Bien sûr, toi qui es au courant de beaucoup de choses me concernant, tu connais le studio coquin qui jouxte mon bureau, comme disent les terrassiers portugais. Ce lieu de haulte baise fut conçu et réalisé par le Dabe, à une époque où il pouvait encore honorer les donzelles qu’il recrutait grâce aux bons offices d’une dame maquerelle de la bonne société dont toutes les pensionnaires prenaient leur pied à l’imparfait du subjonctif.
Je me suis laissé dire qu’il les engageait à forfait, pour une quinzaine, et qu’il réglait à la bordelière le montant de cette location afin de n’avoir aucune basse question de fric à débattre avec les charmantes camarades en slip arachnéen, bas résille et porte-jarretelles noir brodé de fleurettes adorables.
Quand je réponds au planton que seul un bidet en état de marche peut répondre à mes besoins, c’est à celui du fripon studio que je pense.
J’y pilote la tendre Annie et, quelle n’est pas notre stupeur embarrassée que d’y découvrir le vieil Achille allongé sur le canapé-lit, tout habillé, un bras derrière sa calvitie, en train de regarder l’écran blanc du plafond.
Annie pousse un nouveau cri et court cacher sa nudité extrême derrière ses harnais.
— Charmante personne, approuve le Dabe, et qui jouit de manière fort sympathique. Mes sincères félicitations, mon petit, vous l’avez comblée d’une façon exceptionnelle. Fichtre, quelle troussée mémorable. Et moi, vieux docteur Faust, d’écouter tout cela en conservant entre mes jambes ce triste morceau de chair rabougrie dont un chacal affamé ne voudrait pas ! Vos ébats étaient aphrodisiaques, mais je les percevais comme un poème dont j’avais oublié les rimes ! Ah ! l’âge, mon pauvre ami, l’âge, quel effroyable « maudissement », si j’ose ce néologisme. Profitez-en bien, mon garçon. Un jour viendront l’impuissance et la gloire, mais vous n’aurez que faire de cette misérable prime de consolation. Dites à cette exquise personne d’entrer, que je ne mords pas. A peine léché-je encore, par habitude et pour me rappeler le goût merveilleux d’une chatte.
Il appelle, à la cantonade :
— Venez, chère petite madame, n’ayez point honte d’une nudité qui vous va si bien !
Comme notre opticienne n’est pas bégueule, elle réapparaît, tenant sa jupe devant son sexe et son bras gauche devant sa poitrine, mais c’est là paravent insuffisant.
Pépère lui sourit tendre.
— Approchez, asseyez-vous sur ce canapé sans vous soucier de le tacher, il en a vu d’autres. Vous sentez la jouissance ! Quel parfum miraculeux. Pourquoi aucun maître parfumeur n’a-t-il songé à créer quelque eau de toilette masculine intitulée : « Après l’amour », ou bien « Fleur de Foutre » tout simplement !
— J’ignorais que vous fussiez là, balbutié-je (éjectable).
— Heureusement. Cela m’a permis de tout entendre.
— Vous êtes seul ? demandé-je en désignant la porte du cabinet de toilette.
— Hélas, Antoine, hélas. Vous ne pouvez imaginer combien un dimanche pèse lourd, à mon âge. Dans mon grand hôtel particulier peuplé seulement d’œuvres d’art, j’ai craqué. J’emmerde mes Watteau et mes Fragonard, voyez-vous. Mon Toulouse-Lautrec me flanque des aigreurs d’estomac, et si je n’avais un débit prostatique, je pisserais contre le bureau Mazarin du salon. Epouvanté par ma solitude, je suis venu ici pour y évoquer le passé. Et grand bien cela m’a fait puisque j’ai eu le privilège d’entendre jouir madame. Jour de chance, mon petit. Merci à vous deux qui baisez si bien !
