8


Le responsable du service technique de la compagnie de téléphonie reçut Elinborg et Sigurdur Oli dans l’après-midi. Sigurdur Oli était peu loquace. Il travaillait sur une autre enquête plutôt difficile et ne se sentait que partiellement impliqué dans celle sur le meurtre de Thingholt. En outre, ses relations avec Bergthora ne s’arrangeaient pas. Il avait déménagé et les tentatives qu’ils avaient effectuées pour repartir sur de nouvelles bases n’avaient pas été concluantes. Bergthora l’avait invité chez elle un soir et cela s’était encore terminé par une dispute. Il n’en avait rien dit à Elinborg, considérant que sa vie privée ne regardait personne. Ils n’avaient pratiquement pas prononcé un mot de tout le trajet, sauf quand elle lui avait demandé s’il avait eu des nouvelles d’Erlendur depuis que ce dernier était parti pour les fjords de l’Est.

— Aucune, avait-il répondu.

La veille au soir, Elinborg s’était couchée tard et n’était parvenue à trouver le sommeil qu’au milieu de la nuit, l’esprit agité de réflexions concernant Runolfur et cette drogue du viol. Elle n’avait pas discuté avec Valthor du blog qu’il tenait ; le gamin avait déjà filé au moment où elle s’était décidée à le prier de ne pas écrire n’importe quoi sur ses proches pour l’exposer ensuite sur le Net. Teddi ronflait doucement à côté d’elle. Autant qu’elle se souvienne, jamais il n’avait connu de troubles du sommeil ou d’insomnies, ce qui était évidemment le signe qu’il était satisfait de son existence. Il n’était pas homme à se plaindre. Peu bavard, il n’était pas du genre à prendre des initiatives : il voulait que la paix et la tranquillité règnent autour de lui. Son travail n’était pas très exigeant et surtout, il ne le rapportait pas avec lui à la maison. Parfois, lorsque son métier lui pesait, Elinborg se demandait si elle n’aurait pas mieux fait de poursuivre ses études de géologie et elle s’imaginait l’emploi qu’elle occuperait aujourd’hui si elle n’était pas entrée dans la police. Elle serait peut-être enseignante ? Il lui était arrivé de donner quelques cours à l’École de police et elle avait apprécié de transmettre ses connaissances aux étudiants. Probablement aurait-elle poursuivi sa formation pour devenir chercheuse, elle aurait étudié les importantes crues glaciaires et les grands tremblements de terre. Elle s’intéressait parfois au travail des gars de la Scientifique ; il lui semblait que c’était une activité qui aurait pu lui convenir. Cela dit, le poste qu’elle occupait n’était pas source d’insatisfaction, sauf quand la laideur venait s’abattre sur elle de tout son poids. Jamais elle n’était parvenue à comprendre que certaines personnes puissent se comporter comme des bêtes féroces.

— Que font exactement les techniciens au sein de votre entreprise ? demanda-t-elle au responsable du service, une fois qu’ils se furent installés. En quoi consiste leur travail ?

— Ils se chargent d’un certain nombre de choses, répondit l’homme, prénommé Larus. Ils s’occupent du réseau, de sa maintenance et de son développement. J’ai consulté le dossier de Runolfur. Il travaillait chez nous depuis quelques années. Nous l’avions engagé dès sa sortie de l’École technique, c’était un employé irréprochable. Nous n’avons jamais eu à nous plaindre de lui.

— Était-il apprécié ?

— Très, me semble-t-il. Je n’avais que rarement affaire à lui de façon directe, mais les autres employés m’ont affirmé qu’il était honnête, ponctuel et sympathique. Ses collègues ne comprennent pas, ils ne voient vraiment pas ce qui a pu se passer.

— Non, dit simplement Elinborg. Vos techniciens… se rendent-ils parfois chez les clients ?

