Glossaire

Établi par le professeur Léon Chaim Bach,

avec l’assistance de Sherryl Mleynek{Pour la transcription et la traduction françaises des mots yiddish et hébraïques, je me suis fondée sur les recommandations d’Isabelle Rozenbaumas. (N.d.T.)}


Liste d’équivalences de sons :

sh = prononcer [š] comme dans Sacha.

kh = prononcer [C] comme le ch dans l’allemand ach, la jota espagnole, ou le x russe.

s = prononcer [s] comme dans Sacha (z étant réservé au son [z] comme dans zèbre).

u = prononcer [ou],

g = prononcer [g] comme dans garçon.


Alef bays (littéralement « abc ») : l’alphabet hébraïque, employé en yiddish.

Av : juillet-août.

Bashert (adj.) : prédestiné, d’où âme sœur (le basherter ou la bashertè sont le futur compagnon ou la future compagne, l’époux ou l’épouse).

Bik (Russie, littéralement « taureau ») : garde du corps, gros bras, dans l’argot de Sitka.

Blintsè (plur. blintsès) : crêpe fourrée, le plus souvent de fromage blanc.

Bulgar : air de danse traditionnel joué par des klezmorim.

Casher, kosher ou cacher : conforme à la loi juive ; la nourriture casher obéit au système des règles alimentaires juives.

Cohen (religion judaïque, plur. cohanim) : prêtre de l’époque biblique ; descendant des anciens prêtres, concerné à ce titre par certaines obligations religieuses.

Dibbouk (hébreu), dibbek (yiddish) : esprit malin ou âme d’un mort s’incarnant dans le corps d’un vivant.

Dreydl (littéralement « toupie ») : jouet traditionnel de la fête de Hanoukah ; danse juive en cercle.

Elul : août-septembre.

Emès : vérité.

Eruv (religion judaïque) : démarcation à l’aide d’un fil du pourtour d’un lieu d’habitation, d’une ville, délimitant un espace où, durant le shabbat, il est autorisé de porter des objets.

(interjection) : beurk, pouah.

Forshpiel : petite réception donnée avant un mariage au domicile de la future mariée.

Freylekhs : airs de danse traditionnels joués par les klezmorim ; par extension : joyeux lurons (freylekh veut simplement dire « joyeux »).

Gabè (argot « percepteur », mot importé par les Juifs séfarades) : assistant du rabbin ; chez les Juifs hassidiques, secrétaire particulier du rebbè.

Ganèf : voleur, escroc.

Goy (plur. goyim) : non-Juif, Gentil.

Halla : pain blanc tressé du shabbat et des jours de fête.

Haskama (religion judaïque, hébreu), haskome (yiddish) : (lettre d’) approbation ou recommandation rabbinique imprimée en tête d’un ouvrage religieux.

Hassid (hébreu), hossid (yiddish) : pieux ; adepte de l’un des mouvements de piété nés de la doctrine hassidique fondée au XVIIIe siècle par Rabbi Israël Baal Shem Tov.

Hatzeplotz : nom d’un shtetl égaré dans un coin perdu où se réfugient les Juifs réchappés de la Shoah après la Deuxième Guerre mondiale.

Kaddish (religion judaïque ; « prière » en araméen) : il existe quatre types de kaddish dans la liturgie, dont le Kaddish des endeuillés, sanctifiant le nom de Dieu et récité par les proches sur la tombe du défunt.

Kaynahora (abréviation de kayn aynorè, expression prononcée préventivement pour chasser le mauvais œil s’il est question d’un succès ou d’un coup de chance) : « Que le mauvais œil soit écarté ! » ou bien : « Pas mal du tout ! », « Félicitations. »

Khuppah (hébreu), khuppè (yiddish) : dais nuptial.

Khutspah (hébreu), khutspè (yiddish) : culot.

Kibetser : persifleur, spectateur ou intrus qui se mêle de tout, mouche du coche.