« Cela dit, j’ai également écouté votre communication téléphonique avec l’ambassadeur de France en Thaïlande. A travers votre conversation et celle que vous eûtes après, avec cette charmante, j’ai réalisé ce qu’il se passait. Vous avez bigrement raison, Antoine, d’aller là-bas. Sage décision. Jamais vous ne sauriez mieux employer vos vacances. Et savez-vous l’idée qui m’est venue ? Je vais me joindre à vous, mon vieux lapin. J’ai besoin de me débarrasser de ces toiles d’araignée qui m’entravent. De l’action ! Oui, Antoine, il m’en faut, mon médecin est formel sur ce point. »
D’entendre ça, j’ai comme un caramel mou bloqué dans la trachée-artère (que Bérurier appelle « la tranchée à refaire »). Pépère avec moi dans cette ville de tous les dangers ! Il déménage ou il change de rue, le Dabe ? Je ne vais pas là-bas pour jouer les accompagnateurs de pèlerinage à Lourdes !
Oh ! mon Dieu, mon Jove, mein Cott, Dio mio ! qu’est-ce qu’il me fait là, le père Burnes-creuses !
Je déconviens à tire-d’aile. Ma gueule s’allonge tellement qu’elle me pend jusqu’aux boules.
Achille ajoute :
— Vous ne m’avez jamais vu dans l’action, Antoine ? Vous allez être surpris.
— Je n’en doute pas, monsieur le président, bafouillé-je-t-il lamentablement. Songez toutefois que l’équipée risque d’être rude et pensez-vous que nous dussions laisser cette grande maison sans personne à sa tête ?
— L’art d’un chef est de savoir déléguer ses pouvoirs, rabâche le Semoulard. Nous avons des auxiliaires de valeur qui seront heureux d’assumer l’intérim. Non, non, Antoine, mon disciple, mon tout petit : partons tous deux pour l’aventure. Luttons de concert ! Triomphons de conserve ! Arrachons la sœur de cette aimable femme aux griffes de ceux qui la retiennent.
« Si elle vit toujours », pensé-je in petto.
Et c’est ainsi que nous débarquons à Bangkok par un après-midi à chier, tant les pluies s’y déversent en cataractes.
Une limousine prévue pour, nous drive au Mandarin Oriental, à travers une monstrueuse circulation échevelée, grouillante, composite. Des camions bariolés tapissés de posters de filles nues, des pousse-pousse traînés par des squelettes, des taxis fous, en haillons, des loqueteux faméliques, des Mercedes blanches immatriculées CD, des policiers à cheval, des équipages à quatre ou cinq personnes chevauchant la même moto déglinguée, c’est un fantastique tohu-bohu. Les avertisseurs de tous les véhicules sont bloqués, constituant un vacarme qui, au bout d’une minute, te donne envie de hurler à pleins poumons pour joindre ton bruit perso au boucan collectif. Des maisons basses aux balcons surchargés de n’importe quoi, des étals de saloperies, des voiturettes aux friteuses asphyxiantes vendant d’atroces nourritures plus guère identifiables. Des groupes de bonzes en sari orange. Des mendiants de tous âges. Des femmes basses du pot d’échappement. Des sourires par milliers, des regards à peine discernables dans la blessure des orbites. Regards de supplication ou de menaces mal contenues, regards cupides, regards implacables de l’Asie bouillonnante qui s’enfle, s’enfle et va bientôt éclater pour déchaîner enfin ce fameux péril jaune qu’ont annoncé tant de prophètes !
Le Vieux s’est tenu bien sage pendant les treize heures de vol. Il a lu les Lettres d’amour à Brenda Vénus d’Henry Miller. Un document ! L’auteur de Plexus, amoureux d’une beauté de vingt et quelques piges alors qu’il en a quatre-vingt-sept, lui a écrit quinze cents bafouilles pour ne lui parler que de son corps et surtout de sa chatte, qu’il appelle le con. Je déteste ce mot quand on veut qualifier une aussi exquise chose. Quoi qu’on puisse dire, le mot « con » est réservé aux hommes car il est irremplaçable pour traiter la grande majorité de ceux-ci. Je ne lui ai jamais trouvé de synonyme valable et Dieu sait que j’en ai cherché !