— Oui, et c’était le cas de Runolfur, informa le responsable. Il s’occupait des mises en réseau, de l’ADSL, des réseaux téléphoniques internes, des clefs de décodeurs pour la télévision ainsi que de la fibre optique. Nous nous efforçons d’offrir le meilleur service possible. Les gens sont incroyablement ignorants dès qu’on touche aux ordinateurs et à la technique. Il y a peu, nous avons même eu l’appel d’un homme qui avait passé sa journée à piétiner sa souris qu’il prenait pour une pédale, c’est dire !

— Pourriez-vous nous remettre la liste des gens chez qui il est passé au cours des derniers mois ? demanda Elinborg. Il travaillait bien à Reykjavik, n’est-ce pas ?

— Dans ce cas, vous devrez me présenter un mandat, précisa le responsable. Nous avons sans doute ce genre de liste, mais je suppose que pour des questions de vie privée des clients…

— Cela va de soi, acquiesça Elinborg. Vous aurez ce document avant l’heure de la fermeture.

— Vous avez l’intention d’interroger tous ceux qu’il est allé voir ?

— Si besoin est, nous le ferons, répondit-elle. Connaîtriez-vous des amis de Runolfur avec lesquels nous pourrions nous entretenir, qu’ils soient employés ici ou non ?

— Non, mais je vais me renseigner.


Les caméras de surveillance installées dans le centre-ville entre le domicile de Runolfur et les lieux où son bailleur le pensait susceptible d’être allé n’avaient pas enregistré son passage le week-end du meurtre. Au nombre de huit, elles étaient placées aux endroits les plus fréquentés du cœur de Reykjavik. En soi, le fait qu’on n’ait trouvé aucune image de lui sur les enregistrements ne signifiait rien : bien des itinéraires permettaient de contourner ces dispositifs pour se rendre à son domicile. Runolfur connaissait probablement l’emplacement de ces caméras qu’il avait donc dû éviter. On avait demandé aux taxis s’ils l’avaient remarqué ou pris comme passager, mais cela n’avait servi à rien. On s’était également renseigné auprès des chauffeurs de bus qui traversaient le périmètre – en vain. Les paiements effectués par Runolfur avec ses cartes bancaires avaient été épluchés, mais il semblait qu’il s’en soit exclusivement servi pour régler ses dépenses alimentaires, les traites des emprunts qu’il avait contractés pour l’achat de matériel comme son ordinateur et son iPod ainsi que pour les charges fixes tels le téléphone, le chauffage, l’électricité et l’abonnement télé. Des documents leur avaient été communiqués, qui indiquaient s’il s’était trouvé dans le rayon de plusieurs relais téléphoniques au cours de la soirée. Il était possible de le localiser, même s’il n’avait ni passé ni reçu aucun appel. En tant que technicien en téléphonie, il devait toutefois savoir qu’il était impossible de situer les gens avec grande précision. Il existait un émetteur pour la zone du centre-ville : celui-ci couvrait un rayon de trois kilomètres. Si Runolfur voulait quitter ce périmètre sans que personne puisse le découvrir, il lui suffisait de laisser son portable chez lui. Le document laissait apparaître que son téléphone ne s’était à aucun moment trouvé en dehors de cette zone.

Un échantillon des cheveux de la jeune femme retrouvée sur Nybylavegur avait été envoyé à l’étranger pour analyse d’ADN, accompagné de ceux qu’on avait découverts dans l’appartement et la voiture de Runolfur. Il faudrait attendre un peu pour dire si elle avait été sa victime quelques semaines avant qu’il ne soit assassiné. Aucun soupçon ne pesait toutefois sur elle, on considérait son alibi comme solide. Le t-shirt qu’il portait ainsi que le châle trouvé chez lui avaient également été envoyés pour analyse, au cas où on y aurait décelé des traces attestant que les deux appartenaient à la même personne. L’examen de l’ordinateur de Runolfur n’avait rien appris à la police sur son invitée au cours de la nuit où il avait eu la gorge tranchée. Son ordinateur ne contenait du reste que très peu d’informations sur l’utilisation qu’il faisait d’Internet ; il semblait toutefois qu’il ait été à la recherche d’une voiture d’occasion. Les sites de vente de véhicules de deuxième main occupaient une grande part de l’historique du jour de son décès, où apparaissaient également les pages sportives de journaux islandais ou étrangers, ainsi que quelques sites consultés pour les besoins de son travail. La totalité des courriels était de nature professionnelle.