Kibetsn : persifler, échanger des railleries ou des commérages, se mêler du jeu d’autrui (aux cartes).

Klezmorim (plur. de klezmer, « musicien ») : musiciens populaires, parfois itinérants, qui jouent les musiques de fête des Juifs d’Europe de l’Est.

Krepl (plur. kreplekh) : raviolis farcis à la viande et servis dans du bouillon (consommés à l’occasion de certaines fêtes, Purim, le septième jour de Souccot et la veille de Yom Kippour), ou fourrés au fromage spécialement pour Shavuot.

Kugel : gâteau de pâtes ou de pommes de terre salé ou sucré et cuit au four.

Latkè (littéralement « crêpe ») : dans l’argot de Sitka signifie policier, en référence à la casquette à calotte plate de son uniforme.

Luftmentsh (littéralement « homme de l’air », plur. luftmentshen) : personne sans occupation fixe, ou exerçant un métier précaire, rêveur.

Makher : grosse légume, huile, vantard.

Mamzer (littéralement « enfant illégitime ») : bâtard, malin, roué.

Mayven : expert, gourou.

Mazik (hébreu et yiddish) : celui qui est la cause de blessures ; aujourd’hui roué, malin.

Mazl : chance, bonne étoile.

Mazl-tov : félicitations.

Menora : chandelier à sept branches, lampe de Hanoukah.

Mézuza (hébreu « montant de porte ») : petit cylindre fixé au montant droit de la porte d’entrée et contenant un rouleau de parchemin où des versets bibliques sont calligraphiés.

Mikvè (religion judaïque) : piscine utilisée par les Juifs pratiquants pour l’immersion rituelle.

Nissan : mars-avril.

Noz (plur. nozzes ; littéralement « nez » en yiddish) : flic, dans l’argot de Sitka.

Nu (interjection) : eh bien, alors, enfin…

Oy (interjection) : oh !

Oy vey (interjection) : oh, douleur ! oh, non ! forme abrégée d’oy vey iz mir, « oh, quelle douleur est la mienne ! ».

Papiros : cigarette.

Patch tanz, patch tants : une des danses juives dansées pendant les mariages ; air traditionnel de danse de mariage joué par des klezmorim.

Patser (allemand, argot des échecs, littéralement « bleu ») : mauvais joueur d’échecs.

Peyssah, Pesah : la Pâque juive, fête de huit jours qui perpétue le souvenir de la sortie d’Égypte.

Pilpul : discussion subtile sur des points de la loi juive et, par dérision, arguties.

Pisher (littéralement « pisseur ») : morveux.

Polar-Shtern : étoile Polaire.

Purim, Pourim (littéralement « sort ») : fête juive célébrée par un carnaval et un festin commémorant le sauvetage providentiel des Juifs de Perse (Livre d’Esther) au Ve siècle avant l’ère chrétienne.

Purimshpiel, pourimshpiel : comédie représentée à Purim, où les rôles des reines Vasthi et Esther sont interprétés par des hommes travestis, dont souvent un rabbin ou un autre dignitaire religieux. La mise en scène de Purim connaît d’innombrables variantes ; c’est aussi et surtout une fête pour les enfants, qui se déguisent.

Promyshlennik (russe ; plur. promyshlennikis) : industriel.

Pushke : boîte, tronc à aumônes, tirelire.

Rebbè : rabbin, maître, mentor, chef d’un mouvement hassidique.

Rebbetzen : femme du rebbè.

Reshut harabim, reshus (yiddish) : domaine public ; juridiquement espace à l’intérieur duquel on n’est pas autorisé à porter d’objet pendant le shabbat.

Shammès (littéralement « bedeau d’une synagogue ») : inspecteur de police dans l’argot de Sitka.

Shavuot, Shavouot (religion judaïque), Shvuès (yiddish) : fête célébrée sept semaines après la Pâque en souvenir de la révélation de la Torah au mont Sinaï ; fête des Prémices.