Il n’a marqué aucune somnolence, malgré la longueur du trajet ; s’est alimenté convenablement, a peu bu, et uniquement du bordeaux, n’a fait qu’effleurer le cul de l’hôtesse quand elle s’est penchée pour lui brancher ses écouteurs au moment du film. Cette fille était ravissante : un côté Irlandaise à taches de rousseur, avec un sourire aussi lumineux que son regard bleu.
Ayant surpris mon regard, Achille m’a murmuré :
— On devrait avoir le droit de les caresser quand on est en first, cela agrémenterait le voyage. J’adore conserver en permanence une odeur de chatte au bout des doigts. C’est revigorant. Si je vous disais qu’il m’est arrivé de négliger l’hygiène après l’acte pour que perdure le miraculeux parfum.
Je lui avoue agir de même : nous sommes tous d’affreux dégueulasses.
— Je vais vous poser une question, Antoine, et vous demander d’y répondre avec une totale franchise. Pensez-vous que le black-out sexuel dont je suis victime depuis pas mal de temps est irréversible, ou puis-je encore nourrir de l’espoir ?
Je lui prodigue la bonne parole :
— Cette impuissance s’opère dans votre tête, cher ami. Un jour, vous vous êtes mis à développer un complexe d’âge, peut-être la maladresse d’une partenaire est-elle en cause ? Alors vous vous êtes recroquevillé sur vous-même et avez décidé d’être inapte. Mais pensez-vous sérieusement qu’un impuissant, un vrai, a envie de promener ses doigts sur la croupe d’une hôtesse de l’air ? Mon grand-père avait vingt ans de plus que vous lorsqu’il est décédé, or il faisait encore l’amour, et pas qu’à sa femme ! Notre sexualité est commandée par un interrupteur. Un déclic vous a fait brusquement lâcher prise, un autre vous rendra la lumière.
— Vous le pensez « vraiment », mon chéri ?
— J’en suis certain, patron. Certain !
— Oh ! merci pour ces bonnes paroles. Je ne demande pas d’avoir des érections de spadassin, Antoine, non plus que des émissions séminales impétueuses. Simplement, je voudrais retrouver le plaisir. Bandocher me suffirait, éjaculer de la fumée me ravirait. Au banquet du cul, je me contenterais d’un bout de table.
— Vous aurez mieux, promets-je, histoire de lui requinquer le donjon.
— Vrai ?
— Vous verrez !
— Bientôt ?
— Vous arrivez au bout de vos misères.
— Que Dieu vous entende !
— Il m’écoute.
Il est presque rasséréné tandis que la limousine du Mandarin Oriental se fraie un passage dans le flot écumant.
Deux chambres somptueuses nous attendent. Le confort est prodigieux, même pour un type blasé qui a traîné ses couilles dans les plus prestigieux palaces de la planète et de sa périphérie. Je te décris pas, ça te donnerait envie de m’arracher les yeux et de chier dans les trous. La jalousie vient sans crier gare. Je sais des gens qui ont trucidé parce qu’ils ne parvenaient pas à assumer la félicité des autres.
Je ne me suis pas encombré de bagages importants. Un costar de rechange, deux jeans, quelques limouilles, du linge de corps, ma trousse de toilette. Tu connais ma devise : on agit plus rapidement quand on a les mains vides.
Ne pouvant franchir les arceaux de sécurité des aéroports avec une arme, je suis allé faire un tour dans l’antre de Mathias pour y rafler quelques-uns de ses gadgets qu’il passe ses loisirs à concocter, en compagnie de son assistante-maîtresse-nièce dont je ne me rappelle jamais le blase.
— Vous prenez un peu de repos pour compenser le décalage horaire ? demandé-je à Chilou.
— Un bain et c’est tout, Antoine. Suivi d’un bon rasage, naturellement ; étant chauve, mon système pileux m’incommode.