— Il n’utilisait pas le courriel de la même manière que la plupart d’entre nous, c’est-à-dire à des fins personnelles, me semble-t-il, précisa l’expert en informatique de la police qui s’était vu confier la machine de la victime. Et je crois bien que c’était tout à fait conscient.

— Conscient ? Que veux-tu dire ?

— Il ne laisse aucune trace derrière lui, répondit l’expert.

Elinborg se tenait à la porte d’un bureau si exigu du commissariat de la rue Hverfisgata qu’elle n’aurait pas pu tenir à l’intérieur. Son interlocuteur, un géant plutôt enveloppé, semblait être coincé dans cette espèce de cagibi.

— Qu’y a-t-il de suspect là-dedans ? Il y a des gens qui sèment n’importe quoi à tous les vents et d’autres qui prennent plus de précautions. En réalité, personne ne sait vraiment qui lit ces courriers, n’est-ce pas ?

— On peut voler tout et n’importe quoi, convint l’expert. Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Personnellement, je n’irais jamais raconter quoi que ce soit d’important dans un message électronique, mais j’ai quand même l’impression que cet homme faisait plus que prendre de simples précautions. Il me semble que cela confinait à la paranoïa. On dirait qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir afin de ne laisser aucune donnée personnelle dans son ordinateur. Ses favoris Internet sont vides à l’exception de ceux qui concernent son travail. On n’y trouve aucune trace de discussion, aucun document, ni réflexions personnelles, ni journal intime ou agenda. Rien. Tout ce que nous savons, c’est qu’il s’intéressait au foot et au cinéma. Voilà ce que nous apprend son ordinateur.

— Donc, vous n’avez rien trouvé sur ses amies ?

— Rien.

— Vous pensez que c’était délibéré ?

— Tout à fait.

— Parce qu’il avait quelque chose à cacher ?

— Il est possible que ce soit l’une des raisons, répondit l’expert en tendant le bras vers son ordinateur. Il semble qu’il ait eu pour règle d’effacer tous les sites qu’il avait consultés dans la journée avant d’éteindre sa machine en soirée.

— Cela n’est peut-être pas surprenant quand on pense qu’il avait de la drogue du viol sur lui.

— En effet, peut-être pas.

— En résumé, personne ne sait ce qu’il fabriquait sur le Net ?

— Je vais voir si je trouve quelque chose. Ce n’est pas parce qu’il a effacé l’historique que toutes les adresses visitées sont perdues. Je suppose aussi que son fournisseur d’accès possède l’ensemble des données. Mais je crois qu’il est basé à l’étranger et cela risque de nous prendre un certain temps avant d’obtenir ces renseignements, regretta l’expert qui, bougeant sur sa chaise, la fit craquer bruyamment.


L’autopsie avait révélé que Runolfur était un individu tout à fait sain ne souffrant d’aucune pathologie physique. Il était de petite taille, mais svelte et bien proportionné ; son corps ne présentait aucune cicatrice ni défaut majeur et l’ensemble de ses organes fonctionnait normalement.

— C’était par conséquent un jeune homme en pleine santé, résuma le légiste quand il eut achevé son exposé.

Il se tenait face à Elinborg, au-dessus du corps de Runolfur, à la morgue de Baronstigur. L’autopsie était achevée et la dépouille avait été placée dans un tiroir que le médecin avait ouvert. Elinborg avait les yeux baissés sur le cadavre.