Sheygets (plur. shkotsim, fém. shiksè) : jeune non-Juif.

Sheytl : perruque portée après le mariage par les femmes ashkénazes qui pratiquent la tsniès (modestie).

Shibboleth (hébreu) : petite formule, signe distinctif.

Shiva : période rituelle de grand deuil observée par les Juifs pendant sept jours après l’inhumation.

Shkots (dérivé de sheygets, littéralement « jeune Gentil ») : garnement.

Shlémil : gogo, inadapté, idiot (variante de shli-mazl : malchanceux, guignard, raté).

Shloser (littéralement « mécanicien ») : tueur à gages dans l’argot de Sitka.

Shmalz : graisse, parfois graisse de volaille.

Sholem (littéralement « paix ») : pistolet, pétard dans l’argot de Sitka – calembour sur les homonymes anglais peace (« paix ») et piece (« pétard » en argot).

Shoyfer (religion judaïque ; littéralement « corne de bélier », instrument de musique rituel), shofar (hébreu) : marque de tselularer telefone fabriqué dans le district de Sitka (abrégé en « tselke » dans l’argot de Sitka) et, par extension, dans l’argot de Sitka, téléphone portable.

Shoykhet (religion judaïque) : abatteur rituel.

Shoymer (littéralement « gardien » et au figuré « celui qui se charge de veiller le corps du défunt entre le moment du décès et l’inhumation ») : dans l’argot de Sitka, membre des forces gouvernementales encadrant la rétrocession de la souveraineté du district de Sitka à l’État d’Alaska.

Shpilkès (littéralement « aiguilles ») : énergie nerveuse, « sur des charbons ardents ».

Shtarker (littéralement « fort ») : gros bras ; « gangster » dans l’argot de Sitka.

Shtekèlè (littéralement « bâtonnet ») : à Sitka, variante du beignet philippin ou bicho bicho.

Shtetl (yiddish « bourgade juive d’Europe de l’Est ») : village, bourg.

Shtinker (littéralement « celui qui pue ») : indicateur, informateur dans l’argot de Sitka.

Shul : synagogue ou école.

Shvartsèr-Yam : la mer Noire.

Shvits (abréviation de shvitzbad, littéralement « bain de sueur ») : bain de vapeur, bain turc.

Slivovitz : eau-de-vie de prune.

Smikha (programme d’études de quatre ans) : ordination rabbinique, habilitation à trancher des questions légales.

Souccot (hébreu « cabanes ») : fête des Tabernacles.

Tallès : vêtement avec des franges aux quatre coins, châle de prière.

Tatè : papa.

Tefillin : phylactères, deux petites boîtes cubiques contenant de minuscules parchemins de textes sacrés qu’un Juif pratiquant porte attachées par des lanières de cuir au front et à un bras pendant la prière du matin.

Tékiah (hébreu, plur. tekiyot, « sonnerie ») : sonnerie longue, un des trois sons qui doivent être émis au shofar les jours de grande fête.

Tsaddik : un juste.

Tsaddik Ha-Dor : « le Juste de sa génération », un messie potentiel.

Tsimès : plat cuisiné sucré (parfois à base de viande) comportant le plus souvent des carottes, des pruneaux et autres fruits secs (au figuré makhn a tsimès, « faire tout un plat de… »).

Untershtot (allemand, « la ville basse ») : quartier le plus ancien et le plus central de la Sitka juive.

Vorsht (littéralement « saucisse ») : clarinette dans l’argot des musiciens yiddish.

Yekkè : Juif allemand.

Yeshiva : école supérieure ou séminaire consacré à l’étude du Talmud et de la littérature rabbinique.

Yortseyt, Yortsayt (littéralement « temps de l’année ») : anniversaire d’une mort où les proches doivent allumer une bougie et réciter le Kaddish.

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