— On se retrouve dans une heure ?
— Ce sera parfait.
Sans plus tarder (voire barguigner), je descends à la réception et demande à parler au directeur de l’hôtel. On me répond qu’il est à Hong Kong pour affaires, je déclare alors que son sous-directeur m’ira comme un gant !
Ledit est américain. Jeune et grave, le teint brique, des lunettes de myope, l’air de penser à autre chose de plus préoccupant que toi pendant que tu lui parles.
Je lui montre ma carte professionnelle et lui explique que je suis à la recherche d’un couple de clients. Il me dit qu’effectivement la police est venue enquêter à leur propos. Il ne me cache pas qu’il ne se fait pas d’illusions sur leur sort et me confirme ce que m’a dit l’ambassadeur sur cette métropole peu commune.
Je feins de ne pas m’en formaliser, ne lui accorde la satisfaction d’aucune onomatopée pouvant lui laisser croire que je suis impressionné. L’impassibilité des grands chefs, tu vois ?
Ça « rend ». Pour bien snober, il convient de parler peu. Tu regardes ton interlo pendant qu’il jacte, droit dans les lotos ; n’ensuite tu poses tes yeux sur sa cravate et fais mine de réfléchir à « est-ce que t’as bien conservé ton ticket de parkinge à Charles-de-Gaulle » ou à « ai-je-t-il payé mon tiers provisionnel avant de partir ? ».
Mon vis-à-vis finit par me demander avec la voix soumise d’une gagneuse en chômage technique pour cause de ragnagnas inattendus, ce qu’il peut faire pour moi.
Je lui dresse une liste exhaustive (comme dirait un valet de ferme) de mes désidéradasses, à savoir numéro de la chambre du couple disparu, rassemblement du personnel lui ayant prêté ses services, y compris et surtout le bagagiste ayant sorti leurs valdingues au départ, mise à ma disposition d’un traducteur anglo-thaïlandais car les employés « intérieurs » ne parlent pas aussi bien le rosbif qu’ils le croient. Quand ce petit monde sera réuni, qu’il le tienne à ma dispose et me prévienne.
Con descendant, je le prie d’excuser ce surcroît de travail que je lui inflige, mais qu’il comprenne la gravité de cette disparition : elle affecte des gens apparentés au président de la République, d’une part, et aux Rothschild de l’autre part ; ça mérite qu’on se bouge l’ognasse, non ?
Il accepte de l’admettre et pense que d’ici une moitié d’heure il pourra me donner satisfaisance.
Je somnole sur mon lit, sans veste et déchaussuré, quand cet homme de parole me turlute.
Je demande avant tout le traducteur et réintègre mes Clarence en cuir d’autruche, pendant qu’il se propulse à notre étage.
Ce type, s’il n’est pas chinois, fait vachement bien semblant. Il est jeune : deux douzaines de printemps à tout casser, mais sans certitude, ces gens-là étant si juvéniles d’abcès (pardon : d’aspect) que, quand t’achètes une sucette à un petit garçon, tu finis par découvrir qu’il est son père !
Pour voir ses yeux, faudrait les amener plus près des joues avec une fourchette à escarguinches. Coiffé à l’huile, parfumé au jasmin, saboulé de noir, il est le prototype de l’étudiant pékinois qui va barrer la route aux chars sur la place Tian An Men[5].
Non seulement il manie l’anglais beaucoup mieux que la mère Thatcher, mais il parle aussi un français que si Robbe-Grillet avait le même, il aurait peut-être fait carrière. Te dire sa culture ! D’ailleurs, il m’apprend qu’il prépare (tout en travaillant pour l’hôtel) un doctorat de langues occidentales et qu’il connaît déjà le wallon et le romand ; pas sale, non ?
Comme il me plaît, je lui avoue l’objet de sa collaboration, pas qu’il tire des conclusions mal ciblées de sa prestation.