— On ne peut pas dire qu’il ait eu une mort paisible, poursuivit le légiste. Le sujet a reçu plusieurs coups de couteau avant d’être tué, on distingue quelques petites entailles autour de la plaie principale. Les contusions visibles tendent à indiquer que son agresseur l’a fermement maintenu immobile en le tenant par le cou. Il semble qu’il ne soit pas vraiment parvenu à se débattre.

— Il est évidemment assez difficile de se débattre quand on vous met un couteau bien aiguisé sous la gorge.

— Ce n’est pas si compliqué que ça, si on va par là, sauf que dans le cas présent, l’agresseur n’a pas hésité. L’homme a eu la gorge tranchée à l’aide d’une arme à la lame acérée, la coupure est nette, presque clinique, on n’y décèle aucune irrégularité. Et il n’y a pas non plus la moindre trace d’hésitation. Elle ressemble à celles laissées par les opérations chirurgicales sur l’abdomen. Je dirais que son agresseur l’a maintenu immobile un certain temps, les petites entailles tendent à le confirmer. Ensuite, il lui a tranché la gorge et l’a laissé s’effondrer sur le sol. Le sujet a dû continuer à vivre quelques instants après cela. Pas bien longtemps, disons peut-être une minute. Vous n’avez pas relevé de traces de lutte, n’est-ce pas ?

— Non.

— Il a eu un rapport sexuel peu avant sa mort, je suppose que vous le savez. En revanche je suis incapable de vous dire si sa partenaire était consentante ou non. Je n’ai rien trouvé qui indiquerait qu’elle l’ait fait sous la contrainte. Si ce n’est le décès de cet homme, évidemment.

— Vous n’avez relevé aucune trace de morsure ou de griffure ? demanda Elinborg.

— Non, mais il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit le cas s’il s’était servi de la drogue du viol.

Les policiers chargés de l’enquête avaient à plusieurs reprises discuté entre eux des conditions dans lesquelles Runolfur avait été découvert à son domicile et de ce qu’on pouvait en déduire. Il semblait qu’il avait enfilé ce t-shirt bien trop petit pour lui, qui appartenait probablement à une femme. Aucun autre vêtement féminin n’avait été trouvé à l’exception du châle. On en avait conclu que le t-shirt était celui d’une femme qui l’avait accompagné chez lui dans la soirée. S’il y avait eu viol, Runolfur avait déshabillé sa victime avant de la mettre au lit, ensuite, il avait satisfait ses instincts, puis revêtu ce t-shirt afin de parfaire l’humiliation. Il s’était même constitué un environnement romantique. À part celle du salon, les lumières étaient éteintes à l’arrivée de la police qui avait retrouvé deux petites bougies entièrement consumées dans le salon et la chambre à coucher.

D’autres considéraient tout à fait incertain qu’il y ait eu viol et se refusaient à des déductions hâtives, fondées sur de simples indices. La présence de Rohypnol chez Runolfur ne présumait en rien des événements de cette soirée : on n’avait trouvé aucune trace du produit dans les verres. Certes, il avait eu des rapports avec cette femme, peut-être avait-il mis son t-shirt au cours de jeux érotiques, puis, pour une raison indéterminée, son invitée s’était emparée d’un couteau avec lequel elle l’avait égorgé. D’autres encore, parmi lesquels Sigurdur Oli, défendaient la théorie d’une tierce personne qui aurait dérangé l’homme et sa conquête : la victime avait alors enfilé le t-shirt à la va-vite, mais n’avait pas eu le temps de finir de s’habiller avant d’être assassinée. On pouvait certes penser que Runolfur avait été agressé par celle qui se trouvait chez lui, mais il ne fallait pas exclure l’hypothèse d’une tierce personne comme auteur du crime. Elinborg penchait pour celle-ci sans pouvoir toutefois l’expliquer de façon logique. L’arme pouvait appartenir à Runolfur. Il possédait un ensemble de quatre couteaux de cuisine fixés par un aimant au-dessus du plan de travail. Peut-être ces ustensiles avaient-ils été au nombre de cinq ; peut-être l’assassin s’était-il servi du cinquième avant de l’emporter avec lui et de disparaître. La disposition des couteaux sur l’aimant ne permettait pas de le dire. Les recherches entreprises dans le quartier et les alentours pour retrouver l’arme n’avaient donné aucun résultat.

