprenait pas.
— Qui êtes-vous ? grogna-t-il. Qu’est-ce que vous voulez ?
— Je vous veux du bien, dit Malko sans dissimuler son dégoût. Je vous offre assez d’argent pour vous faire évader, si vous m’aidez.
Le tueur se détendit imperceptiblement. Appuyé au mur, il garda son poignard à la main, mais ne s’apprêta plus à bondir. Malko sortit de sa poche une liasse de billets de cent dollars et les montra à Raul.
— Je suis prêt à payer cher si vous me dites que vous avez tué Don Izquierdo sur l’ordre du major Gomez.
Raul secoua lentement la tête, les yeux fixés sur l’argent, puis il dit quelque chose en aimara.
— Ce n’est pas lui, traduisit Lucrezia.
— Dis-lui que nous savons que c’est lui.
Lucrezia parla longuement en aimara. Raul contemplait le plancher sale. Quand elle s’arrêta, il jeta deux mots :
— Il veut que nous partions, dit-elle. (En anglais, elle ajouta :) Il se méfie de nous.
— Je sais que le major Gomez a donné des ordres pour qu’on te tue demain, dit Malko. Ils vont venir ici dans ta cellule et te tuer à coups de revolver. Tu ne pourras rien faire. C’est le lieutenant qui me l’a dit.
Une lueur de panique passa dans les yeux noirs du tueur.
— Le major Gomez est mon ami, dit-il d’une voix mal assurée.
— Si c’était ton ami, railla Malko, tu ne serais pas ici. Il t’a fait enfermer pour te tuer. Alors que tu lui as rendu service… Je suis ta dernière chance… Sinon…
— Vous mentez, gronda Raul.
Il s’avança vers Malko, le couteau à la main, prêt à lui percer le foie.
Ce dernier recula.
— Adieu, Raul, je prierai pour toi…
Au moment où il poussait la porte, le marquesé jeta :
— Pourquoi vous faites ça ?
Malko se retourna.
— J’ai un compte à régler avec le major Gomez, dit-il simplement.
L’expression de Raul changea. Une sorte de sourire apparut sur ses traits grossiers et il baissa son couteau. Malko lui parlait un langage qu’il connaissait.
— Pourquoi veux-tu que je trahisse mon ami Gomez, hombre ?
— Parce que vous n’avez pas le choix. Si vous refusez, vous êtes mort demain, dit Malko.
Raul réfléchissait, le front plissé. Il était sûr que cet étranger disait la vérité, que Gomez voulait se débarrasser de lui, qu’il lui avait rendu trop de services. Au mieux, il risquait de croupir dix ans dans une vraie prison où il n’aurait ni son lit, ni des femmes.
Il n’avait pas d’argent pour s’évader. À peine quelques centaines de pesos.
— Il faut mille dollars pour que je m’évade, dit-il.
L’évasion ne coûterait pas plus deux cents dollars. Ensuite, il filerait au Pérou. À Lima, il y avait à faire pour un homme comme lui.
Malko n’hésita pas.
— D’accord pour les mille dollars, mais je veux une confession écrite avec les détails.
Raul jeta son poignard sur le lit et tendit la main.
— O.K.
Avec dégoût, Malko la serra. Quel métier ! Lui, un prince de sang, une Altesse Sérénissime, serrer la main d’un tueur de bas étage… Ses ancêtres devaient se retourner dans leur tombe.
Heureusement que son métier était purifié par la présence continuelle de la mort.
— Il faut commencer à écrire tout de suite, expliqua Malko. Je veux surtout savoir comment le major Gomez vous a demandé de tuer Izquierdo.
Raul eut un sourire cynique.
— Il m’a juste dit de le tuer, c’est tout, que personne ne me causerait d’ennuis. Il m’a donné mille pesos. Mais je n’écrirai rien tant que je serai ici. C’est trop dangereux.
Lucrezia intervint :
— Quand vas-tu t’évader ?
— Ce soir. Vers dix heures ou onze heures.
— Parfait, dit Malko. Nous l’attendrons devant la prison. Pour le conduire en lieu sûr.
Le chulo écoutait, les sourcils froncés.
— Moi, je veux aller au Pérou, dit-il.
— Plus tard, dit Malko. Ou alors, il n’y a rien de fait. Il prit la seconde moitié du billet-message et deux autres billets entiers, et les tendit à Raul. Ensuite, il déchira sept billets de cent en deux d’un geste sec. Il donna les moitiés gauches à Raul.
— Nous vous attendrons Piazza Sucre à partir de dix heures. Vous aurez les autres moitiés à condition que vous veniez avec nous.
Raul enfouit les billets dans son blouson bleu. Une lueur dangereuse flottait dans ses petits yeux noirs. Il n’avait jamais vu autant d’argent.
— À ce soir, fit-il. Hasta luego.
Lucrezia sortit la première de la cellule.
— Il va essayer de nous doubler, dit Malko. Dès qu’il aura les autres moitiés de billets. Il va falloir faire très attention.
Le lieutenant les attendait près de la grille d’entrée, bavardant avec un détenu.