— Somme toute, dit-il quand je lui ai livré ma préface, vous espérez retrouver vos deux compatriotes ?
— C’est fou, n’est-ce pas ?
— Et également dangereux pour vous, affirme Mao Tsé Rien (c’est le nom de mon collaborateur d’occasion).
— En quoi ?
— Je suppose que vous êtes un excellent policier, or, plus vous allez enquêter, plus vous allez vous rapprocher de ceux qui ont kidnappé ces Français. Vous serez alors repérable d’eux et ils n’hésiteront pas à vous supprimer. Il y a des bandes organisées à Bangkok, dont la férocité est sans limites. Que vous soyez occidental et ne parliez pas les langues usuelles du pays rendent vos investigations pratiquement impossibles. Vous avez eu raison de vouloir me parler en premier, cela me permet de vous prévenir que, fatalement, les questions que vous allez poser au personnel seront répercutées jusqu’aux oreilles des ravisseurs et que, dès lors, vous allez être surveillé étroitement, sans que vous en ayez conscience. Ce qui revient à dire qu’au lieu d’aller à eux, c’est eux qui viendront à vous.
Tout ça d’une voix douce, avec un léger sourire de bouddha qui se laisse lécher les couilles. Les Jaunes, je m’en gaffe un peu quand je les connais pas, parce que tous mes contacts humains reposent sur le regard et que, le leur, hein ? Même quand ils portent des lunettes à gros foyer, il est duraille à capter. A mon avis, c’est pas normal d’avoir des châsses si enfoncés. Je suis persuadé qu’ils en souffrent ; si t’as remarqué, un Asiatique sur deux au moins porte des lunettes.
En ce qui concerne Mao Tsé Rien, je lui accorde un préjugé favorable parce que, avoue-le, il me rend un signalé service, comme on dit puis dans les vieux livres pour vieux cons. Lui, c’est pas dans le vague, ses avertissements. Il annonce la couleur (jaune devant, marron derrière).
Et là, soudain, je biche la pétoche. Oui, j’ose le dire, je les ai fluides à la perspective de cet univers compact, hostile, dans lequel il m’est socialement, intellectuellement et surtout physiquement impossible de pénétrer autrement que par la force.
Un douloureux choix m’échoit : abdiquer, reprendre mes billes ainsi que l’avion du retour, ou alors jouer le kamikaze et poursuivre.
Tandis que je balance, on frappe et c’est Mister Pépère qui se pointe, gaillard comme sa bite de vingt ans, oint de « Cologne Sologne », cette divine eau de toilette de la gentille Nicolaï, le teint vert comme une station B.P., le regard plus polaire que le mont Kirkpatrik.
Présentations. Résumé. Ma conclusion. Le tout exposé en moins de cinq phrases concises.
— Votre réflexion, patron ? sollicité-je.
Rien ne lui fait plus plaisir que cette appellation incontrôlée (elle m’échappe toujours ; que veux-tu, des années d’accoutumance !).
Il sursaille des sourcils (il lui en reste quelques-uns).
— Comprends pas, garçon.
— Notre enquête paraît compromise, pis : irréalisable. Aller de l’avant est suicidaire ! conclus-je.
Oh ! cette œillade méprisante.
— Ah ! ça, Antoine, vous vieillissez, mon cher !
Bon, vieillir n’est pas un délit, je sais ; seulement une grave négligence. Pourtant il entoure son objection d’un tel mépris que j’en humecte mon Eminence !
— Possible, mon cher Achille, rétorqué-je, pincé.
— Pour ma part, je vais de l’avant, mon bon. Je vais de l’avant ! Mais libre à vous de choisir la prudence ; l’esquive fait partie de la boxe.
Je pose une main familière (quoique encore déférente) sur le capiton de son épaule.
— Croyez-vous réellement que je pourrais reculer à ce point de notre trajectoire ?
Charitable, il murmure :
— Bien sûr que non, Antoine. Je ne vous ai pas élevé comme ça !