Il y avait également les traces de Rohypnol retrouvées dans la bouche et la gorge de la victime, qui ne l’avait sans doute pas avalé de son plein gré.

— Avez-vous mesuré une grande quantité de ce poison dans son corps ? demanda-t-elle.

— En réalité, oui. Il semble en avoir ingéré une quantité assez considérable.

— Le produit n’avait pas eu le temps de passer dans le sang ?

— Nous ne le savons pas encore, répondit le médecin. Les analyses toxicologiques prennent plus de temps.

— Oui, évidemment.

— Les effets ont dû se manifester environ dix minutes après l’absorption. Il n’a absolument rien pu faire.

— Voilà qui explique peut-être pourquoi nous avons trouvé si peu de traces de lutte, rien n’indique qu’il ait tenté de se défendre.

— En effet, il n’a pas été capable de se protéger, même s’il l’avait voulu.

— Pas plus que sa victime présumée.

— Il a connu lui-même les effets du traitement qu’il infligeait, si c’est ce que vous suggérez.

— Autrement dit, quelqu’un l’aurait forcé à avaler cette saleté et se serait ensuite amusé à lui trancher la gorge ?

Le légiste haussa les épaules.

— Cela, c’est à vous de le découvrir.

Elinborg baissa à nouveau les yeux sur le corps.

— Il est plutôt bel homme, il aurait pu faire connaissance avec des femmes à la salle de sport, remarqua-t-elle.

— Probablement, pour peu qu’il ait pratiqué ce genre d’activité.

— Il se rendait également chez des particuliers et dans des entreprises. Il était technicien dans une compagnie de téléphonie.

— Il se baladait donc pas mal.

— Et puis, il y a aussi tous ces bars et discothèques.

— C’était peut-être un spécialiste des rencontres d’une nuit, et pas un prédateur qui piégeait les femmes.

Ce dernier point avait été discuté en long et en large au commissariat. Certains pensaient que les choses n’étaient pas bien compliquées quand Runolfur ramenait ses conquêtes à son domicile. Il faisait simplement connaissance avec elles dans les endroits où on s’amusait et les invitait chez lui. Il plaisait à certaines et elles le suivaient. Rien ne prouvait qu’il les droguait, il ne se trouvait aucun témoin pour en attester. D’autres affirmaient catégoriquement qu’il avait recours à ce produit, que tout était organisé et calculé, qu’il ne misait pas sur les histoires d’une nuit et se gardait de s’exposer à ce genre de risque. Il connaissait ses victimes, même si ce n’était que très vaguement.

— Peut-être, répondit Elinborg. Il faut sans doute qu’on arrive à comprendre les relations qu’il avait avec les femmes. Il n’est pas exclu qu’une femme se soit trouvée chez lui ce soir-là et que ce soit elle qui lui ait fait ça.

— En tout cas, la plaie le laisse à penser, observa le médecin. C’est la première réflexion qui m’est venue à l’esprit en voyant son cadavre. J’ai pensé qu’elle avait peut-être été causée par un de ces vieux rasoirs, vous savez, ceux dont la lame entre dans le manche quand on les referme. Vous voyez ce que je veux dire ?

— Tout à fait.

— Je pense à ce genre d’objet.

— Comment avez-vous qualifié cette blessure ?

Le légiste baissa les yeux sur le corps.

— Elle a quelque chose de doux, répondit-il. Ce que je me suis dit en voyant cette plaie, c’est qu’elle avait quelque chose de… oui, presque féminin.

Загрузка...