— Contents de votre visite, Seigneur ? demanda-t-il.
— Ravi, assura Malko, vous avez la plus jolie prison du monde.
— On fait ce qu’on peut, dit modestement le Bolivien.
La « fouilleuse », elle-même, les gratifia d’un grand sourire. Une fois de plus, il commençait à pleuvoir. Malko pria pour que le major Gomez ne le prenne pas de vitesse…
Raul arriva au coin du vieux mur, essoufflé. Il n’avait même pas eu à payer le gardien-chef, comme prévu. La sentinelle de garde lui avait imprudemment tourné le dos et il lui avait planté son couteau si fort dans le dos qu’il avait tordu la lame. Au point où il en était…
Ensuite, des chulos lui avaient fait la courte échelle pour s’enfuir par les vieux ateliers. Cela lui avait coûté en tout cent pesos. Le tueur inspecta la petite place calme. Comme il avait traîné le cadavre dans sa cellule, on ne s’apercevrait pas immédiatement de son évasion. Mais il ne se sentait pas tranquille. Hugo Gomez avait des indicateurs partout. Il aperçut une voiture stationnée devant un tas de gravats près de la prison. Il s’approcha.
Une seule personne était à l’intérieur. Grâce à la lueur d’un réverbère il reconnut la fille brune.
Raul fit le tour de la voiture et ouvrit la portière brutalement. Puis il se jeta sur le siège avant ; Lucrezia sursauta, étouffant un petit cri. Tendu et mauvais, Raul demanda :
— Où sont les dollars ?
Lucrezia mit la main dans son sac et lui tendit les demi-billets. Elle avait repris son sang-froid. Avidement, Raul compta les billets. Il n’avait pas fait de plan, mais devait agir vite.
— Où est le gringo ? demanda-t-il.
— Il nous attend dans la maison où nous allons.
Dans la pénombre, Raul aperçut les jambes découvertes de la jeune Bolivienne. L’ombre en haut des cuisses lui donna des sueurs froides. Elle était aussi excitante que Carmen.
Lucrezia mit le moteur en route.
— Attends, grommela Raul, je veux être sûr qu’il y a le compte.
Il plongea la main droite dans sa poche, comme pour prendre les billets. Le reste se passa très vite. Le « clic » du couteau à cran d’arrêt qui s’ouvrait donna la nausée à Lucrezia. Heureusement, Raul avait à pivoter pour la frapper. Sans un mot, il la prit à la gorge de la main gauche.
Au moment où il se penchait pour lui plonger le couteau dans le flanc, le canon d’un pistolet se posa derrière son oreille.
— Lâchez ce couteau, ordonna Malko.
Il ne dit rien de plus. Mais Raul sentit à l’intonation de sa voix qu’il allait le tuer. Vivement il revint à sa position initiale et il laissa tomber le couteau sur le plancher de la voiture.
Malko qui était resté accroupi sur le plancher se redressa complètement et dit d’une voix glaciale :
— Vous êtes vraiment une bête venimeuse…
Raul ne répondit pas, furieux d’avoir raté son coup. Il guettait une autre occasion. Malko appuya encore un peu plus le canon du pistolet contre sa nuque.
— Si vous essayez de vous enfuir, je vous tue. Si vous refusez de signer, je vous tue aussi, et si vous tentez quoi que ce soit contre nous, je vous tue également. Maintenant, voulez-vous venir avec nous, faire votre confession ?
— Où nous allons ?
— Là où vous serez à l’abri du major Gomez.
— Ça va, grommela le tueur. Mais, vous savez, je voulais pas la tuer, juste lui faire peur.
Lucrezia lui jeta un regard de mépris.
Elle mit en route et partit vers le bas de la ville. Les mains sur les genoux, Raul ne bougeait plus.
Malko allait aborder le virage de l’avenue Libertador où se trouvait l’école de police militaire quand il aperçut la Jeep garée en travers de la route. Il n’eut que le temps de freiner pour éviter la collision.
Des hommes en uniforme avec des fusils et des mitraillettes surgirent de l’obscurité. Il n’eut pas le temps de poser de question ; quelqu’un ouvrit violemment sa portière et une lampe électrique fut braquée sur son visage.
— Sortez, ordonna une voix en anglais.
Comme il ne bougeait pas, on le prit par l’épaule de sa veste et on le tira brutalement dehors. Il tomba sur le macadam au milieu d’un cercle de soldats. Aussitôt, des mains brutales le relevèrent, le ceinturèrent, lui ôtant toute possibilité de lutte.
Comme sa voiture était restée au milieu de la route, un militaire se mit au volant et la gara.
— Au secours ! cria Malko. Au secours !
Il espérait ameuter les occupants des véhicules qui le suivaient. Mais personne ne bougea. Un rideau de soldats armés s’était interposé entre eux et lui. Dieu merci, il n’avait pas pris la confession de Raul, dûment signée à chaque page. Lucrezia l’avait gardée sur elle, dormant dans la villa tranquille habitée par David et Samuel, les agents israéliens.
Il ne sentit pas le coup qui l’assomma. Ses jambes se dérobèrent sous lui et tout devint noir.